Le PIB augmente de 7,2 % en valeur Produit intérieur brut en 2016
En 2016, le PIB mahorais augmente de 7,2 % en valeur. Le pouvoir d’achat individuel progresse de 3,4 % en un an, principalement sous l’effet de la hausse des rémunérations dans la fonction publique. L’augmentation du PIB est portée par celles de la consommation des ménages et des administrations publiques. La valeur ajoutée des administrations publiques croît de 8,3 % en un an, celle générée par les sociétés de 7,0 %.
Le PIB augmente de 7,2 % en valeur
En 2016, le produit intérieur brut (PIB) mahorais augmente de 7,2 % en valeur, pour s’établir à 2 322 millions d’euros (figure 1). Le PIB par habitant progresse quant à lui de 3,2 % sur un an et atteint 9 220 euros. Il reste cependant très éloigné du niveau national qui est 3,5 fois plus élevé.
En cohérence avec une plus grande richesse produite, le revenu disponible brut (RDB) des ménages croît de 7,6 % en 2016 et atteint 1 617 millions d’euros.
Compte tenu de la forte croissance de la population et de la faible hausse des prix à la consommation (+ 0,2 %), le pouvoir d’achat individuel moyen augmente de 3,4 %.
tableauFigure 1 – Le PIB progresse de 7,2 % en 2016Estimation des approches demande et production
2015 | 2016 | Part du PIB 2016 | Évolution 2015/2016 | |
---|---|---|---|---|
millions d'euros | en % | |||
PIB approche production | 2 166 | 2 322 | 100 | 7,2 |
Valeur ajoutée (VA) administrations publiques (APU) | 1 079 | 1 169 | 50 | 8,3 |
VA ménages purs | 253 | 264 | 11 | 4,5 |
VA des entreprises individuelles | 226 | 225 | 10 | -0,4 |
VA des sociétés (financières et non-financières) | 575 | 615 | 27 | 7,0 |
Impôts sur produits moins subventions sur produits | 35 | 50 | 2 | 44,5 |
PIB approche demande | 2 166 | 2 322 | 100 | 7,2 |
Dépense de consommation finale des administrations | 1 221 | 1 302 | 56 | 6,6 |
Consommation finale des ménages | 1 179 | 1 283 | 55 | 8,8 |
Formation brute de capital fixe (FBCF) | 325 | 319 | 14 | -2,0 |
Solde échanges avec l'extérieur | -559 | -581 | -25 | 3,9 |
- Source : Insee, estimations de PIB
Forte hausse de la masse salariale dans la fonction publique
Constituant la plus grande part du RDB, les rémunérations des ménages augmentent de 9,2 % en 2016. Cette hausse s’explique très largement par celle des rémunérations versées par les administrations publiques, en lien avec la montée en charge de l’indexation des salaires à Mayotte.
Les prestations sociales progressent également (+ 11 %) et représentent 9,7 % du RDB en 2016, très loin néanmoins de la part mesurée au niveau national (36 %).
Les impôts directs (impôt sur le revenu, taxe foncière, taxe d’habitation) augmentent de 18 %, modérant ainsi la hausse du RDB. Cependant, les impôts représentent une part faible du RDB à Mayotte (4 %, contre 16 % au niveau national).
La consommation des ménages et des administrations publiques, moteurs de la croissance
La consommation des ménages est le premier moteur de la croissance du PIB : elle contribue pour 5 points à l’augmentation du PIB (figure 2). Elle progresse de 8,8 % en 2016 et s’élève à 1 283 millions d’euros. Elle représente ainsi 55 % du PIB, soit une part proche de celle observée au niveau national (52 %).
tableauFigure 2 – Les moteurs de la croissance restent la consommation des ménages et des administrationsContribution des principaux agrégats à l’évolution du PIB et évolution du PIB entre 2015 et 2016
évolution du PIB | Consommation des ménages | Consommation des administrations | Formation brute de capital fixe | Solde du commerce extérieur |
---|---|---|---|---|
en % | en points | |||
7,2 | 4,8 | 3,7 | -0,3 | -1,0 |
- Source : Insee, estimations de PIB
graphiqueFigure 2 – Les moteurs de la croissance restent la consommation des ménages et des administrationsContribution des principaux agrégats à l’évolution du PIB et évolution du PIB entre 2015 et 2016

- Source : Insee, estimations de PIB
En hausse de 6,6 % en valeur sur un an, la consommation des administrations publiques est le second moteur de la croissance à Mayotte en 2016 : elle contribue pour 4 points à l’augmentation du PIB. Elle correspond aux services fournis par les administrations, notamment dans les domaines de l’éducation et de la santé. Elle représente 1 302 millions d’euros en 2016. Particulièrement dynamique à Mayotte, la dépense de consommation finale des administrations publiques représente 56 % du PIB et pèse donc largement plus qu’au niveau national (24 %). Le faible développement du tissu économique privé dans l’économie mahoraise en est la principale explication. En effet, rapportée au nombre d’habitants, elle reste plus faible qu’au niveau national : 5 170 euros par habitant contre 7 920 euros par habitant au niveau national.
