Insee Conjoncture Réunion4ᵉ trimestre 2018 : baisse de l'emploi salarié privé et public Note de conjoncture régionale - 4ᵉ trimestre 2018

Philippe Paillole, Nathalie Poleya et Sébastien Seguin, Insee

Fin 2018, l’activité économique a ralenti au niveau international, avec notamment un commerce mondial pénalisé par le recul des échanges extérieurs chinois, les incertitudes autour du Brexit et de grands pays de la zone euro à la peine (Allemagne, Italie). En France, après une croissance de 0,3 % au 4e trimestre, l’activité économique progresserait davantage au premier semestre, grâce à un investissement des entreprises toujours dynamique et des gains de pouvoir d’achat des ménages qui soutiendraient la consommation.

Au 4e trimestre 2018, l’emploi salarié repart à la baisse à La Réunion (- 0,5 %). L’emploi salarié privé diminue (- 0,6 %), accompagné d’un nouveau recul de l’emploi dans la fonction publique (- 0,3 %). Blocages des Gilets jaunes, ralentissement des travaux de la Nouvelle route du littoral et de la construction de logements ont fortement pénalisé l’intérim (- 600 emplois), tirant ainsi l’emploi salarié privé à la baisse. Dans le public, malgré une remontée du nombre de contrats aidés ce trimestre, il s’agit de la sixième baisse consécutive de l’emploi : 300 emplois en moins au 4e trimestre, soit 4 600 emplois en moins depuis le point haut du 3e trimestre 2017.

L’emploi salarié diminue notamment dans l’hébergement et restauration, affecté par les mouvements sociaux de fin d’année (- 100 emplois), en lien avec une fréquentation hôtelière qui a fortement baissé par rapport au 4e trimestre 2017 (- 9 %). Ce recul concerne toute l’île et plus particulièrement la clientèle métropolitaine et étrangère. Dans ce contexte perturbé par les mouvements sociaux, la création d’entreprises est également en repli au 4e trimestre (- 8 %) : c’est la plus forte baisse enregistrée depuis trois ans. Le secteur des « autres services » y contribue pour moitié.

Insee Conjoncture Réunion
No 7
Paru le :Paru le05/04/2019
Philippe Paillole, Nathalie Poleya et Sébastien Seguin, Insee
Insee Conjoncture Réunion No 7- Avril 2019

4ᵉ trimestre 2018 : baisse de l'emploi salarié privé et public

À la fin du 4trimestre 2018, 253 700 salariés travaillent à La Réunion, secteurs privé et public confondus. Par rapport au 3e trimestre 2018, c’est 1 300 salariés de moins.

Contrairement aux années précédentes, l’emploi salarié a évolué moins favorablement qu’en France en 2018 : il recule de 1,3 % sur un an, alors qu’il augmente de 0,6 % en France (hors Mayotte ).

L’emploi salarié privé en nette baisse

Après s’être stabilisé au trimestre précédent, l’emploi salarié repart à la baisse au 4e trimestre (- 0,5 %), sur le même rythme qu’en début d’année 2018. Pour la première fois depuis 2012, l’emploi dans le secteur privé est en nette baisse (- 0,6 %, figure 1). Les blocages routiers du mouvement des Gilets jaunes qui ont paralysé l’île pendant deux semaines en novembre, ainsi que le ralentissement des travaux de la Nouvelle route du littoral et des constructions de logements, pénalisent particulièrement l’intérim, et dans une moindre mesure les secteurs de la construction, de l’hébergement et restauration et de l’agriculture.

Le secteur privé perd 1 000 salariés au 4e trimestre 2018. Sur un an, il reste cependant stable (+ 0,1 %).

