Le repli de la population et de l’emploi accentue les disparités entre les territoires
de Haute-Saône
Département rural et industriel, la Haute-Saône a bénéficié au début des années 2000 d’un dynamisme démographique certain. Depuis le début des années 2010, la dégradation importante de son attractivité résidentielle, pour partie liée à des départs d’actifs, se traduit par une baisse de sa population. L’emploi, déjà fragilisé depuis la crise économique, continue de se dégrader, ébranlant non seulement le secteur industriel mais aussi la plupart des autres secteurs, à l’exception du secteur agricole. Les actifs se sont tournés plus encore vers des pôles d’emplois extérieurs tels que Besançon et Belfort, générant des flux accrus de navetteurs. Au sein même du département, les trajectoires et les liens entre intercommunalités se sont reconfigurés. Les importantes destructions d’emplois à Vesoul, Gray et Luxeuil ont conduit à diminuer leur influence sur les intercommunalités environnantes qui perdent elles aussi des emplois et des actifs. Ces pôles urbains continuent néanmoins d’exercer des fonctions essentielles de centralité pour la population haut-saônoise, notamment Gray et Vesoul, qui tout comme Lure, sont des pôles d’équipements supérieurs pour le département.
- Une trajectoire démographique en repli depuis 2010
- Déficit migratoire pour toutes les intercommunalités, sauf en limite du Doubs
- La baisse de l’emploi s’amplifie
- Le vieillissement de la population, première cause de baisse de la population active
- 3 000 départs d’actifs supplémentaires depuis 2011
- Les seniors plus nombreux à travailler
- Les principaux pôles d’emploi attirent moins de navetteurs
- Le sud du département se périurbanise, l’influence de Vesoul, Gray et Luxeuil se réduit
La Haute-Saône bénéficie d’un environnement peu artificialisé où le réseau urbain est peu développé. Avec 44 habitants par km2, elle figure parmi les 20 départements français les moins denses de métropole. Le département ne compte en effet qu’une grande aire urbaine Vesoul, de taille modeste au regard des autres aires urbaines de la région, et sur laquelle a longtemps reposé le développement économique du territoire. Autour de cet unique grand pôle d’emplois, seules 10 unités urbaines de plus de 5 000 habitants structurent le territoire, surtout à l’ouest.
Les voies de communication maillent inégalement le département et le relient parfois difficilement à l’extérieur. Ainsi, les territoires du nord, de l’est, et entre Vesoul et Lure restent relativement isolés des départements voisins et de leurs aires urbaines, voire parfois du reste du département. Le département ne dispose pas d’infrastructures ferroviaires très développées : d’une part, la ligne intercités Paris-Belfort passe par Vesoul et relie le département à la Haute-Marne au nord-ouest et au Territoire de Belfort à l’est ; d’autre part, la ligne de TER au départ de Lure rejoint Épinal puis Nancy au nord. Il n’existe aucune desserte ferrée pour Besançon ou le Doubs au sud, ni pour Dijon et la Côte-d’Or à l’ouest.
Une trajectoire démographique en repli depuis 2010
La Haute-Saône a bénéficié jusqu’au début des années 2000 d’un dynamisme démographique certain (figure 1). Le département a gagné de la population du début des années 2000 jusqu’au début des années 2010 au rythme de + 0,3 % par an. Contrairement à la plupart des territoires ruraux, la Haute-Saône est restée pendant longtemps un département jeune. Avec plus de naissances que de décès, le solde naturel est en effet largement excédentaire jusqu’en 2010. L’indice conjoncturel de fécondité est d’ailleurs l’un des plus élevés des départements métropolitains, notamment pour les femmes âgées de moins de 25 ans. Sur la même période, à cet excédent naturel s’ajoute un excédent migratoire. Ainsi, jusqu’au début des années 2000, les arrivées en Haute-Saône l’emportent sur les départs. Des arrivées d’actifs, âgés de 25 à 35 ans notamment, compensent alors le déficit migratoire chez les jeunes âgés de 15 à 20 ans, lié aux poursuites d’études hors du département faute d’offre universitaire.
