Densité de population, dynamisme démographique, revenus : des disparités entre les zones d'emploi des Pays de la Loire

Guillaume COUTARD et Philippe GRAY

Les Pays de la Loire comptent vingt zones d'emploi, de tailles très hétérogènes, et aux caractéristiques démographiques particulièrement variées. Les zones occidentales de la région sont celles dont la population a le plus crû au cours de la décennie écoulée. Les zones d'emploi vendéennes se caractérisent en outre par des flux migratoires importants et par une population plus âgée que la moyenne. Les revenus sont plus élevés dans les zones d'emploi urbaines et dans les zones littorales.

Faits et Chiffres
No 469
Paru le :Paru le24/04/2013
Guillaume COUTARD et Philippe GRAY
Faits et Chiffres No 469- Avril 2013

Les Pays de la Loire sont découpés en vingt , millésimées 2010 depuis la révision nationale du périmètre de ce zonage d'études (cf. pour en savoir plus). Ces territoires, de superficies et de morphologies très diverses présentent des profils démographiques particulièrement variés : taille de la population, dynamisme démographique, migrations résidentielles, caractéristiques des habitants.

Trois zones d'emploi de plus de 400 000 habitants

À travers ce nouveau découpage, trois grandes zones d'emploi (Nantes, Angers et Le Mans) concentrent plus de la moitié des habitants (52,5 %) et des emplois (53,7 %) de la région. Ces grandes zones en côtoient de très petites. Celle de Nantes regroupe par exemple 18 fois plus d'habitants et 21 fois plus d'actifs en emploi que celle de La Flèche ; réunies, les dix plus petites zones d'emploi de la région représentent un peu moins de la moitié de la population de la zone de Nantes.

La population des Pays de la Loire n'est pas uniformément répartie dans les zones d'emploi : la densité de population dépasse les 200 habitants au km² dans celle de Nantes, et est supérieure à 110 habitants au km² dans les autres zones d'emploi de l'ouest de la région (Saint-Nazaire, Les Sables-d'Olonne, Challans), ainsi que dans les zones d'emploi formées autour d'un pôle urbain (Angers, Le Mans, Cholet). Mais les plus petites zones d'emploi, moins urbanisées, sont beaucoup moins densément peuplées : avec 50 habitants au km², la zone d'emploi de Châteaubriant affiche ainsi une densité quatre fois inférieure à celle de Nantes.

Les grandes zones d'emploi de Nantes, Angers, Le Mans et Saint-Nazaire, bâties autour des principales agglomérations, bénéficient d'un réseau d'infrastructures de transport particulièrement dense : des axes autoroutiers et routes nationales relient Le Mans, Angers, Nantes et Saint-Nazaire. Le réseau ferroviaire, structuré autour des deux étoiles ferroviaires de Nantes et Le Mans, est toutefois moins développé. Le nord de la région est moins bien desservi, notamment les zones de Mayenne et Laval.

Figure 1Trois zones d’emploi de plus de 400 000 habitants en Pays de la Loire

  • Source : Insee, recensement de la population (RP) 2009.

De fortes disparités de dynamisme démographique

Entre 1999 et 2009, à périmètre constant (celui défini en 2010), la population a augmenté beaucoup plus rapidement dans les zones d'emploi situées à l'ouest de la région, notamment en Loire-Atlantique et plus encore en Vendée.

La zone d'emploi de Nantes, qui représente 28 % de la population régionale en 2009, a contribué pour un tiers à l'augmentation de celle-ci lors de la décennie écoulée. La croissance démographique de la zone d'emploi de Nantes s'explique pour l'essentiel par un solde naturel positif important : les naissances sont plus nombreuses que les décès.

Figure 2Fort dynamisme démographique dans les zones d’emploi à l’ouest de la région

  • Source : Insee, recensements de la population 1999 et 2009 exploitation principale - Etat-civil.

A contrario, le dynamisme démographique des zones d'emploi littorales (Saint-Nazaire en Loire-Atlantique, Challans et Les Sables-d'Olonne en Vendée) s'appuie principalement sur l'afflux de populations qui habitaient ailleurs auparavant. Le solde naturel est faible, voire négatif, dans ces zones : si elles attirent des populations d'âges variées, leurs habitants sont en moyenne plus âgés qu'ailleurs. Les deux zones de Challans et des Sables-d'Olonne sont ainsi les seules de la région où le nombre d'habitants de 65 ans ou plus excède le nombre des moins de 20 ans. La zone d'emploi de Nantes, qui compte 53 personnes de 65 ans ou plus pour 100 de moins de 20 ans est la plus « jeune » de la région selon ce critère.

Figure 3Une population jeune dans les zones d’emploi correspondant aux grandes agglomérations

  • Source : Insee, recensement de la population 2009 exploitation principale.

Des revenus plus élevés dans les zones d'emploi urbaines et littorales

Sur les 1 500 000 ménages des Pays de la Loire qui ont déclaré des revenus aux impôts en 2010, la moitié a déclaré un revenu par unité de consommation (UC) inférieur à 18 239 euros. Ce revenu médian est légèrement inférieur à celui de la France métropolitaine (18 749 euros), mais reste sensiblement égal à celui de la France de province (18 263 euros).

Cependant, la région se distingue de la France métropolitaine et de la province par un éventail de revenus beaucoup plus resserré : ainsi le revenu par UC déclaré par les 10 % de ménages les moins favorisés y est supérieur à la moyenne de province (8 218 euros contre 6 844 euros), et le revenu déclaré par les 10 % de ménages les plus aisés est inférieur à la moyenne de province (33 332 euros contre 35 316 euros pour la province).

Figure 4Disparités de revenus entre les zones d’emploi des Pays de la Loire

  • Source : Insee, DGFiP, revenus fiscaux localisés des ménages.

