Emploi et population active : les territoires limousins à travers la crise

Kamel BAFFOU, Frédéric CHÂTEL, Claude MALLEMANCHE

Tous les territoires n’ont pas traversé la crise de la même façon. Le Limousin fait partie des régions où l’emploi a été peu dynamique entre 2006 et 2011. Moins impactées par la crise, les activités tertiaires ont soutenu la croissance de l’emploi qui a cependant été freinée par le repli très marqué des effectifs dans l’industrie.

L’emploi a progressé dans les deux plus grandes aires urbaines de la région, et ce de façon plus marquée dans celle de Brive-la-Gaillarde, dont l’emploi industriel a mieux résisté. Il se replie dans l’aire urbaine de Tulle, les moyennes aires de Saint-Junien et d’Ussel et dans les espaces hors influence urbaine.

En lien notamment avec la structure par âge de la population régionale, la population active âgée de 25 à 54 ans s’est contractée dans de nombreux territoires de la région entre 2006 et 2011.

Parallèlement, le chômage s’est accru sur la période. À Limoges, sa progression est particulièrement marquée.

Insee Analyses Limousin
No 1
Paru le :Paru le26/06/2014
Kamel BAFFOU, Frédéric CHÂTEL, Claude MALLEMANCHE
Insee Analyses Limousin No 1- Juin 2014

Tous les territoires français n’ont pas traversé dans les mêmes conditions la crise économique majeure amorcée en 2008. Le Recensement de la population permet d’analyser à un niveau fin les évolutions locales de l’activité et de l’emploi sur cette période (Voir encadré). En France, les 13 plus grandes métropoles ( définitions ) se distinguent : l’emploi y augmente plus rapidement qu’en moyenne nationale et ces espaces gagnent des actifs. Sur le reste du territoire, les évolutions sont localement diverses.

Carte1À Limoges, l’emploi augmente moins que dans les très grandes aires urbaines du sud-Ouest

  • Évolution du nombre d’emplois entre 2006 et 2011 dans les grandes aires urbaines et les moyennes aires, en %
  • Source : Recensement de la population 2006 et 2011, exploitation complémentaire au lieu de travail

Sur la période récente, le Limousin fait partie des régions où l’emploi a été peu dynamique, sans pour autant diminuer comme dans certaines régions du Nord ou de l’Est. Alors que les effectifs des personnes en emploi ont légèrement progressé en France entre 2006 et 2011, ils ont quasiment stagné dans la région. Cette situation est la conséquence d’un repli particulièrement marqué dans l’industrie : un emploi industriel sur sept a disparu. Cette évolution est comparable à celle de régions à orientation industrielle ancienne comme la Franche-Comté ou Nord-Pas-de-Calais, ainsi que l’Auvergne ou la région Centre. La baisse est par ailleurs marquée dans l’agriculture (– 12 %). Comme en France, le mouvement de tertiarisation de l’emploi se poursuit. L’emploi progresse de 4,1 % dans le commerce, les transports et autres services (ensemble dit « tertiaire marchand » dans cette étude). Il augmente aussi dans les services comme l’enseignement, l’administration publique, la santé ou l’action sociale (+ 4,8 %). Largement administré, ce dernier ensemble d’activités sera appelé « tertiaire non marchand » même s’il comprend des activités en partie marchandes, comme le secteur libéral de la santé.

En 2011, le Limousin compte davantage d’actifs que cinq ans auparavant. La progression est cependant moins forte qu’en France. Parmi les actifs, l’effectif des seniors (55-64 ans) a fortement progressé. Mais celui des 25-54 ans, qui constituent un « noyau dur » moins susceptible de modifier son comportement d’entrée ou de sortie sur le marché du travail en fonction des aléas conjoncturels, a diminué de 2,5 % en cinq ans. Ces évolutions contraires sont principalement la conséquence de l’arrivée des premières générations du baby-boom aux âges précédant la retraite. La hausse des taux d’activité, notamment féminins, ne compense pas ce mouvement. Ces taux étaient déjà élevés en Limousin.

Limoges perd de la population active et des emplois industriels

Avec 116 700 emplois et 282 900 habitants en 2011, l’aire urbaine de Limoges figure parmi les « grandes aires urbaines » françaises mais ne fait pas partie des 13 principales métropoles évoquées précédemment.

