Des créations d'emploi plus soutenues en Occitanie et dans les DOM en 2015
Entre fin 2014 et fin 2015, l'emploi se redresse de 0,5 % en France, après une quasi-stabilité au cours de l'année précédente. En effet, l'emploi salarié s'accélère dans le tertiaire marchand et notamment dans les services aux entreprises. C'est en Occitanie et dans les départements d'outre-mer que la situation est la plus favorable. Inversement, l'emploi salarié diminue en Normandie, dans le Grand Est et en Corse.
L'emploi se redresse en 2015
Fin 2015, en France, suivant les estimations annuelles d'emploi provisoires, 27,3 millions de personnes occupent un emploi, salarié ou non. C'est 126 000 de plus que fin 2014 (figure 1), soit une augmentation de 0,5 %. Cette hausse, plus importante que celle observée en 2014 (+ 8 000 emplois), intervient dans un contexte de léger redressement du produit intérieur brut (+ 1,2 % en moyenne annuelle en 2015, après + 0,7 % en 2014) et de poursuite de l’enrichissement de la croissance en emplois, dû notamment au crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi et au pacte de responsabilité et de solidarité.
La hausse globale de l’emploi reflète l'accélération de l’emploi salarié. Celui-ci s'accroît de 135 000 en 2015 (+ 0,6 %) : il s'agit de la plus forte progression enregistrée depuis la crise économique de 2008-2009. Fin 2015, l'emploi salarié ne rejoint toutefois pas son niveau d'avant-crise (24,5 millions, contre 24,6 fin 2007). En 2015, l'emploi non salarié diminue pour la deuxième année consécutive (- 9 000 emplois en 2015, après - 1 000 en 2014). Cette baisse tient notamment à l’essoufflement de la montée en charge du dispositif des auto-entrepreneurs mis en place en 2009. Jusqu'en 2013, celui-ci avait particulièrement soutenu les créations d’emploi non salarié, qui avoisinaient 100 000 par an.
tableauFigure 1 - Évolution de l'emploi en France entre 2004 et 2015
Évolution | 2004-2005 | 2005-2006 | 2006-2007 | 2007-2008 | 2008-2009 | 2009-2010 | 2010-2011 | 2011-2012 | 2012-2013 | 2013-2014 | 2014-2015 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Salarié | 173 935 | 310 954 | 345 327 | - 161 350 | - 228 862 | 51 604 | 66 414 | - 70 110 | 78 118 | 8 299 | 134 921 |
Non salarié | 28 749 | 22 456 | 21 941 | 16 017 | 13 065 | 118 593 | 76 502 | 100 506 | 110 648 | - 602 | - 9 390 |
Ensemble | 202 684 | 333 410 | 367 268 | - 145 333 | - 215 797 | 170 197 | 142 916 | 30 396 | 188 766 | 7 697 | 125 531 |
- Lecture : en 2015, l'emploi salarié a progressé de 135 000 alors que l'emploi non salarié a diminué de 9 000. Au total, l'emploi a augmenté de 126 000 en France.
- Champ : France, hors Mayotte.
- Source : Insee, estimations d'emploi.
graphiqueFigure 1 - Évolution de l'emploi en France entre 2004 et 2015
L'emploi salarié bénéficie du dynamisme du secteur tertiaire marchand
En 2015, la progression de l'emploi salarié est soutenue par le secteur tertiaire marchand. Ce dernier enregistre sa plus forte hausse depuis la crise, avec 172 000 créations nettes d'emplois (+ 1,5 % ; figure 2). Le secteur des services aux entreprises est particulièrement dynamique (+ 107 000, soit + 3,6 %). Il bénéficie notamment du retournement de l'intérim (+ 51 000, soit + 9,4 %). Parallèlement, les secteurs du commerce, des transports, de l’hébergement et de la restauration repartent globalement à la hausse (+ 48 000, soit + 0,9 %), après trois années consécutives de baisse.
L'emploi salarié du secteur tertiaire non marchand continue de croître en 2015 (+ 29 000, soit + 0,4 %). La hausse est toutefois plus modérée qu'au cours des deux années précédentes, du fait notamment du ralentissement des contrats aidés. Quant à l'emploi salarié agricole, il augmente pour la cinquième année consécutive.
Dans la construction, l’emploi salarié continue de reculer (- 33 000 en cours d’année 2015, soit - 2,4 %). Ce secteur était très bien orienté avant 2008 (206 000 emplois créés entre fin 2003 et fin 2007, soit + 15,6 %). Il ne cesse de baisser depuis (- 189 000 entre fin 2007 et fin 2015).
Dans l’industrie, l’emploi salarié se replie de nouveau en 2015. Contrairement aux autres secteurs, l’industrie perdait déjà des emplois avant la crise (- 465 000 entre fin 2000 et fin 2007). Au total, 943 000 emplois salariés industriels ont été détruits entre fin 2000 et fin 2015 (- 23,0 %).
