Commerce extérieur - Une sensible progression des échanges, accompagnée d’un creusement du déficit commercial en 2018 Bilan économique 2018

Jérôme Chastenet, Direccte Bretagne

En 2018, les échanges extérieurs de la Bretagne représentent 2,4 % des exportations et 2,2 % des importations de l’économie française. Ces échanges progressent plus faiblement pour les exportations (+ 1,4 %) que pour les importations (+ 6,2 %). Le déficit commercial de la Bretagne se relève à 816 millions d’euros. Le taux de couverture (rapport entre les exportations et les importations) se dégrade ainsi de façon significative (93,3 %). Le premier poste des exportations, largement excédentaire, reste celui des produits de l’industrie agroalimentaire. L’Union européenne – Allemagne en tête – constitue de très loin la première zone d’échanges hors de France pour la Bretagne, tandis que la Chine confirme sa deuxième place parmi les fournisseurs. Sur les quelque 3 500 entreprises de la région ayant réalisé des opérations d’exportation, plus de 90 % sont des TPE/PME.

Insee Conjoncture Bretagne
No 25
Paru le :Paru le06/06/2019
Jérôme Chastenet, Direccte Bretagne
Insee Conjoncture Bretagne No 25- Juin 2019

En 2018, les échanges extérieurs de la Bretagne ont poursuivi leur progression. Les exportations ont augmenté de 1,4 % pour atteindre 11,4  et les importations de 6,2 % pour s’élever à 12,3 Md€. Le déficit commercial s’est ainsi nettement creusé, s’établissant à 816 M€ en 2018 contre 259 M€ en 2017. La trajectoire du commerce extérieur de la Bretagne au cours des 20 dernières années (figure 1) indique que la région, auparavant excédentaire, enregistre depuis la crise de 2009 un solde négatif (hors 2013).

Figure 1Les échanges commerciaux de la Bretagne sur la période 1999-2018 (en milliards d’€)

Les échanges commerciaux de la Bretagne sur la période 1999-2018 (en milliards d’€)
Années Exportations Importations Solde
1999 7,0 6,0 1,0
2000 10,0 8,0 2,1
2001 8,5 7,2 1,2
2002 7,8 6,5 1,3
2003 6,8 6,8 0,0
2004 7,7 7,5 0,2
2005 7,5 7,8 -0,3
2006 8,9 7,8 1,1
2007 9,6 8,0 1,6
2008 10,0 9,1 0,9
2009 8,1 7,8 0,2
2010 9,3 9,7 -0,5
2011 11,4 11,9 -0,4
2012 11,3 11,6 -0,3
2013 10,6 10,6 0,0
2014 10,2 10,7 -0,5
2015 10,6 10,7 -0,1
2016 10,6 10,8 -0,2
2017 11,3 11,6 -0,3
2018 11,4 12,3 -0,8
  • Source : Douanes françaises (hors matériel militaire).

Figure 1Les échanges commerciaux de la Bretagne sur la période 1999-2018 (en milliards d’€)

  • Source : Douanes françaises (hors matériel militaire).

Avec 2,4 % des exportations en 2018, la Bretagne se situe, comme en 2017, au 12e rang des régions exportatrices, devant la Corse. Les importations en Bretagne représentent 2,2 % du total enregistré au niveau national.

Le classement par département évolue peu en 2018 (figure 2). L’Ille-et-Vilaine figure toujours en tête avec 43 % des exportations et des importations de la région, en cohérence avec son poids économique au sein de la Bretagne. Suivent le Finistère, le Morbihan et les Côtes-d’Armor.

Figure 2Répartition des échanges commerciaux de la Bretagne par département en 2018 (en %)

Répartition des échanges commerciaux de la Bretagne par département en 2018 (en %)
Exportations Importations
Côtes-d'Armor 10 10
Finistère 28 24
Ille-et-Vilaine 43 43
Morbihan 19 23
  • Source : Douanes françaises (hors matériel militaire).

Figure 2Répartition des échanges commerciaux de la Bretagne par département en 2018 (en %)

  • Source : Douanes françaises (hors matériel militaire).

