Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-AlpesL’emploi salarié a le vent en poupe au dernier trimestre 2018 Note de conjoncture régionale - 4e trimestre 2018

Annelise Robert, Frédéric Lahi, Insee

L’emploi salarié total en Auvergne-Rhône-Alpes accélère au quatrième trimestre 2018, porté par un secteur privé particulièrement dynamique. L’emploi intérimaire accentue son recul alors que les autres secteurs sont en pleine croissance. Le chômage se replie dans l’ensemble de la région. Les créations d’entreprises établissent un nouveau record en dépit d’une légère baisse pour le micro‑entrepreneuriat. La construction neuve observe un déclin. L’activité hôtelière profite d’une excellente fin d’année.

Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes
No 17
Paru le :Paru le09/04/2019
Annelise Robert, Frédéric Lahi, Insee
Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes No 17- Avril 2019

Quasi‑grand chelem pour l’emploi salarié

En Auvergne-Rhône-Alpes, l’emploi salarié total accélère au quatrième trimestre 2018 (+ 0,4 % après + 0,2 % au troisième trimestre) et creuse donc l’écart avec la France hors Mayotte où l’emploi croît de 0,2 % (figure 1). Auvergne-Rhône-Alpes partage avec la Bretagne la première marche du podium des régions métropolitaines les plus dynamiques ce trimestre. Dans la région, le secteur privé gagne 12 100 salariés (+ 0,5 %) soit 24 % des gains nationaux. Le secteur public est en légère croissance (+ 0,1 %) après deux trimestres en repli.

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Emploi salarié total - Auvergne-Rhône-Alpes Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Auvergne-Rhône-Alpes Emploi salarié privé - France hors Mayotte
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 100,22 100,21 100,32 100,27
T2 2011 100,34 100,3 100,49 100,39
T3 2011 100,18 100,26 100,42 100,42
T4 2011 100,3 100,3 100,45 100,42
T1 2012 100,42 100,31 100,52 100,39
T2 2012 100,47 100,3 100,5 100,33
T3 2012 100,74 100,2 100,72 100,14
T4 2012 100,43 100,03 100,29 99,95
T1 2013 100,57 99,96 100,29 99,83
T2 2013 100,67 99,86 100,31 99,59
T3 2013 100,84 100,03 100,69 99,75
T4 2013 101,21 100,34 100,92 99,91
T1 2014 101,21 100,39 100,94 99,87
T2 2014 101,24 100,43 100,9 99,93
T3 2014 101,05 100,3 100,65 99,74
T4 2014 101,37 100,41 100,9 99,8
T1 2015 101,19 100,35 100,7 99,73
T2 2015 101,46 100,6 100,99 99,98
T3 2015 101,55 100,65 101,1 100,08
T4 2015 101,86 100,87 101,49 100,34
T1 2016 102,05 101,05 101,72 100,55
T2 2016 102,36 101,33 102,03 100,88
T3 2016 102,78 101,65 102,5 101,26
T4 2016 102,86 101,8 102,61 101,43
T1 2017 103,34 102,19 103,2 101,92
T2 2017 103,63 102,57 103,6 102,37
T3 2017 103,87 102,76 103,84 102,63
T4 2017 104,41 103,15 104,59 103,2
T1 2018 104,6 103,38 104,79 103,48
T2 2018 104,57 103,43 104,84 103,61
T3 2018 104,73 103,54 105,08 103,78
T4 2018 105,17 103,77 105,61 104,05
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

À l’exception de l’emploi intérimaire qui diminue de 1,1 %, tous les secteurs sont dynamiques en Auvergne-Rhône-Alpes. L’industrie, concentrant un sixième des emplois de la région, passe à la vitesse supérieure et augmente de 0,4 % après + 0,2 % au trimestre précédent. Le secteur de la construction est également très porteur (+ 0,6 %), tout comme le tertiaire marchand hors intérim (+ 0,8 %).

Sur un an, Auvergne-Rhône-Alpes gagne 21 900 salariés, soit une hausse de 0,7 %, à peine plus rapide que le niveau national (+ 0,6 %). Le secteur privé est particulièrement énergique (+ 1,0 % dans la région contre + 0,8 % en France). Au contraire, le secteur public est en repli de 0,2 %, tant dans la région qu’en France.

