En 2015, la croissance repart modérément en Normandie
En 2015, le produit intérieur brut (PIB) de la Normandie est estimé à 91,7 milliards d’euros. La région contribue pour 4,2 % au PIB national et se situe au 9ᵉ rang des régions de province, devant la Bourgogne-Franche-Comté, le Centre-Val de Loire et la Corse. Le PIB de la Normandie a progressé de 0,7 % par rapport à 2014. L’industrie, plus dynamique dans la région qu’en France métropolitaine, contribue fortement à la croissance normande.
En 2015, le montant de la richesse produite par la Normandie s’élève à 91,7 milliards d’euros. La région contribue pour 4,2 % à la richesse nationale alors qu’elle représente 5,0 % de la population française et 4,9 % des emplois.
La Normandie, au 6ᵉ rang des régions de province pour le PIB par habitant
En 2015, en Normandie, le PIB par habitant s’élève à 27 465 €, un niveau inférieur à la moyenne de la France de province (28 358 €). La région se positionne ainsi à la 6ᵉ place parmi les régions de province pour le PIB par habitant.
Ce positionnement de la Normandie s’explique en partie par le nombre d’emplois rapporté au nombre d’habitants. Plus ce ratio est faible, plus le PIB par habitant est bas.
Le nombre d’emplois en Normandie est de 38,3 pour 100 habitants, alors qu’il est de 39,5 en moyenne en France de province. Parmi les 12 régions de province, seuls les Hauts-de-France et le Grand Est ont un nombre d’emplois par habitant plus faible. Cet écart s’explique, d’une part, par la structure démographique de la région, car la population normande vieillit rapidement, diminuant d’autant la proportion de personnes en âge de travailler. D’autre part, il s’explique par une conjoncture défavorable, qui se traduit par un taux de chômage plus élevé dans la région.
En 2015, en Normandie, le PIB par emploi, qui mesure la productivité apparente du travail, atteint 71 694 € de richesse moyenne créée par emploi (+ 1,8 % par rapport à 2014). La région se positionne au 5ᵉ rang des régions de province, elle perd une place au profit de la Corse dont le PIB connaît la plus forte progression annuelle.
La Normandie, première région industrielle
En 2015, en Normandie, le secteur tertiaire génère 70,5 % de la valeur ajoutée (figure 1), une part importante mais qui reste moins élevée qu’au niveau de la province (74,8 %).
tableauFigure 1 – La part de l’industrie dans la valeur ajoutée recule de presque 5 points en 25 ansStructure sectorielle de la valeur ajoutée en euros courants (en %), comparaison 1990-2015
Agriculture, sylviculture et pêche | Industrie | Construction | Tertiaire marchand | Tertiaire non marchand | |
---|---|---|---|---|---|
Normandie 1990 | 5,2 | 25,6 | 6,3 | 43,3 | 19,6 |
Province 1990 | 4,8 | 22,5 | 6,4 | 45,7 | 20,7 |
Normandie 2015 | 2,4 | 20,8 | 6,2 | 44,7 | 25,8 |
Province 2015 | 2,5 | 16,6 | 6,1 | 49,4 | 25,4 |
- Source : Insee , Comptes régionaux base 2010
graphiqueFigure 1 – La part de l’industrie dans la valeur ajoutée recule de presque 5 points en 25 ansStructure sectorielle de la valeur ajoutée en euros courants (en %), comparaison 1990-2015

- Source : Insee , Comptes régionaux base 2010
La Normandie demeure la région la plus industrielle de France. Le secteur industriel contribue pour 20,8 % à la valeur ajoutée régionale (16,6 % en France de province). Elle se positionne devant le Grand Est (19,6 %) et le Centre-Val de Loire (19,5 %).
Sur 25 ans, dans la région, la part de l’industrie a reculé dans la valeur ajoutée (– 4,8 points), mais ce recul a été moins marqué que dans l’emploi salarié, où la part de l’industrie a baissé de 10,5 points sur cette période.
La croissance normande manque d’allant
De 1990 à 2015, le PIB normand, en volume, progresse de 1,0 % en moyenne par an, une progression sensiblement moins vive qu’au niveau national (+ 1,5 % par an pour la métropole et + 1,4 % en France de province) et entrecoupée globalement des mêmes fluctuations (figure 2). Ainsi, après une période quasiment ininterrompue de croissance (1), la Normandie subit en 2008 et 2009 la récession liée à la crise financière des subprimes (2). Le PIB de la région progresse ensuite pendant deux ans, sans toutefois retrouver son niveau d’avant crise (3). Entre 2012 et 2014, l’économie normande est stagnante, alors qu’elle croît, bien qu’au ralenti, au niveau national (4).
tableauFigure 2 – En 2015, le PIB normand repart moins qu’au niveau nationalÉvolution du PIB en volume (base 100 en 1990)
Année | Normandie | Province | Métropole |
---|---|---|---|
1990 | 100 | 100 | 100 |
1991 | 101 | 101 | 101 |
1992 | 103 | 103 | 103 |
1993 | 102 | 102 | 102 |
1994 | 105 | 104 | 104 |
1995 | 107 | 107 | 107 |
1996 | 107 | 109 | 108 |
1997 | 108 | 111 | 110 |
1998 | 112 | 115 | 114 |
1999 | 115 | 118 | 118 |
2000 | 119 | 123 | 123 |
2001 | 120 | 125 | 125 |
2002 | 121 | 126 | 127 |
2003 | 122 | 128 | 128 |
2004 | 125 | 132 | 131 |
2005 | 126 | 133 | 133 |
2006 | 128 | 137 | 136 |
2007 | 131 | 139 | 139 |
2008 | 126 | 136 | 140 |
2009 | 122 | 133 | 136 |
2010 | 124 | 134 | 138 |
2011 | 127 | 138 | 141 |
2012 | 126 | 137 | 141 |
2013 | 126 | 137 | 142 |
2014 | 126 | 139 | 143 |
2015 | 127 | 140 | 145 |
- Source : Insee, Comptes régionaux base 2010
graphiqueFigure 2 – En 2015, le PIB normand repart moins qu’au niveau nationalÉvolution du PIB en volume (base 100 en 1990)

