Treize nouvelles zones d’emploi en Poitou-Charentes
Des nouvelles zones d’emploi ont été définies sur le territoire français pour tenir compte des évolutions démographiques et économiques. En Poitou-Charentes, elles sont au nombre de treize. Si leur nombre n’a pas changé par rapport à l’ancien découpage, le paysage de ce zonage d’étude a été sensiblement modifié.
Les anciennes zones de la Haute Charente et de Montmorillon sont désormais englobées aux zones d’Angoulême et de Poitiers. À l’inverse, l’ancienne zone d’emploi de Saintonge Maritime laisse place à deux nouvelles zones : Rochefort et Royan. De même, Bressuire et Parthenay sont à présent deux zones distinctes, issues de l’ancienne zone d’emploi du Nord Deux-Sèvres. Enfin, d’autres zones changent de nom comme la nouvelle zone d’emploi de Thouars - Loudun qui correspond peu ou prou à l’ancienne zone d’emploi du Nord Poitou ou celle de Niort appelée antérieurement Sud Deux-Sèvres.
- Une géographie et des dénominations différentes
- Deux zones d’emploi en plus à l’ouest, deux en moins à l’est
- Poitiers et Angoulême, les deux plus grandes zones d’emploi du Poitou-Charentes
- Une croissance soutenue de l’emploi à Royan et La Rochelle
- Les populations actives à Poitiers, Niort, Saintes et sur la façade maritime augmenteraient à l’horizon 2030
- Un chômage élevé en Charente-Maritime, contenu en Deux-Sèvres
- Les raisons des changements de contour des zones d’emploi
- Le non-salariat encore significatif en Poitou-Charentes
La décomposition du territoire national en zones d’emploi a été révisé suite à un travail de la DARES (service statistique du ministère en charge de l’emploi) en collaboration avec différents organismes dont l’Insee. Le précédent découpage datant de 1994, une mise à jour était nécessaire. Les facteurs déterminant les migrations domicile-travail, à la base de la constitution des zones d’emploi, ont évolué en 16 ans ! Les zones d’emploi sont en effet définies comme des «espaces à l’intérieur desquels la plupart des actifs résident et travaillent, et dans lesquels les établissements trouvent l’essentiel de la main d’œuvre nécessaire pour occuper les emplois offerts». Bref, les zones d’emploi jouent le rôle de «marchés locaux du travail». Ce zonage d’étude constitue, pour l’Insee, le territoire le plus fin pour la diffusion des taux de chômage et des estimations d’emploi localisés.
Une géographie et des dénominations différentes
Les zones d’emploi partitionnent désormais l’ensemble de la France métropolitaine en 304 entités, par rapport aux 348 dans la version précédente. Dans notre région, les zones d’emploi sont modifiées, même si leur nombre demeure à 13. Les limites des cantons et des départements ne sont plus prises en compte pour définir ces nouvelles zones.
Les contours des zones ont évolué, leur nom a aussi parfois changé. Désormais les zones d’emploi portent le nom d’une ou de plusieurs communes. Par exemple, la nouvelle zone d’emploi de Thouars - Loudun correspond à l’ancienne zone d’emploi du Nord Poitou, avec un contour différent même si les deux communes étaient déjà présentes dans l’ancienne zone d’emploi (de même pour les zones d’emploi de Saintes - Saint-Jean-d’Angély ancienne Saintonge Intérieure, de Jonzac - Barbezieux-Saint-Hilaire dénommée auparavant Sud Charentes et de Niort appelée antérieurement Sud Deux-Sèvres).
Deux zones d’emploi en plus à l’ouest, deux en moins à l’est
Par rapport à l’ancien zonage, deux nouvelles zones ont été créées. Celles de Rochefort et de Royan sont une émanation de l’ancienne zone d’emploi de la Saintonge Maritime, à quelques communes près. De même, celles de Bressuire et de Parthenay sont issues de l’ancienne zone d’emploi du Nord Deux-Sèvres.
graphiqueFigure 1 – De nouvelles zones d'emploi en Poitou-Charentes

- Source : Insee (Recensements de la population 2008 et estimations d'emploi localisées).
