Au premier trimestre 2015, baisse de l’emploi salarié en Seine-Maritime, léger rebond dans l’Eure

Bruno Blazévic (Insee Haute-Normandie)

Au premier trimestre 2015, l’emploi salarié haut-normand dans les secteurs principalement marchands recule de 0,2 %. À la différence des autres trimestres, l’intérim reste stable. Après une légère accalmie au trimestre précédent, l’industrie et surtout la construction voient leur effectifs salariés baisser de nouveau. Le département de la Seine-Maritime recule dans toutes les branches, sauf dans les services marchands. A contrario, l’Eure connaît globalement une légère hausse de ses effectifs salariés.

Insee Flash Haute-Normandie
No 25
Paru le :Paru le06/08/2015
Bruno Blazévic (Insee Haute-Normandie)
Insee Flash Haute-Normandie No 25- Août 2015

L’emploi salarié haut-normand dans les secteurs principalement marchands diminue au premier trimestre 2015 de – 0,2 % (figure 1). Ce recul, plus sensible qu’en France métropolitaine (– 0,1 %), fait suite à la stabilité du trimestre précédent. Alors que l’Eure, avec 200 emplois supplémentaires (+ 0,2 %), amortit un peu la perte au niveau régional, la Seine-Maritime endosse un recul de 1 100 emplois (– 0,4 %). Sur un an, la Haute-Normandie perd 2 630 salariés (– 0,6 % contre – 0,2 % en métropole).

Figure 1L’emploi recule en Seine-Maritime

Base 100 : 1er trimestre 2011
L’emploi recule en Seine-Maritime (Base 100 : 1er trimestre 2011)
Haute-Normandie France métropolitaine Seine-Maritime Eure
T1 - 2011 100,0 100,0 100,0 100,0
T2 - 2011 99,8 100,3 99,8 99,7
T3 - 2011 99,4 100,2 99,5 99,2
T4 - 2011 99,8 100,1 100,1 98,8
T1 - 2012 99,1 100,2 99,4 98,3
T2 - 2012 98,7 100,1 99,1 97,7
T3 - 2012 98,7 99,8 99,1 97,5
T4 - 2012 98,2 99,5 98,5 97,4
T1 - 2013 98,0 99,5 98,3 97,2
T2 - 2013 97,1 99,1 97,5 96,1
T3 - 2013 97,0 99,2 97,3 96,2
T4 - 2013 96,7 99,3 96,9 96,0
T1 - 2014 96,5 99,1 96,9 95,6
T2 - 2014 96,6 99,2 96,9 95,6
T3 - 2014 96,1 98,8 96,5 95,1
T4 - 2014 96,1 99,0 96,6 94,9
T1 - 2015 95,9 98,9 96,2 95,1
  • Source : Insee, estimations d'emploi

Figure 1L’emploi recule en Seine-MaritimeÉvolution trimestrielle de l'emploi salarié haut-normand des secteurs principalement marchands

  • Source : Insee, estimations d'emploi

Repli de l’emploi industriel mais résistance dans l’Eure

Le secteur de la construction subit son plus fort recul trimestriel (– 1,5 %) depuis le début du déclin de ses effectifs amorcé en 2012. Ce recul est supérieur à celui observé sur la France métropolitaine

(– 0,9 %). On observe ainsi un retour à la baisse par rapport au trimestre précédent où l’emploi dans la construction était stable en Haute-Normandie.

Dans l’industrie, l’emploi recule de 0,4 % (figure 2) sur la région. La perte d’effectifs est particulièrement forte en Seine-Maritime (– 0,6 %). Elle est sévère pour la production de biens d’équipements (– 2,1 %) et la tendance baissière dans le matériel de transport ne se dément pas (– 1,0 %). Sur un an, le département perd un emploi sur vingt dans ces deux secteurs. L’emploi industriel eurois quant à lui se distingue, se stabilisant après une légère hausse au trimestre précédent. Sauf dans l’agro-alimentaire, l’emploi y progresse dans tous les secteurs de l’industrie manufacturière.

Figure 2L’Eure se distingue du reste du territoire pour l’industrie

Base 100 : 1er trimestre 2011
L’Eure se distingue du reste du territoire pour l’industrie (Base 100 : 1er trimestre 2011)
Haute-Normandie France métropolitaine Seine-Maritime Eure
T1 - 2011 100,0 100,0 100,0 100,0
T2 - 2011 99,5 99,9 99,5 99,7
T3 - 2011 99,8 99,7 99,9 99,6
T4 - 2011 99,6 99,5 99,9 99,0
T1 - 2012 99,4 99,4 99,8 98,6
T2 - 2012 98,8 99,3 99,1 98,2
T3 - 2012 99,1 99,2 99,7 97,8
T4 - 2012 98,4 98,9 98,7 97,6
T1 - 2013 98,5 98,5 98,6 98,1
T2 - 2013 97,5 97,9 97,7 97,0
T3 - 2013 97,0 97,5 97,1 96,8
T4 - 2013 96,9 97,2 97,1 96,5
T1 - 2014 96,2 97,0 96,4 95,8
T2 - 2014 95,9 96,7 96,2 95,4
T3 - 2014 95,3 96,3 95,4 95,2
T4 - 2014 95,2 96,1 95,1 95,3
T1 - 2015 94,8 95,8 94,5 95,3
  • Source : Insee, estimations d'emploi

