Du rural éloigné au rural proche des villes : cinq types de ruralité
En 2014, en Auvergne-Rhône-Alpes, sur 7,8 millions de personnes, 1,8 million vivent en dehors d’une unité urbaine. Cette population rurale représente un quart des habitants et trois quarts de la superficie du territoire. On peut cependant distinguer cinq types de ruralité pour en décrire la diversité. Le rural « éloigné » et le rural « très peu dense » cumulent toutes les caractéristiques de la ruralité. Dans le rural « bourg », le bâti et la population sont un peu plus denses et les communes sont de plus grande taille. Plus proches des agglomérations, le rural « couronne éloignée » et le rural « périphérique » voient leur population fortement augmenter entre 1999 et 2014. En revanche, dans les espaces ruraux les plus éloignés, la population diminue. Si de nombreux jeunes habitant dans le rural viennent s’installer dans l’urbain pour y faire des études, pour les jeunes actifs les flux se font plutôt en sens inverse.
- Du Cantal très rural au Rhône très urbain
- Le rural : un espace peu dense, éloigné des services et tourné vers l’agriculture
- Le rural « éloigné » cumule tous les attributs de la ruralité
- Le rural « très peu dense » conserve les caractéristiques du rural mais avec moins d’intensité
- Dans le rural « bourg », une population un peu plus dense et des communes plus grandes
- Les communes du rural « couronne éloignée », plus proches des grandes agglomérations
- Le rural « périphérique » se situe généralement dans le pourtour des agglomérations
- Le rural attire avec son foncier peu onéreux, l’urbain avec ses emplois et ses formations
- Hausse de la population rurale sauf dans le rural éloigné
- Différentes approches du rural
Au sens commun, le rural représente un espace où la nature et l’activité agricole sont très présentes, où les habitants sont moins nombreux et plus éloignés des services. Le croisement de différentes approches, à travers la densité de population et les aires d’influence des villes, permet d’objectiver la notion d’espace rural et de définir différents types de rural.
En 2014, 1,8 million d’habitants d’Auvergne-Rhône-Alpes vivent en dehors d’une unité urbaine. Ces communes, appelées ici rurales (encadré), rassemblent près du quart de la population régionale et de la France métropolitaine (23 %). Cependant, l’espace rural de la région comme celui de la France métropolitaine est vaste, il recouvre plus des trois quarts du territoire (77 %).
Du Cantal très rural au Rhône très urbain
Avec 63 % d’habitants dans le rural, le Cantal est le troisième département le plus rural de France métropolitaine, après la Creuse et le Gers (respectivement 78 % et 65 %). En Haute-Loire, plus de la moitié de la population réside dans le rural. L’Allier, l’Ardèche, l’Ain et le Puy-de-Dôme ont également une part d’habitants dans le rural importante, entre 33 % et 41 %. La Drôme et la Savoie sont proches de la moyenne nationale alors que la Loire, l’Isère et la Haute-Savoie n’abritent que 16 % à 20 % de population rurale. Le Rhône est le dixième département le moins rural de France métropolitaine, avec seulement 6 % d’habitants dans le rural.
Le rural : un espace peu dense, éloigné des services et tourné vers l’agriculture
L’espace rural se caractérise par sa faible densité de population, 33 habitants par km² contre 376 pour l’espace urbain (figure 2). Il est constitué de communes dont la population moyenne (600 habitants) est dix fois inférieure à celle de l’urbain. Plus petites, elles offrent moins d’équipements, ce qui nécessite un temps de trajet moyen important pour accéder aux services de la vie courante, 7,7 minutes contre 3,2 minutes pour la population urbaine. La part de surface artificialisée des communes rurales (2 %) est huit fois plus faible que celle des communes urbaines. Ces communes étant plus souvent situées en zone de montagne, leur altitude moyenne dépasse celle des communes urbaines. Dans le rural, huit résidences principales sur dix sont des maisons, deux fois plus que dans l’urbain. L’accession à la propriété est plus fréquente dans les zones rurales en lien avec des prix moins élevés et une population plus âgée. La part de propriétaires est ainsi de 77 %, soit 23 points de plus que dans l’urbain. La part de résidences secondaires (26 %) est également quatre fois plus importante que dans les zones urbaines.
