En Poitou-Charentes, au 1e trimestre 2015, pas d’amélioration pour l’emploi marchand régional

En Poitou-Charentes, l’emploi salarié dans les secteurs concurrentiels hors agriculture et particuliers employeurs a continué à s’effriter (figure 1). Après -0,3 % au trimestre précédent, l’emploi salarié a reculé de 0,2 %. Sur un an, l’évolution de l’emploi régional s’établit à -1,2 % après -1,5 % à la fin du trimestre précédent. Fin mars 2015, la région comptait 359 900 salariés dans les secteurs concurrentiels, soit 4 500 de moins qu’un an auparavant. L’évolution de l’emploi marchand en Poitou-Charentes est plus défavorable qu’en France métropolitaine. Sur le périmètre métropolitain, les effectifs salariés hors agriculture et particuliers employeurs ont légèrement diminué ce trimestre (-0,1 %, après +0,1 %, au trimestre précédent).

Au cours du 1^er trimestre 2015, l’emploi salarié régional a toutefois augmenté dans le secteur des services marchands hors intérim (figure 2) qui compte 500 postes de plus qu’en décembre 2014 (+0,3 %). Les services aux entreprises et surtout ceux adressés aux particuliers ont été porteurs. Dans les autres secteurs : industrie, construction, commerce et intérim, les effectifs se sont contractés par rapport au trimestre précédent. Les industries agro-alimentaires ont continué cependant de préserver voire de créer des emplois. Elles comptent 200 emplois de plus qu’en décembre 2014 et une centaine de plus qu’en mars 2014. Ce trimestre, dans le secteur de la construction, les pertes d’emplois se sont poursuivies (-1,6 % soit 560 emplois en moins, après -1,7 % au trimestre précédent). Depuis le 1^er trimestre de 2008, le secteur BTP a perdu près de 20 %  de ses effectifs salariés. Tous les indicateurs conjoncturels d’activité de ce secteur restent dégradés.

Les effectifs salariés marchands dans la Vienne sont restés stables après -0,4 % au trimestre précédent. Ils ont diminué en Charente (-0,2 % après -0,3 %), en Charente-Maritime (-0,3 % après -0,2 %) et dans les Deux-Sèvres (-0,4 % après -0,1 %).

D’un trimestre à l’autre, les effectifs intérimaires (figure3) se sont contractés au niveau régional de 2,7 %, ils sont aussi inférieurs au niveau de mars 2014 (-3,8 %). Dans les Deux-Sèvres ils ont reculé ce trimestre de 7,3 % et de 1,5 % dans chacune des Charentes. En revanche, dans la Vienne l’intérim a progressé (+2,4 %).

Au 1^er trimestre 2015 le taux de chômage localisé en Poitou-Charentes reste stable à 9,6 % de la population active (figure 4). Sur un an, il a toutefois augmenté de 0,4 point. Ce trimestre, le taux de chômage a diminué en Charente ainsi qu’en Charente-Maritime (-0,1 point) et est resté stable dans les Deux-Sèvres et dans la Vienne. Le niveau métropolitain enregistre une légère détente du taux de chômage qui recule de 0,1 point par rapport au 4^e trimestre 2014. En un an, le taux de chômage national progresse légèrement de 0,2 point.

Le nombre de demandeurs d’emploi (en catégorie A, B ou C), inscrits en Poitou-Charentes à Pôle emploi, a progressé de 7,7 % entre mars 2014 et mars 2015 (après + 7,6 % entre décembre 2013 et décembre 2014). Fin mars 2015, 143 200 personnes recherchent un emploi, soit 10 300 de plus qu’un an auparavant. La hausse de la demande d’emploi reste plus soutenue chez les hommes (+9,2 % sur un an), que chez les femmes (+6,4 %). La demande d’emploi des seniors est toujours celle qui progresse le plus fortement. Elle a toutefois légèrement décéléré et s’établit à +9,0 % sur un an au 1^er trimestre 2015, contre +10,3 % fin décembre 2014. Selon les dernières données disponibles, la demande d’emploi des 50 ans et plus se dégrade à nouveau : en rythme annuel, elle établit à +9,8 % en mai 2015. La demande d’emploi des jeunes de moins de 25 ans accélère (+6,0 % sur un an en mars 2015, après +5,1 % en décembre 2014). La dernière observation disponible fin mai 2015 (+6,7 %) indique une aggravation de leur situation. Enfin, la demande d’emploi de longue durée a accéléré au 1^er trimestre 2015 (+8,6 % sur un an après +6,7 % au trimestre précédent).

