Les seniors aquitains : davantage en milieu rural et sur le littoral

L’Aquitaine fait partie des régions de France les plus marquées par le vieillissement de la population. En 2013, elle compte près de 900 000 habitants de 60 ans ou plus, soit 27,2 % de sa population (figure 1). Cette proportion, supérieure de 3,4 points à la moyenne nationale, situe l’Aquitaine au 7^e rang des régions. Ce pourcentage dépasse les 30 % en Dordogne et Lot-et-Garonne, respectivement 33 % et 31 %.

L’Aquitaine est un territoire de contraste pour la population des 60 ans ou plus (figure 2). Dans les grandes aires urbaines, leur part y est généralement plus faible que dans le reste du territoire. Dans les aires urbaines de Bordeaux, Pau, Agen, Mont-de-Marsan et Libourne, la proportion y est inférieure à la moyenne régionale.

À l’opposé, des zones de fort vieillissement apparaissent en particulier en Dordogne et Lot-et-Garonne. C’est aussi le cas autour du bassin d’Arcachon, à la pointe du Médoc, au nord-est et sur la côte des Landes et dans le massif pyrénéen. Au nord de la Dordogne, de nombreuses communes, formant un croissant de Saint-Aulaye à Terrasson-Lavilledieu, ont un taux de personnes de 60 ans ou plus qui dépasse les 40 % et même les 50 % pour certaines.

Ces communes sont situées essentiellement dans les cantons de Hautefort, Jumilhac-Le-Grand, St-Pardoux-La-Rivière, Bussière-Badil, Mareuil, Verteillac, Saint-Aulaye. Une autre zone où la part des seniors dépasse aussi les 40 % apparaît au sud de ce département et au nord du Lot-et-Garonne. Il s’agit de communes des cantons d’Eymet, St-Alvère et Domme en Dordogne, et Lauzun, Villeréal, Castillonnès en Lot-et-Garonne.

Sur la côte atlantique, deux communes de plus de 10 000 habitants comptent un fort taux de seniors : Arcachon avec 54 % et Biarritz 40 %. D’autres communes littorales comme Soulac-sur-Mer, Le Verdon, Arès et Soorts-Hossegor comptent entre 40 % et 50 % de seniors dans leur population.

Certaines communes peuvent être artificiellement plus âgées du fait de l’implantation d’établissements spécialisés dans l’hébergement de personnes âgées.

En 30 ans, le nombre de personnes de 60 ans ou plus a beaucoup augmenté. En 1982, leur proportion était de 21 %, six points de moins qu’actuellement. Ce nombre va continuer de croître au cours des prochaines années.

D’une part, les générations nombreuses, nées après la Seconde Guerre mondiale, arrivent progressivement aux âges élevés. D’autre part, la durée de vie s’allonge. En dix ans dans la région, l’espérance de vie des hommes a progressé de 2,7 ans et celle des femmes de 1,7. En 2030, le nombre des 60 ans ou plus atteindrait les 1 215 000, soit un tiers de la population ; les 80 ans ou plus seraient 316 500, en progression de plus de 40 % (figure 3).

Ces tendances démographiques apportent un éclairage dans l’orientation des politiques en faveur des personnes âgées.

L’Aquitaine affiche un indice de vieillissement élevé, 90,5 contre 72,7 pour la métropole. Elle se place au 6^e rang derrière les régions Limousin, Corse, Auvergne, Poitou-Charentes et Bourgogne.

La Dordogne, avec un indice de 124,9 est au 3^e rang des départements de France. Environ un quart de la population a au moins 65 ans en Dordogne et Lot-et-Garonne. Ces départements ont été marqués par la désertification rurale à partir des années soixante et ont un solde naturel déficitaire depuis de nombreuses années. Ce vieillissement est plus limité en Gironde avec un indice de 73,2, proche de la moyenne nationale. Ce département contraste fortement avec le reste de la région (figure 4). La métropole bordelaise attire une population plus jeune, composée d’actifs ou d’étudiants, le solde naturel y est positif.