Figure 1L’emploi salarié continue à baisser à La Réunion, alors qu’il augmente en FranceÉvolution de l'emploi salarié

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
L’emploi salarié continue à baisser à La Réunion, alors qu’il augmente en France (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Emploi salarié total - La Réunion Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - La Réunion Emploi salarié privé - France hors Mayotte
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 100,4 100,21 100,85 100,27
T2 2011 100,77 100,3 100,77 100,39
T3 2011 102,42 100,26 102,63 100,42
T4 2011 103,3 100,3 103,26 100,42
T1 2012 103,63 100,31 103,48 100,39
T2 2012 104,12 100,3 103,93 100,33
T3 2012 103,74 100,2 103,54 100,14
T4 2012 103,42 100,03 103,51 99,95
T1 2013 102,77 99,96 102,19 99,83
T2 2013 104,15 99,86 103,58 99,59
T3 2013 105,08 100,03 104 99,75
T4 2013 106,58 100,34 104,65 99,91
T1 2014 107,72 100,39 105,69 99,87
T2 2014 107,85 100,43 106,07 99,93
T3 2014 108,83 100,3 107,09 99,74
T4 2014 109,81 100,41 107,66 99,8
T1 2015 111,01 100,35 108,35 99,73
T2 2015 111,1 100,6 108,28 99,98
T3 2015 111,6 100,65 108,98 100,08
T4 2015 112,33 100,87 109,88 100,34
T1 2016 112,79 101,05 110,25 100,55
T2 2016 113,51 101,33 110,71 100,88
T3 2016 113,9 101,65 111,17 101,26
T4 2016 113,98 101,8 111,6 101,43
T1 2017 114,39 102,19 112,1 101,92
T2 2017 115,22 102,57 113,11 102,37
T3 2017 115 102,76 113 102,63
T4 2017 115,23 103,15 113,82 103,2
T1 2018 114,83 103,38 114,33 103,48
T2 2018 114,26 103,43 114,35 103,61
T3 2018 114,25 103,54 114,59 103,78
T4 2018 113,69 103,77 113,93 104,05
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 1L’emploi salarié continue à baisser à La Réunion, alors qu’il augmente en FranceÉvolution de l'emploi salarié

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Dans le secteur public, l’emploi continue de baisser, mais moins fortement qu’aux trimestres précédents (- 0,3 %, soit 300 salariés de moins). C’est le sixième trimestre consécutif où l’emploi dans le secteur public baisse : depuis le 3trimestre 2017, 4 600 emplois publics ont disparu (- 4,8 %). La plupart sont des contrats aidés.

Au niveau national, l’emploi public a été moins impacté par la baisse des contrats aidés. En effet, ces dispositifs d’aide à l’emploi y sont moins répandus, en lien notamment avec un marché du travail métropolitain moins dégradé.

Gilets jaunes et ralentissement de la construction pénalisent le secteur marchand

Le secteur de l’intérim est fortement pénalisé au 4e trimestre 2018 : l’emploi y recule de 14 % sur un trimestre. Touché par les blocages des Gilets jaunes, mais aussi par le ralentissement des travaux de la Nouvelle route du littoral et des constructions de logements, c’est le premier recul de l’emploi intérimaire depuis le 3e trimestre 2016. Près de la moitié de la baisse de l’emploi ce trimestre est due à ce moindre recours à l’intérim.

Le secteur de la construction perd lui aussi 100 emplois salariés (- 1,0 %, figure 2 et figure 3). Également affecté par le mouvement des Gilets jaunes, le secteur de l’hébergement et de la restauration a perdu 100 emplois salariés (- 0,8 %). Ce secteur n’avait pas connu de baisse depuis le 1er trimestre 2015. Le secteur de l’agriculture perd 100 emplois lui aussi (- 2,7 %).

Figure 2L’emploi baisse pour la plupart des secteurs au 4ᵉ trimestreÉvolution de l'emploi salarié selon le secteur d’activité