L’espace rural se différencie aussi par sa structure sociologique, avec dix fois plus d’agriculteurs exploitants que dans l’urbain, plus de retraités, mais moins de cadres. Le chômage y est moins élevé (9 % contre 13 % dans l’urbain), les jeunes actifs ruraux partant souvent s’installer dans les zones urbaines à la recherche d’un emploi. Mais cette description globale du rural mérite d’être nuancée. En effet, d’une commune rurale à l’autre, la densité, l’isolement, la présence agricole, et la structure sociologique sont très variés. Du rural isolé et éloigné des services au rural proche des unités urbaines, on peut distinguer cinq types de communes rurales (méthodologie).
Le rural « éloigné » cumule tous les attributs de la ruralité
Le rural « éloigné » présente toutes les caractéristiques de la ruralité, quelle que soit son approche. Il est constitué de communes isolées, hors influence des villes. La densité est de seulement 9 habitants au km², treize fois inférieure à celle de la région et quatre fois moins que l’ensemble du rural. Le parc immobilier comprend de nombreuses maisons qui constituent 84 % des résidences principales, bien plus que la moyenne régionale (50 %). Les résidences secondaires y sont quatre fois plus nombreuses que dans l’ensemble de la région. Le rural éloigné est un territoire tourné vers l’agriculture, qui compte 8,1 % d’exploitants agricoles, contre 2,4 % pour l’ensemble du rural. Les retraités sont également très présents, ils représentent un tiers de la population soit 10 points de plus que dans l’ensemble du rural. A contrario c’est le territoire où l’on trouve le moins de cadres (2,6 %).
Le rural éloigné occupe 27 % de la superficie de la région, abrite 7 % de la population rurale et seulement 1,6 % de la population régionale (figure 1). Il est particulièrement présent dans le Cantal. À l’est du Cantal, il déborde sur le Puy-de-Dôme et la Haute-Loire et occupe également l’est de la Drôme, ainsi que les marges de l’Allier (figure 3). Il est quasiment absent de la Haute-Savoie, du Rhône, de l’Ain, de l’Isère, de la Loire et de la Savoie.
tableauFigure 1 – Près de six ruraux sur dix habitent dans le rural périphériquePart de chaque type de rural dans l'espace rural de la région
Superficie | Population rurale | |
---|---|---|
rural « éloigné » | 27 | 7 |
rural « très peu dense » | 16 | 8 |
rural « bourg » | 13 | 11 |
rural « couronne éloignée » | 9 | 16 |
rural « périphérique » | 31 | 57 |
autre rural | 2 | 1 |
- Source : Insee, Recensement de la population 2014
graphiqueFigure 1 – Près de six ruraux sur dix habitent dans le rural périphériquePart de chaque type de rural dans l'espace rural de la région

- Source : Insee, Recensement de la population 2014
tableauFigure 2 – Un quart de la population vit dans une commune ruraleCaractéristiques de la population suivant le type de territoire
Densité (habitants/km²) | Part de la population régionale (en %) | Évolution de la population entre 1999 et 2014 (en %) | Éloignement au panier de vie courante (en minutes) | Part des ménages propriétaires de leur résidence principale (en %) | Part d'agriculteurs exploitants (en %) | Part de cadres, et professions intellectuelles supérieures (en %) | Part de retraités (en %) | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Urbain | 376 | 77,3 | 10,7 | 3,2 | 54 | 0,2 | 8,0 | 22 |
Rural | 33 | 22,7 | 19,2 | 7,7 | 77 | 2,4 | 5,1 | 23 |
rural « éloigné » | 9 | 1,6 | -1,9 | 13,3 | 79 | 8,1 | 2,6 | 33 |
rural « très peu dense » | 16 | 1,8 | 14,3 | 10,8 | 81 | 4,6 | 3,9 | 26 |
rural « bourg » | 26 | 2,4 | 2,3 | 7,4 | 68 | 2,5 | 3,2 | 30 |
rural « couronne éloignée » | 56 | 3,6 | 25,2 | 6,5 | 77 | 1,8 | 4,8 | 22 |
rural « périphérique » | 61 | 13,0 | 25,5 | 6,9 | 78 | 1,5 | 5,9 | 21 |
Auvergne-Rhône-Alpes | 112 | 100,0 | 12,5 | 4,2 | 59 | 0,7 | 7,3 | 22 |
France métropolitaine | 118 | - | 9,5 | 4,0 | 58 | 0,7 | 7,5 | 22 |
- Sources : Insee, Recensement de la population 2014, Base permanente des équipements (BPE)
graphiqueFigure 3 – Des communes plus rurales à mesure que l’on s’éloigne des grandes agglomérationsLes cinq types de communes rurales en Auvergne-Rhône-Alpes

- Source : Insee, géographie 2016
Le rural « très peu dense » conserve les caractéristiques du rural mais avec moins d’intensité
Comparé au rural éloigné, le rural « très peu dense » se caractérise par une densité un peu plus élevée, même si le bâti et la population restent dispersés (16 habitants/km²). On se rapproche des villes, mais on reste éloigné des équipements courants (en moyenne à 11 minutes). Comme dans le rural éloigné, l’agriculture est très présente, près d’un habitant sur 20 est exploitant agricole. C’est l’espace où l’on trouve le plus de propriétaires (81 %) et de maisons (93 %). Ce type de rural représente 16 % de la superficie du rural pour 1,8 % de la population régionale. Il est surtout présent autour des grandes aires urbaines du Cantal, de l’Allier et de la Haute-Loire.
