Les investissements pour protéger l’environnement se stabilisent en 2013
En 2013, les établissements industriels employant 20 salariés ou plus ont consacré environ 1,7 milliard d’euros à des investissements ou des études pour protéger l’environnement. Les secteurs de l’énergie et de la chimie, dont les activités sont susceptibles d’affecter l’environnement, contribuent pour près de la moitié à ces dépenses. Plus du tiers des montants investis visent à protéger la qualité de l’air ou à limiter les émissions de gaz à effet de serre. En outre, 3,3 milliards d’euros de dépenses courantes sont destinées à la protection de l’environnement.
Les phrases signalées par un * ont été modifiées en novembre 2015.
- Les investissements se stabilisent et les études diminuent
- Les secteurs à plus fort risque pour l’environnement dépensent plus
- 37 % des investissements visent à protéger l’air ou le climat
- Des achats limités au respect de la réglementation pour 40 % des investisseurs*
- D’abord pour traiter ou éliminer les pollutions
- 3,3 milliards de dépenses courantes pour protéger l’environnement
Les investissements se stabilisent et les études diminuent
En 2013, 40 % des établissements industriels employant 20 salariés ou plus ont réalisé des investissements ou des études pour protéger l’environnement et y ont consacré près de 1,7 milliard d’euros. Les investissements constituent l’essentiel de ce total (84 %, soit 1,4 milliard d’euros) et les études 16 %. Les montants investis sont stables par rapport à 2012, après une forte hausse l’année précédente (figure 1). Ceux consacrés aux études ont fortement baissé en 2013 (- 16 %). La diminution est nettement plus marquée pour les études en vue d’un investissement (- 27 %) que pour les études réglementaires (- 8 %).
tableauFigure 1 – Évolution des investissements et des études antipollution
Année | Investissements antipollution (à champ et méthode comparables) | Investissements antipollution (nouvelle série à partir de 2012) | Études antipollution (à champ et méthode comparables) | Études antipollution (nouvelle série à partir de 2012) |
---|---|---|---|---|
2000 | 1 380 | 168 | ||
2001 | 1 469 | 212 | ||
2002 | 1 331 | 331 | ||
2003 | 1 311 | 345 | ||
2004 | 1 276 | 420 | ||
2005 | 1 456 | 311 | ||
2006 | 1 498 | 320 | ||
2007 | 1 447 | 287 | ||
2008 | 1 531 | 292 | ||
2009 | 1 422 | 361 | ||
2010 | 1 285 | 315 | ||
2011 | 1 232 | 359 | ||
2012 | 1 351 | 1 401 | 354 | 319 |
2013 | 1 399 | 269 | ||
2014 |
- Champ :
- à partir de 2012 : France, industries extractives et manufacturière, y compris artisanat commercial, et énergie ; établissements de 20 salariés ou plus ;
- avant 2012 : France, industries extractives (hors extractions de houille et d'hydrocarbures) et manufacturière (hors artisanat commercial) ; établissements de 20 salariés ou plus. - Sources : Insee, SSP, enquête sur les investissements pour protéger l'environnement (Antipol).
graphiqueFigure 1 – Évolution des investissements et des études antipollution

- Champ :
- à partir de 2012 : France, industries extractives et manufacturière, y compris artisanat commercial, et énergie ; établissements de 20 salariés ou plus ;
- avant 2012 : France, industries extractives (hors extractions de houille et d'hydrocarbures) et manufacturière (hors artisanat commercial) ; établissements de 20 salariés ou plus. - Sources : Insee, SSP, enquête sur les investissements pour protéger l'environnement (Antipol).