À l’inverse, les zones de Haute Charente et de Montmorillon sont désormais englobées par celles d’Angoulême et de Poitiers qui sont les deux plus importantes zones d’emploi de la région, tant en nombre de communes, d’emplois ou d’habitants qu’en superficie.
tableauFigure 2 – Des zones d'emploi de toutes les tailles
Zone d'emploi | Population 2008 | Superficie | Emploi 2008 | |||
---|---|---|---|---|---|---|
en nombre d'habitants | part dans la région (en %) | en km² | part dans la région (en %) | en nombre de personnes | part dans la région (en %) | |
Poitiers | 324 313 | 19 | 5 433 | 21 | 138 978 | 20 |
Angoulême | 275 339 | 16 | 4 903 | 19 | 105 583 | 15 |
La Rochelle | 229 981 | 13 | 1 261 | 5 | 97 880 | 14 |
Niort | 217 282 | 12 | 3 131 | 12 | 95 446 | 14 |
Saintes - Saint-Jean-d'Angély | 118 075 | 7 | 1 862 | 7 | 44 178 | 6 |
Rochefort | 105 440 | 6 | 905 | 4 | 36 285 | 5 |
Cognac | 81 444 | 5 | 1 173 | 5 | 32 735 | 5 |
Châtellerault | 81 998 | 5 | 1 080 | 4 | 30 925 | 4 |
Bressuire | 70 885 | 4 | 1 314 | 5 | 28 484 | 4 |
Royan | 85 813 | 5 | 789 | 3 | 27 753 | 4 |
Thouars - Loudun | 65 145 | 4 | 1 567 | 6 | 23 604 | 3 |
Jonzac - Barbezieux-Saint-Hilaire | 64 944 | 4 | 1 817 | 7 | 20 770 | 3 |
Parthenay | 32 049 | 2 | 574 | 2 | 11 720 | 2 |
Poitou-Charentes | 1 752 708 | 100 | 25 810 | 100 | 694 343 | 100 |
- Source : Insee (Recensements de la population 2008 et estimations d'emploi localisées).
Poitiers et Angoulême, les deux plus grandes zones d’emploi du Poitou-Charentes
La zone d’emploi de Poitiers englobe désormais une grande partie du département de la Vienne, à l’exception du nord du département (Châtellerault, Loudun), ainsi que quelques communes des Deux-Sèvres et de Charente. Elle devient ainsi la 8e zone d’emploi de France métropolitaine en superficie (derrière Toulouse, Bordeaux, Troyes, Grenoble, Guéret, Limoges et Rennes) en couvrant plus de 20 % du territoire picto-charentais. La zone d’emploi d’Angoulême, qui s’étend sur une très large partie de la Charente, se situe au 17e rang national en superficie. Ensemble, elles regroupent plus du tiers de la population et des emplois régionaux.
En nombre d’emplois, les quatre zones d’emploi de Niort, de La Rochelle, d’Angoulême et de Poitiers restent beaucoup plus importantes que les neuf autres. On y retrouve les quatre principales villes qui structurent le territoire régional. Les zones d’emploi ne se distinguent pas uniquement par leur taille ou leur nombre d’emplois. Elles se caractérisent par des spécificités économiques plus ou moins marquées. Niort est, par exemple, spécialisée dans les activités d’assurance.
Une croissance soutenue de l’emploi à Royan et La Rochelle
Les zones d’emploi sont, à l’Insee, le zonage le plus fin pour suivre l’évolution de l’emploi total (salarié et non salarié). Entre 1998 et 2008, on distingue 3 catégories de zones d’emploi aux évolutions bien différentes :
- Les zones d’emploi très dynamiques, comme celles de La Rochelle ou de Royan
- Les zones d’emploi peu dynamiques : Cognac, Châtellerault, Angoulême et Parthenay
- Les autres zones ont une évolution de l’emploi proche de la moyenne nationale.
graphiqueFigure 3 – L’emploi progresse plus vite sur la façade maritime

- Source : Insee (Estimations d'emploi localisées au 31 décembre).
L’évolution de l’emploi peut être due à de deux phénomènes, l’un économique, l’autre démographique. Le premier dépend du dynamisme économique local selon que les entreprises créent des emplois ou non. Le deuxième dépend du nombre de personnes disponibles pour travailler et donc de l'évolution de la population active. Ces deux phénomènes sont liés. En effet, si une zone n’est pas économiquement dynamique, les personnes disponibles pour travailler auront tendance à se retirer de l’activité, voire à quitter la zone et peu de nouveaux actifs vont arriver.