Dans le rural « bourg », une population un peu plus dense et des communes plus grandes
Les communes du rural « bourg » sont déjà plus denses (26 habitants/km²) et sont trois fois plus grandes (820 habitants) que celles du rural très peu dense. Elles offrent quelques équipements de proximité. Les habitants ne sont plus qu’à 7 minutes en moyenne d’un panier de services. Mais ces communes restent isolées, hors d’influence des villes. On peut citer par exemple Allanche dans le Cantal, qui compte 771 habitants et se situe à 33 km de Saint-Flour le pôle urbain le plus proche.
Le rural bourg abrite un habitant du rural sur dix en Auvergne-Rhône-Alpes. Le Cantal et la Haute-Loire sont les départements de la région où ce type de rural est le plus représenté. En Savoie, le rural bourg est principalement constitué de communes très étendues et qui font partie du parc national de la Vanoise, comme Termignon (149 km²) ou Pralognan-la-Vanoise (89 km²). Dans ce département, les communes du rural bourg représentent un tiers de la superficie mais seulement 8 % de la population du rural.
Les communes du rural « couronne éloignée », plus proches des grandes agglomérations
Les communes du rural « couronne éloignée » ne sont en moyenne pas plus peuplées que celles du rural bourg, mais la population y est plus dense (56 habitants/km²), et l’accès aux services y est plus rapide. Elles se situent en général à la périphérie de couronnes périurbaines. Elles bénéficient souvent à la fois de l’attractivité de grands pôles métropolitains et de pôles secondaires qui leur fournissent des emplois à proximité. C’est par exemple le cas de communes du nord de l’Isère situées à mi-chemin entre Lyon et Grenoble et proches de Chambéry, l’Isle-d’Abeau, et Bourgoin-Jallieu. On y trouve surtout des résidences principales et peu de résidences secondaires.
Le rural couronne éloignée est plus représenté en Auvergne-Rhône-Alpes que dans l’ensemble de la France métropolitaine (16 % des habitants du rural de la région contre 11 %). Il est plus répandu dans l’Ain et l’Isère, mais très peu présent en Haute-Savoie.
Le rural « périphérique » se situe généralement dans le pourtour des agglomérations
Le rural couronne éloignée et le rural « périphérique » font la transition entre l’urbain et le rural plus isolé. Malgré sa proximité avec l’urbain, le rural périphérique s’en distingue très nettement. Il est en effet six fois moins dense, avec davantage de ménages propriétaires et un habitat constitué de 87 % de maisons, contre seulement 40 % dans l’urbain. C’est toutefois le type de rural le plus proche de l’urbain quant à sa structure sociale. En effet, les cadres y sont plus présents que dans le reste du rural. Ils représentent 6 % de la population, pas si loin des 8 % en zone urbaine. Le rural périphérique couvre près du quart de la superficie de la région. C’est le type de rural le plus étendu et le plus peuplé, avec 6 ruraux sur 10. Il représente 13 % de la population régionale, 24 % de celle de l’Ain, mais seulement 3,5 % de celle du Rhône.