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
L’emploi baisse pour la plupart des secteurs au 4ᵉ trimestre (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 99,48 99,2 100,9 99,76
T2 2011 100,81 98,14 100,58 100,95
T3 2011 102,87 101,06 102,39 102,46
T4 2011 102,57 100,72 102,92 103,88
T1 2012 103,24 101,32 103,04 104,59
T2 2012 100,84 101,54 103,51 105,41
T3 2012 99,59 101,42 102,96 105,21
T4 2012 98,05 101,9 103,19 104,82
T1 2013 94,8 101,87 101,84 105,37
T2 2013 93,77 102,51 103,31 106,84
T3 2013 91,22 102,43 103,93 108,7
T4 2013 91,48 102,24 104,37 111,83
T1 2014 93,06 102,11 105,13 112,97
T2 2014 93,21 102,11 104,92 113,1
T3 2014 93,06 105,96 106,02 113,84
T4 2014 92,16 104,61 107,12 115,66
T1 2015 95,87 106,36 107,4 117,64
T2 2015 94,56 105,85 107,3 118,24
T3 2015 96,76 106,61 108 118,4
T4 2015 97,79 106,65 108,9 118,84
T1 2016 97,98 108,08 109,55 119,43
T2 2016 98,94 107,95 110,17 120,77
T3 2016 98,84 108,26 110,55 120,87
T4 2016 98,55 109,68 110,78 120,38
T1 2017 98,76 109,93 110,71 120,65
T2 2017 99,06 110,75 111,76 120,99
T3 2017 98,4 111,17 111,46 120,7
T4 2017 99,11 112,59 111,84 119,98
T1 2018 100,7 113,4 111,99 118,17
T2 2018 100,49 114,33 111,77 116,79
T3 2018 100,66 115,29 111,66 116,52
T4 2018 99,65 115,29 111,49 116,27
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2L’emploi baisse pour la plupart des secteurs au 4ᵉ trimestreÉvolution de l'emploi salarié selon le secteur d’activité

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 3Forte baisse de l’emploi intérimaireÉvolution de l’emploi salarié par secteur détaillé d’activité à La Réunion

Forte baisse de l’emploi intérimaire
Emploi salarié en niveau (en milliers) T4 2018 / T3 2018 (en %) T4 2018 / T4 2017 (en %)
Ensemble 254 -0,5 -1,3
Privé 169 -0,6 0,1
Public 85 -0,3 -4,1
Par secteur d'activité
Agriculture 3 -2,7 -0,3
Industrie, dont 19 0,0 2,4
Agro-alimentaire 7 0,1 2,1
Construction 14 -1,0 0,5
Intérim 4 -14,1 -5,3
Services marchands* 108 -0,2 -0,3
commerce et réparation 33 0,1 2,0
transports et entreposage 12 0,2 1,4
hébergement et restauration 9 -0,8 2,7
information et communication 4 -1,4 -4,4
activités financières 6 0,3 1,8
activités immobilières 2 -2,0 -3,0
services aux entreprises 23 0,4 2,5
autres services 20 -1,0 -8,4
Services non marchands 106 -0,2 -3,1
  • * hors interim.
  • Source : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Dans le secteur du commerce et de l’industrie agroalimentaire, l’emploi salarié augmente, mais moins rapidement que les trimestres précédents (+ 0,1 % au 4e trimestre 2018). Sur un an, l’emploi dans ces secteurs garde néanmoins une bonne dynamique : + 2,0 % pour le commerce et + 2,1 % pour l’industrie agroalimentaire.

L’emploi salarié continue de baisser dans les « autres services » du secteur marchand (- 1,0 % sur un trimestre et - 8,4 % sur un an). Il s’agit majoritairement d’emplois au sein d’associations, telles que les clubs sportifs, les écoles de musique, les structures proposant des activités périscolaires (centre aéré, garderie) ou encore des associations qui œuvrent dans les actions de proximité dans les quartiers et l'insertion des personnes en difficulté. Ce secteur des « autres services marchands », comme les secteurs non marchands, est particulièrement concerné par la baisse des contrats aidés.

La baisse de l’emploi salarié se poursuit dans les services non marchands

Au 4e trimestre 2018, 105 900 salariés travaillent dans les services non-marchands. Ils exercent dans l’enseignement, l’administration publique, la santé ou l’action sociale. Ils travaillent majoritairement dans le public (80 %), mais peuvent également exercer dans le privé (activités de soutien scolaire, enseignement de la conduite, médecine, actions auprès des personnes âgées ou en situation de handicap, etc.).

Dans ces services non-marchands, l’emploi diminue de nouveau au 4e trimestre, (- 0,2 %, soit 200 salariés de moins, comme au trimestre précédent). Sur un an, 3,1 % des emplois salariés non-marchands ont disparu, soit 3 400 emplois de moins.

