La Haute-Saône compterait 211 600 habitants en 2050
En 2050, la Haute-Saône pourrait compter entre 192 600 et 231 800 habitants. Quel que soit le scénario retenu, le département perdrait des habitants. Les décès l’emporteraient sur les naissances, et ce déficit naturel se creuserait sur toute la période. En revanche, le solde migratoire, actuellement négatif, pourrait devenir excédentaire à partir de 2030. Le vieillissement de la population, qui concernerait tous les départements de la région, affecterait particulièrement la Haute-Saône. En 2050, plus d’un habitant sur trois aurait au moins 65 ans.
En 2050, la Haute-Saône compterait entre 192 600 et 231 800 habitants, selon les différentes hypothèses envisageables de fécondité, d’espérance de vie et de migrations (figure 1). La baisse démographique amorcée depuis 2014 se poursuivrait. Ainsi, quel que soit le scénario retenu, le département perdrait des habitants.
Si les tendances récentes se prolongeaient (scénario central), 211 600 personnes résideraient en Haute-Saône en 2050, 27 300 de moins qu’en 2013. La population diminuerait en moyenne de 0,3 % chaque année, la plus forte baisse de la région après la Nièvre. Ce rythme resterait constant tout au long de la période.
Dans l’hypothèse où les femmes auraient plus d’enfants et où l’espérance de vie serait plus élevée (scénario population haute), la Haute-Saône perdrait tout de même 7 100 habitants d’ici 2050, soit − 0,1 % par an en moyenne. La baisse de population aurait principalement lieu avant 2030.
Dans le scénario opposé (population basse), le département perdrait 46 400 habitants, à un rythme de − 0,6 % en moyenne annuelle.
tableauFigure 1 – La population pourrait baisser d’ici 2050Évolution de la population en Haute-Saône à l’horizon 2050
| Recensement de la population | Scénario central | Scénario population basse | Scénario population haute | |
|---|---|---|---|---|
| 1999 | 229 732 | |||
| 2006 | 235 867 | |||
| 2007 | 237 197 | |||
| 2008 | 238 548 | |||
| 2009 | 239 194 | |||
| 2010 | 239 548 | |||
| 2011 | 239 695 | |||
| 2012 | 239 750 | |||
| 2013 | 238 956 | 238 956 | 238 956 | 238 956 |
| 2020 | 233 690 | 231 588 | 235 481 | |
| 2025 | 229 505 | 224 861 | 233 872 | |
| 2030 | 225 453 | 218 092 | 232 760 | |
| 2035 | 221 920 | 211 719 | 232 464 | |
| 2040 | 218 705 | 205 665 | 232 527 | |
| 2045 | 215 322 | 199 382 | 232 318 | |
| 2050 | 211 635 | 192 566 | 231 825 |
- Sources : Insee, Omphale 2017 (scénarios 2018), Recensements de la population
graphiqueFigure 1 – La population pourrait baisser d’ici 2050Évolution de la population en Haute-Saône à l’horizon 2050

- Sources : Insee, Omphale 2017 (scénarios 2018), Recensements de la population
Des décès plus nombreux que les naissances dès 2015
Jusqu’en 2013, les naissances plus nombreuses que les décès ont permis à la Haute-Saône de gagner des habitants (figure 2). Toutefois, le déficit naturel, qui apparaît en 2015, se creuserait tout au long de la période de projection pour atteindre − 0,5 % par an en moyenne entre 2040 et 2050.
Entre 2008 et 2013, le solde migratoire était déficitaire en Haute-Saône, conséquence de nombreux départs de jeunes adultes. Le déficit migratoire pourrait perdurer jusqu’en 2030. Ensuite, les personnes aux âges favorables aux migrations, principalement les jeunes, seraient moins nombreuses du fait du vieillissement de la population. Les arrivées dans le département pourraient alors l’emporter sur les départs. Cet excédent migratoire ne suffirait cependant pas à compenser le déficit naturel.
tableauFigure 2 – Le déficit naturel se creuserait de plus en plusComposantes d’évolution de la population en Haute-Saône (en %)
| Taux de variation annuel moyen de la population | Variation due au solde naturel | Variation due au solde migratoire | |
|---|---|---|---|
| 1982-1990 | -0,13 | +0,27 | -0,40 |
| 1990-1999 | +0,00 | +0,13 | -0,12 |
| 1999-2008 | +0,42 | +0,22 | +0,20 |
| 2008-2013 | +0,03 | +0,16 | -0,13 |
| 2013-2020 | -0,32 | -0,04 | -0,28 |
| 2020-2030 | -0,36 | -0,21 | -0,15 |
| 2030-2040 | -0,30 | -0,33 | +0,02 |
| 2040-2050 | -0,33 | -0,48 | +0,15 |
- Sources : Insee, Omphale 2017 (scénario central 2018), Recensements de la population
graphiqueFigure 2 – Le déficit naturel se creuserait de plus en plusComposantes d’évolution de la population en Haute-Saône (en %)

- Sources : Insee, Omphale 2017 (scénario central 2018), Recensements de la population
Le nombre de jeunes baisserait fortement
Le vieillissement de la population, dû à l’arrivée aux grands âges de la génération du baby-boom et à des gains d’espérance de vie, pourrait profondément modifier la structure par âge de la population haut-saônoise.
Alors qu’en 2013, les Haut-Saônois âgés de 20 à 64 ans représentent 57 % des résidents du département, ils ne seraient plus que 45 % en 2050 (figure 3). Le nombre d’habitants en âge de travailler diminuerait ainsi de 0,9 % en moyenne annuelle, la plus forte baisse dans la région après la Nièvre.