En Poitou-Charentes, en tendance annuelle (cumul d’avril 2014 à mars 2015) 8 200 logements de tous types ont été autorisés, soit une baisse de près de 3,5 % par rapport aux douze mois précédents (figure 5). Le repli des autorisations dans la région, en tendance annuelle, semble s’atténuer depuis le début de l’année 2015. De plus, il est en mars 2015 légèrement inférieur à celui observé au niveau national (-6,7 %) alors que sur l’année 2014 il était plus accentué (-17 % contre -11 %). Sur cette période, en tendance annuelle, un léger rebond est observé dans trois des quatre départements de la région. Les Deux-Sèvres enregistrent la plus forte hausse (18 %). Dans la Vienne, la progression est de 7 % et en Charente de 4 %. Il faut toutefois relativiser ces évolutions qui partent d’un niveau historiquement bas. En revanche, en Charente-Maritime la baisse se poursuit (-15 %) alors que ce département avait mieux résisté jusqu’en 2012.

En tendance annuelle (cumul d’avril 2014 à mars 2015), 8 300 logements ont été mis en chantier, soit une baisse de près de 19 % par rapport à la période précédente (figure 6). Cette forte baisse s’explique principalement par le poids du chantier du « Center Parcs » dans le nord de la Vienne durant la période précédente. La tendance annuelle des entames de chantier diminue ainsi, en mars 2015, de 35 % dans la Vienne. Des diminutions sensibles sont aussi observées dans les trois autres départements. Au niveau national, la baisse des mises en chantier est de 9 %.

Au 1^er trimestre 2015, les créations totales d’entreprises (figure 7) sont stables (+0,1 %) par rapport à la période précédente où elles avaient progressé (+1,9 % au dernier trimestre 2014). Ce n’est pas le cas au niveau national où les créations sont en repli (-3,0 %) après avoir pourtant progressé au cours du dernier trimestre de 2014 (+3,4 %). En Poitou-Charentes, la stabilité des créations est essentiellement imputable au rebond des entreprises classiques (+10,2 %) notamment celles du commerce, de l’hébergement et de la restauration, tandis que les créations portées par les micro-entrepreneurs reculent (-7,3 %) par rapport au dernier trimestre 2014. Au 1^er trimestre 2015, sur le périmètre national, les micro-entreprises ont été plus impactées et fléchissent de 11,1 %.

Fin mars 2015, 1 793 défaillances ont été enregistrées sur douze mois dans la région (figure 8). En ce début d’année 2015, le nombre de défaillances accélère (+7,9 % après + 3,7 % sur 2014). Au niveau national, en mars 2015, les défaillances s’amplifient aussi mais restent contenues (+1,3 % sur un an, après +0,2 % sur 2014). Les défaillances évoluent différemment selon le département. Elles ont légèrement diminué dans les Deux-Sèvres (-1,8 % sur un an) en revanche elles ont fortement progressé en Charente (+13,2 %) et en Charente-Maritime (+11,4 %), ce dernier département regroupant 42 % des défaillances régionales.

Au 1^er  trimestre 2015, le nombre de nuitées dans les hôtels picto-charentais diminue légèrement (-0,7 %) par rapport au 1^er trimestre de 2014, après une forte dégradation au 4^e trimestre 2014 (figure 9). Il augmente de 2,4 % en France métropolitaine. En Poitou-Charentes, le mois de février enregistre une progression appuyée (+7,8 %) par rapport au même mois de 2014, détenant ainsi le record de fréquentation des mois de février des six dernières années. Cette performance a été soutenue par des vacances d’hiver qui se situaient pour les trois-quarts cette année en février contre la moitié seulement en 2014. Cependant, la fréquentation qui s’est tassée en janvier (-2,9 %) et en mars (-5,9 %) a contrebalancé la performance de février et le trimestre clôture sur une fréquentation globalement moindre. La dernière donnée disponible sur avril 2015 (+13,3 %), laisse présager un rebond au 2^e trimestre.