tableauFigure 2 - Évolution de l'emploi salarié par secteur d'activité en France
Secteur d'activité | 2000 | 2001 | 2002 | 2003 | 2004 | 2005 | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014 | 2015 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Agriculture, sylviculture et pêche | 100 | 96,2 | 95,6 | 96,5 | 96,2 | 93,6 | 91,7 | 87,1 | 83,7 | 83,1 | 82,0 | 83,6 | 84,9 | 86,5 | 89,0 | 89,6 |
Industrie | 100 | 99,8 | 97,8 | 95,5 | 93,2 | 91,1 | 89,7 | 88,7 | 86,8 | 82,7 | 80,7 | 80,3 | 79,8 | 78,8 | 77,9 | 77,0 |
Construction | 100 | 102,3 | 102,3 | 103,2 | 105,4 | 109,3 | 114,4 | 119,3 | 120,1 | 116,6 | 115,0 | 114,3 | 112,9 | 110,8 | 107,0 | 104,5 |
Tertiaire marchand | 100 | 102,4 | 103,6 | 103,8 | 104,7 | 106,1 | 108,0 | 110,6 | 109,5 | 108,9 | 110,4 | 111,2 | 110,5 | 110,8 | 111,1 | 112,8 |
Tertiaire non marchand | 100 | 100,7 | 102,5 | 102,9 | 103,6 | 104,6 | 106,1 | 107,1 | 107,5 | 108,1 | 108,1 | 108,3 | 108,8 | 110,2 | 111,0 | 111,4 |
Ensemble | 100 | 101,3 | 102,1 | 101,9 | 102,3 | 103,0 | 104,4 | 105,8 | 105,1 | 104,2 | 104,4 | 104,7 | 104,4 | 104,7 | 104,7 | 105,3 |
- Champ : France, hors Mayotte.
- Source : Insee, estimations d'emploi.
graphiqueFigure 2 - Évolution de l'emploi salarié par secteur d'activité en France
L'emploi salarié progresse davantage en Occitanie et dans les DOM
En 2015, l’emploi salarié progresse davantage en Occitanie et dans les quatre départements d'outre-mer (DOM) hors Mayotte, que sur le reste du territoire (de + 1,1 % en Occitanie à + 3,0 % à La Réunion ; figure 3). Dans ces régions, il profite d'une hausse plus soutenue dans les secteurs tertiaires, tant non marchand (entre + 0,7 % et + 4,1 %, contre + 0,4 % en moyenne) que marchand (entre + 1,7 % et + 4,1 %, contre + 1,5 %). Si la structure de l'emploi de l'Occitanie est proche de la moyenne de la France, elle est en revanche davantage tournée vers le tertiaire non marchand dans les DOM.
Inversement, l’emploi salarié stagne ou baisse légèrement dans les régions du quart nord-est (Hauts-de-France, Grand Est et Bourgogne-Franche-Comté) ainsi qu'en Normandie et Centre-Val de Loire. La situation est d'ailleurs plus défavorable en Normandie et dans le Grand Est (- 0,1 %). Ces cinq régions sont marquées par un poids important de l’industrie, secteur dont le déclin se poursuit, et par une évolution plus modeste du secteur tertiaire marchand. En Corse, l'emploi salarié baisse davantage, de 0,4 % en 2015, sous l'effet conjugué du repli dans les secteurs du tertiaire non marchand et de la construction.
Dans les autres régions (Île-de-France, Bretagne, Pays de la Loire, et les régions du sud de la France, à l'exception de l'Occitanie), l'emploi salarié croît à un rythme proche de celui observé sur l'ensemble de la France (+ 0,6 %). Pays de la Loire et Auvergne-Rhône-Alpes se distinguent par un emploi salarié dynamique dans le tertiaire marchand (respectivement + 2,0 % et + 2,2 %). La hausse dans ce secteur a été moins soutenue en Île-de-France (+ 1,3 %), région où le poids du tertiaire marchand est le plus élevé.
tableauFigure 3 - Évolution de l'emploi salarié par région en 2015
Région | Évolution |
---|---|
Corse | - 0,4 |
Grand Est | - 0,1 |
Normandie | - 0,1 |
Centre-Val de Loire | 0,0 |
Bourgogne-Franche-Comté | 0,1 |
Hauts-de-France | 0,2 |
Bretagne | 0,5 |
Nouvelle-Aquitaine | 0,6 |
Provence-Alpes-Côte d'Azur | 0,6 |
Île-de-France | 0,7 |
Pays de la Loire | 0,8 |
Auvergne-Rhône-Alpes | 0,8 |
Occitanie | 1,1 |
Guadeloupe | 1,3 |
Martinique | 2,9 |
La Réunion | 2,9 |
Guyane | 3,0 |
- Champ : France, hors Mayotte.
- Source : Insee, estimations d'emploi.
graphiqueFigure 3 - Évolution de l'emploi salarié par région en 2015
Sources
Les données sont issues du dispositif des estimations d'emploi localisées, qui réalise une synthèse de plusieurs sources d'origine administrative. Ce dispositif permet de mesurer l'emploi au sens du Bureau international du travail, dit « répertorié » durant la dernière semaine de décembre : tout emploi déclaré dans les données administratives y est comptabilisé. Le dispositif couvre l’ensemble de la France, hors Mayotte. Les évolutions d'emploi présentées ici correspondent à des glissements annuels de fin d'année.
Dans les estimations annuelles d'emploi, les secteurs d'activité sont définis en fonction de l'activité principale des établissements en fin d'année.
Définitions
Le secteur des services aux entreprises comprend les activités spécialisées scientifiques et techniques et les activités de services administratifs et de soutien (y compris l'intérim).
Pour en savoir plus
« Estimations d'emploi en 2015 », Insee résultats n° 189 - Décembre 2016.
Bessone A.-J. et al., « Emploi et chômage dans les nouvelles régions depuis la crise », Insee Focus n° 40, novembre 2015.
« La France et ses territoires », Insee Références, édition 2015, avril 2015.