Sur les deux derniers trimestres de 2018, la baisse de l’emploi dans les services non-marchands est moins marquée qu’en début d’année : respectivement - 1,5 % et - 1,2 % sur les deux premiers trimestres de 2018. C’est sur le premier semestre qu’ont en effet pris fin une grande partie des contrats aidés signés en 2017.

Au 4e trimestre 2018, 13 400 personnes sont en contrats aidés, secteurs marchand et non-marchand confondus, soit 1 100 de plus qu’à la fin du trimestre précédent. Depuis le début de l’année 2018, les nouveaux contrats aidés du secteur non marchand appelés « Parcours emploi compétences » (PEC) montent en charge : ils concernent 10 300 personnes en décembre 2018, soit 1 800 de plus qu’à la fin du trimestre précédent. Mais la remontée du nombre de contrats aidés ce trimestre ne suffit pas à enrayer la baisse de l’emploi constatée dans les services non-marchands et dans les « autres services marchands ».

Repli de la construction de logements individuels en 2018

La construction de logements a été moins dynamique à La Réunion en 2018 qu’en 2017 : 7 400 permis de construire ont été délivrés dans la région, soit 5 % de moins par rapport à la même période un an auparavant (figure 4). En France hors Mayotte, les autorisations de construire sont également en repli en 2018 (- 7 %).

Figure 4Moins de permis de construire de logements délivrésÉvolution du nombre de logements autorisés à la construction

indice base 100 en décembre 2010
Moins de permis de construire de logements délivrés (indice base 100 en décembre 2010)
La Réunion France hors Mayotte
déc. 2010 100 100
janv. 2011 97,87 101,59
févr. 2011 96,81 101,8
mars 2011 100 101,22
avril 2011 98,94 101,05
mai 2011 104,26 102,64
juin 2011 101,06 102,92
juil. 2011 95,74 103,1
août 2011 95,74 104,3
sept. 2011 86,17 105,85
oct. 2011 86,17 106,54
nov. 2011 87,23 107,57
déc. 2011 89,36 108,66
janv. 2012 92,55 108,43
févr. 2012 92,55 108,64
mars 2012 94,68 108,6
avril 2012 101,06 109,06
mai 2012 103,19 107,66
juin 2012 102,13 107,15
juil. 2012 104,26 106,36
août 2012 103,19 106,54
sept. 2012 101,06 104,34
oct. 2012 102,13 103,84
nov. 2012 100 102,77
déc. 2012 96,81 100,96
janv. 2013 92,55 101,07
févr. 2013 93,62 102,52
mars 2013 87,23 102,85
avril 2013 84,04 101,17
mai 2013 86,17 99,2
juin 2013 87,23 97,48
juil. 2013 92,55 95,53
août 2013 90,43 92,43
sept. 2013 91,49 90,96
oct. 2013 89,36 90,35
nov. 2013 89,36 89,49
déc. 2013 88,3 88,59
janv. 2014 88,3 86,49
févr. 2014 87,23 83,47
mars 2014 95,74 82,55
avril 2014 90,43 81,31
mai 2014 90,43 81,31
juin 2014 91,49 81,37
juil. 2014 87,23 81,73
août 2014 86,17 81,52
sept. 2014 87,23 81,67
oct. 2014 89,36 80,76
nov. 2014 87,23 79,86
déc. 2014 87,23 79,76
janv. 2015 88,3 79,53
févr. 2015 86,17 79
mars 2015 80,85 78,12
avril 2015 86,17 79,09
mai 2015 80,85 78,58
juin 2015 78,72 79,48
juil. 2015 75,53 79,32
août 2015 78,72 80,24
sept. 2015 79,79 81,1
oct. 2015 76,6 81,73
nov. 2015 78,72 83,74
déc. 2015 80,85 84,96
janv. 2016 78,72 85,32
févr. 2016 81,91 86,78
mars 2016 81,91 87,04
avril 2016 82,98 87,98
mai 2016 80,85 89,89
juin 2016 85,11 90,25
juil. 2016 87,23 91,19
août 2016 84,04 92,28
sept. 2016 81,91 94,44
oct. 2016 81,91 95,13
nov. 2016 81,91 96,01
déc. 2016 82,98 97,08
janv. 2017 85,11 97,73
févr. 2017 82,98 97,86
mars 2017 81,91 99,98
avril 2017 76,6 99,9
mai 2017 79,79 100,69
juin 2017 77,66 101,72
juil. 2017 75,53 103
août 2017 81,91 103,4
sept. 2017 80,85 103,5
oct. 2017 84,04 103,9
nov. 2017 85,11 102,96
déc. 2017 82,98 102,69
janv. 2018 81,91 102,85
févr. 2018 81,91 103,4
mars 2018 80,85 101,95
avril 2018 79,79 101,91
mai 2018 76,6 101,62
juin 2018 78,72 100,21
juil. 2018 82,98 98,85
août 2018 79,79 98,45
sept. 2018 85,11 97,61
oct. 2018 81,91 97,38
nov. 2018 79,79 97,08
déc. 2018 78,72 95,57
janv. 2019 80,85 95,32
févr. 2019 81,91 94,08
  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Figure 4Moins de permis de construire de logements délivrésÉvolution du nombre de logements autorisés à la construction

