Insee Flash Auvergne-Rhône-AlpesRentrée scolaire : 5 % d’élèves supplémentaires entre 2006 et 2016

Thierry Geay, Henri Lavergne, Insee

En Auvergne-Rhône-Alpes, 1 500 000 élèves ont été scolarisés à la rentrée 2016. Cela représente une augmentation de 5 % sur dix ans, deux fois plus importante que celle observée au niveau national. Les évolutions diffèrent selon les dynamiques démographiques propres à chaque département.

Thierry Geay, Henri Lavergne, Insee
Insee Flash Auvergne-Rhône-Alpes No 27- Septembre 2017

En Auvergne-Rhône-Alpes, la population âgée de 2 à 17 ans révolus dépasse 1 550 000 personnes. Avec des taux de scolarisation avoisinant les 100 % entre 6 ans et 17 ans, école obligatoire oblige, et près de 75 % entre 2 ans et 5 ans, ce sont près de 1 500 000 élèves qui ont été concernés par la rentrée scolaire de septembre 2016.

Le Rhône et l’Isère concentrent 40 % des élèves de la région

L'école primaire ou 1er degré (de la maternelle au CM2) accueille plus de 800 000 élèves au sein de 6 200 écoles. Parmi eux, près des deux tiers sont inscrits dans une classe élémentaire alors que la maternelle (ou cursus pré-élémentaire) n'en accueille qu'un sur trois. Les effectifs se concentrent logiquement dans les départements les plus peuplés. Le Rhône et l'Isère, qui représentent 32 % du nombre d'écoles de la région, rassemblent à eux deux plus de quatre élèves sur dix (figure 1).

Figure 1 – L'évolution du nombre d'élèves scolarisés suit la dynamique démographique des départementsEffectifs scolarisés, établissements* et évolution 2006-2016 en Auvergne-Rhône-Alpes

Figure 1 – L'évolution du nombre d'élèves scolarisés suit la dynamique démographique des départements
Département 1er degré 2nd degré Total Variation 2006/2016 Part des collégiens en zone d'éducation prioritaire Évolution de la population entre 2006 et 2014
Nombre d’établissements Effectifs 2016 Nombre d’établissements Effectifs 2016 Nombre d’établissements Effectifs 2016 1er degré 2nd degré Évolution
Ain 503 70 104 102 51 872 605 121 976 7,6 9,5 8,8 7,8 10,5
Allier 366 28 333 73 24 134 439 52 467 -6,4 -1,4 -3,9 17,2 -0,1
Ardèche 384 30 910 73 27 349 457 58 259 -2,4 6,1 1,5 12,7 5,3
Cantal 159 11 044 46 9 642 205 20 686 -9,8 -2,8 -6,2 ** -2,1
Drôme 459 52 620 95 42 198 554 94 818 3,6 4,0 3,8 20,1 6,5
Isère 993 134 321 222 108 410 1 215 242 731 5,7 6,0 6,0 12,1 6,3
Loire 625 78 412 150 62 564 775 140 976 0,3 0,9 0,6 17,4 2,2
Haute-Loire 244 21 742 64 18 312 308 40 054 -6,7 4,8 -1,5 ** 3,2
Puy-de-Dôme 542 58 081 132 48 536 674 106 617 3,4 3,3 3,5 9,9 3,3
Rhône 1 009 202 526 304 155 308 1 313 357 834 11,3 4,6 9,0 26,2 7,9
Savoie 426 41 194 80 34 976 506 76 170 0,5 -0,4 0,1 5,4 5,9
Haute-Savoie 511 84 992 130 65 861 641 150 853 12,1 7,0 10,7 10,3 12,5
Auvergne-Rhône-Alpes 6 221 814 279 1 471 649 162 7 692 1 463 441 5,2 4,4 5,0 14,6 6,3
  • (*) : établissements publics et privés sous contrat
  • (**) : pas de zone d’éducation prioritaire
  • Sources : Insee, Recensement de la population 2014, MENESR, DEPP

Le secondaire ou 2nd degré (collège et lycée) reçoit près de 650 000 élèves. Les collèges accueillent six élèves sur dix, alors que le lycée en accueille 29 % en lycée général et technologique et 11 % en lycée professionnel. Les effectifs les plus conséquents se trouvent logiquement dans le Rhône et l'Isère où sont formés 41 % des élèves dans 36 % des établissements de la région.

Le département de la Loire arrive en troisième position concernant le nombre d'établissements primaires et secondaires, mais il est dépassé par la Haute-Savoie pour ce qui est des effectifs recensés.

Dans le secondaire, 41 % des élèves sont scolarisés dans leur commune de résidence

La présence et la localisation des établissements scolaires déterminent la fréquence des déplacements des élèves. Les 6 000 écoles présentes sur le territoire régional permettent à 82 % des élèves du primaire d’être scolarisés dans leur commune de résidence. Ce constat est toutefois soumis à de fortes variations selon que l'on réside dans un département rural ou urbain. Ainsi, seulement sept élèves sur dix fréquentent une école de leur commune de résidence dans l'Allier ou le Cantal. À l'opposé, ils sont presque neuf sur dix dans le Rhône.