Le rural attire avec son foncier peu onéreux, l’urbain avec ses emplois et ses formations
Le rural et l’urbain se complètent, comme le prouvent les migrations résidentielles entre ces deux types de territoire. En 2013, à l’intérieur de la région, 65 200 personnes ont quitté une commune urbaine pour venir habiter dans une commune rurale, et 56 800 personnes ont fait le déplacement inverse. Ces flux dans les deux sens sont plus intenses à proximité de l’urbain (figure 4). Ils concernent chaque année 4 % de la population du rural éloigné, et jusqu’à 8 % de celle du rural périphérique. Ils sont motivés par des préoccupations diverses liées aux différentes périodes de la vie. L’urbain offre des formations et des emplois qui attirent les jeunes de 18 à 22 ans (figure 5). Dans la région, plus de 10 000 jeunes quittent chaque année une commune rurale pour s’installer dans une commune urbaine, soit le quart d’entre eux. Au-delà de 22 ans et jusqu’à 67 ans, les déménagements se font majoritairement de l’urbain vers le rural.
tableauFigure 4 – Plus le type de rural est proche de l'urbain, plus les migrations résidentielles avec lui sont importantesMigrations résidentielles entre les différents types de rural et l'urbain en un an
Type de rural | Part d'habitants qui se sont installés dans l'urbain en 2013 (en %) | Part d'habitants qui un an auparavant habitaient dans l'urbain (en %) | Nombre d'habitants qui sont allés dans l'urbain en 2013 | Nombre d'habitants qui un an auparavant habitaient dans l'urbain |
---|---|---|---|---|
rural « éloigné » | 1,9 | 1,9 | 2 420 | 2 420 |
rural « très peu dense » | 2,7 | 3,0 | 3 580 | 4 040 |
rural « bourg » | 2,8 | 2,5 | 5 090 | 4 530 |
rural « couronne éloignée » | 3,3 | 4,0 | 9 200 | 10 970 |
rural « périphérique » | 3,6 | 4,3 | 35 870 | 42 610 |
- Source : Insee, Recensement de la population 2014
tableauFigure 5 – Chaque année au sein de la région, de nombreux jeunes migrent du rural vers l’urbainSolde des migrations entre les territoires ruraux et l'urbain en fonction de l'âge, à l'intérieur de la région
Âge | Solde migratoire rural vers urbain |
---|---|
1 | 900 |
2 | 668 |
3 | 547 |
4 | 464 |
5 | 328 |
6 | 210 |
7 | 223 |
8 | 190 |
9 | 126 |
10 | 120 |
11 | -15 |
12 | -50 |
13 | 20 |
14 | -28 |
15 | -116 |
16 | -207 |
17 | -274 |
18 | -2 775 |
19 | -1 188 |
20 | -730 |
21 | -495 |
22 | -225 |
23 | -7 |
24 | 65 |
25 | 434 |
26 | 612 |
27 | 765 |
28 | 828 |
29 | 856 |
30 | 825 |
31 | 788 |
32 | 760 |
33 | 750 |
34 | 508 |
35 | 549 |
36 | 415 |
37 | 383 |
38 | 272 |
39 | 256 |
40 | 228 |
41 | 132 |
42 | 145 |
43 | 73 |
44 | 67 |
45 | 67 |
46 | 8 |
47 | 107 |
48 | 175 |
49 | 69 |
50 | 137 |
51 | 189 |
52 | 89 |
53 | 159 |
54 | 129 |
55 | 39 |
56 | 154 |
57 | 94 |
58 | 153 |
59 | 104 |
60 | 199 |
61 | 186 |
62 | 91 |
63 | 69 |
64 | 42 |
65 | 5 |
66 | 36 |
67 | 10 |
68 | -21 |
69 | -16 |
70 | -57 |
71 | -72 |
72 | -20 |
73 | -18 |
74 | -50 |
75 | -35 |
- Note de lecture : en 2013, le nombre de personnes de 29 ans qui ont quitté une commune urbaine d'Auvergne-Rhône-Alpes pour aller habiter dans une commune rurale d'Auvergne-Rhône-Alpes excède celui de ceux qui ont fait le parcours inverse de 860.
- Source : Insee, Recensement de la population 2014
graphiqueFigure 5 – Chaque année au sein de la région, de nombreux jeunes migrent du rural vers l’urbainSolde des migrations entre les territoires ruraux et l'urbain en fonction de l'âge, à l'intérieur de la région

- Note de lecture : en 2013, le nombre de personnes de 29 ans qui ont quitté une commune urbaine d'Auvergne-Rhône-Alpes pour aller habiter dans une commune rurale d'Auvergne-Rhône-Alpes excède celui de ceux qui ont fait le parcours inverse de 860.