Les secteurs à plus fort risque pour l’environnement dépensent plus
Les sommes destinées aux investissements et aux études sont naturellement plus élevées pour les activités susceptibles d’avoir des impacts importants sur l’environnement. Ainsi, deux secteurs en concentrent près de la moitié : l’énergie (463 millions d’euros) et la chimie (326 millions d’euros ; figure 2). À lui seul, le secteur de l’énergie, et plus particulièrement celui de l’électricité, finance plus de la moitié des dépenses d’études réalisées dans les établissements industriels pour protéger l’environnement.
tableauFigure 2 – Les dépenses de l'industrie en faveur de l'environnement en 2013
Secteur | Investissements pour protéger l'environnement | Études | Total | Dépenses courantes | ||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Spécifiques* | Intégrés* | Total | En vue d'un investissement | Autres études | Total | |||
Production et distribution d'électricité, de gaz, de vapeur et d'air conditionné | 278 | 45 | 323 | 11 | 129 | 140 | 463 | 567 |
Industrie chimique | 194 | 92 | 286 | 23 | 17 | 40 | 326 | 523 |
Industries agroalimentaires | 133 | 64 | 197 | 11 | 5 | 16 | 213 | 599 |
Métallurgie et produits métalliques | 162 | 21 | 183 | 16 | 4 | 20 | 203 | 397 |
Industrie des produits minéraux | 40 | 17 | 57 | 3 | 3 | 6 | 63 | 143 |
Bois et papier | 52 | 12 | 64 | 7 | 1 | 8 | 72 | 196 |
Production de combustibles et de carburants | 15 | 0 | 15 | 2 | 0 | 2 | 17 | 66 |
Autres industries | 216 | 58 | 274 | 24 | 13 | 37 | 311 | 818 |
Ensemble | 1 090 | 309 | 1 398 | 97 | 172 | 269 | 1 668 | 3 309 |
- * Voir définitions.
- Champ : France, industries extractives et manufacturière, y compris artisanat commercial, et énergie ; établissements de 20 salariés ou plus.
- Source : Insee, enquête sur les investissements et les dépenses courantes pour protéger l'environnement (Antipol).
37 % des investissements visent à protéger l’air ou le climat
En 2013, 37 % des investissements antipollution visent à éviter ou à limiter les effets de l’activité sur la qualité de l’air (366 millions d’euros) ou, via les émissions de gaz à effet de serre, sur l’équilibre du climat (150 millions d’euros). Pour mémoire, l’Union européenne s’est fixé comme objectif de diminuer de 20 % ces émissions d’ici à 2020, par rapport au niveau de 1990. Les autres dépenses importantes concernent les eaux usées, les sols et les déchets (figure 3).
tableauFigure 3 – Investissements par domaine en 2013
Domaine | 2013 |
---|---|
Protection de l'air | 366 |
Eaux usées | 244 |
Sols, eaux souterraines et de surface | 194 |
Déchets non radioactifs | 164 |
Limitation des gaz à effet de serre | 150 |
Sites, paysages et biodiversité | 100 |
Bruit et vibrations | 42 |
Autres | 138 |
- Champ : France, industries extractives et manufacturière, y compris artisanat commercial, et énergie ; établissements de 20 salariés ou plus.
- Source : Insee, enquête sur les investissements et les dépenses courantes pour protéger l'environnement (Antipol).
graphiqueFigure 3 – Investissements par domaine en 2013

- Champ : France, industries extractives et manufacturière, y compris artisanat commercial, et énergie ; établissements de 20 salariés ou plus.
- Source : Insee, enquête sur les investissements et les dépenses courantes pour protéger l'environnement (Antipol).
Des achats limités au respect de la réglementation pour 40 % des investisseurs*
En 2013, les investissements spécifiques, c’est-à-dire l’achat de matériels entièrement dédiés à la protection de l’environnement, représentent 78 % des montants investis. Ils répondent souvent aux contraintes réglementaires des différentes lois sur l’air, les déchets ou les installations dangereuses. 40 % des établissements concernés déclarent se contenter uniquement de respecter la réglementation en vigueur, 45 % aller en partie au delà des obligations légales, et les 15 % restants indiquent que la totalité de ces investissements permet d'aller au delà des obligations, traduisant ainsi une réelle volonté de lutter contre la pollution*.
L’autre partie des montants investis (22 %) correspond à des investissements « intégrés », c’est-à-dire aux surcoûts liés à l’intégration dans l’outil de production de produits ou procédés moins polluants que les produits ou procédés standards disponibles sur le marché.
