Le Jura pourrait compter 252 600 habitants à l’horizon 2050
En 2050, le nombre de Jurassiens pourrait avoir diminué de 8 000 habitants, soit une baisse de plus de 3 % par rapport à 2013. Cette baisse s’explique principalement par un creusement du déficit naturel, partiellement compensé dans les prochaines années par un solde migratoire positif. Les 252 600 habitants du département seraient plus âgés qu’aujourd’hui : moins d’un sur deux serait en âge de travailler et un cinquième aurait 75 ans ou plus.
En 2050, le Jura pourrait compter entre 232 000 et 275 800 habitants selon les différents scenarios possibles de fécondité, d’espérance de vie et de migrations du département (figure 1). Si les tendances démographiques observées récemment se poursuivaient (scénario central), 252 600 personnes résideraient dans le Jura en 2050, soit 7 900 de moins qu’en 2013. La population diminuerait ainsi de 0,1 % en moyenne annuelle jusqu’en 2050, un rythme similaire à celui constaté entre 2010 et 2015.
tableauFigure 1 – La tendance à la baisse de population se confirmeraitÉvolution de la population en Saône-et-Loire à l’horizon 2050
Année | Recensement de la population | Scénario central | Scénario population basse | Scénario population haute |
---|---|---|---|---|
1968 | 233 441 | |||
1975 | 238 856 | |||
1982 | 242 925 | |||
1990 | 248 759 | |||
1999 | 250 857 | |||
2006 | 257 399 | |||
2007 | 258 897 | |||
2008 | 260 740 | |||
2009 | 261 277 | |||
2010 | 261 534 | |||
2011 | 261 294 | |||
2012 | 260 932 | |||
2013 | 260 502 | 260 502 | 260 502 | 260 502 |
2020 | 258 848 | 256 843 | 260 906 | |
2025 | 257 241 | 252 583 | 262 183 | |
2030 | 255 995 | 248 458 | 264 304 | |
2035 | 255 207 | 244 603 | 267 201 | |
2040 | 254 625 | 240 908 | 270 370 | |
2045 | 253 787 | 236 840 | 273 233 | |
2050 | 252 580 | 232 056 | 275 795 |
- Sources : Insee, Omphale 2017 (scénarios 2018), Recensements de la population
graphiqueFigure 1 – La tendance à la baisse de population se confirmeraitÉvolution de la population en Saône-et-Loire à l’horizon 2050

- Sources : Insee, Omphale 2017 (scénarios 2018), Recensements de la population
Dans l’hypothèse où les femmes auraient plus d’enfants, l’espérance de vie serait plus élevée et le département plus attractif (scénario population haute), le Jura en revanche gagnerait près de 15 300 habitants, soit une progression de 0,15 % par année en moyenne. À l’inverse, dans le scénario de population basse, le département compterait 232 000 résidents, soit 28 600 de moins qu’en 2013.
Le déficit naturel s’accentuerait
Depuis plusieurs décennies, les naissances plus nombreuses que les décès ont porté la croissance démographique du département (figure 2). Ce solde naturel excédentaire s’est amenuisé au point de devenir déficitaire dès 2013. Le déficit pourrait se creuser encore et atteindre - 0,4 % par an sur la période 2040-2050. Il ne serait que partiellement compensé par un excédent des arrivées sur les départs d’habitants. Le solde migratoire pourrait en effet s’améliorer à compter de 2020 du fait du vieillissement démographique, la population âgée, plus nombreuse, étant moins concernée par les mobilités résidentielles.
tableauFigure 2 – Un déficit naturel qui se creuserait jusqu’en 2050Composantes d’évolution de la population dans le Jura (en %)
Année | Taux de variation annuel moyen de la population | Variation due au solde naturel | Variation due au solde migratoire |
---|---|---|---|
1982-1990 | +0,30 | +0,24 | +0,06 |
1990-1999 | +0,09 | +0,19 | -0,10 |
1999-2008 | +0,43 | +0,21 | +0,22 |
2008-2013 | -0,02 | +0,12 | -0,14 |
2013-2020 | -0,09 | -0,08 | -0,01 |
2020-2030 | -0,11 | -0,20 | +0,09 |
2030-2040 | -0,05 | -0,28 | +0,22 |
2040-2050 | -0,08 | -0,41 | +0,32 |
- Sources : Insee, Omphale 2017 (scénario central 2018), Recensements de la population
graphiqueFigure 2 – Un déficit naturel qui se creuserait jusqu’en 2050Composantes d’évolution de la population dans le Jura (en %)

- Sources : Insee, Omphale 2017 (scénario central 2018), Recensements de la population
La population en âge de travailler diminuerait fortement
Selon le scénario central, 116 000 Jurassiens environ auraient entre 20 et 64 ans en 2050, soit 28 700 de moins qu’en 2013. Leur part dans la population départementale diminuerait fortement, de près de 10 points, l’une des plus fortes baisses après la Haute-Saône et la Nièvre (figure 3).
