Insee Focus44,6 millions d'électeurs français au 1er mars 2014

Richard Merlen, département de la Démographie, Insee

Au 1er mars 2014, selon les données provisoires, 44,6 millions de Français sont inscrits sur les listes électorales en France. Le nombre d'électeurs a augmenté de 0,9 % (+ 417 000) en un an. Après une année 2013 durant laquelle le nombre d'électeurs avait diminué, cette progression témoigne de la mobilisation de l'électorat en vue des élections municipales et européennes du printemps 2014. Dans la quasi-totalité des régions françaises, le nombre d'électeurs progresse ; la hausse est plus ou moins forte selon leur dynamisme démographique.

Insee Focus
No 3
Paru le :Paru le07/03/2014
Richard Merlen, département de la Démographie, Insee
Insee Focus No 3- Mars 2014

Une progression de l'électorat moins forte que lors des scrutins présidentiel et législatif de 2012

Au 1er mars 2014, selon les données provisoires, 44,6 millions de Français sont inscrits sur les listes électorales en France. Au cours de l'année 2013, le nombre d'électeurs inscrits sur les listes électorales françaises a ainsi augmenté d'environ 400 000 personnes, soit une progression de 0,9 % (figure 1). Cette augmentation succède au recul enregistré lors de la révision électorale annuelle précédente : au 1er mars 2013, le nombre d'électeurs avait diminué de 0,8 % en un an (- 356 000 électeurs). Ce recul faisait lui-même suite à la très forte progression enregistrée au 1er mars 2012 (+ 2,4 % sur un an, soit + 1 031 000 électeurs).

La tenue d'élections explique ces retournements. En l'absence de scrutin au cours de l'année 2013, les électeurs avaient été moins nombreux à s'inscrire en 2012. En revanche, la tenue de deux élections en 2014, municipales et européennes, a eu un effet mobilisateur important sur l'électorat au cours de l'année 2013, même si l'impact de ces deux élections est d'une moindre ampleur que celui suscité par les scrutins présidentiel et législatif de 2012.

Ainsi, la variation du nombre d'électeurs est très dépendante de la présence de scrutins et de leur nature. En 2011, hors jeunes atteignant l'âge de voter et inscrits sur les listes, 1 million de personnes s'étaient inscrites pour la première fois ou s'étaient réinscrites après une période de non-inscription. En 2013, c'est 2,3 fois moins, même si cela reste bien plus élevé qu'en 2012. De même, en 2011, 2 762 000 électeurs s'étaient inscrits dans une nouvelle commune, suite à un déménagement, alors qu'ils n'étaient que 1 585 000 en 2013 et seulement 515 000 en 2012. De fait, nombre de personnes ayant emménagé dans une nouvelle commune en 2012 ont probablement différé leur inscription sur une nouvelle liste électorale en 2013, faute de scrutin.

Figure 1Schéma de la révision électorale 2013-2014

  • (*) Électeurs stables : électeurs n'ayant pas changé de lieu d'inscription entre le 1er mars 2013 et le 1er mars 2014.
  • Source : Insee, fichier électoral.

Des jeunes plus nombreux à être inscrits et moins de radiations

Le nombre de jeunes électeurs atteignant l'âge de voter et inscrits sur les listes électorales est en forte progression, passant de 496 000 en 2013 à 675 000 en 2014. Cette évolution est due à la procédure d'inscription d'office sur les listes électorales et aux calendriers électoraux. Le scrutin des élections au Parlement européen ayant lieu le dimanche 25 mai 2014, tous les jeunes atteignant l'âge de 18 ans entre le 1er mars 2013 et le 24 mai 2014 ont pu être inscrits sur les listes électorales de l'année. De même, les élections législatives de 2012 ont eu lieu en juin, et précédaient une année 2013 sans élection. Aussi, lors de la révision 2012-2013, seuls les jeunes ayant eu 18 ans entre le 10 juin 2012 et le dernier jour de février 2013 ont pu être inscrits d'office. La période de référence pour ces nouveaux électeurs était donc de 9 mois en 2012-2013, contre 15 mois pour la révision 2013-2014, soit 6 mois de moins.

Par ailleurs, les communes ont continué à radier leurs électeurs au cours de la révision 2013-2014, notamment lorsqu'ils ont déménagé dans une autre commune. Mais la perspective des élections de 2014 a poussé beaucoup de ces électeurs radiés à se réinscrire dans leur nouvelle commune de résidence. Ainsi, le nombre de radiations à l'initiative des communes a diminué de moitié (passant de 485 000 à 239 000) tandis que celui des électeurs ayant changé de lieu d'inscription a triplé, pour s'établir à 1 585 000 personnes au 1er mars 2014.