L’Allier et l’Ardèche sur la touche

L’Allier et l’Ardèche sont les seuls départements en repli au dernier trimestre 2018 (respectivement – 0,4 % et – 0,1 %). Le Rhône et les deux Savoie sont particulièrement moteurs avec des hausses d’au moins 0,7 %. L’Ain, la Drôme ainsi que la Haute-Loire sont dans la moyenne régionale.

En glissement annuel, le Rhône, dont les gains représentent plus de 70 % des gains régionaux, présente une forte croissance de 1,8 %. L’Isère et la Savoie suivent le rythme régional. L’Allier, l’Ardèche et la Haute-Loire subissent des pertes comprises entre – 0,1 % et – 0,7 %.

L’intérim en queue de peloton

Depuis trois trimestres l’emploi intérimaire fait une contre-performance dans la région (figure 2). Avec la perte de 1 200 salariés en fin d’année, le rythme s’accélère passant de – 0,4 % au troisième trimestre à – 1,1 % au dernier. Cependant la diminution est moins rapide dans la région qu’au niveau national (– 1,5 %). Cinq départements (l’Ain, l’Ardèche, la Drôme et les deux Loire) ne sont pas touchées par ce recul. L’Isère et les deux Savoie concentrent l’essentiel des suppressions d’intérimaires.

Sur l’année, l’intérim perd plus de 2 600 salariés soit une diminution de 2,3 %, moins marquée qu’en France (– 3,3 %). Seul le Rhône connaît une croissance de ce secteur.

Figure 2Évolution de l'emploi intérimaire

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi intérimaire (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Auvergne-Rhône-Alpes France hors Mayotte
T4 2010 100 100
T1 2011 102,46 101,43
T2 2011 98,97 100,58
T3 2011 98,88 100,37
T4 2011 96,29 99,36
T1 2012 92,97 95,3
T2 2012 89,61 92,59
T3 2012 86,33 88,23
T4 2012 82 85,38
T1 2013 86,31 88,53
T2 2013 88,33 87,8
T3 2013 90,26 90
T4 2013 90,27 90,36
T1 2014 90,6 89,77
T2 2014 91,81 91,97
T3 2014 88,49 89,12
T4 2014 89,84 90,26
T1 2015 89,57 90,23
T2 2015 93,83 94,33
T3 2015 98,78 97,24
T4 2015 98,84 99,8
T1 2016 99,3 99,9
T2 2016 101,73 101,97
T3 2016 104,89 105,89
T4 2016 111,5 110,94
T1 2017 116,65 116,22
T2 2017 122,14 121,81
T3 2017 124,38 124,87
T4 2017 130,15 130,89
T1 2018 131,34 130,54
T2 2018 129,07 129,6
T3 2018 128,58 128,49
T4 2018 127,18 126,53
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution de l'emploi intérimaire

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Tous les secteurs tiennent la corde

En Auvergne-Rhône-Alpes, le secteur de l’industrie joue les prolongations avec une nouvelle augmentation de l’emploi de 0,4 % au quatrième trimestre (figure 3), en nette accélération (+ 0,2 % au trimestre précédent). Au niveau national, la croissance est plus modérée (+ 0,2 % après 0 %). Le Cantal est l’unique département qui perd des salariés alors que l’Allier et la Drôme sont particulièrement dynamiques (+ 0,9 %). La fabrication de matériel de transport est le seul secteur en léger repli (– 0,1 %). Le secteur de la fabrication des autres produits industriels, qui emploie plus de la moitié des salariés de l’industrie, est en hausse modérée de 0,3 %. Les autres secteurs sont plus dynamiques avec des croissances supérieures à 0,5 %.

Sur un an, 4 300 salariés supplémentaires travaillent dans l’industrie, soit une croissance de 0,9 % dans la région, trois fois plus rapide qu’en France. Tous les secteurs sont en hausse (entre + 0,3 % et + 1,7 %). Seul le Puy-de-Dôme connaît un recul de l’emploi industriel.