- Source : Insee, Recensement de la population 2014
Le rural périphérique et le rural couronne éloignée sont ceux qui bénéficient le plus de ces migrations périurbaines. Ils offrent en effet des possibilités de logement à des prix attractifs, tout en restant suffisamment proches des emplois des aires urbaines pour permettre des navettes quotidiennes entre le domicile et le lieu de travail. Cela explique une arrivée importante de jeunes actifs dans les communes rurales entre 23 et 40 ans, avec un pic d’arrivées entre 26 et 33 ans. Les trajets des enfants sont identiques à ceux de leurs parents et se font principalement avant l’âge de 10 ans. L’ensemble de ces migrations contribue à une présence inégale des moins de 18 ans. Elle est maximale dans le rural périphérique et couronne éloignée (26 % de la population), moindre dans l’urbain (23 %), et faible dans le rural éloigné (18 %). La situation est particulière dans le rural bourg, où les départs restent supérieurs aux arrivées jusqu’à plus de 30 ans. Ce type de rural est plus éloigné des bassins d’emploi et le lien fonctionnel à la ville est moins fort. Les jeunes actifs ont donc tendance à migrer vers l’urbain même à des âges plus avancés.
Hausse de la population rurale sauf dans le rural éloigné
Entre 1999 et 2014, la population rurale a globalement plus augmenté que la population urbaine (+ 19 % contre + 11 %). Toutefois, de grandes disparités existent au sein de l’espace rural, plus on s’éloigne de l’urbain, plus la croissance est faible. Le dynamisme démographique du rural s’explique surtout par une forte augmentation de la population du rural périphérique et du rural couronne éloignée (+ 25 %), plus denses. À l’inverse, la population ne croît que de 2,3 % dans le rural bourg et diminue même de 1,9 % dans le rural éloigné. Par ailleurs, le rural très peu dense et le rural éloigné sont les seuls où plus du quart de la population a plus de 64 ans.
Différentes approches du rural
Approche morphologique : sont considérées comme rurales les communes qui n’entrent pas dans la constitution d’une unité urbaine. C’est la définition retenue dans cette étude.
Approche fonctionnelle (communes isolées) : sont considérées comme rurales les communes isolées hors de l’influence d’un pôle, qui n’appartiennent ni aux aires urbaines ni à l’espace multipolarisé (attiré par plusieurs pôles d’emploi).
Approche suivant la grille de densité : sont considérées comme rurales les communes de la catégorie « très peu denses » de la grille de densité.
Approche suivant les travaux de Brigitte Baccaïni (CGET : Commissariat Général à l’Égalité des Territoires) : sont considérées comme rurales les communes les moins denses et avec un lien fonctionnel à la ville plus faible.
Pour comprendre
La typologie est réalisée à l’échelle des communes. Pour chaque commune, on regarde si elle est considérée comme rurale ou non rurale au sens de chacune des 4 définitions évoquées en encadré. Cela donne 16 sous-ensembles de communes. On réunit les 3 sous-ensembles qui ont les plus petits effectifs et qui ne sont pas urbains dans une classe appelée « autre rural », non décrite dans cette étude en raison de sa grande hétérogénéité et de son très faible poids (0,2 % de la population de la région). Il reste alors cinq principaux types de rural.
graphique

Définitions
Panier de vie courante : Le « panier de la vie courante » comprend 22 équipements ou services de proximité utilisés dans la vie quotidienne (boulangerie, banque, coiffeur, restaurant, supermarché, police...). Dans cette étude, le temps d’accès donne le temps de trajet en voiture aux heures pleines entre le centre de la commune et le service le plus proche. Ceci permet d’estimer l’accessibilité des territoires, même si les trajets ne se font pas forcément en voiture.
Grille de densité : La grille de densité est une nouvelle typologie conçue en 2011 par la Commission européenne. Cette grille est fondée sur des calculs de densité et de population à partir de données carroyées (carreaux de 1 km de côté, puis de 200 mètres de côté). Au niveau européen, il y a trois degrés de densité, mais en France un quatrième degré de densité a été ajouté. Ce quatrième degré de densité « très peu dense » correspond aux zones les moins denses.
Pour en savoir plus
« L’accès aux services, une question de densité des territoires », Insee Première n°1579, janvier 2016
« Rural-ville-campagne-urbain : (Ré)concilier les diversités », Pouvoirs Locaux n°108 I/2016 (mai)
« Une nouvelle approche sur les espaces à forte et faible densité », Insee Références « La France et ses territoires », 2015
« Les zonages d’étude de l’Insee », Insee Méthodes n°129, mars 2015