Depuis le début des années 2010, la Haute-Saône fait face à un retournement démographique important. Pour la 1re fois depuis le début des années 90, la population départementale baisse. Ainsi entre 2011 et 2016, le nombre d’habitants diminue de 1,0 %, soit un rythme annuel moyen de – 0,2 % par an. Dans le même temps, la population régionale stagne et la population de la France métropolitaine augmente de 0,4 % par an. Cette baisse s’explique essentiellement par une dégradation importante de l’attractivité résidentielle du département. Elle n’est pas compensée par le solde naturel, qui comme ailleurs, se creuse du fait du vieillissement de la population et de la baisse de la natalité. Dans les départements voisins, la dynamique démographique s’essouffle également. Si au nord, dans la Haute-Marne et les Vosges, le repli est de même ampleur, dans le Doubs, le Territoire de Belfort et la Côte-d’Or, il est plus faible ; ces trois départements continuent de gagner des habitants.
tableauFigure 1 – La Haute-Saône, désormais moins attractive, perd des habitantsÉvolution annuelle moyenne de la population en Haute-Saône de 1975 à 2016 (en % / an)
variation annuelle moyenne | due au solde naturel | due au solde migratoire | |
---|---|---|---|
1975-1982 | +0,6 | +0,3 | +0,3 |
1982-1990 | -0,1 | +0,3 | -0,4 |
1990-1999 | +0,0 | +0,1 | -0,1 |
1999-2006 | +0,4 | +0,2 | +0,2 |
2006-2011 | +0,3 | +0,2 | +0,1 |
2011-2016 | -0,2 | +0,1 | -0,3 |
- Sources : Insee, État civil, Recensements de la population
graphiqueFigure 1 – La Haute-Saône, désormais moins attractive, perd des habitantsÉvolution annuelle moyenne de la population en Haute-Saône de 1975 à 2016 (en % / an)

- Sources : Insee, État civil, Recensements de la population
Déficit migratoire pour toutes les intercommunalités, sauf en limite du Doubs
La plupart des intercommunalités de Haute-Saône ne bénéficient plus d’excédents migratoires à l’exception de celles en limite du département du Doubs, à l’instar du Val Marnaysien et du Pays Riolais (figure 2). Le déficit migratoire n’est pas un phénomène nouveau pour les territoires du nord de la Haute-Saône, de la Haute-Comté et du Pays de Luxeuil notamment. Il en va de même pour la communauté d’agglomération de Vesoul, qui perd elle aussi plus d’habitants qu’elle n’en gagne. En effet, depuis 2011, le phénomène de périurbanisation marque le pas, et le déficit migratoire de Vesoul s’étend désormais à l’ouest et au nord de l’aire urbaine. Le solde migratoire devient ainsi négatif dans les intercommunalités du Triangle vert et des Terres de Saône. Il se creuse également brutalement à l’ouest et à l’est du département, de l’intercommunalité du Val de Gray jusqu’à celle des Hauts du Val de Saône, tout comme dans celle de Lure. Entre 2011 et 2016, le fléchissement de l’attractivité de ces territoires se traduit globalement par plus de 3 000 départs non compensés par des arrivées dans le département, et pèse ainsi fortement sur l’évolution de la population (– 0,3 % par an).
tableauFigure 2 – La population haut-saônoise diminue désormais dans une grande partie du territoireÉvolution annuelle moyenne de la population 2006-2011 et 2011-2016 (en %)
Intercommunalité au 1er janvier 2018 | Évolution annuelle moyenne entre 2006 et 2011 | Évolution annuelle moyenne entre 2011 et 2016 |
---|---|---|
CC des Hauts du Val de Saône | + 0,0 | - 0,8 |
CC Val de Gray | - 0,1 | - 0,8 |
CC de la Haute Comté | - 0,7 | - 0,8 |
CC du Pays de Montbozon et du Chanois | + 1,2 | + 0,4 |
CC du Triangle Vert | + 1,1 | - 0,1 |
CC Terres de Saône | + 0,5 | - 0,2 |
CC du Val Marnaysien | + 1,2 | + 1,0 |
CA de Vesoul | - 0,1 | - 0,2 |
CC des Combes | + 0,6 | + 0,4 |
CC des Quatre Rivières | + 0,5 | - 1,0 |
CC du Pays de Lure | + 0,8 | + 0,1 |
CC des Monts de Gy | + 1,0 | + 0,3 |
CC du Pays Riolais | + 1,6 | + 1,7 |
CC du Pays de Villersexel | + 0,6 | + 0,0 |
CC du Pays d'Héricourt | + 0,4 | - 0,1 |
CC du Pays de Luxeuil | - 0,4 | - 1,0 |
CC Rahin et Cherimont | + 0,9 | - 0,2 |
CC des 1000 étangs | - 0,3 | - 0,5 |
Haute-Saône | + 0,3 | - 0,2 |
Bourgogne-Franche-Comté | 0,3 | 0,0 |
France métropolitaine | + 0,5 | + 0,4 |
- Source : Insee, Recensements de la population 2006, 2011 et 2016
graphiqueFigure 2 – La population haut-saônoise diminue désormais dans une grande partie du territoireÉvolution annuelle moyenne de la population 2006-2011 et 2011-2016 (en %)

- Source : Insee, Recensements de la population 2006, 2011 et 2016
La baisse de l’emploi s’amplifie
Parallèlement à la décroissance démographique que connaît désormais le département, la Haute-Saône doit aussi faire face à une baisse de l’emploi plus prononcée qu’au niveau régional. Ainsi, sa population active (population active occupée et chômeurs) diminue plus fortement que le reste de la population (– 2,1 % entre 2011 et 2016) et le repli de l’emploi s’accentue.
