Prime à l'embauche dans les PME : évaluation à partir des déclarations d'embauche

Paul BEAUMONT et Antoine LUCIANI

Documents de travail
No G2018/09
Paru le :Paru le13/11/2018
Paul BEAUMONT et Antoine LUCIANI
Documents de travail No G2018/09- Novembre 2018

La prime à l’embauche dans les petites et moyennes entreprises (PME) mise en place en janvier 2016 subventionne la création d’emplois stables (CDI ou CDD d’au moins 6 mois) pour des travailleurs rémunérés jusqu’à 1,3 Smic. Cette étude fournit une évaluation de ce dispositif à partir des déclarations préalables à l’embauche des employeurs. Les primes accordées en 2016 portent sur 965 000 embauches pour un montant total (alloué et prévisionnel) de 2,6 milliards d'euros. On peut estimer qu'environ 55 % des embauches éligibles au dispositif ont bénéficié de la prime. Les statistiques descriptives montrent une croissance plus marquée des embauches en CDD de 6 mois ou plus dans les PME, éligibles à la prime, que dans les entreprises plus grandes, non-éligibles. Afin de vérifier si ce différentiel reflète un effet de la prime, on compare les différences d’embauches entre PME et entreprises de plus de 250 salariés avant et après la mise en place de la prime, dans le cadre d’estimations en différence-de-différence. Les résultats suggèrent que la prime a permis une augmentation des embauches en CDI. L’effet sur l’emploi est limité par des phénomènes de substitution entre CDD courts et CDI. Dans une stratégie d’identification alternative, l’effet de la prime sur les entreprises de moins de 50 salariés est isolé en utilisant l’hétérogénéité d’exposition au dispositif. La prime semble avoir permis d’augmenter les embauches en CDD de 6 mois ou plus, les effets étant concentrés sur les entreprises de 10 à 49 salariés.