D’abord pour traiter ou éliminer les pollutions
45 % des investissements spécifiques ont pour objet le prétraitement, le traitement ou l’élimination de la pollution ; les établissements cherchent d’abord à réduire l’impact négatif de leur activité sur l’environnement (figure 4). L’autre part importante de ces investissements est destinée à la prévention des pollutions.
tableauFigure 4 – Investissements spécifiques* par nature en 2013
Nature | 2013 |
---|---|
Prétraitement, traitement et élimination | 485 |
Prévention des pollutions | 383 |
Recyclage, tri, valorisation | 113 |
Mesure et contôle | 109 |
- * Voir définitions.
- Champ : France, industries extractives et manufacturière, y compris artisanat commercial, et énergie ; établissements de 20 salariés ou plus.
- Source : Insee, enquête sur les investissements et les dépenses courantes pour protéger l'environnement (Antipol).
graphiqueFigure 4 – Investissements spécifiques* par nature en 2013

- * Voir définitions.
- Champ : France, industries extractives et manufacturière, y compris artisanat commercial, et énergie ; établissements de 20 salariés ou plus.
- Source : Insee, enquête sur les investissements et les dépenses courantes pour protéger l'environnement (Antipol).
3,3 milliards de dépenses courantes pour protéger l’environnement
Les dépenses courantes pour protéger l’environnement s’élèvent à 3,3 milliards d’euros en 2013, soit une hausse de 6 % par rapport à 2010, dernière année d’observation. La moitié des dépenses courantes est affectée aux paiements de redevances, de cotisations et de taxes, 58 % de ces paiements étant liés à la récupération et au traitement des déchets. Un quart contribue au fonctionnement des équipements entièrement dédiés à l’environnement. 16 % correspondent à des achats de services et des frais internes consacrés au management environnemental (notamment, d’une part, l’appel à des services de certifications aux normes Iso, de bilan environnemental et, d’autre part, les frais de personnel ayant une activité en rapport avec l'environnement). Enfin, 7 %, concernent d’autres dépenses : primes d'assurance versées contre les risques de pollution, achats de produits destinés à la protection de l'environnement autres que ceux nécessaires au fonctionnement des équipements spécifiques (figure 5).
tableauFigure 5 – Dépenses courantes par nature en 2013
Nature des dépenses | 2013 |
---|---|
Paiements de diverses redevances, cotisations et taxes | 1724 |
Fonctionnement des équipements entièrement dédiés à l'environnement | 846 |
Management environnemental | 519 |
Autres dépenses | 220 |
- Champ : France, industries extractives et manufacturière, y compris artisanat commercial, et énergie ; établissements de 20 salariés ou plus.
- Source : Insee, enquête sur les investissements et les dépenses courantes pour protéger l'environnement (Antipol).
graphiqueFigure 5 – Dépenses courantes par nature en 2013

- Champ : France, industries extractives et manufacturière, y compris artisanat commercial, et énergie ; établissements de 20 salariés ou plus.
- Source : Insee, enquête sur les investissements et les dépenses courantes pour protéger l'environnement (Antipol).
Sources
Ces données sont issues de l'enquête sur les investissements et les dépenses courantes pour protéger l’environnement (Antipol). En 2013, le champ de cette enquête couvre les établissements de 20 salariés ou plus implantés en France, appartenant aux secteurs des industries extractives, manufacturière et de la production et distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et d’air conditionné (divisions 05 à 35 de la NAF rév. 2). L’échantillon est composé de 10 710 établissements ; le taux de sondage est de 47 %.
Définitions
Les investissements spécifiques : il s'agit des investissements entièrement dédiés à la protection de l'environnement. Ces investissements sont des éléments distincts et identifiables qui s'ajoutent à l'équipement de production existant ayant un rôle préventif (prévention de la pollution) ou curatif (équipements en fin de cycle). Ces investissements visent à limiter la pollution dans les différents domaines environnementaux.
Les investissements intégrés : il s'agit des investissements procurant des performances environnementales supérieures au standard du marché. Les investissements « intégrés » retracent donc l'adoption de technologies propres et correspondent au surcoût de dépenses engendré par le choix, lors du renouvellement d'un matériel de production, d'un équipement plus performant en matière environnementale qu'un autre également disponible sur le marché.
Pour en savoir plus
Lamotte P., « Ouvrir dans un nouvel ongletLes investissements retrouvent en 2012 leur niveau de 2006 », Agreste Primeur (SSP), ministère de l’Agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, n° 319, décembre 2014.