L’emploi avait déjà diminué sensiblement entre 2006 et 2011 (– 2,1 %), un rythme un peu plus soutenu que dans l’ensemble de la région. Mais il décroche plus fortement encore entre 2011 et 2016, avec une baisse de 4,0 % contre – 2,8 % en Bourgogne-Franche-Comté. Cette diminution correspond à 3 200 actifs occupés en moins en cinq ans, dont 1 400 dans la seule communauté d’agglomération de Vesoul (– 6,2 %), là où plus du quart des emplois du département sont implantés. Pour les intercommunalités de Luxeuil (– 9,3 %), des Quatre rivières (– 7,9 %), du Pays de Villersexel (– 7,4 %) et de la Haute Comté (– 6,3 %), la baisse de l’emploi local est encore plus marquée. Avec Vesoul, les baisses d’emploi observées à Luxeuil et à Gray sont celles qui contribuent le plus au repli de l’emploi départemental.
Le secteur industriel est le premier concerné par ce recul (baisse de 2,2 points, soit désormais 18,9 % de l’emploi dans ce secteur), en particulier dans les intercommunalités de Luxeuil et surtout de Vesoul avec notamment une diminution des effectifs salariés chez PSA. Au-delà de l’industrie, c’est la quasi-totalité des secteurs d’activité qui régressent : ainsi le commerce et les services marchands contribuent à hauteur d’un quart de la baisse de l’emploi départemental, en particulier dans les intercommunalités de Vesoul et de Gray. Le déclin de la plupart des secteurs économiques tend à renforcer le poids du secteur agricole dans le département, dont l’emploi est resté stable alors qu’il diminue ailleurs.
Rares sont les territoires sur lesquels se créent des emplois au cours de la période. Même les intercommunalités attractives du point de vue résidentiel et dont la population progresse, n’en gagnent pas systématiquement. L’emploi diminue en effet aussi dans le Val Marnaysien et les Monts de Gy. Par contre, il progresse surtout au Pays du Riolais (+ 5,9 %) grâce au tertiaire marchand et à Héricourt (+ 6,0 %) grâce à l’industrie.
Le vieillissement de la population, première cause de baisse de la population active
S’il y a moins d’emplois occupés dans le département, c’est d’abord parce qu’il y a moins de main-d’œuvre disponible (Méthodologie). Entre 2011 et 2016, l’emploi local a diminué de près de 4 % (figure 3). Ce repli, pas spécifique à la Haute-Saône, est toutefois particulièrement prononcé. Le vieillissement de la population y joue un rôle important. Les nouvelles générations d’actifs sont moins nombreuses que les générations plus âgées qui partent à la retraite. En Haute-Saône, ce décalage générationnel a conduit à faire baisser le volume de main-d’œuvre disponible dans le département de près de 3 200 personnes en 5 ans, soit 4 %. Cet effet purement démographique pèse plus particulièrement dans les intercommunalités périurbaines de Vesoul, celles des Combes et du Triangle vert et dans la communauté de communes des Mille étangs où l’effet est proche de 10 %. Il est beaucoup moins prégnant dans le Pays du Riolais ou dans le Val de Gray, où des générations plus jeunes compensent davantage l’arrivée à la retraite des générations plus âgées.
