Les familles normandes de plus en plus périurbaines
Comme en France, 28 % des ménages normands sont constitués en 2012 de familles avec au moins un enfant mineur. C'est 9 points de moins qu'en 1990 et leur proportion a fortement décru dans les banlieues. Ces familles vivent plus souvent dans des communes périurbaines. Elles sont peu nombreuses dans les villes-centres, mais les familles qui y vivent ont plus fréquemment des difficultés de revenus, d'emploi ou de logement.
En 2012, la Normandie compte 400 000 familles avec enfant(s) mineur(s), soit trois ménages sur dix, comme au niveau national. Ces familles sont bien plus nombreuses dans les communes périurbaines des aires urbaines de Rouen, Caen et Le Havre, ainsi qu'une grande partie du département de l'Eure. Elles sont plus rares dans le centre de ces mêmes aires, dans les zones littorales, et dans les départements de la Manche et de l’Orne (figure 1).
graphiqueFigure 1 – Les familles normandes sont très périurbaines - Part des familles ayant au moins un enfant âgé de 18 ans ou moins parmi l'ensemble des ménages
Depuis 1990, la part des familles avec enfant(s) mineur(s) a reculé de 9 points en Normandie (6,5 points en France). Dans la région, contrairement à la France, cette diminution a été plus forte dans les années 2000 (- 4,7 points) que dans les années 1990 (- 4,3 points, figure 2).
tableauFigure 2 – Très fort recul des familles dans les banlieues - Part des familles avec enfant(s) mineur(s) parmi les ménages en Normandie selon le zonage en aires urbaines de 2010 (en % et points de %)
2012 | 1999 | 1990 | Évolution entre 1999 et 2012 | Évolution entre 1990 et 1999 | Évolution entre 1990 et 2012 | |
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Grandes aires urbaines en 2010 | 28,7 | 33,6 | 38 | -4,9 | -4,4 | -9,3 |
Pôles | 25,2 | 30,9 | 35,2 | -5,7 | -4,4 | -10 |
Villes-centres | 22,2 | 27,3 | 31,4 | -5,2 | -4,1 | -9,3 |
Banlieues | 29,1 | 35,6 | 40,3 | -6,5 | -4,7 | -11,3 |
Couronnes des grandes aires urbaines | 34,8 | 39,5 | 44,6 | -4,7 | -5,1 | -9,8 |
Communes multipolarisées des grandes aires urbaines | 32,6 | 35,6 | 39,7 | -3 | -4,1 | -7,1 |
Autres aires urbaines en 2010 | 24,9 | 30,8 | 35,6 | -5,9 | -4,8 | -10,7 |
Autres communes multipolarisées en 2010 | 30,3 | 32,6 | 35,1 | -2,3 | -2,5 | -4,8 |
Communes isolées hors influence des pôles en 2010 | 24,7 | 28,6 | 32,5 | -3,8 | -4 | -7,8 |
Normandie | 28,2 | 32,9 | 37,2 | -4,7 | -4,3 | -9 |
France | 28,3 | 31,3 | 34,9 | -3 | -3,6 | -6,6 |
- Lecture: Au sein des communes définies comme des villes-centres dans le zonage en aires urbaines de 2010, on comptait 31,4 familles avec enfant(s) mineur(s) pour cent ménages en 1990 ; on en compte 22,2 en 2012.
- Source: Insee, Recensements de la population de 1990 (sondage au 1/4), 1999 et 2012 (exploitations complémentaires).
Plus de familles normandes en communes périurbaines
Au sein des grandes aires urbaines, les familles normandes sont plus fréquemment installées dans les couronnes (35 % des ménages) et les communes multipolarisées (33 % des ménages) qu’en France. Elles sont moins présentes dans les pôles urbains où elles résident en proportion plus souvent dans les banlieues (29 % des ménages) que dans les villes-centres (22 % des ménages).
Au sein des grandes aires urbaines, le relatif recul des familles en vingt ans est moins fort dans les villes-centres (- 9 points) et les communes multipolarisées (- 7 points) que dans les couronnes (- 10 points) et surtout les banlieues (- 11 points). La baisse est très vive dans les plus grandes aires, sauf à Rouen (- 9 points).
Les villes-centres de ces aires tiennent mieux mais leurs couronnes et leurs banlieues perdent plus de familles, en particulier à Caen, Cherbourg-Octeville, et dans une moindre mesure au Havre.
Les familles en difficulté concentrées dans les villes-centres
Dans la région, au sein des familles allocataires d’une CAF, la part de celles à bas revenus est moins forte de deux points qu’en France. Dans les grandes aires normandes, cette part est plus élevée dans les villes-centres (44 %) que dans les banlieues (29 %) et les couronnes (16 %).
Les familles monoparentales, généralement plus pauvres que les autres, et celles sans emploi représentent une part importante des familles dans les villes-centres (respectivement un tiers et un cinquième). Ces familles en difficulté sont moins fréquentes dans les banlieues (10 points de moins) et surtout dans les couronnes (respectivement 22 et 16 points de moins).
Comme en France, une famille normande sur cinq est nombreuse. Néanmoins, les familles en logement surpeuplé (cf. définition) sont relativement peu nombreuses dans la région (6 % des familles contre 8 % en province). Cette situation de surpeuplement se rencontre plus fréquemment dans les villes-centres des plus grandes aires (près de 15 % à Évreux et Rouen, plus de 13 % à Caen et au Havre) que dans les communes périurbaines, où les logements plus grands prédominent (au moins quatre pièces).
Définitions
Une aire urbaine comprend un pôle et généralement une couronne. Le pôle est une commune ou un ensemble de communes avec continuité du bâti d’au moins 2 000 habitants. La couronne correspond aux communes dont au moins 40 % de la population en emploi travaille dans le pôle ou les communes attirées par celui-ci. Les grandes aires urbaines ont un pôle d’au moins 10 000 emplois.
Les communes multipolarisées des grandes aires urbaines sont les communes situées hors de ces aires dont au moins 40 % de la population en emploi travaille dans plusieurs grandes aires urbaines.
Une famille est la partie d’un ménage comprenant au moins deux personnes et constituée d’un couple ou d’un adulte vivant avec son (ses) enfant(s). Une famille nombreuse compte au moins trois enfants.
Un logement normalement peuplé comprend au moins une pièce de séjour plus : une pièce pour un couple ; une pièce pour un célibataire d’au moins 19 ans ; une pièce pour deux enfants s’ils sont de même sexe ou s’ils ont moins de 7 ans.
Pour en savoir plus
G. Buisson, L. Lincot, « Où vivent les familles en France ? », Insee Première n° 1582, janvier 2016
« Localisation des familles », Insee - In Couples et familles, collection Insee Référence, édition 2015, décembre 2015.
Aurélie Charles, « La famille normande est nombreuse une fois sur cinq », Insee Flash Basse-Normandie N° 18, janvier 2015.