  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

À La Réunion, les autorisations de construire diminuent fortement pour les logements individuels (- 12 %), alors qu’elles ont poursuivi leur progression pour les logements collectifs, avec 3 800 logements collectifs autorisés (+ 3 %). En revanche, les mises en chantier de logements augmentent légèrement en 2018 par rapport à 2017 à La Réunion. De janvier à décembre 2018, 6 600 logements ont été commencés. Ce cumul annuel est supérieur de 2 % à celui de 2017. Si les mises en chantier dans l’habitat collectif progressent (+ 4 %), elles chutent en revanche pour les logements individuels (- 13 %). Les mises en chantier baissent au niveau national (- 4 % sur un an).

Une fréquentation hôtelière en berne du fait des mouvements sociaux

Avec 325 800 nuitées au 4e trimestre 2018, la fréquentation des hôtels réunionnais recule de 9 % par rapport au 4ᵉ trimestre 2017 (figure 5). La fréquentation a particulièrement souffert du mouvement social de fin d’année, qui a entraîné des annulations de réservations.

Figure 5La fréquentation hôtelière recule de 9 %Évolution de la fréquentation dans les hôtels

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
La fréquentation hôtelière recule de 9 % (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
La Réunion France entière
T4 2010 100 100
T1 2011 104,08 100,48
T2 2011 107,39 101,34
T3 2011 109,61 102,33
T4 2011 111,83 103,3
T1 2012 112,02 103,74
T2 2012 111,78 103,5
T3 2012 111,64 103,25
T4 2012 110,01 103,29
T1 2013 110,04 103,22
T2 2013 110,54 103,03
T3 2013 111,72 103,05
T4 2013 112,3 102,94
T1 2014 110,3 102,36
T2 2014 108,79 102,1
T3 2014 107,26 101,52
T4 2014 106,62 101,33
T1 2015 107,33 101,79
T2 2015 110,41 102,35
T3 2015 113,93 103,48
T4 2015 119,03 103,27
T1 2016 124,28 103,67
T2 2016 127,19 102,64
T3 2016 131,4 101,27
T4 2016 133,21 102,32
T1 2017 135,03 102,85
T2 2017 138,55 104,6
T3 2017 145,96 106,36
T4 2017 156,19 107,54
T1 2018 163,13 108,62
T2 2018 170,08 109,04
T3 2018 173,53 109,8
T4 2018 170,42 110,15
  • Notes : données trimestrielles brutes. Chaque point représente le cumul des 4 derniers trimestres en base 100 au 4ᵉ trimestre 2010.
  • Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT) et la DGE.

Figure 5La fréquentation hôtelière recule de 9 %Évolution de la fréquentation dans les hôtels

  • Notes : données trimestrielles brutes. Chaque point représente le cumul des 4 derniers trimestres en base 100 au 4ᵉ trimestre 2010.
  • Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT) et la DGE.

La fréquentation hôtelière a fortement diminué en décembre (- 17 %) et en novembre (- 12 %). Des hôtels non classés aux 5 étoiles, toutes les catégories d’hôtels connaissent une baisse de leur fréquentation. Néanmoins, les non classés sont les plus touchés (- 21 %), tandis que les établissements de catégories supérieures (4 ou 5 étoiles) le sont dans une moindre mesure (- 7 %).