- Source : Insee, Comptes régionaux base 2010
En 2015, le PIB normand repart à la hausse (+ 0,7 %), tout en restant moins dynamique qu’en France métropolitaine (+ 1,1 %). Comparativement aux autres régions de métropole, la croissance normande excède seulement celle du Centre-Val de Loire, de la Bourgogne-Franche-Comté et du Grand Est (figure 3).
Inversement, les plus fortes progressions sont en Corse (+ 2,1 %), Pays de la Loire (+ 1,5 %) et Bretagne (+ 1,4 %).
tableauFigure 3 – La Normandie parmi les régions les moins dynamiques en termes de croissanceTaux d’évolution des PIB régionaux (en volume) en 2015
Code région | Libellé région | Variation PIB |
---|---|---|
84 | Auvergne-Rhône-Alpes | +1,3 |
27 | Bourgogne-Franche-Comté | 0,0 |
53 | Bretagne | +1,4 |
24 | Centre-Val de Loire | +0,7 |
94 | Corse | +2,1 |
44 | Grand Est | -0,1 |
32 | Hauts-de-France | +1,1 |
11 | Île-de-France | +1,3 |
28 | Normandie | +0,7 |
75 | Nouvelle-Aquitaine | +0,8 |
76 | Occitanie | +1,3 |
52 | Pays de la Loire | +1,5 |
93 | Provence-Alpes-Côte d'Azur | +0,8 |
- Source : Insee, Comptes régionaux base 2010
graphiqueFigure 3 – La Normandie parmi les régions les moins dynamiques en termes de croissanceTaux d’évolution des PIB régionaux (en volume) en 2015

- Source : Insee, Comptes régionaux base 2010
Forte contribution de l’industrie à la croissance
En 2015, la valeur ajoutée normande progresse de 1,7 % en valeur, soit 0,3 point de moins qu’en France métropolitaine (0,1 point de moins qu’en province). L’industrie est pourtant plus dynamique dans la région (+ 5,5 % contre + 3,8 % en province). En effet, la reprise des matériels de transport est un peu moins vive en Normandie (+ 10,7 % contre + 13,9 %), mais la branche des autres produits industriels est très vigoureuse (+ 15,1 %).
Dans la région cependant, la valeur ajoutée du tertiaire marchand progresse moins qu’en province (+ 1,2 % contre + 2,2 %), et celle de la construction recule davantage (– 5,8 % contre – 3,4 %).
La contribution des différentes branches à la croissance globale dépend de l’évolution de leur valeur ajoutée, ainsi que de leur poids dans le système productif. Cette année, sur les 1,7 point de croissance de la valeur ajoutée totale en Normandie, l’industrie en réalise les deux tiers. En France de province, c’est le tertiaire marchand qui tire le plus la croissance. Dans la région comme en province, la construction est le seul secteur qui freine la croissance, mais son impact est deux fois plus négatif dans la région.
Pour comprendre
Méthode : calcul des PIB régionaux et VA régionales
La 1re étape consiste à déterminer les VA régionales à prix courants. Les comptes des entreprises permettent de calculer une VA pour chaque entreprise qui est ensuite régionalisée au prorata de la masse salariale de chaque établissement. Ces VA sont ensuite agrégées par secteur d’activité et région.
La 2e étape consiste à déterminer des PIB régionaux à prix courants. La structure des VA régionales est appliquée au PIB de la métropole pour en déduire les PIB régionaux sur le même champ.
La dernière étape consiste à déterminer des PIB régionaux « en volume ». Ils sont estimés à partir du PIB national « en volume » à l’aide de la structure des VA régionales « en volume ».
Définitions
La valeur ajoutée (VA) est le solde du compte de production. Elle est égale à la valeur de la production diminuée de la consommation intermédiaire.
Le PIB est égal à la somme des valeurs ajoutées brutes des différentes branches d’activité, augmentée des impôts moins les subventions sur les produits.
Pour en savoir plus
Debauche É., Arnaud F., Gallot P., « Les comptes de la Nation en 2015 : le PIB et le pouvoir d’achat des ménages accélèrent, l’investissement se redresse », Insee Première n°1597 – mai 2016.
« Bilan économique 2015 de Normandie : en 2015, l’économie normande peine à profiter de l’amélioration nationale », Insee Conjoncture Normandie n°3 – mai 2016.