Dans la région, les zones d’emploi les plus dynamiques de La Rochelle et de Royan profitent des deux phénomènes avec un tissu économique et une démographie dynamiques. À Parthenay, l’évolution peu favorable de la population active, sur ces dernières années, s’accompagne d’un faible dynamisme de l’emploi.
Les populations actives à Poitiers, Niort, Saintes et sur la façade maritime augmenteraient à l’horizon 2030
En prolongeant les tendances observées durant ces dernières années sur les taux d’activité et les évolutions démographiques, on peut faire des projections de population active. Dans la région, si les tendances actuelles se poursuivent, la population active devrait augmenter en moyenne de 0,3 % par an d’ici 2030.
Cette croissance régionale attendue de la population active masque des différences selon les territoires. Les zones d’emploi de la façade maritime, celles de Saintes - Saint-Jean-d’Angély, de Niort et, surtout, de Poitiers devraient connaître des hausses plus importantes. À l’opposé, les zones d’emploi d’Angoulême, de Cognac, de Parthenay et de Thouars-Loudun devraient voir leur population active diminuer entre 2010 et 2030.
graphiqueFigure 4 – Évolution moyenne annuelle de la population active en Poitou-Charentes par zonne d’emploi entre 2010 et 2030

- Source : Insee (Omphale, projections de population active 2010-2030).
Un chômage élevé en Charente-Maritime, contenu en Deux-Sèvres
graphiqueFigure 5 – Un taux de chômage plus élevé dans les Charentes

- Source : Insee (Taux de chômage localisées 2011).
Les zones d’emploi constituent le zonage le plus fin permettant de suivre l’évolution du chômage. Pour cette raison, les zones d’emploi doivent avoir une taille et une autonomie économique suffisantes pour fournir des taux de chômage fiables. Même si cet indicateur dépend de la conjoncture, les différences entre territoire sont aussi structurelles et «historiques». Dans notre région, Rochefort est la zone d’emploi où le chômage est le plus élevé à tous les trimestres depuis début 2003. À l’inverse, Bressuire est la zone d’emploi avec le taux de chômage toujours le plus faible de la région. Cependant, il arrive qu’un territoire voie sa situation vis-à-vis du chômage fortement évoluer. Par exemple, durant ces dernières années, la zone d’emploi de Châtellerault a vu son taux de chômage augmenter plus qu’ailleurs. Cette hausse s’explique par la spécificité industrielle de Châtellerault, secteur où l’emploi a fortement diminué.
graphiqueFigure 6 – Évolution des taux de chômage par zone d’emploi

- Source : Insee (Taux de chômage localisées 2011).
Les raisons des changements de contour des zones d’emploi
Pourquoi de nouvelles zones d’emploi à Bressuire et à Parthenay ?
Ces deux zones d’emploi faisaient auparavant partie de la même zone Nord Deux-Sèvres. À partir de cette ancienne zone, on a pu distinguer deux pôles d’attraction de l’emploi. L’un centré sur Parthenay, petit pôle (11 720 emplois) mais assez autonome de par sa taille et difficilement rattachable à un autre pôle. L’autre marché local de l’emploi, centré sur Bressuire, est plus grand et plus autonome. Ces deux zones d’emploi ont des caractéristiques économiques distinctes, en particulier concernant les taux de chômage, Bressuire se caractérisant par un taux de chômage très faible, faisant partie des 20 zones d’emploi les moins touchées par le chômage en France.
Pourquoi de nouvelles zones d’emploi à Royan et à Rochefort ?
Elles composaient auparavant la zone de Saintonge Maritime. Cette dernière était déjà structurée en deux parties : l’une autour de Royan, l’autre autour de Rochefort. Ces deux parties se sont révélées autonomes, avec des taux de stabilité supérieurs à 80 %. En outre, ces deux zones d'emploi assez dynamiques voient leur emploi croître, cependant un peu plus rapidement à Royan ces dernières années.
Qu’est devenue la zone d’emploi de Haute Charente ?