Figure 3Évolution de l’emploi salarié marchand par secteur

Évolution de l’emploi salarié marchand par secteur
Secteur d’activité Effectif au 4ᵉ trimestre 2018 Évolution par rapport au 3ᵉ trimestre 2018 Évolution sur un an (en %)
En effectif En % France métropolitaine (en %)
Agriculture 25 700 -100 -0,2 0,2 2,7
Industrie 484 400 1 900 0,4 0,2 0,9
Construction 178 100 1 100 0,6 0,5 1,9
Tertiaire marchand hors intérim 1 288 000 9 600 0,8 0,4 1,4
Intérim 110 000 -1 200 -1,1 -1,5 -2,3
Tertiaire non marchand 932 000 1 200 0,1 0,1 -0,2
Ensemble 3 018 100 12 600 0,4 0,2 0,7
  • Note : données corrigées des variations saisonnières et arrondies pour les effectifs.
  • Avertissement : les données du secteur agricole sont provisoires suite à des difficultés de traitement par la MSA. L’Insee réalise une estimation, en prolongeant les tendances des trimestres précédents.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Source : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee

L’emploi dans la construction progresse plus vite en Auvergne-Rhône-Alpes (+ 0,6 %) qu’en France (+ 0,5 %). Au total, près de 1 100 emplois ont été créés dans la région, dont la plupart se situent dans l’Ain, le Rhône ou la Haute-Savoie. Le Puy-de-Dôme fait exception avec une baisse de 0,4 %. Sur un an, ce secteur est dynamique (+ 0,9 %) à l’image du national. Alors que l’Allier, l’Ardèche et la Haute-Loire sont en repli, le Puy-de-Dôme est stable. L’Ain, le Rhône et la Drôme sont au contraire très énergiques (hausses supérieures à 2,5 %).

Les services marchands hors intérim progressent de 0,8 % au dernier trimestre 2018 dans la région, rythme deux fois plus rapide qu’en France (figure 4). L’Allier perd des salariés (– 0,8 %) alors que le Rhône et les deux Savoie, gros contributeurs des gains trimestriels, ont des hausses supérieures à 1 %. Hors les autres activités de service en très légère baisse (– 0,1 %), tous les secteurs gagnent des salariés. L’hébergement et la restauration ainsi que l’information et communication connaissent de fortes croissances, supérieures à 1,6 %. Le secteur des activités scientifiques et techniques (+ 3 400 emplois) est le plus gros contributeur de la hausse régionale. En un an, le tertiaire marchand hors intérim augmente de 1,4 %, soit 17 500 créations d’emplois. Près de deux tiers de ces nouveaux emplois ont été créés dans le Rhône (+ 2,6 %) et près d’un cinquième dans l’Isère (+ 1,7 %).

Le secteur tertiaire non marchand reprend un peu de vigueur avec une hausse de 0,1 %, semblable au niveau national. La plupart des salariés supplémentaires se trouvent en Haute‑Savoie (+ 600 emplois) et dans le Rhône (+ 500 emplois). Des postes sont toutefois supprimés dans l’Allier, l’Ardèche et le Puy-de-Dôme.

En douze mois, le non marchand reste cependant en repli de 0,2 %, rythme plus marqué qu’en France (– 0,1 %). Le Rhône (+ 0,5 %), la Savoie (+ 0,1 %) et la Haute-Savoie (+ 0,2 %) sont les rares départements à maintenir le cap.