La diminution des naissances engendrerait une baisse du nombre de résidents de moins de 20 ans. En 2050, les 41 100 jeunes représenteraient moins d’un Haut-Saônois sur cinq, contre près d’un sur quatre en 2013. Le nombre de moins de 20 ans diminuerait en moyenne de 0,9 % chaque année, la plus forte baisse des départements de la région.
tableauFigure 3 – Un habitant sur trois aurait 65 ans ou plus en Haute-Saône en 2050Évolution de la population par département à l’horizon 2050
| Population en 2050 | Variation 2013-2050 | Moins de 20 ans | 20-64 ans | 65 ans ou plus | dont 75 ans ou plus | |||||
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Part en 2050 (%) | Évolution 2013-2050 (en points) | Part en 2050 (%) | Évolution 2013-2050 (en points) | Part en 2050 (%) | Évolution 2013-2050 (en points) | Part en 2050 (%) | Évolution 2013-2050 (en points) | |||
| Côte-d’Or | 566 400 | +36 600 | 21,3 | -2,2 | 51,8 | -6,5 | 26,9 | +8,7 | 16,9 | +7,5 |
| Doubs | 562 700 | +29 400 | 22,7 | -2,3 | 51,0 | -6,9 | 26,3 | +9,2 | 15,7 | +7,1 |
| Jura | 252 600 | -7 900 | 20,3 | -3,6 | 46,0 | -9,6 | 33,7 | +13,2 | 20,8 | +10,1 |
| Nièvre | 184 500 | -30 700 | 17,8 | -2,3 | 43,8 | -10,7 | 38,4 | +13,0 | 24,1 | +10,3 |
| Haute-Saône | 211 600 | -27 300 | 19,4 | -4,5 | 45,4 | -11,2 | 35,2 | +15,7 | 21,3 | +11,5 |
| Saône-et-Loire | 548 800 | -7 400 | 19,4 | -2,8 | 46,3 | -8,9 | 34,3 | +11,7 | 21,6 | +9,6 |
| Yonne | 348 300 | +6 800 | 21,3 | -2,2 | 46,0 | -9,5 | 32,7 | +11,7 | 20,2 | +9,1 |
| Territoire de Belfort | 148 500 | +4 200 | 22,7 | -2,2 | 51,6 | -6,6 | 25,6 | +8,8 | 15,1 | +6,5 |
| Bourgogne-Franche-Comté | 2 823 500 | +3 700 | 20,8 | -2,6 | 48,3 | -8,3 | 30,9 | +10,9 | 19,0 | +8,6 |
| France métropolitaine | 71 628 000 | +7 930 200 | 22,0 | -2,3 | 50,7 | -7,2 | 27,3 | +9,6 | 16,4 | +7,3 |
- Source : Insee, Omphale 2017 (scénario central 2018)
Un Haut-Saônois sur trois serait âgé de 65 ans ou plus en 2050
En 2050, la Haute-Saône compterait 74 400 habitants de 65 ans ou plus. Ainsi, les 65 ans ou plus représenteraient un habitant sur trois, contre un sur cinq en 2013. Seule la Nièvre présenterait une part plus élevée de personnes âgées.
Ce vieillissement serait encore plus marqué aux grands âges. Ainsi, le nombre de résidents âgés de 75 ans ou plus pourrait presque doubler en Haute-Saône, passant de 23 500 en 2013 à 45 100 en 2050. Ils représenteraient alors plus d’un Haut-Saônois sur cinq, contre un sur dix en 2013.
Sources
Les projections démographiques à l’horizon 2050 présentées dans cette publication sont réalisées à partir du modèle Omphale. Il consiste à simuler l’évolution de la population par sexe et âge à l’aide de trois composantes : la fécondité, la mortalité et les migrations. Le modèle fait évoluer ces composantes selon divers scénarios, en prenant comme point de départ la population recensée au 1er janvier 2013, sans intégrer de facteurs exogènes comme le marché foncier ou l’impact des politiques publiques territoriales. Ces projections ne peuvent donc s’assimiler à des prévisions.
Le scénario national établi en 2017 a été adapté pour tenir compte des dernières tendances, disponibles au travers du recensement de la population et des données de l’état civil. Si les hypothèses de fécondité et de mortalité n’ont pas été modifiées, la répartition des migrations au sein du territoire national a été revue. Ainsi, les migrations ont été révisées à la baisse pour certains départements de la région par rapport aux estimations précédentes.
| Scénario | Indice conjoncturel de fécondité | Mortalité | |
|---|---|---|---|
| Valeur cible en 2016 (puis maintien jusqu’en 2050) | Espérance de vie à la naissance (2050) | ||
| Hommes | Femmes | ||
| Population haute | 2,0 | 88,4 | 91,6 |
| Central | 1,9 | 85,8 | 89,2 |
| Population basse | 1,7 | 83,5 | 87,3 |
- Source : Insee, Omphale 2017 (scénarios 2018)
Définitions
Solde naturel : différence entre le nombre de naissances et de décès enregistrés au cours de l’année.
Solde migratoire : différence entre le nombre de personnes entrées sur le territoire et celles sorties au cours de l’année.
Indice conjoncturel de fécondité (ICF) : nombre moyen d’enfants par femme d’une génération fictive de femmes qui auraient pendant toute leur vie féconde, les taux de fécondité observés à chaque âge au cours de l’année considérée.
Pour en savoir plus
Bertrand M., « La population resterait stable en Bourgogne-Franche-Comté à l’horizon 2050 », Insee Flash Bourgogne-Franche-Comté n°59, septembre 2018.
Chassard M., « En Bourgogne-Franche-Comté, plus de décès désormais que de naissances », Insee Flash Bourgogne-Franche-Comté n° 52, janvier 2018.