tableauFigure 3 – Le vieillissement de la population et les migrations résidentielles contribuent fortement à la diminution de l'emploi local en Haute-SaôneDécomposition de l’évolution de l'emploi local entre 2011 et 2016
Haute-Saône | CA de Vesoul | Bourgogne-Franche-Comté | |
---|---|---|---|
Variation de l’emploi local entre 2011 et 2016 | -4,0 | -6,2 | -2,8 |
due au vieillissement de la population | -4,0 | -2,1 | -2,4 |
due aux taux d’activité par sexe et âge | +4,8 | +1,6 | +3,4 |
due au chômage (effet négatif) | -1,0 | -0,6 | -1,2 |
due aux migrations résidentielles | -3,8 | -3,0 | -2,2 |
due aux navettes entrantes | +0,1 | -2,0 | +0,4 |
due aux navettes sortantes (effet négatif) | -0,1 | -0,1 | -0,8 |
- Note de lecture : entre 2011 et 2016, l'emploi local en Haute-Saône a diminué de 4,0 %. Parmi les principaux facteurs explicatifs, le vieillissement de la population est celui qui contribue le plus à la baisse de l'emploi local (- 4,0 %). Les migrations résidentielles, c’est-à-dire les actifs partis vivre dans une autre département, y contribuent presque tout autant (- 3,8 %). Seule l’augmentation des taux d’activité, observée notamment aux âges élevés, compense significativement ces baisses et contribue positivement à la variation de l'emploi local (+ 4,8 %).
- Sources : Insee, État civil, Recensements de la population 2011 et 2016
graphiqueFigure 3 – Le vieillissement de la population et les migrations résidentielles contribuent fortement à la diminution de l'emploi local en Haute-SaôneDécomposition de l’évolution de l'emploi local entre 2011 et 2016

- Note de lecture : entre 2011 et 2016, l'emploi local en Haute-Saône a diminué de 4,0 %. Parmi les principaux facteurs explicatifs, le vieillissement de la population est celui qui contribue le plus à la baisse de l'emploi local (- 4,0 %). Les migrations résidentielles, c’est-à-dire les actifs partis vivre dans une autre département, y contribuent presque tout autant (- 3,8 %). Seule l’augmentation des taux d’activité, observée notamment aux âges élevés, compense significativement ces baisses et contribue positivement à la variation de l'emploi local (+ 4,8 %).
- Sources : Insee, État civil, Recensements de la population 2011 et 2016
3 000 départs d’actifs supplémentaires depuis 2011
Depuis la crise économique de 2008, la forte diminution de l’emploi, en particulier industriel, a conduit nombre d’actifs, souvent jeunes, à quitter le département pour chercher du travail ailleurs. Le solde migratoire s’est ainsi dégradé entre 2011 et 2016. Les départs d’actifs ont été particulièrement sévères dans les territoires les moins bien reliés, dans les intercommunalités de Luxeuil et ses voisines, ainsi qu’à l’ouest dans le Val de Gray et la communauté de communes des Quatre rivières.
Toutefois, ce solde migratoire dégradé ne touche pas l’ensemble des intercommunalités ; il reste même positif dans le sud du département où l’influence des grands pôles d’emplois extérieurs reste un facteur de dynamisme : ainsi les migrations résidentielles ont conduit à une augmentation du nombre d’actifs en emploi dans le Val Marnaysien, l’intercommunalité de Rioz et dans une moindre mesure dans les Monts de Gy et la communauté de communes des Combes.
Les seniors plus nombreux à travailler
Les sorties du marché du travail du département ayant été nombreuses, l’augmentation du chômage est restée modérée au regard de la crise qui l’a frappé. Entre 2011 et 2016, le taux de chômage au sens du BIT est passé de 8,3 % de la population active à 9,3 %, une progression similaire à celle observée dans la région ou en France métropolitaine. En Haute-Saône, cette augmentation a plutôt touché les seniors. Pourtant cette classe d’âge (60 ans ou plus) est revenue sur le marché du travail, traduisant pour partie les différentes réformes des retraites qui se sont succédé. Le taux d’emploi des seniors a progressé, ce qui a conduit à accroître l’emploi local de près de 3 900 personnes entre 2011 et 2016, et compense donc pour l’instant les effets du vieillissement. L’augmentation des taux d’activité des seniors est particulièrement prononcée dans l’ouest du département, dans les intercommunalités de Rahin et Chérimont, du Triangle Vert et des Mille étangs.
