Insee Conjoncture CorseConjoncture contrastée au 4ᵉ trimestre Note de conjoncture régionale - 4ᵉ trimestre 2018

Déborah Caruso, Insee

Au 4e trimestre 2018, l’emploi salarié se replie pour la seconde fois consécutive en Corse. Il affiche - 0,3 % dans un contexte national peu dynamique. La bonne orientation qu’enregistrent l’industrie et la construction ne pallie pas la perte de vitesse du tertiaire marchand. Les effectifs publics progressent légèrement sur le trimestre. Le taux de chômage continue son repli malgré un nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégories A, B, C en augmentation. Dans la construction, les autorisations délivrées et les mises en chantier se redressent. Les signaux sont aux verts également pour les créations et les défaillances d’entreprises. Le trafic aérien continue de progresser aux dépens des liaisons maritimes. Sur le trimestre, la fin d’année a été moins favorable aux hôtels que l’an passé.

Insee Conjoncture Corse
No 24
Paru le :Paru le05/04/2019
Déborah Caruso, Insee
Insee Conjoncture Corse No 24- Avril 2019

L’emploi confirme son repli en fin d’année

Ce trimestre, l’emploi salarié baisse de 0,3 % pour la seconde fois consécutive. La Corse comptabilise ainsi 114 400 emplois salariés. L’emploi insulaire diminue dans le secteur privé (- 0,5 % après - 0,4 %) tandis qu’il augmente dans la fonction publique (+ 0,3 % après + 0,0 %). Ce repli de l’emploi s’inscrit dans un contexte national toujours peu dynamique (+ 0,2 %).

Sur un an, l’emploi régional gagne 1 800 salariés (+ 1,6 %) grâce au secteur privé (+ 1 600). Il demeure dynamique contrastant ainsi avec le niveau national dont la progression reste limitée (+ 0,6 % sur l’année) (figure 1).

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Emploi salarié total - Corse Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Corse Emploi salarié privé - France hors Mayotte
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 100,08 100,21 100,24 100,27
T2 2011 100,55 100,3 100,89 100,39
T3 2011 100,72 100,26 101,01 100,42
T4 2011 100,74 100,3 100,88 100,42
T1 2012 101,25 100,31 101,51 100,39
T2 2012 101,22 100,3 101,41 100,33
T3 2012 101,44 100,2 101,6 100,14
T4 2012 101,9 100,03 101,91 99,95
T1 2013 101,77 99,96 101,66 99,83
T2 2013 101,78 99,86 101,5 99,59
T3 2013 101,96 100,03 101,79 99,75
T4 2013 102,63 100,34 102,27 99,91
T1 2014 103,03 100,39 102,53 99,87
T2 2014 103,19 100,43 102,69 99,93
T3 2014 103,29 100,3 102,5 99,74
T4 2014 103,39 100,41 102,44 99,8
T1 2015 103,5 100,35 102,4 99,73
T2 2015 103,78 100,6 102,87 99,98
T3 2015 104,14 100,65 103,39 100,08
T4 2015 104,33 100,87 103,29 100,34
T1 2016 104,85 101,05 104 100,55
T2 2016 105,55 101,33 104,78 100,88
T3 2016 106,08 101,65 105,4 101,26
T4 2016 105,85 101,8 105,37 101,43
T1 2017 106,71 102,19 106,63 101,92
T2 2017 107,32 102,57 107,34 102,37
T3 2017 106,86 102,76 106,94 102,63
T4 2017 107,16 103,15 107,43 103,2
T1 2018 108,5 103,38 109,26 103,48
T2 2018 109,46 103,43 110,55 103,61
T3 2018 109,15 103,54 110,11 103,78
T4 2018 108,87 103,77 109,57 104,05
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Dans l’industrie insulaire, l’emploi salarié repart à la hausse ce trimestre (+ 1,5 % après - 0,6 %). L’activité reprend dans la fabrication de denrées alimentaires & boissons, dans l’industrie extractive-énergie-eau & gestion de déchets ainsi que dans la fabrication d’autres produits industriels (respectivement + 0,1 %, + 3,0 % et + 1,3 %). Sur un an, le secteur industriel est en progression (+ 3,8 % soit 250 créations) (figure 2).