L’aire urbaine a gagné quelque 700 emplois en cinq ans, soit + 0,6 %. Cette évolution est mesurée si on la compare avec celle d’une aire de taille comparable comme Poitiers (+ 5 %), ou avec d’autres, plus importantes, d’un grand Centre Ouest, comme Tours (+ 1,8 %) ou Clermont-Ferrand (+ 1,3 %). Limoges est ainsi proche de l’aire urbaine d’Orléans en termes de croissance d’emploi (+ 0,4 %).

Globalement, l’évolution de l’emploi de ces grandes aires urbaines est portée par la croissance du secteur tertiaire mais freinée par la réduction des effectifs industriels et agricoles. Les aires les plus dynamiques sont celles dont les fonctions tertiaires se sont développées et où le recul des effectifs industriels est moins important qu’ailleurs. C’est le cas de Poitiers, alors que Limoges est pénalisée par une forte chute du nombre d’emplois industriels (– 25 %), à l’instar de Clermont-Ferrand (– 19 %). Son industrie est en effet encore marquée par le poids des activités manufacturières.

Ces évolutions ont légèrement modifié la structure sectorielle de l’emploi sans remettre en cause les spécificités initiales. Parmi les aires urbaines de taille comparable, Limoges appartient à celles où l’importance du tertiaire non marchand dans l’emploi est la plus élevée, en lien avec sa fonction de capitale régionale. À Limoges, le tertiaire marchand s’est étoffé mais son poids demeure comparable à celui d’Orléans, Tours ou Poitiers.

Le faible dynamisme de l’emploi dans l’aire urbaine de Limoges se retrouve dans son pôle, qui gagne 1 % d’emplois, mais surtout dans sa couronne qui en perd 1,5 %. L’appareil productif du pôle est en effet largement voué aux fonctions tertiaires alors que la couronne est plus spécialisée dans les activités industrielles et agricoles.

Entre 2006 et 2011, alors que les plus grandes métropoles françaises gagnent des actifs de 25 à 54 ans, l’aire urbaine de Limoges en perd plus de 500. Cette baisse de 0,5 % est comparable à celle de l’ensemble des grandes aires urbaines métropolitaines (hors très grandes aires). Les aires voisines de Poitiers et Clermont-Ferrand bénéficient d’une croissance de ce « noyau dur » des 25-54 ans. Elle est marquée à Poitiers (+ 2,6%) mais très mesurée à Clermont-Ferrand (+ 0,2 %). Au sein de l’aire urbaine de Limoges, le pôle perd des actifs (– 3,1 %), mais sa couronne périurbaine, démographiquement plus dynamique, en gagne (+ 4,0 %).

Fig-1Le Limousin perd des actifs de 25 à 54 ans malgré un taux d'activité en hausse

Le Limousin perd des actifs de 25 à 54 ans malgré un taux d'activité en hausse
Part de l'emploi régional en 2011 (en %) Part des chômeurs parmi les actifs de 25 à 54 ans en 2011 (en %) Taux d'activité des 25-54 ans en 2011 (en %) Évolution 2006-2011
du nombre d'emplois (en %) de la population active des 25-54 ans (en %) de la part des chômeurs parmi les actifs de 25 à 54 ans (en points) du taux d'activité des 25-54 ans (en points)
Grandes aires urbaines 65 9,7 91,4 +0,5 –1,7 +1,7 +0,9
dont aire de Limoges 40 10,5 91,3 +0,6 –0,5 +2,1 +1,0
dont aire de Brive-la-Gaillarde 15 8,7 91,3 +2,6 –1,8 +0,9 +0,7
dont aire de Guéret 5 9,1 91,8 +1,4 –5,4 +0,8 +0,2
dont aire de Tulle 5 6,7 93,4 –6,0 –6,6 +1,0 +1,7
Moyennes aires 4 9,5 92,1 –2,6 –6,7 +1,2 +0,6
Petites aires 8 11,3 87,0 +1,2 –7,2 +2,1 +0,5
Communes multipolarisées 6 7,4 92,2 +1,8 +0,2 +1,2 +1,9
Communes isolées hors influence des pôles 17 8,6 89,5 –0,9 –4,5 +0,9 +1,8
Limousin 100 9,4 90,9 +0,3 –2,4 +1,5 +1,2
France métropolitaine --- 10,6 90,4 +1,9 +0,8 +0,7 +1,3
  • Source : Insee - Recensements de la population 2006 et 2011 - exploitations principale et complémentaire

En France, entre 2006 et 2011, la qualification du « noyau dur »  de la population active s’élève. La part des ouvriers et des employés parmi les actifs diminue tandis que celle des professions intermédiaires et des cadres augmente. La progression des qualifications est d’autant plus manifeste que la taille de l’aire urbaine est importante.

