Où vivent les personnes nées en Île-de-France ?
Être né(e) en Île-de-France ne signifie pas pour autant que l’on va y résider toute sa vie. Parmi les dix millions de personnes présentes en France en 2014 et nées dans la région capitale, un tiers n’y habite plus. Cette part augmente depuis 1999. Lorsqu’ils quittent la région pour la province, une majorité des natifs franciliens s’installe dans les régions du sud de la France. Les natifs de Paris sont également un tiers à vivre en province.
Deux tiers des Franciliens vivent dans leur région natale
En 2014, douze millions de personnes vivent en Île-de-France. En parallèle, sur l’ensemble du territoire français, y compris les DOM, on compte dix millions de personnes nées en Île-de-France. Parmi elles, les deux tiers vivent dans leur région natale.
En 2014, 56 % des résidents franciliens sont nés en Île-de-France
Entre 1999 et 2014, la part des natifs d’Île-de-France (Sources) résidant dans leur région natale a diminué régulièrement. De 70 % en 1999, elle s’élevait à 68 % en 2006 pour atteindre 66 % en 2014. Parallèlement, le nombre de natifs résidents rapporté à l’ensemble des résidents a très légèrement progressé entre 1999 et 2014, passant de 55 % à 56 % (figure 1).
Ces constats vont de pair avec le fort déficit migratoire de la région (- 55 000 personnes par an). L'Île-de-France enregistre en effet davantage de départs que d’arrivées depuis les autres régions de France. Ainsi, d’une part, la propension des natifs d’Île-de-France à quitter leur région natale entraîne une baisse de la part de ceux qui y résident toujours. D’autre part, la faible attractivité de la région s’accompagne d’un nombre limité d’arrivées depuis l’extérieur, ce qui rehausse la part des natifs d’Île-de-France au sein de la population francilienne.
Les natifs franciliens quittent la région pour des raisons professionnelles, de coût du logement ou de cadre de vie, notamment lorsque la famille s’agrandit ou que vient l’âge de la retraite (figure 2). Ces mouvements migratoires s’effectuent principalement vers la province.
tableauFigure 1 – La part des natifs franciliens quittant la région augmente
Part des résidents nés en Île-de-France parmi les résidents en Île-de-France | Part des résidents nés en Île-de-France parmi les personnes nées en Île-de-France | |
---|---|---|
2006 | 55,8 | 67,9 |
2007 | 55,9 | 67,7 |
2008 | 56,1 | 67,5 |
2009 | 56,1 | 67,3 |
2010 | 56,2 | 67,1 |
2011 | 56,0 | 66,8 |
2012 | 56,3 | 66,8 |
2013 | 56,3 | 66,6 |
2014 | 56,3 | 66,4 |
- Source : Insee, recensements de la population 2006 à 2014.
graphiqueFigure 1 – La part des natifs franciliens quittant la région augmente

- Source : Insee, recensements de la population 2006 à 2014.
tableauFigure 2 – La moitié des 60 à 74 ans nés en Île-de-France n’y résident plus en 2014Part des résidents en Île-de-France nés en Île-de-France, par tranche d'âge (en %)
2006 | 2014 | |
---|---|---|
15 à 29 ans | 63,6 | 65,4 |
30 à 59 ans | 42,6 | 43,2 |
60 à 74 ans | 38,6 | 38,5 |
tableau Part des personnes nées en Île-de-France vivant en Île-de-France, par tranche d'âge (en %)
2006 | 2014 | |
---|---|---|
15 à 29 ans | 73,4 | 72,6 |
30 à 59 ans | 60,0 | 58,1 |
60 à 74 ans | 53,1 | 49,8 |
- Source : Insee, recensements de la population 2006 et 2014.
Un tiers des natifs d'Île-de-France a quitté la région
En 2014, un tiers des natifs franciliens, soit près de 3,5 millions de personnes, ne résident plus en Île-de-France. Les Franciliens qui quittent la région privilégient les régions méridionales telles que la Nouvelle-Aquitaine (13 %), l’Occitanie (13 %), Provence-Alpes-Côte d’Azur (10 %) ou Auvergne - Rhône-Alpes (10 %) (figure 3). De par sa proximité géographique, la région Centre - Val-de-Loire accueille également 10 % des natifs franciliens.
La part des natifs d’Île-de-France résidant toujours dans la région décroît avec l’âge. En 2014, parmi les 60-74 ans, seule la moitié des personnes nées dans la région y habite toujours. Pour ceux qui ont quitté l’Île-de-France, les régions de destination privilégiées restent la Nouvelle-Aquitaine à 14 %, puis l’Occitanie (12 %), Provence-Alpes-Côte d’Azur (12 %) et le Centre-Val de Loire (10 %).
Dans l’ensemble, ces régions d’installation sont également celles qui prévalent pour les natifs franciliens plus jeunes quand ils quittent la région capitale. Et cela, qu’ils soient actifs (30-59 ans) ou aux âges d’études (15-29 ans).
tableauFigure 3 – Le sud de la France est prisé par les natifs franciliensNombre de personnes nées en Île-de-France et installées dans une autre région
Régions de destination | Effectifs |
---|---|
Centre-Val de Loire | 337 600 |
Bourgogne-Franche-Comté | 177 300 |
Normandie | 256 500 |
Hauts-de-France | 320 800 |
Grand Est | 154 400 |
Pays de la Loire | 252 500 |
Bretagne | 251 400 |
Nouvelle-Aquitaine | 447 600 |
Occitanie | 427 900 |
Auvergne-Rhône-Alpes | 349 900 |
Provence-Alpes-Côte d'Azur | 363 100 |
Corse | 21 200 |
- Source : Insee, recensement de la population 2014.
graphiqueFigure 3 – Le sud de la France est prisé par les natifs franciliensNombre de personnes nées en Île-de-France et installées dans une autre région