Le secondaire marque une nette rupture. La part des élèves scolarisés dans leur commune de résidence n’est que de 41 %. Elle est inférieure à celle des élèves scolarisés dans une autre commune du département (52 %). Seul le Rhône se différencie avec 54 % d’élèves scolarisés dans leur commune de résidence contre 42 % dans une autre commune du département.

En dix ans, la population scolarisée augmente de 5 %

Entre 2006 et 2016, le nombre d’enfants scolarisés à la rentrée en Auvergne-Rhône-Alpes augmente de 5 %, soit deux fois plus qu’au niveau national. Cette hausse est plus conséquente dans le primaire que dans le secondaire. Les effectifs par département sont liés aux évolutions globales de la population. Ainsi, ils augmentent d’environ 10 % dans les départements où la démographie est la plus active (Haute-Savoie, Rhône et Ain). Trois départements affichent une évolution très faible (Ardèche, Loire et Savoie). Les trois départements à tendance rurale de l’ex-Auvergne (Haute-Loire, Allier et Cantal) reçoivent quant à eux moins d’élèves en 2016 qu’en 2006 (figure 2).

Figure 2Forte augmentation du nombre d’élèves scolarisés dans le nord-est de la régionÉvolution des effectifs scolarisés (1er et 2nd degré) en Auvergne-Rhône-Alpes entre 2006 et 2016 par département

  • Source : MENESR, DEPP

Forte baisse de la scolarisation à deux ans

La scolarisation des enfants de moins de trois ans est un des piliers de la politique de refondation de l’éducation prioritaire décidée en 2013. Depuis de nombreuses années, face à l’augmentation de la population, la scolarisation des enfants de deux ans a joué comme une variable d’ajustement, entraînant une baisse importante du nombre d’enfants de moins de trois ans scolarisés pour atteindre son point le plus bas en 2012. Entre 2006 et 2016, en Auvergne-Rhône-Alpes, elle atteint – 14 points (de pourcentage) en moyenne régionale.

En 2016, en Auvergne-Rhône-Alpes, moins d’un enfant de deux ans sur huit est scolarisé, soit légèrement moins que la moyenne nationale. En revanche, et dans le sens des objectifs gouvernementaux exprimés lorsducomité interministériel « égalité et citoyenneté » du 6 mars 2015, ce taux de scolarisation est bien supérieur dans les zones d’éducation prioritaire. Au sein de ces zones, dans les départements en comptant au moins une1, la part des enfants de moins de trois ans scolarisés va de 22 % en Haute-Savoie jusqu’à 48 % en Savoie2. Sans aucune zone d’éducation prioritaire sur son territoire, la Haute-Loire se distingue avec un taux de scolarisation des moins de trois ans de 56 %, le record national. Ce département est en effet composé de nombreuses petites communes n’ayant pas les moyens et le nombre d’enfants nécessaires pour créer des structures d’accueil collectives de la petite enfance. Les parents se tournent donc plutôt vers l’école.

1 Dans les départements du Cantal et de la Haute-Loire on ne compte aucune zone d’éducation prioritaire.

2 Les données concernant les zones prioritaires sont millésimées 2015.

Figure 3 - Scolarisation des enfants de deux ans : une situation singulière en Haute-LoireTaux de scolarisation des enfants de deux ans en 2016

Figure 3 - Scolarisation des enfants de deux ans : une situation singulière en Haute-Loire
Part des enfants domiciliés en zone d’éducation prioritaire (données 2015) Dans le département
Haute-Savoie 22,0 2,5
Savoie 47,8 5,4
Isère 24,8 6,2
Puy-de-Dôme 37,6 6,3
Ain 41,9 6,9
Drôme 40,5 10,9
Rhône 32,1 13,2
Allier 25,2 14,1
Cantal 16,0
Loire 45,3 19,8
Ardèche 43,1 28,2
Haute-Loire 55,6
  • Les hypothèses retenues ne prennent pas en compte le fait que des enfants dont le lieu de vie relève de l’éducation prioritaire peuvent être scolarisés ailleurs, non plus que les éventuels déménagements des familles comptant de jeunes enfants.
  • Source : MENESR, DEPP

Figure 3 - Scolarisation des enfants de deux ans : une situation singulière en Haute-LoireTaux de scolarisation des enfants de deux ans en 2016

  • Les hypothèses retenues ne prennent pas en compte le fait que des enfants dont le lieu de vie relève de l’éducation prioritaire peuvent être scolarisés ailleurs, non plus que les éventuels déménagements des familles comptant de jeunes enfants.
  • Source : MENESR, DEPP

Sources

  • Insee, Recensement de la population 2014 (dernier recensement disponible) pour les données de population
  • MENESR, DEPP pour les données sur les établissements scolaires et les élèves