Dans la construction, l’emploi poursuit sa reprise (+ 1,0 %). Sur un an, l’activité reste favorable. Elle gagne 500 emplois salariés soit + 4,9 %.

L’emploi dans le tertiaire marchand confirme son léger recul (- 1,0 %). Il diminue notamment de 5,9 % dans l’hébergement-restauration. Le commerce faiblit de façon plus modérée (- 0,6 %). Toutefois, sur un an, l’emploi du tertiaire marchand garde le cap à 1,8 % grâce notamment à la progression des activités immobilières (+ 4,3 %) et du commerce & réparation automobiles (+ 2,1 %).

Enfin, l’intérim, moins volatile, comptabilise 530 emplois.

Le tertiaire non marchand, composé majoritairement des effectifs du public, reste stable sur le trimestre comme sur l’année (respectivement 0,0 % et - 0,1 %).

Figure 2Évolution de l'emploi salarié par secteur en Corse

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié par secteur en Corse (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 100,28 101,77 100,26 99,52
T2 2011 101,14 102,69 100,86 99,57
T3 2011 101,27 103,35 100,64 99,72
T4 2011 101,29 103,92 100,39 99,77
T1 2012 102,4 104,24 101,13 100
T2 2012 102,52 104,52 100,71 100,35
T3 2012 101,9 104,08 101,03 100,65
T4 2012 102,2 103,53 101,47 101,44
T1 2013 100,89 103,66 101,39 101,65
T2 2013 100,56 104,5 101,15 101,9
T3 2013 100,7 104,86 101,39 102,12
T4 2013 99,47 105,04 102,21 103,19
T1 2014 99,15 105,65 102,59 103,6
T2 2014 98,22 104,73 103,1 103,86
T3 2014 96,27 104,76 103,14 104,48
T4 2014 95,32 104,99 103,03 105,02
T1 2015 94,19 105,01 103,48 105,28
T2 2015 92,82 105,15 104,14 105,37
T3 2015 91,75 105,85 105,02 105,18
T4 2015 90,26 105,62 105,38 105,77
T1 2016 89,56 106,09 106,33 105,8
T2 2016 89,38 106,56 107,17 106,61
T3 2016 89,36 108,55 108,15 106,88
T4 2016 89,26 107,6 107,91 106,59
T1 2017 89,79 105,91 109,16 106,51
T2 2017 89,72 107,29 110,43 106,62
T3 2017 88,95 107,37 110,09 105,84
T4 2017 90,4 105,98 110,52 105,83
T1 2018 92,11 107,36 112,97 105,81
T2 2018 92,65 109,06 114,65 105,81
T3 2018 93,87 108,43 113,56 105,79
T4 2018 94,81 110,01 112,53 105,77
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution de l'emploi salarié par secteur en Corse

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Au sein des départements, la baisse trimestrielle se fait sentir en Corse-du-Sud (- 0,6 % après - 0,4 %) tandis qu’en Haute-Corse, l’emploi résiste (+ 0,1 % après - 0,2 %). Sur un an, la croissance bénéficie aux deux départements : + 1,4 % dans le premier département et + 1,8 % dans le second. Elle est portée dans les deux cas par la construction et l’industrie. Seul l’emploi du tertiaire non marchand faiblit de 0,3 % en Corse-du-Sud.

Avertissement

Auparavant, les estimations trimestrielles d’emploi (ETE) publiées au niveau localisé (région et département) portaient seulement sur les salariés du secteur marchand - hors agriculture et activité des particuliers employeurs - en France métropolitaine. Depuis la publication de juin 2018, le champ des ETE localisées est étendu aux départements d’outre-mer (hors Mayotte) et à l’ensemble de l’emploi salarié, donc y compris les salariés de la fonction publique, de l’agriculture et de l’ensemble des particuliers employeurs. De plus, une distinction des emplois « privé » et « public », établie à partir de la catégorie juridique des employeurs, est disponible au niveau régional. Les niveaux de l’emploi « privé » publiés par les Urssaf et par l’Insee diffèrent du fait d’écarts de champ et de concept, et de légères différences peuvent exister sur les taux d’évolution. Parallèlement, l'introduction de la déclaration sociale nominative (DSN) en remplacement du bordereau récapitulatif de cotisations (BRC) peut entraîner des révisions accrues sur les données, en particulier durant la phase de montée en charge de la DSN.