C’est dans le Nord-est de l’île que la fréquentation hôtelière baisse le plus (- 20 %, figure 6). En plus d’un repli de la fréquentation, elle pâtit de la fermeture d’un grand établissement. Les hôtels de l’Ouest s’en sortent quant à eux un peu mieux (- 4 %).

Figure 6La fréquentation hôtelière baisse sur toute l’îleÉvolution de la fréquentation hôtelière par microrégions à La Réunion

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
La fréquentation hôtelière baisse sur toute l’île (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Nord-Est Ouest Sud
T4 2010 100,0 100,0 100,0
T1 2011 107,4 102,9 103,4
T2 2011 113,9 105,9 104,5
T3 2011 118,4 108,1 104,8
T4 2011 123,4 109,7 105,7
T1 2012 124,5 110,7 103,5
T2 2012 124,1 110,9 102,7
T3 2012 124,1 110,9 102,1
T4 2012 122,2 110,1 99,3
T1 2013 122,0 110,7 98,4
T2 2013 122,3 111,3 98,9
T3 2013 122,3 112,7 100,7
T4 2013 121,3 113,6 102,0
T1 2014 119,1 110,6 102,1
T2 2014 117,4 108,8 101,3
T3 2014 116,6 107,7 98,4
T4 2014 116,6 106,8 97,6
T1 2015 115,3 108,8 97,6
T2 2015 118,5 112,1 100,2
T3 2015 122,3 114,8 103,9
T4 2015 124,4 120,3 109,0
T1 2016 128,5 126,0 114,6
T2 2016 130,5 130,0 116,3
T3 2016 132,0 135,7 121,2
T4 2016 133,2 139,1 122,4
T1 2017 133,8 139,2 123,8
T2 2017 134,9 140,6 127,7
T3 2017 137,9 142,0 130,8
T4 2017 142,3 142,0 132,6
T1 2018 144,3 144,2 129,6
T2 2018 142,9 146,6 130,6
T3 2018 139,2 148,8 130,7
T4 2018 130,4 147,3 127,8
  • Note : cumul sur 12 mois.
  • Source : Insee et DGE, enquêtes de fréquentation hôtelière.

Figure 6La fréquentation hôtelière baisse sur toute l’îleÉvolution de la fréquentation hôtelière par microrégions à La Réunion

  • Note : cumul sur 12 mois.
  • Source : Insee et DGE, enquêtes de fréquentation hôtelière.

Avec 72 % de chambres occupées, le taux d’occupation recule de 3 points par rapport au 4e trimestre 2017. En effet, la diminution du nombre de chambres occupées est deux fois plus importante que la diminution de l’offre de chambres.

Le repli de la fréquentation concerne à la fois la clientèle française et étrangère. La clientèle française, qui comprend la clientèle locale, demeure largement majoritaire dans les hôtels réunionnais (85 %). Si la fréquentation hôtelière de la clientèle locale ne baisse que de 2 %, les clients des autres départements français sont nettement moins nombreux qu’un an auparavant (- 11 %).

La clientèle étrangère recule également (- 12 %). Ce sont surtout les touristes en provenance d’Afrique, notamment les Mauriciens, qui réduisent leur fréquentation.

Baisse des créations d’entreprises

Au 4e trimestre 2018, 1 539 entreprises ont été créées à La Réunion dans l’ensemble des secteurs marchands non agricoles. Après une stabilité au 3e trimestre, le nombre de créations d’entreprises recule de 8 % (figure 7). C’est la plus forte baisse enregistrée depuis trois ans. En effet, les évènements sociaux de novembre et décembre ont eu un impact négatif sur les démarches administratives qu’avaient prévu de mener les éventuels créateurs d’entreprises. Au niveau national, la création d’entreprises progresse en revanche de 4 % par rapport au trimestre précédent.

