Rhône : un dynamisme démographique sous l’influence de Lyon
Au 1er janvier 2016, le Rhône compte 1 835 900 habitants, soit près du quart de la population de la région Auvergne‑Rhône‑Alpes. Son dynamisme démographique, longtemps dû en quasi‑exclusivité à l’excédent des naissances sur les décès, profite désormais aussi d’une hausse de l’attractivité du territoire.
Depuis le 1er janvier 2015, la circonscription départementale du Rhône recouvre deux collectivités territoriales : le territoire de compétence du conseil départemental, et la Métropole de Lyon. Au 1er janvier 2016, 1 835 900 habitants résident dans le Rhône, qui est ainsi le 4e plus peuplé de France métropolitaine. Trois habitants sur quatre résident dans la Métropole de Lyon et un sur quatre dans le territoire du conseil départemental du Rhône. Entre 2011 et 2016, le Rhône connaît une croissance démographique de 1,0 % en moyenne par an (figure 1), portée par le dynamisme conjoint du territoire du conseil départemental du Rhône (+ 0,9 %) et de la Métropole de Lyon (+ 1,1 % par an). En dix ans, le Rhône a gagné près de 170 000 habitants, soit plus que la population de Villeurbanne, sa 2e ville la plus peuplée.
tableau Figure 1 – Les grandes aires urbaines concentrent la population et la croissance démographiqueÉvolution de la population et contribution des soldes naturel et migratoire pour le Rhône, ses collectivités territoriales, ses dix principales communes et les différents types d'espace
Population | Taux de variation annuel moyen (en %) | ||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
de la population | dû au solde naturel | dû au solde migratoire | |||||||
2006 | 2011 | 2016 | 2006-2011 | 2011-2016 | 2006-2011 | 2011-2016 | 2006-2011 | 2011-2016 | |
Métropole de Lyon | 1 259 353 | 1 310 082 | 1 381 249 | 0,8 | 1,1 | 0,9 | 0,9 | -0,1 | 0,2 |
Territoire du conseil départemental du Rhône | 410 302 | 434 154 | 454 654 | 1,1 | 0,9 | 0,5 | 0,5 | 0,6 | 0,4 |
Rhône | 1 669 655 | 1 744 236 | 1 835 903 | 0,9 | 1,0 | 0,8 | 0,8 | 0,1 | 0,2 |
Lyon | 472 305 | 491 268 | 515 695 | 0,8 | 1,0 | 0,9 | 0,8 | -0,1 | 0,1 |
Villeurbanne | 136 473 | 145 034 | 149 019 | 1,2 | 0,5 | 1,2 | 1,2 | 0,0 | -0,7 |
Vénissieux | 57 179 | 60 159 | 65 405 | 1,0 | 1,7 | 1,4 | 1,5 | -0,4 | 0,2 |
Vaulx-en-Velin | 40 300 | 42 726 | 48 497 | 1,2 | 2,6 | 1,7 | 1,8 | -0,5 | 0,8 |
Saint-Priest | 40 746 | 42 535 | 45 844 | 0,9 | 1,5 | 1,0 | 1,2 | -0,2 | 0,4 |
Caluire-et-Cuire | 41 418 | 41 357 | 42 915 | 0,0 | 0,7 | 0,5 | 0,5 | -0,5 | 0,3 |
Bron | 38 919 | 38 881 | 41 060 | 0,0 | 1,1 | 1,0 | 1,0 | -1,0 | 0,1 |
Villefranche-sur-Saône | 34 188 | 35 640 | 37 266 | 0,8 | 0,9 | 1,2 | 1,1 | -0,4 | -0,2 |
Meyzieu | 28 738 | 31 090 | 32 996 | 1,6 | 1,2 | 0,7 | 0,8 | 0,9 | 0,4 |
Rillieux-la-Pape | 29 562 | 29 966 | 29 885 | 0,3 | -0,1 | 1,1 | 1,1 | -0,8 | -1,1 |
Grands pôles urbains | 1 445 085 | 1 505 058 | 1 586 454 | 0,8 | 1,1 | 0,8 | 0,8 | 0,0 | 0,2 |
Périurbain | 182 441 | 196 452 | 206 978 | 1,5 | 1,0 | 0,6 | 0,5 | 0,9 | 0,5 |
Autres communes sous influence des villes | 38 304 | 38 828 | 38 649 | 0,3 | -0,1 | 0,2 | 0,0 | 0,1 | -0,1 |
Communes isolées | 3 825 | 3 898 | 3 822 | 0,4 | -0,4 | -0,1 | -0,3 | 0,4 | -0,1 |
Auvergne-Rhône-Alpes | 7 357 284 | 7 634 223 | 7 916 889 | 0,7 | 0,7 | 0,5 | 0,4 | 0,3 | 0,3 |
- Sources : Insee, Recensements de la population 2006, 2011 et 2016
La croissance démographique reste principalement due à l’excédent des naissances sur les décès
Le principal moteur du dynamisme démographique du Rhône est l’excédent des naissances sur les décès (solde naturel positif) (figure 2). Le Rhône a d’ailleurs l’accroissement naturel le plus élevé de la région. Si la croissance démographique de la Métropole est principalement portée par la natalité, elle bénéficie également d’une attractivité nouvelle. Dans le territoire du conseil départemental, les excédents migratoire et naturel ont un poids presque identique.
