Un million d’emplois liés à la présence de touristes Plus de la moitié dans des espaces urbains
En France métropolitaine, en 2011, le tourisme a généré 1,3 million d’emplois, soit 4 % de l’emploi total : 1 million d’emplois locaux liés à la présence de touristes sur leur lieu de séjour, et 0,3 million à d’autres aspects du tourisme, comme le voyage ou sa préparation. Si l’on s’en tient à l’emploi local lié au tourisme, les espaces urbains en concentrent plus de la moitié, devant les espaces littoraux et montagneux. Dans les communes littorales, l’emploi varie fortement selon les saisons ; dans les espaces urbains, en revanche, il fluctue beaucoup moins au fil de l’année. Les secteurs phares du tourisme sont en général l’hébergement et la restauration. Dans les stations de ski, cependant, ce sont les activités de sport et de loisirs.
Au-delà de l’emploi, la richesse dégagée localement par le tourisme est particulièrement forte dans l’agglomération parisienne : davantage que dans le reste de la France, le tourisme y est orienté vers des activités à forte valeur ajoutée, comme l’hôtellerie de luxe.
- Trois régions regroupent la moitié des emplois liés au tourisme
- Les espaces urbains concentrent la majorité des emplois liés à la présence de touristes
- Un tourisme culturel et d’affaires dans l’urbain
- Le littoral a la plus forte saisonnalité de l’emploi touristique
- L’unité urbaine parisienne représente un tiers de la richesse dégagée par le tourisme
- Méthode d’estimations des emplois liés au tourisme
Trois régions regroupent la moitié des emplois liés au tourisme
En 2014, en France métropolitaine, la fréquentation dans les hébergements collectifs touristiques a atteint 400 millions de nuitées, dont deux tiers sont le fait de résidents nationaux (bibliographie). La France est ainsi la première destination touristique parmi les pays de l’Union européenne. De ce fait, le tourisme revêt un enjeu économique particulièrement important en France. D’affaire ou d’agrément, il contribue à l’activité de nombreux secteurs : hébergement, restauration, culture, loisirs, transport, commerce...
L’Insee a mis au point une méthode permettant d’estimer la partie de l’emploi sur un territoire dédiée aux touristes présents. Cette estimation est complétée par des emplois non liés à la présence de touristes sur leur lieu de séjour, notamment les transports et les agences de voyage.
En 2011, le tourisme a généré 1 310 000 emplois en France métropolitaine (encadré et figure 1). L’Île-de-France représente à elle seule près d’un tiers de ces emplois. Suivent les régions Rhône-Alpes et Provence - Alpes - Côte d’Azur, qui pèsent chacune pour 10 %. Au total, ces trois régions concentrent la moitié de l’emploi touristique. Au niveau national, 4 % des emplois sont ainsi liés au tourisme. Cette part varie peu selon les régions. Dans 18 régions, elle est comprise entre 3 % et 5 %. Elle s’élève à 6 % en Languedoc-Roussillon, à 7 % en Île-de-France et Provence - Alpes - Côte d’Azur et culmine à 11 % en Corse.
Parmi les 1 310 000 emplois liés au tourisme, les trois quarts, soit 986 000 emplois, sont directement liés à la présence de touristes sur leur lieu de séjour (encadré). Les autres, soit 324 000 emplois, englobent, par exemple, les emplois liés aux voyages ou à leur préparation (agences de voyage, transports aériens...). La suite de l’étude se concentre essentiellement sur les 986 000 emplois locaux, afin de décrire l’impact de la présence de touristes pour les différents types de territoires. En effet, le tourisme concerne de nombreuses activités économiques dont certaines sont directement liées à la présence de sites naturels, au patrimoine architectural et culturel et aux infrastructures de loisirs dans les territoires.