Le taux de chômage garde le bon cap

Le taux de chômage insulaire s’établit à 9,0 % de la population active au 4ᵉ trimestre 2018. Il perd 0,1 point par rapport au trimestre précédent (figure 3). En France, le taux de chômage au sens du BIT baisse de 0,3 point et atteint 8,8 % de la population active .

La Corse se situe au 4ᵉ rang des régions où ce taux est le plus élevé. En Corse-du-Sud, il se stabilise à 8,5 % de la population active. En Haute-Corse, il continue sa baisse (- 0,1 point) et atteint 9,6 %. Sur un an, le taux de chômage diminue plus rapidement en Corse (- 0,4 point) qu’en France (- 0,2 point).

Figure 3Taux de chômage

en %
Taux de chômage (en %)
Corse France hors Mayotte
T4 2010 9 9,2
T1 2011 9,1 9,1
T2 2011 9 9,1
T3 2011 9,2 9,2
T4 2011 9,3 9,3
T1 2012 9,3 9,5
T2 2012 9,5 9,7
T3 2012 9,4 9,8
T4 2012 9,9 10,1
T1 2013 10,1 10,3
T2 2013 10,3 10,4
T3 2013 10,3 10,3
T4 2013 10,3 10,1
T1 2014 10,2 10,2
T2 2014 10,5 10,2
T3 2014 10,8 10,3
T4 2014 11 10,4
T1 2015 11 10,3
T2 2015 11,2 10,5
T3 2015 11,1 10,4
T4 2015 10,7 10,2
T1 2016 10,7 10,2
T2 2016 10,5 10
T3 2016 10,4 10
T4 2016 10,5 10
T1 2017 10,1 9,6
T2 2017 9,9 9,4
T3 2017 10,1 9,6
T4 2017 9,4 9
T1 2018 9,9 9,2
T2 2018 9,3 9,1
T3 2018 9,1 9,1
T4 2018 9 8,8
  • Notes : données trimestrielles CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Figure 3Taux de chômage

  • Notes : données trimestrielles CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Hausse des inscriptions à Pôle emploi

En Corse, en moyenne au 4ᵉ trimestre 2018, 22 470 personnes inscrites à Pôle emploi (catégories A, B et C) sont tenues de faire des actes positifs de recherche d’emploi (données corrigées des variations saisonnières). Sur le trimestre, le nombre d’inscrits repart à la hausse de 2,4 % (soit + 520 personnes) alors qu’il baisse au plan national (- 0,8 %). Néanmoins, sur un an, ce nombre diminue plus fortement dans la région (- 1,9 %) qu’en France (- 0,2 %).

La situation se dégrade ce trimestre dans les deux départements insulaires mais la dégradation est plus marquée en Corse-du-Sud. Le nombre de demandeurs d’emploi se réoriente en effet à + 3,5 % en Corse-du-Sud et à + 1,4 % en Haute-Corse. Sur l’année, les évolutions départementales restent encourageantes à respectivement - 2,8 % et - 0,9 %.

Toutes les tranches d’âge sont impactées par cette hausse. Celle-ci est toutefois plus forte chez les 50 ans ou plus (+ 3,9 %) que chez les moins de 25 ans (+ 1,8 %). Si les femmes sont plus nombreuses parmi les inscrits (54,4 %), les hommes sont davantage concernés par cette augmentation.

Les demandeurs d’emplois inscrits depuis un an ou plus regroupent 32,2 % des inscriptions. Ils sont moins impliqués dans cette hausse trimestrielle que ceux inscrits depuis moins de un an (+ 0,7 % contre + 3,2 %). Cependant, sur un an, la demande d’emploi de longue durée s’intensifie (+ 1,3 % contre - 3,2 %).