À Limoges, la part des cadres progresse de 0,6 point et atteint 13,9 % en 2011, chiffre comparable à l’ensemble des grandes aires urbaines de province. À Poitiers et Clermont-Ferrand, l’élévation des qualifications est plus prononcée. La part des cadres atteint 16,4 % des actifs dans chacune de ces deux aires et a progressé respectivement de 1,6 et 1,8 point entre 2006 et 2011.

En 2006, l’aire urbaine de Limoges était moins affectée par le chômage que les autres grandes aires urbaines de province. Entre 2006 et 2011, la hausse du chômage y est particulièrement marquée, avec 25 % de chômeurs de plus qu’en 2006 parmi les actifs de 25 à 54 ans, contre 10 % d’augmentation pour l’ensemble des grandes aires urbaines de province. En conséquence, avec 10,5 % de chômeurs dans le « noyau dur » de la population active en 2011, Limoges se rapproche de l’ensemble de ces grandes aires (11,2 %). Le chômage est un peu plus présent à Limoges que dans les aires urbaines de Poitiers (9,3 %) et Clermont-Ferrand (9,4 %), qui ont connu des évolutions plus contenues.

La césure entre le pôle de Limoges et sa couronne s’accentue. La part des chômeurs dans le pôle augmente de 3,3 points et atteint 13 % en 2011. La couronne est beaucoup plus épargnée avec une hausse de 0,4 point et un niveau s’établissant à 6,2 % en 2011.

Carte2Les territoires urbains du Limousin perdent des actifs de 25 à 54 ans

  • Évolution du nombre d’actifs de 25 à 54 ans entre 2006 et 2011, dans les grandes aires urbaines et les moyennes et petites aires, en %
  • Source : Recensement de la population 2006 et 2011, exploitation principale au lieu de résidence

Guéret et Tulle : forte prédominance des services administrés

Dans les deux aires de Guéret et Tulle, le tertiaire non marchand pèse fortement, représentant un emploi sur deux en 2011. À Tulle, l’emploi global a subi une contraction sévère : 6 % des effectifs ont été perdus entre 2006 et 2011. Le recul affecte l’industrie mais aussi le tertiaire, marchand et non marchand. À Guéret, l’emploi global progresse légèrement (+ 1,4 %). Le secteur non marchand, déjà important, porte à lui seul cette évolution, les autres secteurs demeurant stables.

Démographiquement peu dynamiques, les aires de Guéret et de Tulle enregistrent une baisse de la population active de 25 à 54 ans (respectivement – 5,4 et – 6,6 %). La montée des qualifications est peu perceptible même si la part des ouvriers et des employés diminue au profit des professions intermédiaires.

Entre 2006 et 2011, le nombre de chômeurs de 25 à 54 ans a moins augmenté qu’en Limousin : + 4 % à Guéret, + 9 % à Tulle.

Les moyennes aires perdent des emplois

En Limousin, les deux aires moyennes d’Ussel et de Saint-Junien perdent des emplois sur la période récente (respectivement – 3,2 et – 1,9 %). En France, l’emploi diminue aussi dans de nombreuses aires de cette importance ( définitions ).

À Ussel, le tertiaire marchand perd plus de 300 emplois (– 15 %). Les autres secteurs sont stables ou affichent de légers gains. À Saint-Junien, le renforcement du tertiaire marchand et non marchand ne parvient pas à combler le repli de l’industrie, qui perd 30 % de ses effectifs en cinq ans.

Au sein de ces deux aires moyennes limousines, la population active de 25 à 54 ans se contracte entre 2006 et 2011.