Figure 7Fort repli des créations d’entreprises à La RéunionCréations d'entreprises, y compris micro-entreprises

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Fort repli des créations d’entreprises à La Réunion (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
La Réunion hors micro-entrepreneurs France entière hors micro-entrepreneurs La Réunion y compris micro-entrepreneurs France entière y compris micro-entrepreneurs
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 70,1 99,19 78,12 91,35
T2 2011 81,01 98,29 86,29 91,74
T3 2011 75,97 99,06 83,82 91,67
T4 2011 70,04 99,02 76,33 92,68
T1 2012 66,75 94,73 75,56 93,98
T2 2012 61,05 91,67 67,22 91,91
T3 2012 64,05 92,26 72,12 91,41
T4 2012 67,88 93,13 74,29 89,76
T1 2013 68,42 100,2 72,84 90,66
T2 2013 73,7 101,26 72,37 90,03
T3 2013 69,32 101,66 68,28 89,11
T4 2013 67,17 104,06 64,92 91,42
T1 2014 70,64 103,72 69,6 92,1
T2 2014 69,68 103,23 64,54 91,52
T3 2014 70,16 101,92 65,77 92,91
T4 2014 84,3 103,42 74,29 93,18
T1 2015 67,65 111,01 61,09 87,5
T2 2015 72,44 115,52 64,28 87,16
T3 2015 75,07 118,2 64,45 87,84
T4 2015 71,42 120,36 61,52 89,2
T1 2016 78,01 122,66 66,54 90,92
T2 2016 76,09 128,05 65,47 95,07
T3 2016 73,76 130,04 62,37 92,02
T4 2016 73,04 126,75 63,35 91,67
T1 2017 75,55 130,12 64,75 95,41
T2 2017 74,3 130,87 64,54 94,92
T3 2017 78,13 135,56 67,39 99,44
T4 2017 81,97 141,88 71,39 106,62
T1 2018 79,99 143,93 72,5 111,97
T2 2018 77,29 149,12 71,14 115,51
T3 2018 75,61 147,88 70,97 115,76
T4 2018 70,7 150,5 65,52 120,64
  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 7Fort repli des créations d’entreprises à La RéunionCréations d'entreprises, y compris micro-entreprises

  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

La création d’entreprises est en repli dans tous les secteurs d’activité. Le secteur des services (hors commerce, transport, restauration et hébergement) contribue pour plus de la moitié à la baisse globale. Cependant, ce secteur reste dominant et concentre la moitié des créations. Le deuxième secteur contribuant le plus à la baisse globale des créations est celui de l’industrie, avec un quart de créations d’entreprises de moins par rapport au 3e trimestre 2018. Il atteint ainsi son niveau le plus bas depuis 16 ans. Alors qu’elles progressaient depuis un an, les immatriculations sous le statut de micro-entrepreneurs chutent de 11 % par rapport au trimestre précédent. La part des micro-entrepreneurs dans l’ensemble des créations baisse ainsi d’un point et s’établit à 23 %. Les créations d’entreprises hors micro-entrepreneurs sont également moins nombreuses (- 6 %). C’est la quatrième baisse consécutive.

Sur un an, le nombre de créations d’entreprises n’augmente que de 5 % à La Réunion, alors qu’au niveau national, les créations progressent de 17 % et atteignent un nouveau record.

Au cours des douze derniers mois, 171 défaillances d’entreprises ont été enregistrées à La Réunion. C’est 76 % de plus que sur les douze mois précédents. Le nombre de défaillances a augmenté surtout au 3trimestre 2018 (+ 160 % par rapport au 2 trimestre 2018). En effet, plus de 350 entreprises sans activité économique réelle ont été mises en liquidation. Ces entreprises étaient liées à des programmes de défiscalisation.

Avertissement

Auparavant, les estimations trimestrielles d’emploi (ETE) publiées au niveau localisé (région et département) portaient seulement sur les salariés du secteur marchand - hors agriculture et activité des particuliers employeurs - en France métropolitaine. Depuis la publication de juin 2018, le champ des ETE localisées est étendu aux départements d’outre-mer (hors Mayotte) et à l’ensemble de l’emploi salarié, donc y compris les salariés de la fonction publique, de l’agriculture et de l’ensemble des particuliers employeurs.

De plus, une distinction des emplois « privé » et « public », établie à partir de la catégorie juridique des employeurs, est disponible au niveau régional. Les niveaux de l’emploi « privé » publiés par les Urssaf et par l’Insee diffèrent du fait d’écarts de champ et de concept, et de légères différences peuvent exister sur les taux d’évolution.