Une progression dans la quasi-totalité des régions, conforme à leur croissance démographique

Au niveau régional, en règle générale, les régions dont le nombre d'électeurs progresse le plus (figure 2) sont parmi celles qui connaissent les plus fortes croissances démographiques (Aquitaine, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Rhônes-Alpes). Cependant, les départements des Antilles et la Corse, dont la population progresse moins, voient aussi leur nombre d'électeurs augmenter sensiblement. Il est possible que ceci reflète un intérêt renforcé pour les élections municipales dans un contexte insulaire.

À l'inverse, des régions dont le dynamisme démographique est en retrait, comme le Nord-Pas-de-Calais, la Lorraine, le Limousin et la Bourgogne, enregistrent de faibles progressions du nombre de leurs électeurs, voire un léger recul en Bourgogne.

Figure 2Évolution du nombre d'électeurs par région entre le 1er mars 2013 et le 1er mars 2014

Évolution du nombre d'électeurs par région entre le 1er mars 2013 et le 1er mars 2014
Région Révision 2011-2012 Révision 2012-2013 Nombre d'électeurs au 1ᵉʳ mars 2014 Évolution (du 01/03/2013 au 01/03/2014) En nombre Évolution (du 01/03/2013 au 01/03/2014) en %
Alsace 1 272 000 1 267 000 1 277 000 10 000 0,8
Aquitaine 2 354 000 2 339 000 2 370 000 31 000 1,3
Auvergne 1 004 000 995 000 1 000 000 5 000 0,5
Basse-Normandie 1 084 000 1 073 000 1 080 000 7 000 0,7
Bourgogne 1 180 000 1 170 000 1 168 000 -2 000 - 0,2
Bretagne 2 382 000 2 369 000 2 392 000 23 000 1
Centre 1 801 000 1 788 000 1 797 000 9 000 0,5
Champagne-Ardenne 920 000 909 000 911 000 2 000 0,2
Corse 208 000 208 000 215 000 7 000 3,4
Franche-Comté 820 000 813 000 818 000 5 000 0,6
Antilles-Guyane 622 000 628 000 642 000 14 000 2,2
dont :
Martinique 286 000 288 000 292 000 4 000 1,4
Guadeloupe 269 000 271 000 278 000 7 000 2,6
Guyane 67 000 69 000 72 000 3 000 4,3
Haute-Normandie 1 297 000 1 290 000 1 297 000 7 000 0,5
Île-de-France 6 949 000 6 853 000 6 917 000 64 000 0,9
dont : Paris 1 298 000 1 215 000 1 237 000 22 000 1,8
Languedoc-Roussillon 1 923 000 1 919 000 1 955 000 36 000 1,9
Limousin 548 000 544 000 544 000 0 0
Lorraine 1 668 000 1 658 000 1 660 000 2 000 0,1
Midi-Pyrénées 2 066 000 2 058 000 2 084 000 26 000 1,3
Nord-Pas-de-Calais 2 896 000 2 875 000 2 884 000 9 000 0,3
Pays de la Loire 2 606 000 2 596 000 2 615 000 19 000 0,7
Picardie 1 332 000 1 323 000 1 331 000 8 000 0,6
Poitou-Charentes 1 300 000 1 289 000 1 298 000 9 000 0,7
Provence-Alpes-Côte d'Azur 3 466 000 3 449 000 3 491 000 42 000 1,2
Rhône-Alpes 4 189 000 4 129 000 4 194 000 65 000 1,6
La Réunion-Mayotte 541000 607 000 626 000 19 000 3,1
dont :
Mayotte /// 59 000 62 000 3 000 5,1
La Réunion 541 000 548 000 564 000 16 000 2,9
France 44 477 000 44 149 000 44 566 000 417 000 0,9
  • Note : les données de la révision 2013-2014 sont provisoires.
  • Champ : France.
  • Source : Insee, fichier électoral.

Figure 2Évolution du nombre d'électeurs par région entre le 1er mars 2013 et le 1er mars 2014

  • Note : les données de la révision 2013-2014 sont provisoires.
  • Champ : France.
  • Source : Insee, fichier électoral.

Sources

Conformément à la loi n° 46-1889 du 28 août 1946, reprise dans l'article L. 37 du code électoral, l'Insee est chargé de la tenue du fichier général des électeurs. C'est à partir de ce fichier que sont assurés la mise à jour et le contrôle des listes électorales tenues par les communes. L'Insee assure ce contrôle en veillant à l'unicité d'inscription des électeurs dans un centre de vote et en communiquant aux communes des informations relatives à des pertes de capacités électorales que l'Institut reçoit des organismes compétents.

L'étude ne porte que sur les Français inscrits sur les listes électorales de communes françaises (hors collectivités d'outre-mer). Les électeurs européens pouvant participer aux élections municipales et européennes, au nombre de 281 000 au 1er mars 2014, sont exclus du champ de cette étude.