En dehors des villes, des territoires plus dynamiques que dans les autres régions
Les territoires éloignés des villes se caractérisent dans les Pays de la Loire par une densité de population plus forte que dans la plupart des autres régions. De nombreux bourgs et petites villes maillent cet espace. La population croît fortement sur plusieurs de ces espaces par effet de périurbanisation autour des grandes villes ou en raison de la proximité du littoral. Cette population est globalement plus jeune et composée de plus de familles avec enfants que les autres régions. Elle se caractérise aussi par le taux d'emploi le plus élevé de l'ensemble des territoires peu denses de France métropolitaine, en raison du maintien d'activités productives et du développement d’activités présentielles.
Depuis les années 1960, la mobilité spatiale des habitants augmente et le profil de la population évolue sur les territoires. Pour mieux appréhender ces nouveaux territoires et leur population, une grille communale de densité a été mise en place au niveau européen (méthodologie). Les Pays de la Loire se distinguent de la plupart des autres régions par une faible part de territoires très peu denses et par une forte part de territoires peu denses (figure 1).
graphiqueFigure 1 – Des territoires peu denses très étendus dans les Pays de la Loire - Degré de densité de la population par communes en France métropolitaine
La densité de population régionale relativement élevée et le maillage du territoire expliquent que les territoires éloignés des principales villes soient plus peuplés qu'ailleurs. Ces territoires peu denses possèdent une densité de 64 habitants au kilomètre carré contre 45 en France métropolitaine. Ils regroupent 1 114 communes et 1,8 million d’habitants en 2012, soit les trois quarts des communes et la moitié de la population régionale.
Des territoires dynamiques sur le plan démographique
Après un ralentissement durant les années 1980 et 1990, la population des territoires peu denses augmente plus vite que dans le reste de la région à partir de 1999 (figure 2). La population croît en moyenne de 1,6 % par an entre 1999 et 2007, et de 1,3 % par an entre 2007 et 2012.
tableauFigure 2 – Une croissance démographique plus soutenue dans les territoires peu denses
Dense | Intermédiaire | Peu dense | Très peu dense | |
---|---|---|---|---|
1975-1982 | -0,37 | 1,24 | 1,33 | -1,27 |
1982-1990 | 0,19 | 0,64 | 0,71 | -0,53 |
1990-1999 | 0,70 | 0,65 | 0,50 | -0,06 |
1999-2007 | 0,24 | 0,58 | 1,56 | 0,77 |
2007-2012 | 0,27 | 0,53 | 1,31 | 0,56 |
- Source : Insee, Recensements de la population (RP) 1975 à 2012.
graphiqueFigure 2 – Une croissance démographique plus soutenue dans les territoires peu denses Taux d'évolution annuel moyen de la population selon le degré de densité dans les Pays de la Loire (en %)
Cette dernière progression est deux fois plus importante que celle observée dans les territoires très peu denses ou de densité intermédiaire et quatre fois plus élevée que dans les territoires denses.
La population des territoires peu denses augmente le plus souvent à la périphérie des villes. Elle progresse aussi entre les grandes agglomérations et sur les zones littorales. Certains territoires peu denses demeurent moins dynamiques que les autres, notamment aux frontières des trois départements de l'est de la région.
Une population plus jeune qui comporte plus de familles avec enfants
La population des territoires peu denses des Pays de la Loire est plus jeune que celle présente sur ce même type de territoire dans les autres régions métropolitaines. En 2012, un habitant sur deux a moins de 40 ans, 4 points de plus que pour l'ensemble des territoires peu denses de France métropolitaine (figure 3), ce qui classe la région en première position à égalité avec l'Île-de-France et à un niveau proche de celui du Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Les personnes de moins de 25 ans sont également bien représentées. Leur proportion atteint 31 %, soit 3 à 4 points de plus que la plupart des autres régions. Après l'Île-de-France et le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, la région est la troisième pour la part des jeunes de moins de 25 ans.
Les familles avec enfants sont très présentes. Elles représentent 51 % des ménages des territoires peu denses en 2012, positionnant la région au quatrième rang derrière l'Île-de-France, le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et l'Auvergne-Rhône-Alpes. Les espaces peu denses étant souvent dans les couronnes des grands pôles urbains, ils permettent aux familles d’accéder à un logement plus grand et à un coût plus abordable que dans les grandes agglomérations.