Bonne orientation des autorisations et des mises en chantier

Le nombre de logements autorisés à la construction en cumul annuel progresse ce trimestre (+ 14,2 %) après le recul du trimestre précédent (- 3,6 %). Fin décembre, il atteint 6 100 permis. Au niveau des départements, le nombre d’autorisations se réoriente à la hausse de + 18,3 % en Corse du-Sud et confirme sa progression en Haute-Corse (+ 10,9 %). Sur un an, le cumul régional des autorisations de construire gagne 3,7 % (figure 4).

Figure 4Évolution du nombre de logements autorisés à la construction

indice base 100 en décembre 2010
Évolution du nombre de logements autorisés à la construction (indice base 100 en décembre 2010)
Corse France hors Mayotte
déc. 2010 100 100
janv. 2011 98,53 101,59
févr. 2011 88,24 101,8
mars 2011 89,71 101,22
avril 2011 89,71 101,05
mai 2011 89,71 102,64
juin 2011 92,65 102,92
juil. 2011 88,24 103,1
août 2011 86,76 104,3
sept. 2011 91,18 105,85
oct. 2011 91,18 106,54
nov. 2011 91,18 107,57
déc. 2011 89,71 108,66
janv. 2012 88,24 108,43
févr. 2012 86,76 108,64
mars 2012 89,71 108,6
avril 2012 89,71 109,06
mai 2012 86,76 107,66
juin 2012 83,82 107,15
juil. 2012 88,24 106,36
août 2012 88,24 106,54
sept. 2012 86,76 104,34
oct. 2012 86,76 103,84
nov. 2012 86,76 102,77
déc. 2012 86,76 100,96
janv. 2013 88,24 101,07
févr. 2013 92,65 102,52
mars 2013 92,65 102,85
avril 2013 92,65 101,17
mai 2013 91,18 99,2
juin 2013 89,71 97,48
juil. 2013 86,76 95,53
août 2013 83,82 92,43
sept. 2013 76,47 90,96
oct. 2013 70,59 90,35
nov. 2013 67,65 89,49
déc. 2013 64,71 88,59
janv. 2014 61,76 86,49
févr. 2014 57,35 83,47
mars 2014 48,53 82,55
avril 2014 48,53 81,31
mai 2014 48,53 81,31
juin 2014 48,53 81,37
juil. 2014 50 81,73
août 2014 52,94 81,52
sept. 2014 54,41 81,67
oct. 2014 52,94 80,76
nov. 2014 54,41 79,86
déc. 2014 54,41 79,76
janv. 2015 51,47 79,53
févr. 2015 50 79
mars 2015 54,41 78,12
avril 2015 54,41 79,09
mai 2015 54,41 78,58
juin 2015 54,41 79,48
juil. 2015 51,47 79,32
août 2015 51,47 80,24
sept. 2015 51,47 81,1
oct. 2015 55,88 81,73
nov. 2015 72,06 83,74
déc. 2015 108,82 84,96
janv. 2016 108,82 85,32
févr. 2016 116,18 86,78
mars 2016 114,71 87,04
avril 2016 119,12 87,98
mai 2016 116,18 89,89
juin 2016 116,18 90,25
juil. 2016 113,24 91,19
août 2016 110,29 92,28
sept. 2016 111,76 94,44
oct. 2016 110,29 95,13
nov. 2016 95,59 96,01
déc. 2016 61,76 97,08
janv. 2017 67,65 97,73
févr. 2017 64,71 97,86
mars 2017 70,59 99,98
avril 2017 66,18 99,9
mai 2017 69,12 100,69
juin 2017 73,53 101,72
juil. 2017 89,71 103
août 2017 89,71 103,4
sept. 2017 88,24 103,5
oct. 2017 88,24 103,9
nov. 2017 86,76 102,96
déc. 2017 85,29 102,69
janv. 2018 82,35 102,85
févr. 2018 80,88 103,4
mars 2018 75 101,95
avril 2018 76,47 101,91
mai 2018 80,88 101,62
juin 2018 80,88 100,21
juil. 2018 70,59 98,85
août 2018 70,59 98,45
sept. 2018 77,94 97,61
oct. 2018 79,41 97,38
nov. 2018 86,76 97,08
déc. 2018 89,71 95,57
janv. 2019 88,24 95,32
févr. 2019 91,18 94,08
  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Figure 4Évolution du nombre de logements autorisés à la construction

  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Fin décembre, avec 4 200 logements commencés en cumul annuel, la tendance régionale retrouve la croissance (+ 7,3 %). L’évolution du nombre de logements commencés s’accélère en Corse-du-Sud (+ 13,0 %) et se réoriente favorablement en Haute-Corse (+ 1,7 %). Toutefois, elle se grippe en région sur l’année (- 1,5 %).