À Ussel, la progression de l’effectif des professions intermédiaires compense la baisse de celui des cadres. Saint-Junien est plus conforme à ce qui prévaut dans les aires plus importantes. La réduction des effectifs ouvriers de 25-54 ans est importante : elle concerne un actif ouvrier sur six. Mais malgré un emploi local qui stagne, l’aire de Saint-Junien gagne des cadres. Ces derniers y représentent un actif sur dix (parmi le « noyau dur » de la population active), soit deux fois plus qu’à Ussel. La facilité d’accès routier à Limoges pour travailler, grâce à la mise à 2x2 voies de la N 141 est une explication possible de cette hausse.

À Ussel, la part des chômeurs dans le « noyau dur »  de la population active s’établit à 9,0 % en 2011, soit 1,8 point de plus qu’en 2006. L’évolution est plus mesurée à Saint-Junien (+ 0,4 point) mais en 2006, cette aire était déjà davantage touchée par le chômage : en 2011, on compte ainsi 10,0 % de chômeurs parmi les actifs de 25 à 54 ans.

Fig-3Davantage d'emploi industriel dans les moyennes et petites aires

Davantage d'emploi industriel dans les moyennes et petites aires
Type d'espace Agriculture, sylviculture, pêche Industrie Construction Commerce, transports, services divers Administration publique, enseignement, santé, action sociale Ensemble
Grandes aires urbaines 2,2 11,5 6,6 41,5 38,2 100
dont aire de Limoges 1,9 10,9 6,5 42,5 38,2 100
dont aire de Brive-la-Gaillarde 2,3 15,9 7,7 44 30,1 100
dont pôles des grandes aires urbaines 0,7 11,2 6 43,2 38,9 100
dont couronnes des grandes aires urbaines 10,4 13,1 10,1 31,9 34,6 100
Moyennes aires 3,6 16,9 9,2 34,7 35,7 100
Petites aires 4,8 16,8 7,3 34,1 37,1 100
Communes multipolarisées 16,2 15,2 9,9 31,6 27 100
Communes isolées hors influence des pôles 16,3 15,5 7,5 27,5 33,1 100
Limousin 5,7 13 7,2 37,6 36,5 100
France métropolitaine 2,8 13,2 6,9 46 31 100
  • Répartition des emplois par secteur d'activité (NA 5) et type d'espace en Limousin, en 2011, en %
  • Source : Insee, Recensement de la population 2011, exploitation complémentaire au lieu de travail

Petites aires : davantage d’emploi

En Limousin, les petites aires gagnent globalement des emplois (+ 1,2 % entre 2006 et 2011) contrairement au niveau métropolitain (– 0,5 %). En France, l’emploi diminue globalement dans ces petites aires, qui comptent une plus forte part d’emploi industriel que la moyenne de l’ensemble du territoire.

Les actifs de ces petites villes limousines et de leur couronne sont moins souvent cadres ou faisant partie des professions intermédiaires et plus souvent ouvriers ou indépendants (chefs d’entreprise, artisans ou commerçants) que dans les autres espaces urbains, en particulier les plus grandes villes. La montée en qualification dans la période récente y est aussi un peu moins importante.

Comme en France, les petites aires limousines prises dans leur ensemble font partie des espaces où le chômage a le plus progressé : les chômeurs y représentent 11 % des actifs de 25 à 54 ans, soit deux points de plus que la moyenne régionale.

Hors influence des villes : moins d’emploi et d’actifs

Les espaces hors de l’influence des villes en termes de déplacement domicile-travail, ont un poids important en Limousin. En 2011, ils accueillent un habitant sur cinq et un emploi sur six, soit bien davantage qu’en France. En Limousin, ces espaces, dans leur ensemble, font partie de ceux où l’emploi diminue faiblement entre 2006 et 2011 (– 0,9 %).

Dans les secteurs agricoles et industriels, qui pèsent de façon non négligeable dans l’emploi local, les effectifs baissent de façon marquée (– 14 % et – 9 %). Ces pertes ne sont pas compensées par la progression de l’emploi dans le tertiaire.

Dans ces communes limousines hors influence urbaine, le chômage a progressé moins fortement que dans les autres espaces. En 2011, la part des chômeurs parmi les actifs de 25 à 54 ans est légèrement inférieure à la moyenne régionale.