tableauFigure 1 – Nombre d’emplois touristiques dans les régions métropolitaines
Emploi touristique lié au tourisme local (en milliers) | Emploi touristique non lié au tourisme local (en milliers) | Emploi touristique total (en milliers) | Part dans l'emploi total en % (1) | |
---|---|---|---|---|
Île-de-France | 261 | 133 | 395 | 7 |
Rhône-Alpes | 119 | 28 | 147 | 5 |
Provence - Alpes - Côte d'Azur | 116 | 24 | 140 | 7 |
Aquitaine | 54 | 11 | 65 | 5 |
Bretagne | 46 | 11 | 57 | 4 |
Languedoc-Roussillon | 49 | 8 | 57 | 6 |
Pays de la Loire | 41 | 12 | 53 | 4 |
Midi-Pyrénées | 39 | 12 | 51 | 4 |
Nord - Pas-de-Calais | 32 | 13 | 45 | 3 |
Alsace | 25 | 9 | 34 | 4 |
Centre-Val de Loire | 25 | 8 | 33 | 3 |
Lorraine | 21 | 8 | 30 | 3 |
Bourgogne | 20 | 9 | 28 | 4 |
Poitou-Charentes | 24 | 4 | 28 | 4 |
Basse-Normandie | 23 | 4 | 27 | 5 |
Picardie | 17 | 7 | 24 | 4 |
Haute-Normandie | 15 | 6 | 22 | 3 |
Auvergne | 17 | 4 | 22 | 4 |
Champagne-Ardenne | 12 | 5 | 17 | 3 |
Corse | 12 | 2 | 14 | 11 |
Franche-Comté | 11 | 3 | 14 | 3 |
Limousin | 8 | 3 | 11 | 4 |
France métropolitaine | 986 | 325 | 1 310 | 4 |
- 1. Hors agriculture, fonction publique d’État et particuliers employeurs.
- Source : Insee, DADS 2011.
Les espaces urbains concentrent la majorité des emplois liés à la présence de touristes
Les espaces urbains situés en dehors du littoral et des massifs montagneux concentrent 54 % de l’emploi local lié au tourisme (figure 2). Le tourisme d’affaire y est en effet plus fréquent. Dans l’unité urbaine parisienne, plus de la moitié des nuitées proviennent de visiteurs étrangers en raison du rayonnement international de la capitale. Elle rassemble en effet treize des vingt sites culturels et récréatifs les plus visités en France, comme le complexe Disneyland Paris, le musée du Louvre ou le château de Versailles.
Dans les espaces urbains, l’activité économique est très diversifiée et l’emploi local touristique représente une faible part de l’emploi total (3 %). L’emploi non salarié y est moins fréquent dans les activités touristiques (12 % contre 16 % en moyenne), en particulier dans l’unité urbaine parisienne (10 %). Ceci s’explique par la présence d’établissements de taille plus importante, en moyenne, mobilisant donc davantage d’emplois salariés (figure 3).
Les espaces littoraux ne représentent que 10 % de la population et de l’emploi en France métropolitaine, mais totalisent 20 % des emplois locaux liés au tourisme (jusqu’à 25 % en août). Parmi les communes littorales, celles des espaces méditerranéen et atlantique-breton concentrent plus de 80 % de l’emploi touristique (respectivement 46 % et 36 %). Le littoral corse n’en représente que 5 %, mais le poids de ces emplois dans l’emploi total y est important : 11 %, contre 6 % à 8 % dans les autres zones littorales.
Les stations de ski sont particulièrement orientées vers le tourisme : alors qu’elles représentent moins de 1 % de la population et de l’emploi en France métropolitaine, elles concentrent 7 % de l’emploi local lié au tourisme et jusqu’à 12 % au mois de février. L’emploi touristique y représente plus du tiers de l’emploi total. La part des non salariés dans ces emplois est par ailleurs la plus forte de France métropolitaine (27 %), du fait de l’importance des activités de loisirs et d’enseignement sportif. Ces dernières, dont la quasi-totalité de l’emploi est non salarié, représentent près des deux cinquièmes de l’emploi non salarié touristique de cet espace.
tableauFigure 2 – Répartition de l'emploi lié au tourisme local selon les espaces touristiques nationaux en 2011
Unité urbaine parisienne | 252 |
---|---|
Grandes unités urbaines | 101 |
Unités urbaines moyennes | 176 |
Littoral atlantique breton | 70 |
Littoral méditerranéen | 89 |
Littoral manchois | 24 |
Littoral corse | 11 |
Stations de ski de moyenne montagne | 7 |
Stations de ski de haute montagne | 57 |
Massif de moyenne montagne | 55 |
Massif de haute montagne | 44 |
Petites unités urbaines* | 100 |
- * Les petites unités urbaines sont regroupées avec les massifs au regard de leurs profils touristiques très proches.
- Source : Insee, emploi touristique 2011.
graphiqueFigure 2 – Répartition de l'emploi lié au tourisme local selon les espaces touristiques nationaux en 2011

- * Les petites unités urbaines sont regroupées avec les massifs au regard de leurs profils touristiques très proches.