tableauFigure 3 – La deuxième région la plus jeune dans les territoires peu denses
Part de la population de moins de 25 ans | Part de la population de moins de 40 ans | |
---|---|---|
Île-de-France | 32 | 50 |
Pays de la Loire | 31 | 50 |
Nord-Pas-de-Calais|-Picardie | 31 | 49 |
Auvergne-|Rhône-Alpes | 30 | 47 |
Normandie | 29 | 47 |
Bretagne | 29 | 46 |
Alsace-|Champagne-Ardenne-|Lorraine | 29 | 46 |
France |métropolitaine | 29 | 46 |
Corse | 27 | 45 |
Bourgogne-|Franche-Comté | 28 | 45 |
Centre | 28 | 45 |
Languedoc-Roussillon-|Midi-Pyrénées | 27 | 44 |
Provence-Alpes-|Côte d'Azur | 27 | 43 |
Aquitaine-Limousin|Poitou-Charentes | 27 | 43 |
- Source : Insee, RP 2012.
graphiqueFigure 3 – La deuxième région la plus jeune dans les territoires peu denses Parts des populations de moins de 25 ans et de moins de 40 ans dans les territoires peu denses (en %)
Le secteur productif résiste, le tertiaire se développe
Les territoires peu denses ligériens se distinguent aussi de ceux des autres régions par la forte présence de personnes en emploi. En 2012, le taux d'emploi des personnes de 25 à 54 ans s'élève à 88 % contre 85 % en France métropolitaine (figure 4). Il est le plus élevé parmi les territoires peu denses des régions métropolitaines, 6 à 7 points au-dessus du Nord-Pas-de-Calais-Picardie, de Provence-Alpes-Côte d'Azur ou de Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées.
Cette forte présence d'actifs est liée à la structure par âge du territoire, mais aussi au dynamisme de l’emploi. Les activités productives (définitions) restent très présentes dans les zones peu denses. En 2012, les emplois de l’industrie et de l’agriculture (175 000 au total) représentent un tiers de l’emploi total de ces territoires, 5 points de plus que pour les autres régions. La forte présence de l’industrie agroalimentaire (33 000 emplois) explique en partie ce résultat, mais aussi l’emploi dans d’autres secteurs (textile, matériel de transport, produits intermédiaires métalliques ou électroniques).
Les gains élevés de population dans ces zones ont permis le développement des activités présentielles (définitions), afin de répondre aux besoins des nouveaux habitants. En 2012, le secteur tertiaire (notamment le commerce et les services aux ménages) représente 57 % des emplois de ces territoires, soit 17 points de plus qu’en 1990. Enfin, la construction, avec 60 000 emplois, bénéficie aussi de la hausse de la population.
tableauFigure 4 – Première région pour le taux d'emploi des 25-54 ans dans les territoires peu denses
Pays de la Loire | 88 |
---|---|
Île-de-France | 87 |
Auvergne-|Rhône-Alpes | 87 |
Bretagne | 86 |
Centre | 86 |
Bourgogne-|Franche-Comté | 85 |
Normandie | 85 |
France |métropolitaine | 85 |
Alsace-|Champagne-Ardenne|-Lorraine | 85 |
Aquitaine-Limousin|Poitou-Charentes | 84 |
Nord-Pas-de-Calais|-Picardie | 82 |
Languedoc-Roussillon|-Midi-Pyrénées | 82 |
Provence-Alpes-|Côte d'Azur | 81 |
Corse | 75 |
- Source : Insee, RP 2012.
graphiqueFigure 4 – Première région pour le taux d'emploi des 25-54 ans dans les territoires peu densesTaux d'emploi de la population de 25 à 54 ans dans les territoires peu denses (en %)
Définitions
La grille communale de densité prend en compte à la fois la population communale et sa répartition dans l'espace. Quatre catégories de communes sont distinguées : les communes denses, les communes de densité intermédiaire, les communes peu denses, les communes très peu denses.
La construction de cette grille s’appuie sur la distribution de la population à l’intérieur de la commune en découpant le territoire en carreaux de 1 kilomètre de côté. Elle repère ainsi des zones agglomérées. L’importance de ces zones agglomérées au sein des communes permet de les caractériser (et non la densité communale habituelle). La population carroyée permet de mieux rendre compte de la dispersion spatiale de la population sur le territoire. Cette classification reprend les travaux d’Eurostat.
Les activités productives : il s'agit des activités qui produisent des biens majoritairement consommés hors de la zone et des activités de services tournées principalement vers les entreprises correspondantes.
Les activités présentielles : il s’agit des activités mises en œuvre localement pour la production de biens et de services visant la satisfaction des besoins de personnes présentes dans la zone, qu'elles soient résidentes ou touristes.
Pour en savoir plus
Gicquaud N., Goin A., «Des Ligériens plus présents dans les zones peu denses mais un accès aisé aux services», Insee Analyses Pays de la Loire, n° 26, janvier 2016.
Aliaga C. et al., «Une nouvelle approche sur les espaces à faible et forte densité», in La France et ses territoires, pp. 13-22, Insee Références, avril 2015.