Des exportations toujours dominées par les produits agroalimentaires

Les produits des industries agroalimentaires (3,96 Md€) restent de loin le premier poste d’exportation de l’économie bretonne. Toutefois, ces exports diminuent de 4 % en valeur. Tout en conservant une place prépondérante, le secteur des viandes et produits à base de viande (1,42 Md€) recule de 5 %. Des baisses sont aussi enregistrées sur les produits laitiers et glaces (0,80 Md€, – 9 %) et les produits alimentaires divers (0,40 Md€, – 5 %), alors que les aliments pour animaux poursuivent leur progression (0,38 Md€, + 9 %). Deuxième poste d’exportation, les ventes d’équipements industriels divers s’inscrivent à la hausse (3,10 Md€, + 4,4 %), la baisse des expéditions de produits chimiques, parfums et cosmétiques (0,89 Md€, – 3 %) étant largement compensée par la forte poussée des produits pharmaceutiques (0,47 Md€, + 46 %). Les ventes d’équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique progressent nettement (2,07 Md€, + 8,3 %), avec une belle performance des produits informatiques, électroniques et optiques (0,69 Md€, + 23 %). Les exportations de matériels de transport sont à la hausse (1,61 Md€, + 4 %) compte-tenu de la progression des expéditions enregistrées par le secteur de la construction automobile (1,45 Md€, + 5 %).

Des importations plus diversifiées, en hausse dans presque tous les secteurs

Les flux de la plupart des produits importés en Bretagne augmentent en 2018. Au premier rang, les équipements divers (5,08 Md€) affichent une progression de 7 %. Suivent les produits des industries agroalimentaires (2,34 Md€) et les équipements mécaniques, le matériel électrique, électronique et informatique (2,10 Md€), postes qui augmentent chacun de 2 %. De leur côté, les importations de matériels de transport (1,22 Md€) progressent de 19 % par rapport à 2017.

L’Allemagne, premier partenaire de la Bretagne pour les échanges extérieurs

L’Union européenne (UE) reste la principale zone avec laquelle commerce la Bretagne. Elle représente 64 % des exportations et 60 % des importations de la région en 2018. L’Allemagne conserve la première place avec 11,3 % des exportations et 13,0 % des importations (figure 3).

Figure 3Principaux pays clients et fournisseurs de la Bretagne en 2018 (en millions d'€)

Principaux pays clients et fournisseurs de la Bretagne en 2018 (en millions d'€)
Exportations Importations
Pays Valeur % du total Pays Valeur % du total
Allemagne 1 288 11,3 Allemagne 1 595 13,0
Espagne 1 089 9,5 Chine 1 207 9,8
Italie 875 7,6 Espagne 1 026 8,4
Belgique 869 7,6 Belgique 960 7,8
Royaume-Uni 855 7,5 Pays-Bas 913 7,4
Pays-Bas 616 5,4 Italie 724 5,9
États-Unis 557 4,9 Russie 683 5,6
Chine 488 4,3 États-Unis 502 4,1
Pologne 375 3,3 Royaume-Uni 484 4,0
Singapour 317 2,8 Japon 335 2,7
Japon 211 1,8 Pologne 303 2,5
Corée du Sud 156 1,4 Portugal 251 2,1
  • Source : Douanes françaises (hors matériel militaire).

Parmi les autres partenaires prépondérants au sein de l’UE figurent l’Espagne (9,5 % des exportations et 8,4 % des importations), la Belgique (resp. 7,6 % et 7,8 %), l’Italie (resp. 7,6 % et 5,9 %), les Pays-Bas (resp. 5,4 % et 7,4 %) et le Royaume-Uni (resp. 7,5 % et 4,0 %). Hors UE, le principal fournisseur de la région est la Chine (9,8 % des importations), loin devant les Etats-Unis (4,1 %). Comme en 2017, le Royaume-Uni figure au premier rang en matière d’excédent commercial pour l’économie bretonne (+ 371 M€), suivi par Singapour (+ 305 M€), l’Italie (+ 151 M€) et l’Arabie Saoudite (+ 133 M€). A contrario, la région enregistre son plus important déficit commercial avec la Chine (– 719 M€), suivie par la Russie (– 595 M€), l’Allemagne (– 307 M€) et les Pays-Bas (– 297 M€).

Pour comprendre

Les données chiffrées présentées (source : Direction générale des Douanes et des droits indirects) concernent uniquement les échanges en valeur de marchandises, hors matériel militaire. L'information est collectée sur la base des déclarations d'échanges de biens (DEB) pour les échanges avec les États membres de l'Union européenne et des déclarations en douane (DAU) pour les échanges avec les autres pays (ou « pays tiers »).

Les données régionales et départementales sont établies selon les principes suivants : à l'exportation, c'est le département de départ des marchandises qui est mentionné, c'est-à-dire le lieu initial à partir duquel les marchandises sont exportées et non pas le département du siège social de l'entreprise qui exporte ; à l'importation, c'est le département de destination réelle des marchandises importées qui est indiqué et non le département du siège social de l'importateur.

M€ : million d’euros ; Md€ : milliard d’euros.

La référence nationale comprend la France métropolitaine et les 5 DOM.