Des signaux positifs pour les créations d’entreprises

Au 4e trimestre 2018, 1 092 créations nettes sont enregistrées en Corse (données corrigées des variations saisonnières), soit une hausse de 4,0 % par rapport au trimestre précédent (figure 5). Touts les secteurs sont concernés, notamment l’industrie (+ 9,0 %) et le commerce-transport-hébergement & restauration (+ 6,5 %). Par rapport au 4ᵉ trimestre 2017, les créations nettes d’entreprises progressent de 2,5 % en Corse et de 13,1 % en France.

Cumulées sur 12 mois, la Corse enregistre 4 387 créations d’entreprises, soit une hausse de 0,9 % par rapport au trimestre précédent et une croissance de 10,5 % par rapport au 4ᵉ trimestre 2017.

Ce trimestre, 714 entreprises « classiques » (hors micro-entrepreneurs) sont créées. Sur le trimestre, leur nombre progresse davantage qu’au niveau national (+ 6,9 % contre + 1,8%). Toutefois, par rapport à la même période un an auparavant, les créations d’entreprises classiques sont moins dynamiques en Corse (+ 1,4 %) qu’en France (+ 6,1 %). Avec 378 nouvelles entreprises, les créations nettes sous le régime du micro-entrepreneur diminuent de 1,0 %. Les micro-entreprises représentent 35 % de l’ensemble des créations d’entreprises régionales ce trimestre.

Figure 5Créations d'entreprises

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Créations d'entreprises (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Corse hors micro-entrepreneurs France entière hors micro-entrepreneurs Corse y compris micro-entrepreneurs France entière y compris micro-entrepreneurs
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 98,89 99,19 94,24 91,35
T2 2011 99,11 98,29 96,68 91,74
T3 2011 105,57 99,06 93,46 91,67
T4 2011 98,89 99,02 92,59 92,68
T1 2012 92,2 94,73 99,41 93,98
T2 2012 94,65 91,67 95,8 91,91
T3 2012 87,53 92,26 89,85 91,41
T4 2012 103,12 93,13 93,37 89,76
T1 2013 109,8 100,2 92,59 90,66
T2 2013 108,46 101,26 89,17 90,03
T3 2013 114,92 101,66 91,9 89,11
T4 2013 117,15 104,06 90,54 91,42
T1 2014 105,57 103,72 92 92,1
T2 2014 114,03 103,23 97,46 91,52
T3 2014 120,94 101,92 93,27 92,91
T4 2014 106,9 103,42 90,05 93,18
T1 2015 111,58 111,01 84,49 87,5
T2 2015 122,94 115,52 91,61 87,16
T3 2015 120,71 118,2 85,76 87,84
T4 2015 126,5 120,36 90,24 89,2
T1 2016 131,63 122,66 97,27 90,92
T2 2016 135,63 128,05 93,07 95,07
T3 2016 132,07 130,04 87,9 92,02
T4 2016 132,29 126,75 88,68 91,67
T1 2017 132,96 130,12 94,83 95,41
T2 2017 143,21 130,87 96,98 94,92
T3 2017 137,19 135,56 91,9 99,44
T4 2017 156,79 141,88 103,9 106,62
T1 2018 155,68 143,93 111,61 111,97
T2 2018 150,33 149,12 107,02 115,51
T3 2018 148,78 147,88 102,44 115,76
T4 2018 159,02 150,5 106,54 120,64
  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 5Créations d'entreprises

  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Des défaillances d’entreprises en baisse

Les défaillances d’entreprises se réorientent à la baisse. Fin décembre 2018, la Corse enregistre 397 défaillances d’entreprises cumulées sur 12 mois, soit un recul de 4,1 % par rapport à fin septembre (figure 6). Parmi ces défaillances, 30 % concernent la construction et 19 % l’hébergement-restauration.