La part des ménages imposés est plus importante dans les zones d'emploi les plus urbaines (Nantes, Saint-Nazaire, Le Mans, Angers), ainsi que dans les zones littorales (Les Sables-d'Olonne, Challans...). Dans les zones d'emploi les plus urbaines (Nantes, Saint-Nazaire, Le Mans, Angers) ou dans les zones d'emploi du littoral (Les Sables-d'Olonne, Challans...), les revenus médians sont les plus élevés mais aussi parmi les plus dispersés (écarts mesurés par un indice de Gini ). Trois zones d'emploi affichent des revenus médians par UC supérieurs au niveau régional : Nantes, Les Sables-d'Olonne et Saint-Nazaire. À l'opposé, le revenu médian par UC est le plus faible dans les zones d'emploi rurales de La Flèche, Segré et Châteaubriant.

Des 304 zones d'emploi de France métropolitaine, classées par ordre décroissant de revenu médian, celle de Nantes figure au 43e rang national. Elle est au 1er rang des zones d'emploi des Pays de la Loire. Parmi les zones d'emploi au plus faible revenu médian par UC, Châteaubriant est classée au 289e rang national, et au dernier rang régional.

Dans la région, les revenus proviennent plus fréquemment des traitements et salaires qu'en France de province (62,7 % contre 61,5 %). Parallèlement, la part des retraites, pensions, rentes et autres revenus est moins importante qu'en France de province.

Tissu économique des zones d'emploi des Pays de la Loire - Volet 1 - Portrait socio-économique des zones d'emploi

Cette publication est issue d'un travail en partenariat initié par la Direction régionale de l'Insee des Pays de la Loire et la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (Direccte) des Pays de la Loire et associant les services d'études du Secrétariat Général pour les Affaires Régionales (SGAR) et de Pôle Emploi. Ce programme d'étude - dont les résultats donneront lieu à plusieurs publications - a pour objet l'analyse du tissu économique des zones d'emploi des Pays de la Loire.

Cette étude est également disponible dans une publication de la collection « Études et dossiers » de la Direccte sur le tissu économique des zones d'emploi régionales. Plus d'informations sur le site : http://pays-de-la-loire.direccte.gouv.fr/

Définitions

Définitions

Zone d'emploi : les zones d'emploi constituent une partition du territoire national en espaces géographiques à l'intérieur desquels la plupart des actifs résident et travaillent, et dans lesquels les établissements peuvent trouver l'essentiel de la main-d'œuvre nécessaire pour occuper les emplois offerts. La révision du découpage actuel des zones d'emploi de la région, millésimé 2010 et basé sur les données du recensement de la population de 2006, reflète l'évolution des marchés locaux du travail. L'allongement des déplacements domicile-travail, le rayonnement croissant des grandes agglomérations et la diminution de l'activité économique dans les territoires les moins dynamiques , sont les éléments marquants de cette évolution.

Revenus fiscaux localisés : les revenus fiscaux localisés sont établis à partir du fichier des déclarations de revenu des personnes physiques. Le revenu fiscal médian est le revenu qui divise la population en deux parties : la moitié de la population a un revenu fiscal inférieur au revenu fiscal médian et la moitié un revenu supérieur. Pour comparer les niveaux de vie de ménages de taille ou de composition différentes, on utilise une mesure du revenu corrigé par unité de consommation (UC) à l’aide d’une échelle d’équivalence. L’échelle actuellement la plus utilisée retient la pondération suivante :

- 1 UC pour le premier adulte du ménage ;

- 0,5 UC pour les autres personnes de 14 ans ou plus ;

- 0,3 UC pour les enfants de moins de 14 ans.

Unité de consommation : système de pondération attribuant un coefficient à chaque membre du ménage et permettant de comparer les niveaux de vie de ménages de taille ou de composition différentes. Avec cette pondération, le nombre de personnes est ramené à un nombre d'unités de consommation (UC). Pour comparer le niveau de vie des ménages, on ne peut s'en tenir à la consommation par personne. En effet, les besoins d'un ménage ne s'accroissent pas en stricte proportion de sa taille. Lorsque plusieurs personnes vivent ensemble, il n'est pas nécessaire de multiplier tous les biens de consommation (en particulier, les biens de consommation durables) par le nombre de personnes pour garder le même niveau de vie.

Note

(1) : l'indice (ou coefficient) de Gini est un indicateur synthétique d'inégalités de revenus. Il varie entre 0 et 1. Il est égal à 0 dans une situation d'égalité parfaite où tous les revenus seraient égaux. À l'autre extrême, il est égal à 1 dans une situation la plus inégalitaire possible, celle où tous les revenus sauf un seraient nuls. Entre 0 et 1, l'inégalité est d'autant plus forte que l'indice de Gini est élevé.

 

Pour en savoir plus

Ce document est une actualisation de l'étude « Portrait démographique des zones d'emploi dans les Pays de la Loire », Insee Pays de la Loire Informations statistiques, n°415, juillet 2011.

La liste des zones d'emploi et leur composition communale figurent sur www.insee.fr, rubrique Définitions et Méthodes.

Les données locales sont disponibles depuis le 30 juin 2011, sur les nouvelles zones d'emploi :

20 zones d'emploi dans les Pays de la Loire - Insee Pays de la Loire, Informations statistiques n°413, juillet 2011 -

En Pays de la Loire, la ville déborde de plus en plus sur la campagne - Insee Pays de la Loire, dossier n°38, octobre 2010 -

Forces et faiblesses caractérisant l'économie des Pays de la Loire - Insee Pays de la Loire, dossier n°32, janvier 2009 -

L'appareil productif des Pays de la Loire face à son avenir - Insee Pays de la Loire, dossier Hors-Série, avril 2010 -