Figure 4Évolution de l'emploi salarié par secteur en Auvergne-Rhône-Alpes

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié par secteur en Auvergne-Rhône-Alpes (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 99,82 100,1 100,26 100,13
T2 2011 99,79 100 100,71 100,13
T3 2011 99,57 99,96 100,57 99,89
T4 2011 99,43 99,89 100,94 100,26
T1 2012 99,83 99,58 101,33 100,49
T2 2012 99,52 99,42 101,65 100,8
T3 2012 99,59 99,39 102,04 101,11
T4 2012 99,33 99,11 101,78 101,32
T1 2013 98,84 98,94 101,64 101,75
T2 2013 98,78 98,59 101,58 102,21
T3 2013 98,65 98,58 102,01 101,99
T4 2013 98,55 98,45 102,35 102,77
T1 2014 98,38 98,36 102,39 102,72
T2 2014 97,69 98,24 102,32 102,96
T3 2014 96,9 97,89 102,38 103,03
T4 2014 95,87 97,9 102,83 103,5
T1 2015 94,77 97,65 102,77 103,45
T2 2015 94,01 97,55 103,05 103,71
T3 2015 93,27 97,16 103,31 103,76
T4 2015 93,33 96,85 103,95 103,79
T1 2016 93,2 96,67 104,4 103,92
T2 2016 93,05 96,25 104,87 104,29
T3 2016 93,01 96,4 105,26 104,54
T4 2016 92,44 96,19 105,19 104,64
T1 2017 93,01 95,93 105,75 104,8
T2 2017 93,4 95,89 106,02 104,74
T3 2017 93,1 96,05 106,34 104,84
T4 2017 93,72 96,42 107,14 104,66
T1 2018 94,35 96,57 107,29 104,74
T2 2018 94,47 96,69 107,52 104,42
T3 2018 94,97 96,9 107,8 104,35
T4 2018 95,54 97,29 108,61 104,49
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 4Évolution de l'emploi salarié par secteur en Auvergne-Rhône-Alpes

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.
Avertissement

Auparavant, les estimations trimestrielles d’emploi (ETE) publiées au niveau localisé (région et département) portaient seulement sur les salariés du secteur marchand - hors agriculture et activité des particuliers employeurs - en France métropolitaine. Depuis la publication de juin 2018, le champ des ETE localisées est étendu aux départements d’outre-mer (hors Mayotte) et à l’ensemble de l’emploi salarié, donc y compris les salariés de la fonction publique, de l’agriculture et de l’ensemble des particuliers employeurs.

De plus, une distinction des emplois « privé » et « public », établie à partir de la catégorie juridique des employeurs, est disponible au niveau régional. Les niveaux de l’emploi « privé » publiés par les Urssaf et par l’Insee diffèrent du fait d’écarts de champ et de concept, et de légères différences peuvent exister sur les taux d’évolution.

Parallèlement, l'introduction de la déclaration sociale nominative (DSN) en remplacement du bordereau récapitulatif de cotisations (BRC) peut entraîner des révisions accrues sur les données, en particulier durant la phase de montée en charge de la DSN.

Le chômage sur la bonne pente

En fin d’année 2018, le taux de chômage en Auvergne‑Rhône‑Alpes fléchit nettement à 7,5 % de la population active, soit une baisse de 0,3 point par rapport au trimestre précédent. Il atteint ainsi son plus bas niveau depuis le début de la décennie. Le taux de chômage national suit la même pente et tombe à 8,8 % (figure 5). Sur l’ensemble de 2018, les taux régional et national ne diminuent tous deux que de 0,2 point, du fait d’une hausse marquée du chômage en début d’année.

Figure 5Taux de chômage

en %
Taux de chômage (en %)
Auvergne-Rhône-Alpes France hors Mayotte
T4 2010 7,9 9,2
T1 2011 7,8 9,1
T2 2011 7,7 9,1
T3 2011 7,9 9,2
T4 2011 8 9,3
T1 2012 8,1 9,5
T2 2012 8,4 9,7
T3 2012 8,4 9,8
T4 2012 8,7 10,1
T1 2013 8,8 10,3
T2 2013 8,9 10,4
T3 2013 8,7 10,3
T4 2013 8,6 10,1
T1 2014 8,6 10,2
T2 2014 8,7 10,2
T3 2014 8,8 10,3
T4 2014 8,9 10,4
T1 2015 8,9 10,3
T2 2015 9,1 10,5
T3 2015 9 10,4
T4 2015 8,9 10,2
T1 2016 8,9 10,2
T2 2016 8,7 10
T3 2016 8,6 10
T4 2016 8,7 10
T1 2017 8,3 9,6
T2 2017 8,1 9,4
T3 2017 8,3 9,6
T4 2017 7,7 9
T1 2018 7,9 9,2
T2 2018 7,8 9,1
T3 2018 7,8 9,1
T4 2018 7,5 8,8
  • Notes : données trimestrielles CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Figure 5Taux de chômage