Les principaux pôles d’emploi attirent moins de navetteurs
Le nombre d’actifs qui travaillent en Haute-Saône tout en résidant ailleurs a très peu évolué en cinq ans et n’a donc eu que peu d’effet global sur l’évolution de l’emploi au lieu de travail. En revanche, les variations sont beaucoup plus contrastées selon les intercommunalités (figure 4). Ainsi, les pôles d’emplois de Luxeuil, Villersexel, Rahin et Chérimont et de Vesoul attirent de moins en moins d’actifs des territoires environnants. En particulier, l’influence de l’aire urbaine de Vesoul s’amenuise à l’est et au sud avec des échanges moins nombreux avec les communautés de communes des Combes et du Pays de Montbozon et du Chanois. De la même manière, les trajets domicile-travail vers la zone de Luxeuil diminuent avec tous les territoires limitrophes, notamment la Haute-Comté et le Triangle vert. Pour Villersexel, le repli des navettes pèse plus encore sur l’emploi. Seules celles vers le pays d’Héricourt augmentent sensiblement, participant à la progression du nombre d’actifs occupés.
tableauFigure 4 – Entre 2011 et 2016, les navettes quotidiennes vers Vesoul diminuent, celles vers Besançon augmententPrincipaux flux domicile-travail et leur évolution entre les intercommunalités de Haute-Saône
EPCI origine | libellé origine | EPCI destination | Libellé destination | Flux |
---|---|---|---|---|
247 000 664 | CC du Pays de Lure | 247 000 755 | CC du Pays de Luxeuil | 300 |
247 000 854 | CC des 1000 étangs | 247 000 755 | CC du Pays de Luxeuil | 300 |
247 000 714 | CC du Pays de Villersexel | 247 000 664 | CC du Pays de Lure | 300 |
200 041 721 | CC de la Haute Comté | 200 041 879 | CC Terres de Saône | 300 |
247 000 011 | CA de Vesoul | 200 041 879 | CC Terres de Saône | 300 |
200 036 549 | CC Val de Gray | 247 000 623 | CC des Quatre Rivières | 300 |
200 036 549 | CC Val de Gray | 242 100 410 | Dijon Métropole | 300 |
200 041 887 | CC du Val Marnaysien | 200 036 549 | CC Val de Gray | 400 |
200 041 721 | CC de la Haute Comté | 247 000 011 | CA de Vesoul | 400 |
247 000 011 | CA de Vesoul | 242 500 361 | CA du Grand Besançon | 400 |
247 000 854 | CC des 1000 étangs | 247 000 664 | CC du Pays de Lure | 400 |
247 000 755 | CC du Pays de Luxeuil | 247 000 011 | CA de Vesoul | 400 |
247 000 755 | CC du Pays de Luxeuil | 200 041 721 | CC de la Haute Comté | 400 |
247 000 664 | CC du Pays de Lure | 247 000 011 | CA de Vesoul | 400 |
242 500 361 | CA du Grand Besançon | 247 000 706 | CC du Pays Riolais | 400 |
200 041 861 | CC du Triangle Vert | 247 000 664 | CC du Pays de Lure | 500 |
247 000 714 | CC du Pays de Villersexel | 200 065 647 | CA Pays de Montbéliard Agglomération | 500 |
200 036 150 | CC des Hauts du Val de Saône | 247 000 011 | CA de Vesoul | 500 |
200 036 549 | CC Val de Gray | 242 500 361 | CA du Grand Besançon | 500 |
242 500 361 | CA du Grand Besançon | 247 000 011 | CA de Vesoul | 500 |
200 041 853 | CC du Pays de Montbozon et du Chanois | 242 500 361 | CA du Grand Besançon | 500 |
247 000 821 | CC Rahin et Chérimont | 200 065 647 | CA Pays de Montbéliard Agglomération | 600 |
247 000 706 | CC du Pays Riolais | 247 000 011 | CA de Vesoul | 600 |
200 065 647 | CA Pays de Montbéliard Agglomération | 247 000 722 | CC du Pays d'Héricourt | 600 |
247 000 698 | CC des Monts de Gy | 242 500 361 | CA du Grand Besançon | 600 |