Par rapport au 1^er trimestre 2014, la valeur des exportations de la région a progressé ce trimestre (+2,4 %, en donnée brute, CAF/FAB, hors matériel militaire) tandis qu’au niveau national, elle s’est accrue plus fermement (+3,6 %). En Poitou-Charentes, si la valeur des exportations de boissons est pratiquement similaire à celle du 1^er trimestre 2014

(-0,7 %), les exportations des produits de la culture et de l’élevage (+12,4 %) auxquelles se sont jointes celles des productions des industries agro-alimentaires hors boissons (+6,9 %) ont été plus fournies qu’au 1^er trimestre 2014. Cependant, en tendance annuelle (cumul d’avril 2014 à mars 2015) les exportations régionales marquent un fléchissement (-5,3 %) en valeur par rapport à la période précédente (cumul d’avril 2013 à mars 2014).

Les importations régionales entre les premiers trimestres de 2014 et de 2015, ont baissé de 6,2 % (donnée brute en valeur, CAF/FAB), tandis qu’au niveau national elles sont restées stables (+0,4 %). En mars 2015, en tendance annuelle (cumul sur douze mois) les importations régionales sont restées inférieures à celles enregistrées en mars 2014 (-6,3 % en donnée brute). Cette inflexion s’explique en partie par le jeu combiné de la réduction des prix des produits pétroliers raffinés avec celle des quantités, grâce à une météorologie favorable. Au total la valeur des produits énergétiques s’est tassée de 18,5 % entre les deux périodes. Le tassement devrait s’atténuer au cours des prochaines périodes, les prix - en euro - des principaux produits énergétiques s’inscrivant en hausse depuis février 2015.

La reprise se diffuse dans la zone euro (France)

L’économie française a rebondi au 1^er trimestre 2015 (+0,6 %), l’ampleur résultant pour partie d’un retour à la normale des dépenses de chauffage. Au 2^e trimestre, la croissance du PIB baisserait mais resterait plus élevée (+0,3 %) qu’en moyenne depuis le printemps 2011 (+0,1 %). La consommation en resterait le principal facteur, soutenue par les hausses récentes du pouvoir d’achat. Au 2^e trimestre, l’investissement des entreprises accélérerait à son tour. Les perspectives de demande sont en hausse, comme l’indique l’amélioration du climat des affaires. Les conditions de financement s’améliorent, avec la hausse de leurs marges, grâce à la baisse du cours du pétrole, à la montée en charge du CICE et au Pacte de responsabilité. Au total, le PIB augmenterait de 0,3 % au 3^e trimestre, puis de 0,4 % au 4^e trimestre. En moyenne annuelle, la croissance serait de +1,2 %, soit la plus forte hausse depuis 2011. L’accélération de l’activité et les politiques d’allégement du coût du travail stimuleraient l’emploi, qui serait rehaussé de 114 000 postes en 2015. En conséquence, le taux de chômage se stabiliserait, à 10 4 % de la population active fin 2015.

Le climat conjoncturel est favorable dans les économies avancées mais reste dégradé dans les pays émergents (international)

Au 1^er trimestre 2015, l’activité a déçu aux États-Unis et au Royaume-Uni. Dans les pays émergents, l’activité a continué de ralentir, notamment en Chine. Les échanges mondiaux se sont contractés, dans une ampleur inédite depuis la récession mondiale de 2009. En revanche, le PIB de la zone euro a gardé le rythme de croissance atteint fin 2014 (+0,4 %). La reprise s’y diffuse progressivement avec l’effet des baisses passées du prix du pétrole, sur la consommation des ménages, et du cours de l’euro, sur les exportations. L’activité resterait très dynamique en Espagne, grâce aussi à la vigueur de l’investissement privé. Elle accélèrerait modérément en Allemagne, et plus modestement encore en Italie, dont le PIB a renoué avec la croissance début 2015. Les pays anglo-saxons regagneraient en dynamisme dès le printemps, notamment grâce à une plus grande vigueur de la consommation. Au total en 2015, le décalage conjoncturel entre les pays anglo-saxons et la zone euro tendrait à s’amenuiser. Dans les pays émergents, l’activité continuerait de tourner au ralenti, et leurs importations seraient relativement peu dynamiques.