- Source : Insee, recensement de la population 2014.
Les natifs parisiens s'éloignent peu de la capitale
En 2014, parmi les 3,1 millions de personnes nées à Paris et vivant en France, un tiers vit également en province, et près de 2 millions en Île-de-France. Comme pour l’ensemble des Franciliens, la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie sont les régions d’installation privilégiées des natifs parisiens puisque chacune de ces régions attire 13 % de ceux installés en province. La région PACA accueille 12 % de ces natifs parisiens et le Centre-Val de Loire 9 %.
Parmi les natifs parisiens qui résident en Île-de-France, près de 700 000 personnes (34 %) vivent toujours à Paris (figure 4). Les deux tiers restants s’établissent plutôt en petite couronne qu’en grande couronne. En 2014, 14 % des personnes nées à Paris et y résidant sont installées dans les Hauts-de-Seine, 13 % dans le Val-de-Marne et 12 % en Seine-Saint-Denis.
Comme pour l’ensemble des natifs d’Île-de-France, les 60-74 ans nés à Paris et ayant changé de région s’installent plus souvent dans les régions méridionales telles que la Nouvelle-Aquitaine, l’Occitanie ou encore Provence-Alpes-Côte d’Azur (à égalité à 13 % pour chacune de ces régions), puis l’Auvergne - Rhône-Alpes ou le Centre-Val de Loire (10 %). Pour les natifs parisiens moins âgés, ces régions sont également les plus prisées.
Parmi les natifs parisiens qui ont entre 15 et 29 ans en 2014 et qui vivent en Île-de-France, 41 % résident toujours à Paris, 20 % en grande couronne et 39 % en petite couronne.
tableauFigure 4 – Les natifs parisiens s’éloignent peu de la capitaleRépartition des natifs parisiens en Île-de-France
en % | |
---|---|
Paris | 34,4 |
Petite couronne | 39,0 |
Grande couronne | 26,6 |
- Source : Insee, recensement de la population 2014.
graphiqueFigure 4 – Les natifs parisiens s’éloignent peu de la capitaleRépartition des natifs parisiens en Île-de-France

- Source : Insee, recensement de la population 2014.
Sources
Les données sont celles des recensements de la population de 2006 à 2014 (exploitation principale), qui ne prennent pas en compte les personnes résidant à l’étranger. Ainsi, la part des natifs d’Île-de-France résidant toujours dans la région est déterminée par rapport à la population née en Île-de-France et vivant en France.
Définitions
Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours de l’année. Ce concept est indépendant de la nationalité.
Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès au cours de l’année.
Pour en savoir plus
Touzet C., « Plus de 8 Réunionnais sur 10 sont natifs de l’île », Insee Flash Réunion n° 73, septembre 2016.
Le Scouezec P., Huygen A.-C., « Un tiers des natifs de Picardie n’habite plus la région », Insee Flash Picardie n° 2, janvier 2012.