200 069 052 | CA Grand Belfort | 247 000 722 | CC du Pays d'Héricourt | 700 |
200 041 861 | CC du Triangle Vert | 247 000 755 | CC du Pays de Luxeuil | 700 |
247 000 664 | CC du Pays de Lure | 200 069 052 | CA Grand Belfort | 700 |
200 041 853 | CC du Pays de Montbozon et du Chanois | 247 000 011 | CA de Vesoul | 800 |
247 000 664 | CC du Pays de Lure | 200 065 647 | CA Pays de Montbéliard Agglomération | 800 |
247 000 623 | CC des Quatre Rivières | 200 036 549 | CC Val de Gray | 900 |
200 041 721 | CC de la Haute Comté | 247 000 755 | CC du Pays de Luxeuil | 1 100 |
247 000 367 | CC des Combes | 247 000 011 | CA de Vesoul | 1 400 |
200 041 861 | CC du Triangle Vert | 247 000 011 | CA de Vesoul | 1 500 |
247 000 821 | CC Rahin et Chérimont | 200 069 052 | CA Grand Belfort | 1 600 |
200 041 879 | CC Terres de Saône | 247 000 011 | CA de Vesoul | 2 200 |
247 000 722 | CC du Pays d'Héricourt | 200 069 052 | CA Grand Belfort | 2 200 |
247 000 722 | CC du Pays d'Héricourt | 200 065 647 | CA Pays de Montbéliard Agglomération | 2 700 |
247 000 706 | CC du Pays Riolais | 242 500 361 | CA du Grand Besançon | 3 100 |
200 041 887 | CC du Val Marnaysien | 242 500 361 | CA du Grand Besançon | 3 700 |
- Source : Insee, Recensements de la population 2011 et 2016
graphiqueFigure 4 – Entre 2011 et 2016, les navettes quotidiennes vers Vesoul diminuent, celles vers Besançon augmententPrincipaux flux domicile-travail et leur évolution entre les intercommunalités de Haute-Saône

- Source : Insee, Recensements de la population 2011 et 2016
Le sud du département se périurbanise, l’influence de Vesoul, Gray et Luxeuil se réduit
Le déclin de l’emploi, le retournement démographique et l’absence de relais extérieurs ont finalement conduit à accentuer les disparités infra-départementales (figure 5). Au sud et au sud-est, l’emploi a parfois progressé dans les zones bien reliées à l’extérieur du département et bénéficiant de la proximité avec Besançon, Belfort et Montbéliard. C’est le cas du pays de Montbozon et du Chanois, du pays du Riolais et surtout du pays d’Héricourt. Mais les territoires haut-saônois ne tirent pas toujours bénéfice de leur attractivité résidentielle : ainsi dans les Combes, les Monts de Gy et le Val Marnaysien, qui attirent des actifs pour travailler le plus souvent en dehors du département, l’emploi a là aussi reculé. Ces territoires deviennent de plus en plus résidentiels et périurbains, en lien avec l’augmentation des navettes vers Grand Besançon Métropole.
À l’ouest, au nord et dans le centre du département, les pertes d’emploi importantes des trois pôles d’emploi principaux que sont Vesoul, Gray et Luxeuil ont eu des conséquences importantes pour ces territoires mais aussi pour ceux, voisins, qu’ils animent. À l’image des communautés de communes des Quatre rivières ou du Triangle vert, ces intercommunalités ont connu de nombreux départs d’actifs. Même l’aire urbaine de Vesoul voit son influence s’étioler à l’est et au sud. Toutefois, seuls relais urbains de leur territoire, ces pôles exercent des fonctions majeures de centralité, offrant à la population haut-saônoise un panel essentiel de services. Contrairement à Luxeuil, dont le nombre d’équipements a baissé, Vesoul et Gray conservent ainsi un niveau d’équipements élevé et forment désormais avec Lure, les trois pôles d’équipements de niveau supérieur du département.