  • Notes : données trimestrielles CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Pour la première fois depuis 2011, les taux de chômage départementaux sont tous inférieurs à 10 %. Ils s’échelonnent de 5,2 % pour le Cantal à 9,8 % pour l’Ardèche. Sur le trimestre, le chômage recule franchement dans l’ensemble des départements avec des baisses d’au moins 0,2 point et jusqu’à – 0,4 point pour la Drôme, la Loire et le Rhône.

Sur l’ensemble de l’année 2018, hormis l’Ain et la Haute‑Savoie où il reste stable, le chômage se replie dans tous les départements, mais plus timidement que sur le trimestre (figure 6).

Figure 6Taux de chômage et évolution sur un an par département

Taux de chômage et évolution sur un an par département
Département Taux de chômage au 4e trimestre 2018 Évolution sur un an (en %)
01 Ain 6,2 0,0
03 Allier 9,3 -0,1
07 Ardèche 9,8 -0,2
15 Cantal 5,2 -0,1
26 Drome 9,7 -0,1
38 Isère 7,2 -0,2
42 Loire 8,5 -0,1
43 Haute-Loire 6,9 -0,2
63 Puy-de-Dôme 7,5 -0,1
69 Rhône 7,7 -0,1
73 Savoie 6,4 -0,2
74 Haute-Savoie 6,4 0,0
  • Note de lecture : l’évolution du taux de chômage sur un an dans le Rhône est de – 0,1 point.
  • Note : données provisoires pour le 4ᵉ trimestre 2018.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.

Figure 6Taux de chômage et évolution sur un an par département

  • Note : données provisoires pour le 4ᵉ trimestre 2018.
  • Note de lecture : l’évolution du taux de chômage sur un an dans le Rhône est de – 0,1 point.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.

Échappée des créations d’entreprises malgré l’essoufflement du micro‑entrepreneuriat

Au quatrième trimestre 2018, près de 21 400 entreprises ont été créées en Auvergne-Rhône-Alpes, soit une hausse de 1,2 % par rapport au trimestre précédent. Le record des créations dans la région est de nouveau battu (figure 7). Le taux de croissance est toutefois moins élevé qu’au cours des derniers trimestres, en raison d’une baisse des créations de micro‑entreprises, la première depuis deux ans (– 1,1 %). Elle concerne en particulier les commerces (– 8,4 %). Ce repli n’est pas présent au niveau national, où la croissance de l’ensemble des créations est plus important (+ 4,2 %), et passe la barre des 180 000 unités.

Figure 7Créations d'entreprises

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Créations d'entreprises (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Auvergne-Rhône-Alpes hors micro-entrepreneurs France entière hors micro-entrepreneurs Auvergne-Rhône-Alpes y compris micro-entrepreneurs France entière y compris micro-entrepreneurs
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 99,41 99,19 91,26 91,35
T2 2011 97,85 98,29 88,86 91,74
T3 2011 97,85 99,06 91,01 91,67
T4 2011 100,28 99,02 91,59 92,68
T1 2012 96,87 94,73 92,38 93,98
T2 2012 92,08 91,67 92,57 91,91
T3 2012 92,22 92,26 91,51 91,41
T4 2012 95,63 93,13 88,95 89,76
T1 2013 102,48 100,2 90,38 90,66
T2 2013 104,7 101,26 92,52 90,03
T3 2013 104,51 101,66 88,24 89,11
T4 2013 107,14 104,06 93,13 91,42
T1 2014 106,53 103,72 95,13 92,1
T2 2014 106,68 103,23 94,06 91,52
T3 2014 105,96 101,92 95,69 92,91
T4 2014 106,8 103,42 93,87 93,18
T1 2015 111,06 111,01 87,67 87,5
T2 2015 114,52 115,52 87,14 87,16
T3 2015 119,25 118,2 88,89 87,84
T4 2015 122,97 120,36 89,67 89,2
T1 2016 122,61 122,66 89,42 90,92
T2 2016 129,01 128,05 92,84 95,07
T3 2016 130,33 130,04 91,58 92,02
T4 2016 124,61 126,75 90,66 91,67
T1 2017 129,43 130,12 95,05 95,41
T2 2017 130,41 130,87 96,48 94,92
T3 2017 135,43 135,56 100,75 99,44
T4 2017 141,92 141,88 105,01 106,62
T1 2018 145,16 143,93 110,72 111,97
T2 2018 147,04 149,12 114,1 115,51
T3 2018 148,37 147,88 118,82 115,76
T4 2018 152,97 150,5 120,28 120,64
  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 7Créations d'entreprises