- Source : Insee, emploi touristique 2011.
tableauFigure 3 – Emploi lié au tourisme local par type d’espace touristique
Espaces touristiques | Emploi total1 (en milliers) | Emploi touristique (en milliers) | Part de l'emploi touristique dans l'emploi total (%) | Part des non-salariés dans l'emploi touristique (%) | |
---|---|---|---|---|---|
Espaces urbains dont : | 15 943 | 529 | 3 | 12 | |
Unité urbaine parisienne | 5 738 | 251 | 4 | 10 | |
Grandes unités urbaines | 2 825 | 101 | 4 | 13 | |
Unités urbaines moyennes | 7 379 | 176 | 2 | 14 | |
Littoral dont : | 2 532 | 194 | 8 | 17 | |
Littoral méditerranéen | 1 174 | 89 | 8 | 16 | |
Littoral atlantique breton | 862 | 70 | 8 | 18 | |
Littoral manchois | 400 | 24 | 6 | 15 | |
Littoral corse | 96 | 11 | 11 | 16 | |
Stations de ski dont : | 207 | 64 | 31 | 27 | |
Stations de ski de haute montagne | 160 | 57 | 36 | 28 | |
Stations de ski de moyenne montagne | 48 | 7 | 15 | 22 | |
Massifs dont : | 6 340 | 199 | 3 | 23 | |
Massif de haute montagne | 1 022 | 44 | 4 | 20 | |
Massif de moyenne montagne | 1 637 | 55 | 3 | 21 | |
Petites unités urbaines | 3 681 | 100 | 3 | 25 |
- 1. Hors agriculture, fonction publique d’État et particuliers employeurs.
- Source : Insee, DADS 2011.
Un tourisme culturel et d’affaires dans l’urbain
Au niveau national, les restaurants/cafés et l’hébergement concentrent 60 % de l’emploi local touristique. Ce secteur domine partout hormis dans les Alpes et les Pyrénées, où le secteur des sports et loisirs est prépondérant (39 %). Dans l’urbain, et plus particulièrement dans l’unité urbaine parisienne, le secteur « patrimoine et culture » (art du spectacle vivant et gestion des sites touristiques) se détache, suivi par les activités du tourisme d’affaire (organisation de foires, salons professionnels et congrès).
Sur les littoraux corse et méditerranéen, le poids des restaurants/cafés et de l’hébergement est encore plus élevé, atteignant 70 % de l’emploi local touristique. Sur ces littoraux ainsi que sur le littoral breton et atlantique, plus de la moitié de l’emploi dans la restauration est lié au tourisme. En août, les restaurants/cafés représentent ainsi jusqu’à 38 % des emplois touristiques sur le littoral méditerranéen. Sur le littoral de la Manche, la part des activités de sport et de loisirs est très importante dans l’emploi touristique local (16 %, contre 10 % en France métropolitaine). Ceci s’explique en partie par la présence de casinos, notamment ceux de Deauville, Trouville et du Touquet.
Le littoral a la plus forte saisonnalité de l’emploi touristique
Le littoral est l’espace qui bénéficie le plus du tourisme estival : sur le littoral corse, l’emploi local touristique est quatre fois plus important au mois d’août qu’en janvier. Sur les littoraux breton-atlantique et méditerranéen, il est deux à trois fois plus important en août qu’en janvier.
Dans l’espace urbain, en revanche, le pic estival est de faible amplitude (figure 4). Paris et les autres grandes unités urbaines présentent les saisonnalités les moins fortes, la fréquentation fluctuant beaucoup moins sur l’année. C’est en particulier le cas dans l’unité urbaine parisienne, où l’écart d’emploi touristique entre janvier et juillet n’est que de 34 %, les touristes étant nombreux toute l’année.
Les stations de ski présentent un profil atypique avec deux pics saisonniers : un en été et un en hiver. Cependant, ces pics sont différents entre haute et moyenne montagnes : dans les stations de ski de haute montagne (Alpes et Pyrénées), l’emploi touristique de février dépasse de 56 % celui d’août et de plus de 100 % celui de novembre, mois creux. Dans les stations de moyenne montagne, l’écart entre été et hiver est moins important. Le pic le plus élevé se situe en été, l’emploi touristique d’août dépassant de 12 % celui de février et de 37 % celui de novembre.
tableauFigure 4a – Emploi touristique mensuel dans les espaces urbains et le littoral
Espaces urbains | Littoraux | |
---|---|---|
janv | 78 | 63 |
fév | 82 | 67 |
mars | 87 | 74 |
avril | 94 | 91 |
mai | 100 | 103 |
juin | 106 | 117 |
juillet | 119 | 159 |
août | 115 | 161 |
sept | 107 | 113 |
oct | 107 | 93 |
nov | 108 | 83 |
déc | 97 | 76 |
- Source : Insee, emplois touristique en 2011.