Les défaillances d’entreprises reculent nettement ce trimestre en Corse-du-Sud (- 10,3 %) mais augmentent en Haute-Corse (+ 3,3 %). En un an, le nombre de défaillances d’entreprises cumulé diminue de 3,9 % dans la région. Il baisse en Haute-Corse (- 7,8 %) et reste atone en Corse-du-Sud ( 0,0 %).

Figure 6Défaillances d'entreprises

indice base 100 en décembre 2010
Défaillances d'entreprises (indice base 100 en décembre 2010)
Corse France entière
déc. 2010 100 100
janv. 2011 98,78 100,05
févr. 2011 97,57 100,01
mars 2011 95,14 99,36
avril 2011 97,26 98,97
mai 2011 96,66 100,3
juin 2011 89,67 99,27
juil. 2011 89,36 98,66
août 2011 87,23 98,73
sept. 2011 84,8 98,35
oct. 2011 85,71 98,49
nov. 2011 86,02 98,79
déc. 2011 88,45 98,61
janv. 2012 86,32 99,39
févr. 2012 88,45 99,42
mars 2012 89,36 98,69
avril 2012 89,97 98,95
mai 2012 89,06 97,57
juin 2012 93,31 97,65
juil. 2012 94,83 99
août 2012 96,05 98,83
sept. 2012 97,26 98,38
oct. 2012 98,18 99,98
nov. 2012 95,74 100,13
déc. 2012 97,87 101,27
janv. 2013 103,95 101,04
févr. 2013 99,7 100,84
mars 2013 96,96 100,65
avril 2013 95,74 101,76
mai 2013 97,57 102,02
juin 2013 100,61 102,37
juil. 2013 101,52 103,12
août 2013 102,74 103,02
sept. 2013 109,42 103,82
oct. 2013 106,38 103,76
nov. 2013 106,08 103,59
déc. 2013 107,6 103,65
janv. 2014 104,26 103,82
févr. 2014 107,6 104,8
mars 2014 110,33 104,77
avril 2014 110,64 104,96
mai 2014 112,16 104,53
juin 2014 116,72 104,7
juil. 2014 115,81 104,7
août 2014 115,5 104,71
sept. 2014 113,68 105
oct. 2014 114,89 104,8
nov. 2014 114,29 104,87
déc. 2014 109,73 103,43
janv. 2015 107,9 103,92
févr. 2015 109,42 103,76
mars 2015 111,85 105,63
avril 2015 114,29 105,72
mai 2015 112,16 103,53
juin 2015 107,6 104,99
juil. 2015 103,04 104,53
août 2015 103,04 104,12
sept. 2015 102,13 104,29
oct. 2015 103,34 102,87
nov. 2015 106,08 103,15
déc. 2015 104,86 104,44
janv. 2016 103,95 103,2
févr. 2016 105,47 102,56
mars 2016 105,17 101,22
avril 2016 106,69 100,17
mai 2016 112,77 102,61
juin 2016 117,93 101,2
juil. 2016 128,27 99,75
août 2016 125,53 99,61
sept. 2016 129,79 98,56
oct. 2016 131,31 98,25
nov. 2016 136,17 97,8
déc. 2016 137,39 96,21
janv. 2017 137,69 95,95
févr. 2017 138,91 95,01
mars 2017 137,99 94,82
avril 2017 134,95 93,57
mai 2017 134,35 93,55
juin 2017 125,53 92,46
juil. 2017 121,88 92,08
août 2017 121,58 92,14
sept. 2017 119,76 91,07
oct. 2017 122,49 90,75
nov. 2017 120,67 90,15
déc. 2017 125,53 90,37
janv. 2018 127,36 89,58
févr. 2018 127,05 89,14
mars 2018 124,62 88,09
avril 2018 123,4 88,3
mai 2018 117,63 87,42
juin 2018 121,88 87,48
juil. 2018 125,53 87,9
août 2018 125,53 88,37
sept. 2018 126,14 88,66
oct. 2018 125,53 89,53
nov. 2018 126,75 89,43
déc. 2018 120,97 89,48
janv. 2019 123,71 89,89
  • Notes : données mensuelles brutes au 22 mars 2019, en date de jugement.
  • Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : Fiben, Banque de France.