  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Sur un an, l’ensemble des créations régionales bondit de 14,5 %, un rythme plus marqué qu’en France (+ 13,1 %). Tous les secteurs dopent cette progression, avec des hausses toutes supérieures à 10 %. Malgré une fin 2018 en berne, les créations de micro‑entreprises augmentent de 24,7 %, notamment dans le commerce (+ 44,7 %) grâce aux trois premiers trimestres très vigoureux. Les trois-quarts des nouvelles micro‑entreprises appartiennent au secteur des services. Les créations d’entreprises classiques s’accroissent de 7,8 %, portées par la construction (+ 13,4 %) et le commerce (+ 11,2 %).

Près de 6 150 défaillances d’entreprises ont été recensées durant l’année 2018, soit une baisse de 5,4 % par rapport au cumul annuel du trimestre précédent. Le recul est plus prononcé qu’en France (– 1,2 %).

Moins de mises en chantier et d’autorisations de construction de logements

Sur l’année 2018, 63 800 logements ont été autorisés à la construction en Auvergne-Rhône-Alpes, soit une baisse de 9,0 % par rapport à l’année précédente (figure 8). Ce repli s’inscrit dans la tendance nationale (– 7,1 % sur la période).

Ce recul s’explique par les fortes chutes de l’Isère (– 16 %) et du Rhône (– 30 %), pourvoyeurs majeurs dans le domaine de la construction régionale. La baisse est toutefois contenue par les hausses de la Loire (+ 10 %), de la Savoie (+ 15 %) et de la Haute-Savoie (+ 11 %). Celle-ci devient le premier département de la région en termes de logements autorisés (23 % du total régional).

En comparaison du cumul annuel du troisième trimestre 2018, le déclin est moins marqué avec – 2,9 %, du fait notamment de disparités moins importantes dans les départements. Cette baisse est similaire au niveau national (– 2,2 %).