L'ancienne zone d’emploi de Haute Charente correspondait à huit cantons du nord de la Charente et trois cantons du sud de la Vienne, comptant environ 17 500 emplois au recensement de la population de 2008. Ruffec avec 5 200 emplois, Civray avec 4 100 emplois et Confolens, avec 3 200 emplois étaient les principaux pôles d’attraction de cette ancienne zone d’emploi. Une partie de cette zone d’emploi est attirée par un pôle extérieur à la région : Saint-Junien dans le département de la Haute-Vienne en Limousin, comprenant 12 200 emplois mais seulement 3 000 dans notre région. Chacun de ces pôles d’attraction, pris isolément, est trop petit pour former une zone d’emploi permettant de fournir des statistiques fiables. Et les liens entre eux sont assez faibles. Ainsi Civray a des liens plus forts avec Poitiers qu’avec chacun des autres pôles et chacun des autres pôles a des liens plus forts avec Angoulême qu’avec les autres pôles pris isolément. Au final, cette zone d’emploi est désormais absorbée au nord par celle de Poitiers et au sud par celle d’Angoulême.
Qu’est devenue la zone d’emploi de Montmorillon ?
La zone d’emploi de Montmorillon était une zone d’environ 15 100 emplois au recensement de 2008, correspondant à six cantons de l’est et du sud-est de la Vienne. L’observation des déplacements domicile-travail lors des derniers recensements positionnent maintenant le canton de Chauvigny dans la zone d’emploi de Poitiers. D’autres communes, comme Civaux, Lussac-les-Châteaux, canton de L’Isle-Jourdain sont aussi plus attirées par Poitiers que par Montmorillon. Par ailleurs, des communes comme Saint-Pierre-de-Maillé sont en fait plus liées à Châtellerault qu’à Montmorillon. Voyant son aire d’influence réduite et ne comptant plus qu’environ 7 000 emplois, la zone de Montmorillon a été rattachée à celle de Poitiers.
graphiqueFigure 7 – Regards croisés sur le territoire : zonages en aires urbaines et zones d’emploi

- Source : Insee (Recensement de la population 2008).
Le non-salariat encore significatif en Poitou-Charentes
Pour suivre plus finement l’évolution de l’emploi, des données sectorielles sont disponibles mais uniquement pour les salariés. Or, dans certaines zones d’emploi, la part des non salariés dans l’emploi est très importante. Et, même si le non-salariat est globalement en décrue, à l’exception de Royan et de La Rochelle, plus d’une personne en emploi sur six est encore non salariée en 2008 dans les zones d’emploi de Jonzac - Barbezieux-Saint-Hilaire et de Royan. Malgré une baisse de l'emploi non salarié dans la région depuis 1998, le non-salariat pèse plus de 11 % en Poitou-Charentes contre 10 % en Province en 2008.
tableauFigure 8 – Le non-salariat, en perte de vitesse, résiste sur le littoral
Part des non salariés | Nombre de non salariés en 2008 | Évolution entre 1998 et 2008 du nombre de non salariés en % | ||
---|---|---|---|---|
1998 | 2008 | |||
Thouars - Loudun | 17,1 | 13,7 | 3 224 | -10,5 |
Châtellerault | 9,9 | 9 | 2 788 | -11,8 |
Angoulême | 13,6 | 11,9 | 12 552 | -10,9 |
Jonzac - Barbezieux-Saint-Hilaire | 23 | 18,8 | 3 904 | -11,2 |
Cognac | 15,5 | 13 | 4 264 | -16,7 |
Saintes - Saint-Jean-d'Angély | 15,5 | 12,9 | 5 704 | -9,1 |
Royan | 20,6 | 17,6 | 4 892 | 4,3 |
Rochefort | 15 | 12,9 | 4 695 | -2,5 |
La Rochelle | 12 | 10,2 | 9 956 | 3,7 |
Niort | 11,1 | 9,1 | 8 667 | -10,4 |
Parthenay | 16,7 | 13,5 | 1 581 | -18,4 |
Bressuire | 17,7 | 13,3 | 3 786 | -20 |
Poitiers | 10,8 | 8,9 | 12 398 | -9,7 |
Poitou-Charentes | 13,5 | 11,3 | 78 413 | -8,6 |
Métropole | 9,6 | 9 | 2 371 065 | 3,5 |
Province | 10,9 | 10 | 2 029 421 | 1,5 |
- Source : Insee (Estimations d'emploi localisées).
Définitions
Taux de stabilité : proportion d’actifs occupés résidant et travaillant dans la même zone sur le nombre d’actifs résidant dans cette zone.
La définition des zones d'emploi.