Parallèlement, l'introduction de la déclaration sociale nominative (DSN) en remplacement du bordereau récapitulatif de cotisations (BRC) peut entraîner des révisions accrues sur les données, en particulier durant la phase de montée en charge de la DSN.

* À compter d'octobre 2017, l’enquête de fréquentation hôtelière étend son champ aux hébergements collectifs touristiques. Ce nouveau champ sera analysé dans les publications à compter de 2019, mais est déjà présent dans les séries mises à disposition sur insee.fr.

La présente publication porte donc sur les 75 hôtels de La Réunion et ne prend pas en compte les hébergements collectifs touristiques : 54 hôtels classés et 21 hôtels non classés.

L’activité française serait surtout soutenue par la demande intérieure

Selon la dernière note de conjoncture de l’Insee, l’économie française, jusqu’ici moins exposée que d’autres aux turbulences du commerce mondial, et stimulée par une politique budgétaire plus expansionniste qu’envisagé il y a quelques mois, gagnerait un peu de vitesse au premier semestre 2019 (+ 0,4 % de croissance par trimestre après + 0,3 % au quatrième trimestre 2018). L’investissement des entreprises demeurerait dynamique, surtout en services, et les gains de pouvoir d’achat des ménages de fin 2018 et début 2019 soutiendraient la consommation. En revanche, le commerce extérieur pèserait à nouveau légèrement sur la croissance, après une fin d’année 2018 portée par d’importantes livraisons aéronautiques.

En moyenne annuelle, l’acquis de croissance pour la France en 2019 serait de + 1,1 % à mi-année, après + 1,6 % de croissance pour l’ensemble de l’année 2018 (selon la dernière estimation des comptes nationaux trimestriels).

L’activité économique de la zone euro conserverait un faible régime début 2019

Fin 2018, le recul des échanges extérieurs chinois a pénalisé le commerce mondial, dans le contexte de l’escalade des droits de douanes déclenchée par les États-Unis. En zone euro, début 2019, des soutiens budgétaires viendraient en renfort d’une activité à la peine. Cela permettrait à l’Italie, en récession technique au deuxième semestre 2018, et à l’Allemagne, touchée par les difficultés du secteur automobile, de retrouver début 2019 un rythme de croissance positif bien que modéré. L’activité de la zone euro croîtrait alors de + 0,3 % par trimestre. Au Royaume-Uni, les incertitudes autour du Brexit perdurent ; la croissance britannique se maintiendrait à faible régime voire reculerait en cas de Hard Brexit intervenant dès le mois d’avril. Aux États-Unis, le shutdown pèserait au premier semestre sur la consommation et l’investissement public.

Pour comprendre

Les estimations trimestrielles de l'emploi salarié sont élaborées à partir de différentes sources :

  • les déclarations de cotisations sociales des établissements faites aux Urssaf (unions de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales) et Caisses générales de sécurité sociale (CGSS), soit sous forme de bordereaux récapitulatifs de cotisations (BRC), soit de déclarations sociales nominatives (DSN) ;
  • les fichiers de paie pour les personnels de la fonction publique d’État ;
  • les déclarations de cotisations sociales collectées par la mutualité sociale agricole (MSA) ;
  • les déclarations d’emploi des particuliers employeurs provenant de trois formalités administratives : déclaration nominative simplifiée (DNS), chèque emploi service universel (Cesu) et prestation d’accueil du jeune enfant (Paje) ;
  • les déclarations mensuelles des entreprises de travail temporaire (ETT) adressées à Pôle emploi, auxquelles se sont progressivement substituées les déclarations sociales nominatives (DSN) à compter de mi-2016.

Définitions

Les services aux entreprises correspondent aux activités scientifiques et techniques, qui regroupent les activités juridiques, comptables, de gestion, d'architecture, d'ingénierie, de contrôle et d'analyses techniques, ainsi qu'aux activités de services administratifs et de soutien, qui regroupent les activités liées à l’emploi (hors intérim), aux agences de voyage, aux activités de location et à la sécurité.

Les autres activités de services sont majoritairement composées des activités des organisations associatives. Elles comportent également les activités d’arts et spectacles ou récréatives et d’autres services personnels.