graphiqueFigure 4a – Emploi touristique mensuel dans les espaces urbains et le littoral

- Source : Insee, emplois touristique en 2011.
tableauFigure 4b – Emploi touristique mensuel en montagnes et massifs
Stations de ski de haute montagne | Stations de ski de moyenne montagne | Massifs et autres espaces | |
---|---|---|---|
janv | 143 | 102 | 73 |
fév | 149 | 108 | 76 |
mars | 147 | 104 | 82 |
avril | 106 | 87 | 92 |
mai | 67 | 90 | 101 |
juin | 71 | 97 | 109 |
juillet | 95 | 121 | 135 |
août | 96 | 121 | 135 |
sept | 75 | 97 | 108 |
oct | 70 | 91 | 102 |
nov | 72 | 88 | 97 |
déc | 110 | 93 | 89 |
- Source : Insee, emplois touristique en 2011.
graphiqueFigure 4b – Emploi touristique mensuel en montagnes et massifs

- Source : Insee, emplois touristique en 2011.
tableauFigure 4c – Fréquentation touristique mensuelle dans les espaces urbains et le littoral
Espaces urbains | Littoraux | |
---|---|---|
janv | 73 | 31 |
fév | 72 | 40 |
mars | 91 | 53 |
avril | 103 | 104 |
mai | 108 | 106 |
juin | 117 | 138 |
juillet | 126 | 205 |
août | 120 | 226 |
sept | 112 | 138 |
oct | 108 | 83 |
nov | 85 | 39 |
déc | 86 | 37 |
- La fréquentation est mesurée par le nombre de nuitées dans l'ensemble des types d'hébergements.
- Source : Insee-DGE, Fréquentation touristique en 2011.
graphiqueFigure 4c – Fréquentation touristique mensuelle dans les espaces urbains et le littoral

- La fréquentation est mesurée par le nombre de nuitées dans l'ensemble des types d'hébergements.
- Source : Insee-DGE, Fréquentation touristique en 2011.
tableauFigure 4d – Fréquentation touristique mensuelle en montagnes et massifs
Stations de ski de haute montagne | Stations de ski de moyenne montagne | Massifs et autres espaces | |
---|---|---|---|
janv | 187 | 100 | 45 |
fév | 219 | 148 | 56 |
mars | 217 | 107 | 66 |
avril | 91 | 71 | 97 |
mai | 16 | 79 | 106 |
juin | 32 | 110 | 132 |
juillet | 131 | 155 | 176 |
août | 147 | 175 | 189 |
sept | 29 | 97 | 121 |
oct | 13 | 56 | 95 |
nov | 6 | 25 | 58 |
déc | 111 | 79 | 58 |
- La fréquentation est mesurée par le nombre de nuitées dans l'ensemble des types d'hébergements.
- Source : Insee-DGE, Fréquentation touristique en 2011.
graphiqueFigure 4d – Fréquentation touristique mensuelle en montagnes et massifs

- La fréquentation est mesurée par le nombre de nuitées dans l'ensemble des types d'hébergements.
- Source : Insee-DGE, Fréquentation touristique en 2011.
L’unité urbaine parisienne représente un tiers de la richesse dégagée par le tourisme
Au-delà de l’emploi, la « richesse dégagée » fournit une autre approche des retombées économiques du tourisme. En France métropolitaine, l’hébergement et la restauration représentent plus de la moitié de la richesse dégagée par le tourisme local (figure 5). Si l’hébergement pèse davantage en termes de richesse dégagée qu’en termes d’emplois, c’est l’inverse dans la restauration.
L’analyse géographique de la richesse dégagée touristique révèle un classement proche de celui de l’emploi touristique : l’espace urbain est en tête. C’est l’unité urbaine parisienne qui domine le palmarès : elle concentre près du tiers de la richesse dégagée par le tourisme en France métropolitaine. Outre l’effet « volume » du nombre de touristes, le tourisme y est en effet davantage orienté vers des activités à forte valeur ajoutée (hôtels de luxe ou sièges de grands groupes hôteliers, musées nationaux...).
