Propriété immobilière et marché du travail : distinguer effets de composition et d’externalité
Alors que le taux de propriétaires et le taux de chômage sont positivement corrélés
(Oswald, 1996), le statut de propriétaire est associé à une meilleure situation sur
le marché du travail. Nous examinons ce paradoxe dans le cas français, en distinguant
un effet de composition d’une externalité négative. D’une part, les propriétaires
étant individuellement moins exposés au risque de chômage que les locataires, un taux
de propriétaires plus élevé se traduit mécaniquement par un taux de chômage réduit.
D’autre part, un taux de propriétaires plus élevé pourrait engendrer des frictions
réduisant l’appariement sur le marché du travail. À partir du recensement utilisé
sur longue période (1968-2011), nous menons des estimations aux niveaux à la fois
individuel et agrégé, puis interprétons les résultats dans le cadre d’un modèle d’appariement
sur le marché du travail illustrant ces effets de composition et d’externalité négative.
Dans le cas français, le second effet l’emporte sur le premier et le taux de propriétaires
est positivement corrélé au taux de chômage. Ainsi, une hausse de 10 points du taux
de propriétaires local serait associée à des frictions augmentant d’environ 1 point
le taux de chômage.
(document en anglais)