Dans ces espaces les plus éloignés des villes, les actifs sont en moyenne plus âgés qu’en Limousin. Entre 2006 et 2011, malgré une hausse du taux d’activité plus élevée qu’en moyenne dans la région, la population active du « noyau dur » des 25-54 ans diminue. Cette baisse est plus marquée que dans les espaces similaires en France, et d’une ampleur comparable aux espaces hors influence des villes d’Auvergne.

Brive : une situation plus favorable

La grande aire urbaine de Brive-la-Gaillarde présente une dynamique de l’emploi remarquable dans l’environnement régional (+ 2,6 % d’emplois supplémentaires entre 2006 et 2011). Cette aire contribue le plus à la croissance de l’emploi régional, devant celle de Limoges. Cette évolution est comparable à celle d’aires du Sud-Ouest telles que Périgueux (+ 2,6 %) ou Montauban (+ 2,8 %). La cité gaillarde limite les pertes d’emplois industriels.

À Brive-la-Gaillarde, le « noyau dur » de la population active baisse légèrement sur la période (– 1,8 %). La qualification progresse, avec davantage de cadres et de professions intermédiaires (+ 8 %), en lien avec la tertiarisation de l’économie. Le chômage a augmenté de façon plus modérée qu’à Limoges. En 2011, 8,7 % des actifs de 25 à 54 ans sont au chômage, soit 0,9 point de plus qu’en 2006.

Le Recensement de la population, une source pour mesurer l’évolution de la population active et de l’emploi sur les territoires

La méthode de recensement de la population a été rénovée en 2004. À la collecte exhaustive qui avait lieu tous les huit ou neuf ans se substitue désormais une enquête réalisée chaque début d’année. Elle concerne successivement toutes les communes au cours d’une période de cinq ans. Le recensement de la population millésimé 2006 (RP 2006) a ainsi été élaboré à partir des enquêtes réalisées de 2004 à 2008. Avec la diffusion du RP 2011, qui cumule celles de 2009 à 2013, deux millésimes peuvent pour la première fois être directement comparés puisque constitués chacun à partir de cinq enquêtes annuelles distinctes. De plus, la dernière grande crise économique ayant démarré au deuxième semestre 2008, confronter les résultats de ces deux millésimes du RP permet d’analyser à un niveau géographique relativement fin les grands changements intervenus avant et pendant la crise sur la population active et l’emploi.

Le recensement est déclaratif et les questions des enquêtes sont nécessairement simples et courtes. Les résultats sur le chômage ne se situent pas dans le cadre de la définition du Bureau international du travail (BIT). Ils permettent cependant de mesurer les évolutions et de faire des comparaisons spatiales à un niveau fin.

Sources

Les résultats sont issus des recensements de la population de 2006 et 2011.

Définitions

Une aire urbaine ou « grande aire urbaine » : ensemble de communes constitué par un pôle urbain (unité urbaine) de plus de 10 000 emplois, et par des communes rurales ou unités urbaines (couronne périurbaine) dont au moins 40 % de la population résidente ayant un emploi travaille dans le pôle ou dans des communes attirées par celui-ci. La notion d’aire urbaine permet ainsi de définir un concept de grande ville ou métropole à l’aide d’une approche fonctionnelle et économique.

De la même façon sont définies les moyennes aires (pôle de 5 000 à 10 000 emplois) et les petites aires (pôle de 1 500 à 5 000 emplois).

Les communes multipolarisées sont des communes situées hors des aires, dont au moins 40 % de la population résidente ayant un emploi travaille dans plusieurs aires urbaines, sans atteindre ce seuil avec une seule d’entre elles.

Les autres communes en dehors des aires sont les communes isolées, hors influence des pôles. Parmi les grandes aires urbaines, cette étude distingue, outre Paris, 13 « très grandes » aires de province, qui sont les plus importantes à la fois pour la population et l’emploi en 2011. Il s’agit des aires de Lyon, Marseille-Aix, Toulouse, Lille (partie française), Bordeaux, Nice, Nantes, Strasbourg (partie française), Rennes, Grenoble, Rouen, Toulon et Montpellier.

Pour en savoir plus

« Les grandes métropoles résistent mieux à la crise » Insee Première, n° 1503, juin 2014

« Aires urbaines 2010 : les villes étendent leur influence de plus en plus loin », Focal Insee Limousin, n° 77, octobre 2011.