tableauFigure 5 – L’emploi et la population active diminuent fortement dans les 3 pôles d’emplois du département et dans les intercommunalités qui en dépendent Typologie des intercommunalités de Haute-Saône
Intercommunalité au 1er janvier 2018 | Caractéristiques des intercommunalités |
---|---|
CC des Hauts du Val de Saône | Territoires isolés : vieillissement de la population - départs d'actifs |
CC Val de Gray | Pôles d'emplois locaux : emploi en forte baisse - départs d'actifs |
CC de la Haute Comté | Territoires polarisés par les pôles d'emploi locaux : /*vieillissement de la population - départs d'actifs |
CC du Pays de Montbozon et du Chanois | Territoires dont l'emploi a progressé |
CC du Triangle Vert | Territoires polarisés par les pôles d'emploi locaux : /*vieillissement de la population - départs d'actifs |
CC Terres de Saône | Territoires multipolarisés : emploi et population stables |
CC du Val Marnaysien | Territoires bénéficiant d'une certaine attractivité résidentielle /*emploi en baisse - population en hausse |
CA de Vesoul | Pôles d'emplois locaux : emploi en forte baisse - départs d'actifs |
CC des Combes | Territoires bénéficiant d'une certaine attractivité résidentielle /* emploi en baisse - population en hausse |
CC des Quatre Rivières | Territoires polarisés par les pôles d'emploi locaux : /*vieillissement de la population - départs d'actifs |
CC du Pays de Lure | Territoires multipolarisés : emploi et population stables |
CC des Monts de Gy | Territoires bénéficiant d'une certaine attractivité résidentielle /* emploi en baisse - population en hausse |
CC du Pays Riolais | Territoires dont l'emploi a progressé |
CC du Pays de Villersexel | Territoires isolés : vieillissement de la population - départs d'actifs |
CC du Pays d'Héricourt | Territoires dont l'emploi a progressé |
CC du Pays de Luxeuil | Pôles d'emplois locaux : emploi en forte baisse - départs d'actifs |
CC Rahin et Cherimont | Territoires isolés : vieillissement de la population - départs d'actifs |
CC des 1 000 étangs | Territoires polarisés par les pôles d'emploi locaux : /*vieillissement de la population - départs d'actifs |
- Sources : Insee, État civil, Recensements de la population 2011 et 2016
graphiqueFigure 5 – L’emploi et la population active diminuent fortement dans les 3 pôles d’emplois du département et dans les intercommunalités qui en dépendent Typologie des intercommunalités de Haute-Saône

- Sources : Insee, État civil, Recensements de la population 2011 et 2016
Pour comprendre
Décomposition de l’évolution de la population active et de l’emploi
La variation de la population active peut être étudiée selon deux approches :
-
Selon une approche dite « fonctionnement du marché du travail », la variation de la population active résidant dans un territoire est la somme de
trois composantes : la variation de l’emploi local, la variation du nombre de chômeurs
et la variation du solde des navettes domicile-travail :
ΔPopAct2016-2011 = ΔEmploi2016-2011 + ΔChom2016-2011 + (ΔNavettes sortantes2016-2011 – ΔNavettes entrantes2016-2011) -
Selon une approche dite « sociodémographique », la variation de la population active est aussi la somme des trois composantes suivantes :
la variation du solde des migrations résidentielles réalisées par les actifs, la variation
des taux d’activité par sexe et âge appliquée à la population présente et la variation
de la structure par âge de la population liée au vieillissement des générations :
ΔPopAct2016-2011 = (ΔArrivées2016-2011 – ΔDéparts2016-2011) + ΔTauxAct2016-2011 + ΔStrucAge2016-2011 -
En combinant ces deux approches, on peut décomposer la variation d’emploi local :
ΔEmploi2016-2011 = (ΔArrivées2016-2011 – ΔDéparts2016-2011) + ΔTauxAct2016-2011 + ΔStrucAge2016-2011 + (ΔNavettes entrantes2016-2011 – ΔNavettes sortantes2016-2011) – ΔChom2016-2011
Pour en savoir plus
Bouriez M., Chassard M., « Les 18 espaces ruraux de Bourgogne-Franche-Comté : parfois attractifs, souvent isolés, toujours en évolution », Insee Analyses Bourgogne-Franche-Comté n° 57, juin 2019.
Ulrich A., Bordet-Gaudin R., « Personnes âgées en Haute-Saône d’ici 2030 : Une population qui augmente mais de façon plus modérée pour les 85 ans ou plus », Insee Analyses Bourgogne-Franche-Comté n° 34, juin 2018.
« La Haute-Saône : Un département en mutation, une cohésion territoriale à renforcer », L’essentiel Franche-Comté n° 144, mars 2013.