Figure 2L’Eure se distingue du reste du territoire pour l’industrieÉvolution trimestrielle de l'emploi salarié haut-normand dans l'industrie

  • Source : Insee, estimations d'emploi

L’emploi dans les services se porte mieux

Après trois baisses trimestrielles consécutives, l’emploi dans les services marchands hors intérim reprend des couleurs avec une progression de 0,3 %, supérieure au niveau métropolitain (+ 0,2 %). Plus fort dans l’Eure (+ 0,8 %), le gain y atteint 2,7 % pour les services aux ménages et 2,2 % pour l’hébergement et la restauration. Grâce aux services aux entreprises (+ 1,1 %), la Seine-Maritime présente une variation positive (+ 0,2 %) malgré une baisse sensible dans les transports (– 1,4 %).

L’emploi dans le commerce diminue en revanche de 0,3 % alors que la stabilité est de mise en métropole, la perte étant essentiellement supportée par la Seine-Maritime (– 0,4 %).

Après une forte hausse au dernier trimestre 2014, l’intérim reste stable, à la différence de la métropole qui repart à la baisse (- 1,6 %). Encore une fois, le département de l’Eure se distingue favorablement (+ 1,5 %), compensant la centaine d’emplois intérimaires perdus en Seine-Maritime – 0,7 %).

En un an, l’intérim progresse beaucoup plus fortement qu’ailleurs

Sur l’année en glissement, la baisse globale de l’emploi salarié haut-normand, plus vive qu’en métropole, est due en premier lieu à la mollesse des services marchands hors intérim (– 0,3 % contre + 0,7 %) malgré les bons signes du dernier trimestre.

Par ailleurs, le commerce recule de 0,6 % alors qu’il reste quasiment stable au niveau métropolitain.

Illustration de cette période de crise que traverse la construction (figure 3), la chute de l’emploi sur un an est de – 3,4 %. Ce faisant, la baisse est du même ordre que celle constatée sur l’ensemble du territoire métropolitain.

En revanche, alors que l’emploi intérimaire augmente modérément au niveau de la France métropolitaine (+ 0,8 %), la Haute-Normandie bondit de 7,2 %, et plus encore en Seine-Maritime (+ 10,9 %). Ce recours à ce mode d’embauche plus fréquent dans la région compense en partie les pertes dans l’industrie plus importantes.

Figure 3La perte d'emploi dans la construction s’aggrave

Base 100 : 1er trimestre 2011
La perte d'emploi dans la construction s’aggrave (Base 100 : 1er trimestre 2011)
Haute-Normandie France métropolitaine Seine-Maritime Eure
T1 - 2011 100,0 100,0 100,0 100,0
T2 - 2011 99,5 99,8 99,5 99,6
T3 - 2011 99,1 99,4 99,1 99,0
T4 - 2011 99,2 99,5 99,4 98,7
T1 - 2012 98,2 99,5 99,1 95,8
T2 - 2012 97,9 99,1 98,8 95,6
T3 - 2012 98,1 98,8 99,2 95,4
T4 - 2012 96,8 98,4 97,7 94,3
T1 - 2013 95,7 97,5 96,7 92,9
T2 - 2013 95,0 97,2 95,9 92,5
T3 - 2013 94,3 96,9 95,3 91,7
T4 - 2013 93,6 96,6 94,5 90,9
T1 - 2014 92,7 96,1 93,5 90,4
T2 - 2014 92,0 95,4 93,1 89,1
T3 - 2014 91,0 94,4 92,1 87,9
T4 - 2014 90,9 93,5 92,1 87,4
T1 - 2015 89,5 92,6 90,7 86,2
  • Source : Insee, estimations d'emploi

Figure 3La perte d'emploi dans la construction s’aggraveÉvolution trimestrielle de l'emploi salarié haut-normand dans la construction

  • Source : Insee, estimations d'emploi

Définitions

Les estimations trimestrielles d’emploi portent sur l’emploi salarié des secteurs principalement marchands : secteurs DE à MN et secteur RU hors activité des ménages en tant qu'employeurs.Trois sources sont à la base de ces estimations : les bordereaux récapitulatifs de cotisations sociales, l’interrogation directe des grandes entreprises nationales (La Poste, France Télécom, EDF, GDF-Suez et la SNCF) et l’estimation du nombre d’intérimaires par la Dares.Les estimations sont corrigées des variations saisonnières et révisées ponctuellement. Deux estimations sont diffusées chaque trimestre avec vingt jours d’écart : la première au niveau national et la seconde au niveau départemental.

Pour en savoir plus

« Bilan économique 2014 de la Haute-Normandie » / Insee Haute-Normandie ; In : Insee Conjoncture Haute-Normandie N°5 (2015, mai)

« L’emploi stabilisé au quatrième trimestre grâce à l’intérim » / Insee Haute-Normandie ; Catherine Sueur - In : Insee Conjoncture Haute-Normandie N°4 (2015, avril)