L’investissement recule de 2,0 % en 2016 et s’établit à 319 millions d’euros. Cette baisse s’explique à la fois par une diminution de l’investissement des entreprises non financières qui se concentre sur quelques entreprises et par un recul de l’investissement des ménages.
Fortement déficitaire, la balance commerciale continue de peser négativement sur le PIB : le solde du commerce extérieur atteint - 581 millions d’euros, soit 25 % du PIB. Ce ratio est comparable à celui observé dans les autres départements d’outre-mer. Essentiellement constituées des dépenses des touristes qui séjournent à Mayotte, les exportations pèsent peu (30 millions d’euros) et se maintiennent. Dans le même temps, la dépendance de Mayotte aux importations est toujours aussi forte et contribue négativement à l’évolution du PIB en valeur en 2016 (- 1 point).
La valeur ajoutée des sociétés progresse de 7 %
En 2016, la valeur ajoutée dégagée par les sociétés progresse de 7,0 %. Elle s’établit à 615 millions d’euros et représente ainsi 27 % du PIB. Ce ratio reste très éloigné des standards nationaux (55 %). Les rémunérations des salariés de ces sociétés augmentent un peu moins vite que leur valeur ajoutée en 2016 (+ 5,0 %).
De son côté, la valeur ajoutée dégagée par les ménages représente 21 % du PIB en 2016 (489 millions d’euros). La moitié provient du service de logement (loyers réels ou imputés). L'autre moitié est générée par des entrepreneurs individuels qui exercent dans les secteurs de l'agriculture, du commerce, de la santé et de la construction.
Sources
Avertissements
Les comptes régionaux de Mayotte reposent sur des systèmes d’informations administratifs qui se mettent progressivement en place à la suite de la départementalisation entrée en vigueur en 2011. Ils reflètent les grandes tendances observées, mais les sources statistiques utilisées restent fragiles à Mayotte : ruptures de séries, données manquantes peuvent affecter la qualité des données.
En particulier, pour les estimations du PIB de Mayotte des années 2015 et 2016, un changement de méthode pouvant générer des ruptures de séries sur certains agrégats a été opéré. Ainsi, à partir du compte 2015, les estimations de PIB ne sont plus estimées à partir de la moyenne des PIB obtenus par l’approche demande d’une part et par l’approche production d’autre part mais en s’appuyant plus particulièrement sur l’approche production.
Définitions
Le produit intérieur brut (PIB) est le principal agrégat mesurant l'activité économique. Il correspond à la somme des valeurs ajoutées brutes nouvellement créées par les unités productrices résidentes une année donnée, évaluées au prix du marché. Le PIB donne une mesure de la richesse produite sur le territoire sur une année et permet des comparaisons internationales.
Le revenu disponible brut des ménages comprend les revenus d'activité, les revenus du patrimoine, les transferts en provenance d'autres ménages et les prestations sociales (y compris les pensions de retraite et les indemnités de chômage), nets des impôts directs.
L'évolution du pouvoir d'achat du revenu disponible brut rapporte l'évolution du revenu disponible brut à celle du prix de la dépense de consommation finale des ménages, mesurée par l'évolution de l'indice des prix à la consommation. Pour approcher une notion plus individuelle du pouvoir d'achat, sa progression est rapportée à des unités démographiques (personne, ménage, unité de consommation), ici le nombre d'habitants à Mayotte.
Pour en savoir plus
Les séries longues sur le « Tableau de bord de la conjoncture à Mayotte »
Bonnetête F., « Au plus haut niveau depuis 2010 » Insee Première n° 1685, janvier 2018 ;
Touzet C., « Nouvelle diminution des créations en 2016 », Insee Flash Réunion n°51, juillet 2017 ;
Le compte Twitter de l’Insee La Réunion-Mayotte : Ouvrir dans un nouvel onglet@InseeOI