tableau Figure 2 – Le solde naturel, principal moteur de la croissance démographiqueÉvolutions de la population et des soldes naturel et migratoire (en %)
2006-2011 | 2011-2016 | ||
---|---|---|---|
Auvergne-Rhône-Alpes | Solde migratoire | 0,28 | 0,32 |
Solde naturel | 0,46 | 0,41 | |
Population | 0,74 | 0,73 | |
Rhône | Solde migratoire | 0,08 | 0,24 |
Solde naturel | 0,80 | 0,79 | |
Population | 0,88 | 1,03 |
- Sources : Insee, Recensements de la population 2006, 2011 et 2016
graphique Figure 2 – Le solde naturel, principal moteur de la croissance démographiqueÉvolutions de la population et des soldes naturel et migratoire (en %)
Regain démographique dans les grands pôles urbains
Au 1er janvier 2016, 98 % de la population totale du Rhône vit dans des grandes aires urbaines. Cette surreprésentation est due à la grande étendue de l’aire urbaine de Lyon. La croissance démographique s’est accélérée dans les grands pôles urbains. Elle ralentit en revanche dans les espaces périurbains, tout en restant dynamique (+ 1,0 %). Cet essor périurbain est désormais lié à parts égales à l’installation de nouveaux habitants ainsi qu’à un accroissement naturel. À l’opposé, les communes situées en dehors des grandes aires urbaines font face à une déprise démographique (figure 3).
graphiqueFigure 3 – L' influence de Lyon sur la croissance démographique du Rhône est majeure Évolution de la population des communes entre 2011 et 2016
La Métropole de Lyon concentre les villes les plus peuplées
La commune de Lyon compte 515 700 habitants au 1er janvier 2016. Sa croissance, toujours portée par l’excédent naturel, profite d’un léger regain d’attractivité sur la période 2011‑2016. Elle gagne ainsi près de 25 000 habitants en 5 ans. Le 7e arrondissement en est le principal moteur (+ 2,2 % par an en moyenne).
Sur les dix communes les plus peuplées du Rhône, seule Villefranche‑sur‑Saône n’appartient pas à la Métropole de Lyon. Entre 2011 et 2016, sa croissance démographique est proche de celle de Lyon mais elle est uniquement portée par l’excédent des naissances sur les décès. Si la croissance démographique ralentit à Villeurbanne, Meyzieu et Rillieux-la-Pape, elle accélère dans les autres grandes communes rhodaniennes. Parmi celles de plus de 20 000 habitants, Vaulx-en-Velin présente le plus fort taux de croissance de la population dans la région, et se classe 10e à l’échelle de la France métropolitaine.
Évolution du questionnaire de recensement
Afin d'améliorer la prise en compte de la multi résidence, notamment pour les enfants en résidence partagée, le questionnaire du recensement de la population a évolué en 2018. La croissance de population mesurée entre 2011 et 2016 est ainsi affectée d’un très léger effet questionnaire. Une estimation en sera publiée le 15 janvier 2019.
Sources
Depuis 2004, la méthode du recensement de la population est basée sur des cycles de collecte de 5 ans. Les populations légales publiées fin 2018, qui entrent en vigueur au 1er janvier 2019, sont millésimées 2016, car elles sont calculées à partir des informations collectées lors des enquêtes de recensement de 2014 à 2018 et ramenées à une même date, celle du milieu de la période.
Définitions
La circonscription départementale du Rhône, appelé ici « Rhône », est le territoire de compétence de la préfecture du Rhône. Contrairement aux autres circonscriptions départementales françaises, depuis le 1er janvier 2015, elle est composée de deux collectivités territoriales : le territoire administré par le conseil départemental du Rhône et la Métropole de Lyon.
Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès domiciliés (comptabilisés dans la commune de résidence).
Le solde migratoire apparent, appelé ici « solde migratoire », est la différence entre le nombre de personnes entrées sur un territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours de la période considérée. Il est estimé par différence entre la variation totale de la population et le solde naturel.
Une aire urbaine est un ensemble de communes constitué par un pôle urbain et par des communes rurales ou unités urbaines, dont au moins 40 % de la population résidente ayant un emploi travaille dans le pôle et dans les communes attirées par celui-ci. Les « grandes aires urbaines » sont composées des grands pôles urbains de plus de 10 000 emplois et des espaces périurbains (couronnes et communes multi-polarisées autour des grands pôles). Les autres communes sous influence des pôles constituent les moyennes et petites aires urbaines, autour de pôles concentrant de 1 500 à 10 000 emplois. Les communes isolées se situent hors de l’influence des pôles.
Pour en savoir plus
« La croissance démographique reste soutenue, grâce au dynamisme des grandes aires urbaines », Insee Flash Auvergne-Rhône-Alpes n° 41, décembre 2018
Retrouvez les mêmes résultats pour chaque département de la région sur le site insee.fr