Figure 6Défaillances d'entreprises

  • Notes : données mensuelles brutes au 22 mars 2019, en date de jugement.
  • Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : Fiben, Banque de France.

Le trafic de passagers ralentit

Ce trimestre, le trafic de passagers diminue de 2,3 % par rapport au 4ᵉ trimestre 2017. Le trafic aérien continue de progresser (+ 1,8 %). En revanche, les voyageurs ont été moins séduits sur cette période par le transport en bateau qui perd 8,1 % du trafic.

Le mois d’octobre enregistre la plus forte baisse par rapport à la même période un an auparavant (- 3,2 %) (figure 7). Le repli concerne uniquement le maritime en octobre (- 9,9%), en novembre (- 7,6 %) et en décembre (- 4,7 %). De son côté, le transport aérien continue son extension de façon plus modérée qu’en été.

Au 4ᵉ trimestre 2018, 168 970 croisiéristes ont débarqué sur l’île dont 87 % en septembre.

Figure 7Évolution du trafic de passagers

%
Évolution du trafic de passagers (%)
Aérien Maritime
Janvier 3,7 12,2
Février -1,8 -9,9
Mars 16,5 22,5
Avril -4,4 -12,6
Mai 15,3 24,0
Juin 12,2 -2,0
Juillet 2,6 -3,3
Août 10,4 -2,3
Septembre 7,7 -1,0
Octobre 2,0 -9,9
Novembre 1,9 -7,6
Décembre 1,5 -4,7
  • Note : évolution par rapport au même mois de l’année précédente.
  • Source : Observatoire régional des transports de la Corse

Figure 7Évolution du trafic de passagers

  • Note : évolution par rapport au même mois de l’année précédente.
  • Source : Observatoire régional des transports de la Corse

Le trafic de marchandises soutenu par le transport de roll

Dans le transport maritime de fret, le trafic total comptabilise 541 700 tonnes transportées au 4e trimestre 2018.

En glissement annuel, il perd 0,8 % par rapport au trimestre précédent (figure 8). Le transport de roll se stabilise (- 0,1 %). En revanche, les trafics de gaz et hydrocarbures et de ciment continuent de régresser (respectivement - 3,0 % et - 3,5 %). Sur un an, en glissement annuel, le transport global de marchandises diminue de 0,9 %. Les échanges bruts de roll avec l’Italie gagnent + 0,7 % par rapport au 4ᵉ trimestre 2017.

Figure 8Évolution du trafic de marchandises

Indice base 100 au T1 2012
Évolution du trafic de marchandises (Indice base 100 au T1 2012)
Ciment Gaz et hydrocarbures Roll
2012T1 100 100 100
2012T2 95 99 98
2012T3 97 96 97
2012T4 96 93 97
2013T1 90 87 94
2013T2 85 83 94
2013T3 81 87 92
2013T4 81 89 92
2014T1 77 87 91
2014T2 74 84 91
2014T3 74 82 90
2014T4 72 80 90
2015T1 76 85 91
2015T2 86 87 90
2015T3 92 87 91
2015T4 99 89 91
2016T1 100 84 91
2016T2 101 82 92
2016T3 101 78 93
2016T4 98 73 95
2017T1 100 72 98
2017T2 97 72 100
2017T3 97 75 99
2017T4 101 78 99
2018T1 99 80 100
2018T2 101 79 99
2018T3 98 75 100
2018T4 95 73 100
  • Note : données trimestrielles. Chaque point représente le cumul des 12 derniers mois
  • Source : Observatoire régional des transports de la Corse

Figure 8Évolution du trafic de marchandises

  • Note : données trimestrielles. Chaque point représente le cumul des 12 derniers mois
  • Source : Observatoire régional des transports de la Corse

Fin d’année mitigée pour les hôtels

Ce trimestre, en glissement annuel, la fréquentation hôtelière régionale perd 0,2 % par rapport au trimestre précédent suivant un mouvement contraire à celui du niveau national (+ 0,3 %) (figure 9). En cette fin d’année, l’île s’est montrée plus attractive auprès de la clientèle étrangère (+ 0,3 %). En revanche, la clientèle française est en retrait sur la période (- 0,3 %).