Figure 8Évolution du nombre de logements autorisés à la construction

indice base 100 en décembre 2010
Évolution du nombre de logements autorisés à la construction (indice base 100 en décembre 2010)
Auvergne-Rhône-Alpes France hors Mayotte
déc. 2010 100 100
janv. 2011 100,46 101,59
févr. 2011 102,46 101,8
mars 2011 100,61 101,22
avril 2011 98 101,05
mai 2011 100,15 102,64
juin 2011 99,85 102,92
juil. 2011 100,31 103,1
août 2011 103,84 104,3
sept. 2011 104,92 105,85
oct. 2011 107,37 106,54
nov. 2011 107,22 107,57
déc. 2011 109,22 108,66
janv. 2012 110,75 108,43
févr. 2012 108,91 108,64
mars 2012 109,22 108,6
avril 2012 111,21 109,06
mai 2012 111,06 107,66
juin 2012 112,14 107,15
juil. 2012 109,83 106,36
août 2012 108,29 106,54
sept. 2012 106,76 104,34
oct. 2012 105,84 103,84
nov. 2012 107,53 102,77
déc. 2012 104,61 100,96
janv. 2013 104,15 101,07
févr. 2013 106,61 102,52
mars 2013 107,68 102,85
avril 2013 105,07 101,17
mai 2013 103,07 99,2
juin 2013 100,46 97,48
juil. 2013 99,54 95,53
août 2013 96,47 92,43
sept. 2013 94,78 90,96
oct. 2013 96,16 90,35
nov. 2013 95,39 89,49
déc. 2013 96,16 88,59
janv. 2014 95,08 86,49
févr. 2014 92,78 83,47
mars 2014 91,71 82,55
avril 2014 90,17 81,31
mai 2014 88,17 81,31
juin 2014 89,4 81,37
juil. 2014 90,17 81,73
août 2014 89,25 81,52
sept. 2014 89,71 81,67
oct. 2014 84,95 80,76
nov. 2014 83,1 79,86
déc. 2014 82,33 79,76
janv. 2015 81,41 79,53
févr. 2015 81,26 79
mars 2015 80,03 78,12
avril 2015 80,65 79,09
mai 2015 81,11 78,58
juin 2015 80,95 79,48
juil. 2015 80,18 79,32
août 2015 80,8 80,24
sept. 2015 81,41 81,1
oct. 2015 84,64 81,73
nov. 2015 85,56 83,74
déc. 2015 84,18 84,96
janv. 2016 84,64 85,32
févr. 2016 86,02 86,78
mars 2016 86,79 87,04
avril 2016 86,94 87,98
mai 2016 88,63 89,89
juin 2016 86,79 90,25
juil. 2016 88,63 91,19
août 2016 90,63 92,28
sept. 2016 92,93 94,44
oct. 2016 94,16 95,13
nov. 2016 95,85 96,01
déc. 2016 98,31 97,08
janv. 2017 98,77 97,73
févr. 2017 98,62 97,86
mars 2017 99,08 99,98
avril 2017 101,69 99,9
mai 2017 103,69 100,69
juin 2017 105,53 101,72
juil. 2017 104,76 103
août 2017 104,61 103,4
sept. 2017 105,07 103,5
oct. 2017 104,15 103,9
nov. 2017 102,76 102,96
déc. 2017 104,45 102,69
janv. 2018 103,69 102,85
févr. 2018 105,38 103,4
mars 2018 104,92 101,95
avril 2018 103,69 101,91
mai 2018 102 101,62
juin 2018 101,08 100,21
juil. 2018 99,23 98,85
août 2018 99,39 98,45
sept. 2018 96,47 97,61
oct. 2018 95,55 97,38
nov. 2018 96,47 97,08
déc. 2018 93,39 95,57
janv. 2019 93,55 95,32
févr. 2019 90,17 94,08
  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Figure 8Évolution du nombre de logements autorisés à la construction

  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Les mises en chantier de logements suivent la même pente, avec un repli de 9,2 % par rapport à 2017, un rythme toujours plus marqué qu’en France (– 7,0 %). Les chutes libres de la Haute-Savoie (– 9 %) et surtout du Rhône (– 26 %) ne sont pas compensées par les progressions de la Savoie (+ 23 %) et, dans une moindre mesure, du Puy‑de‑Dôme (+ 5 %).

L’hôtellerie fin 2018 en pole position

L’activité hôtelière du quatrième trimestre marque une fréquentation record avec 4,7 millions de nuitées. Pour chacun des trois mois, la fréquentation 2018 est la plus élevée de la décennie, y compris pour le mois de novembre, historiquement le moins prolifique de l’année, avec 1,35 millions de nuitées (figure 9). Par rapport à la fin de l’année précédente, la Haute-Savoie met les gaz avec une hausse de 6,3 %, portée par un mois de décembre particulièrement favorable. Elle est talonnée par le Rhône avec une progression de 4,2 %, grâce à une forte activité durant les mois d’octobre et novembre. À l’inverse, les départements du Puy‑de‑Dôme et du Cantal encaissent des reculs importants avec respectivement – 8,3 % et – 15,3 %. Le taux d’occupation des chambres reste stable (54 %).