Le nombre de jeunes diminuerait aussi, de 0,5 % en moyenne chaque année, pour atteindre 51 400 environ en 2050. La part des moins de 20 ans se situait au-dessus de la moyenne régionale en 2013. Ce ne serait plus le cas en 2050. À cet horizon, un Jurassien sur cinq serait âgé de moins de 20 ans.
tableauFigure 3 – Moins d’un Jurassien sur deux en âge de travailler en 2050Évolution de la population par département à l’horizon 2050
Population en 2050 | Variation 2013-2050 | Moins de 20 ans | 20-64 ans | 65 ans ou plus | dont 75 ans ou plus | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Part en 2050 (%) | Évolution 2013-2050 (en points) | Part en 2050 (%) | Évolution 2013-2050 (en points) | Part en 2050 (%) | Évolution 2013-2050 (en points) | Part en 2050 (%) | Évolution 2013-2050 (en points) | |||
Côte-d’Or | 566 400 | +36 600 | 21,3 | -2,2 | 51,8 | -6,5 | 26,9 | +8,7 | 16,9 | +7,5 |
Doubs | 562 700 | +29 400 | 22,7 | -2,3 | 51,0 | -6,9 | 26,3 | +9,2 | 15,7 | +7,1 |
Jura | 252 600 | -7 900 | 20,3 | -3,6 | 46,0 | -9,6 | 33,7 | +13,2 | 20,8 | +10,1 |
Nièvre | 184 500 | -30 700 | 17,8 | -2,3 | 43,8 | -10,7 | 38,4 | +13,0 | 24,1 | +10,3 |
Haute-Saône | 211 600 | -27 300 | 19,4 | -4,5 | 45,4 | -11,2 | 35,2 | +15,7 | 21,3 | +11,5 |
Saône-et-Loire | 548 800 | -7 400 | 19,4 | -2,8 | 46,3 | -8,9 | 34,3 | +11,7 | 21,6 | +9,6 |
Yonne | 348 300 | +6 800 | 21,3 | -2,2 | 46,0 | -9,5 | 32,7 | +11,7 | 20,2 | +9,1 |
Territoire de Belfort | 148 500 | +4 200 | 22,7 | -2,2 | 51,6 | -6,6 | 25,6 | +8,8 | 15,1 | +6,5 |
Bourgogne-Franche-Comté | 2 823 500 | +3 700 | 20,8 | -2,6 | 48,3 | -8,3 | 30,9 | +10,9 | 19,0 | +8,6 |
France métropolitaine | 71 628 000 | +7 930 200 | 22,0 | -2,3 | 50,7 | -7,2 | 27,3 | +9,6 | 16,4 | +7,3 |
- Source : Insee, Omphale 2017 (scénario central 2018)
D’ici 2050, un Jurassien sur cinq aurait 75 ans ou plus
En 2050, le Jura compterait 85 000 habitants âgés de 65 ans ou plus. Ainsi, les 65 ans ou plus représenteraient un habitant sur trois, contre un sur cinq en 2013. Surtout, le Jura serait, après la Haute-Saône, le département où cette tranche d’âge progresserait le plus.
Le vieillissement est encore plus marqué pour les plus âgés. En 2050, le nombre de résidents âgés de 75 ans ou plus pourrait presque doubler ; ils seraient alors 52 500, soit un Jurassien sur cinq .
Sources
Les projections démographiques à l’horizon 2050 présentées dans cette publication sont réalisées à partir du modèle Omphale. Il consiste à simuler l’évolution de la population par sexe et âge à l’aide de trois composantes : la fécondité, la mortalité et les migrations. Le modèle fait évoluer ces composantes selon divers scénarios, en prenant comme point de départ la population recensée au 1er janvier 2013, sans intégrer de facteurs exogènes comme le marché foncier ou l’impact des politiques publiques territoriales. Ces projections ne peuvent donc s’assimiler à des prévisions.
Le scénario national établi en 2017 a été adapté pour tenir compte des dernières tendances, disponibles au travers du recensement de la population et des données de l’état civil. Si les hypothèses de fécondité et de mortalité n’ont pas été modifiées, la répartition des migrations au sein du territoire national a été revue. Ainsi, les migrations ont été révisées à la baisse pour certains départements de la région par rapport aux estimations précédentes.
Scénario | Indice conjoncturel de fécondité | Mortalité | |
---|---|---|---|
Valeur cible en 2016 (puis maintien jusqu’en 2050) | Espérance de vie à la naissance (2050) | ||
Hommes | Femmes | ||
Population haute | 2,0 | 88,4 | 91,6 |
Central | 1,9 | 85,8 | 89,2 |
Population basse | 1,7 | 83,5 | 87,3 |
- Source : Insee, Omphale 2017 (scénarios 2018)
Définitions
Solde naturel : différence entre le nombre de naissances et de décès enregistrés au cours de l’année.
Solde migratoire : différence entre le nombre de personnes entrées sur le territoire et celles sorties au cours de l’année.
Indice conjoncturel de fécondité (ICF) : nombre moyen d’enfants par femme d’une génération fictive de femmes qui auraient pendant toute leur vie féconde, les taux de fécondité observés à chaque âge au cours de l’année considérée.
Pour en savoir plus
Bertrand M., « La population resterait stable en Bourgogne-Franche-Comté à l’horizon 2050 », Insee Flash Bourgogne-Franche-Comté n°59, septembre 2018.
Chassard M., « En Bourgogne-Franche-Comté, plus de décès désormais que de naissances », Insee Flash Bourgogne-Franche-Comté n° 52, janvier 2018.