Par rapport au même trimestre de l’an dernier, le nombre de nuitées diminue de 1,8 % dans l’hôtellerie insulaire contre une progression de 1,5 % en France. Les mois de novembre et de décembre enregistrent notamment des ralentissements respectifs de 2,0 % et 3,2 %. Sur la période, la clientèle étrangère intensifie sa fréquentation de 4,5 %. En revanche, la clientèle française diminue de 3 %. Elle représente 83 % des nuitées hôtelières du trimestre.

Figure 9Évolution de la fréquentation dans les hôtels

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de la fréquentation dans les hôtels (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Corse France entière
T4 2010 100 100
T1 2011 100,07 100,48
T2 2011 98,85 101,34
T3 2011 97,13 102,33
T4 2011 97,12 103,3
T1 2012 97,07 103,74
T2 2012 95,65 103,5
T3 2012 97,67 103,25
T4 2012 98,25 103,29
T1 2013 98,07 103,22
T2 2013 98,59 103,03
T3 2013 98,02 103,05
T4 2013 97,98 102,94
T1 2014 97,73 102,36
T2 2014 96,5 102,1
T3 2014 93,48 101,52
T4 2014 92,68 101,33
T1 2015 92,41 101,79
T2 2015 92,84 102,35
T3 2015 96,56 103,48
T4 2015 97,5 103,27
T1 2016 97,62 103,67
T2 2016 97,95 102,64
T3 2016 100,15 101,27
T4 2016 100,84 102,32
T1 2017 101,12 102,85
T2 2017 103,19 104,6
T3 2017 104,81 106,36
T4 2017 105,19 107,54
T1 2018 105,08 108,62
T2 2018 106,08 109,04
T3 2018 106,6 109,8
T4 2018 106,43 110,15
  • Notes : données trimestrielles brutes. Chaque point représente le cumul des 4 derniers trimestres en base 100 au 4ᵉ trimestre 2010.
  • Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT) et la DGE.

Figure 9Évolution de la fréquentation dans les hôtels

  • Notes : données trimestrielles brutes. Chaque point représente le cumul des 4 derniers trimestres en base 100 au 4ᵉ trimestre 2010.
  • Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT) et la DGE.

L’activité française serait surtout soutenue par la demande intérieure

Selon la dernière note de conjoncture de l’Insee, l’économie française, jusqu’ici moins exposée que d’autres aux turbulences du commerce mondial, et stimulée par une politique budgétaire plus expansionniste qu’envisagé il y a quelques mois, gagnerait un peu de vitesse au premier semestre 2019 (+0,4 % de croissance par trimestre après +0,3 % au quatrième trimestre 2018). L’investissement des entreprises demeurerait dynamique, surtout en services, et les gains de pouvoir d’achat des ménages de fin 2018 et début 2019 soutiendraient la consommation. En revanche, le commerce extérieur pèserait à nouveau légèrement sur la croissance, après une fin d’année 2018 portée par d’importantes livraisons aéronautiques.

En moyenne annuelle, l’acquis de croissance pour la France en 2019 serait de +1,1 % à mi-année, après +1,6 % de croissance pour l’ensemble de l’année 2018 (selon la dernière estimation des comptes nationaux trimestriels).

L’activité économique de la zone euro conserverait un faible régime début 2019

Fin 2018, le recul des échanges extérieurs chinois a pénalisé le commerce mondial, dans le contexte de l’escalade des droits de douanes déclenchée par les États-Unis. En zone euro, début 2019, des soutiens budgétaires viendraient en renfort d’une activité à la peine. Cela permettrait à l’Italie, en récession technique au deuxième semestre 2018, et à l’Allemagne, touchée par les difficultés du secteur automobile, de retrouver début 2019 un rythme de croissance positif bien que modéré. L’activité de la zone euro croîtrait alors de +0,3 % par trimestre. Au Royaume-Uni, les incertitudes autour du Brexit perdurent ; la croissance britannique se maintiendrait à faible régime voire reculerait en cas de Hard Brexit intervenant dès le mois d’avril. Aux États-Unis, le shutdown pèserait au premier semestre sur la consommation et l’investissement public.