Figure 9Évolution de la fréquentation dans les hôtels de la région

Nombre de nuitées en milliers
Évolution de la fréquentation dans les hôtels de la région (Nombre de nuitées en milliers)
Mois 2017 2018 Moyenne 2013-2017
Janvier 1 929 1 851 1 867
Février 2 346 2 246 2 244
Mars 2 232 2 484 2 307
Avril 1 814 1 777 1 674
Mai 1 667 1 732 1 642
Juin 2 006 2 007 1 934
Juillet 2 559 2 491 2 423
Août 2 593 2 645 2 547
Septembre 1 931 1 958 1 827
Octobre 1 617 1 631 1 548
Novembre 1 327 1 343 1 212
Décembre 1 725 1 742 1 681
  • Note : données mensuelles brutes.
  • Avertissement : Le champ de l’enquête Hôtellerie a évolué en 2017 : seize hôtels de montagne de taille importante ont quitté l’enquête, minorant le nombre de nuitées enregistrées notamment en Savoie et Haute-Savoie.
  • Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT) et la DGE, Enquêtes Hôtellerie 2013-2018

Figure 9Évolution de la fréquentation dans les hôtels de la région

  • Note : données mensuelles brutes.
  • Avertissement : Le champ de l’enquête Hôtellerie a évolué en 2017 : seize hôtels de montagne de taille importante ont quitté l’enquête, minorant le nombre de nuitées enregistrées notamment en Savoie et Haute-Savoie.
  • Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT) et la DGE, Enquêtes Hôtellerie 2013-2018

Traditionnellement élevée dans cette période moins touristique, la clientèle d’affaires est stable à 56 % des nuitées régionales, malgré de forts replis dans l’Isère, la Loire et la Savoie (baisses comprises entre 9 % et 10 %). Le niveau régional se maintient grâce à d’importantes progressions dans l’Allier (+ 5,4 %), l’Ardèche (+ 5,8 %) et la Drôme (+ 6,8 %) ainsi que grâce à l’augmentation plus timide du Rhône (+ 2,2 %), qui représente plus du tiers des nuitées régionales.

La clientèle résidant à l’étranger s’accroît légèrement, représentant 22 % de la fréquentation régionale. Elle reste très faible dans les quatre départements auvergnats, où elle ne dépasse pas 9 % des nuitées totales. Elle est en hausse dans le Rhône et les deux Savoie, qui cumulent la moitié des nuitées de clients en provenance de l’étranger.

L’activité française serait surtout soutenue par la demande intérieure

Selon la dernière note de conjoncture de l’Insee, l’économie française, jusqu’ici moins exposée que d’autres aux turbulences du commerce mondial, et stimulée par une politique budgétaire plus expansionniste qu’envisagé il y a quelques mois, gagnerait un peu de vitesse au premier semestre 2019 (+ 0,4 % de croissance par trimestre après + 0,3 % au quatrième trimestre 2018). L’investissement des entreprises demeurerait dynamique, surtout en services, et les gains de pouvoir d’achat des ménages de fin 2018 et début 2019 soutiendraient la consommation. En revanche, le commerce extérieur pèserait à nouveau légèrement sur la croissance, après une fin d’année 2018 portée par d’importantes livraisons aéronautiques.

En moyenne annuelle, l’acquis de croissance pour la France en 2019 serait de + 1,1 % à mi-année, après + 1,6 % de croissance pour l’ensemble de l’année 2018 (selon la dernière estimation des comptes nationaux trimestriels).

L’activité économique de la zone euro conserverait un faible régime début 2019

Fin 2018, le recul des échanges extérieurs chinois a pénalisé le commerce mondial, dans le contexte de l’escalade des droits de douanes déclenchée par les États-Unis. En zone euro, début 2019, des soutiens budgétaires viendraient en renfort d’une activité à la peine. Cela permettrait à l’Italie, en récession technique au deuxième semestre 2018, et à l’Allemagne, touchée par les difficultés du secteur automobile, de retrouver début 2019 un rythme de croissance positif bien que modéré. L’activité de la zone euro croîtrait alors de + 0,3 % par trimestre. Au Royaume-Uni, les incertitudes autour du Brexit perdurent ; la croissance britannique se maintiendrait à faible régime voire reculerait en cas de Hard Brexit intervenant dès le mois d’avril. Aux États-Unis, le shutdown pèserait au premier semestre sur la consommation et l’investissement public.

Pour en savoir plus

« Soutiens budgétaires en zone euro, sur fond de tension », Note de conjoncture nationale, Insee, mars 2019