Dans les stations de ski des Alpes et des Pyrénées, la richesse dégagée par habitant est de loin la plus forte. Il en est de même pour l’emploi. Dans cet espace, les activités touristiques concentrent le tiers de la richesse dégagée totale (toutes activités économiques confondues).
tableauFigure 5 – Répartition de la richesse dégagée par le tourisme local
Richesse dégagée par le tourisme local | |
---|---|
Unité urbaine parisienne | 31% |
Grandes unités urbaines | 10% |
Unités urbaines moyennes | 16% |
Littoral atlantique breton | 7% |
Littoral meditérranéen | 10% |
Littoral manchois | 2% |
Littoral corse | 1% |
Stations de ski de moyenne montagne | 1% |
Stations de ski de haute montagne | 6% |
Massif de moyenne montagne | 5% |
Massif de haute montagne | 4% |
Petites unités urbaines* | 8% |
- * Les petites unités urbaines sont regroupées avec les massifs au regard de leurs profils touristiques très proches.
- Source : Insee, Fichier économique enrichi (FEE) 2011.
graphiqueFigure 5 – Répartition de la richesse dégagée par le tourisme local

- * Les petites unités urbaines sont regroupées avec les massifs au regard de leurs profils touristiques très proches.
- Source : Insee, Fichier économique enrichi (FEE) 2011.
Méthode d’estimations des emplois liés au tourisme
Le tourisme, de loisirs ou d’affaire, génère de l’activité dans un certain nombre de secteurs économiques, notamment dans les services. Certains y sont totalement dédiés, comme les hôtels ou les parcs d’attraction, et d’autres y sont partiellement dédiés, pouvant répondre à la fois aux besoins de la population résidente et à ceux des touristes, selon des proportions variables. C’est le cas par exemple de la restauration, de l’organisation de congrès, des commerces.
L’estimation de l’emploi lié au tourisme repose ainsi sur le repérage des secteurs d’activités concernés par le tourisme et leur classement selon leur degré de touristicité :
- dans les activités 100 % touristiques, tout l’emploi est considéré comme emploi touristique ;
- dans les activités partiellement touristiques, l’emploi touristique est estimé en retranchant à l’emploi total un emploi théorique lié aux résidents.
Pour certaines activités, comme le transport de voyageurs, il n’est pas possible de localiser précisément les touristes qui en bénéficient. Ces emplois sont liés au tourisme, mais pas au lieu de séjour des touristes. Dans cette étude, ils ont été répartis dans chaque région métropolitaine, en fonction de la localisation des établissements auxquels ils sont rattachés. Mais ils sont exclus des analyses territoriales plus fines, qui ne concernent que les emplois locaux liés au tourisme, c’est-à-dire ceux induits par la présence de touristes.
Sources
Pour l’Insee, les déclarations annuelles de données sociales (DADS) de 2011 permettent d’avoir accès, pour chaque salarié, à diverses informations : la nature de l’emploi et la qualification, les dates de début et de fin de période de paie, le nombre d’heures salariées, la condition d’emploi (temps complet, temps partiel), le montant des rémunérations versées, etc. Ces informations sont complétées sur le champ des non-salariés par le fichier de l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss) de 2011.
L’enquête de fréquentation hôtelière (EFH) est effectuée mensuellement auprès d’un échantillon d’hôtels de tourisme classés (de 1 à 5 étoiles) ou non classés, et comptant au moins 5 chambres situées en métropole et dans les DOM.
Le Fichier économique enrichi (FEE) est un fichier de synthèse construit par l’Insee. Son objectif est de caractériser les établissements par des données économiques et financières, en utilisant les informations issues de plusieurs sources économiques dont le répertoire Sirène, les DADS et le fichier des résultats d’entreprises Ésane.
Définitions
Espaces touristiques : dans cette étude, les communes sont réparties en douze types d’espaces, classés eux-mêmes en quatre grandes catégories :
1. Urbain :
- unité urbaine parisienne : communes de l’unité urbaine parisienne ;
- grandes unités urbaines : communes des unités urbaines de 100 000 habitants ou plus, hors celles du littoral et des massifs (avec ou sans station de ski) ;
- unités urbaines moyennes : communes des unités urbaines de 10 000 à moins de 100 000 habitants, hors celles du littoral et des massifs (avec ou sans station de ski) ; Lourdes est classée dans ce type d’espace.
2. Littoral :
- littoral breton et atlantique : communes du littoral des régions Aquitaine, Poitou-Charentes, Pays de la Loire et Bretagne ;
- littoral méditerranéen : communes du littoral des régions Languedoc-Roussillon et Provence - Alpes - Côte d’Azur ;
- littoral manchois : communes du littoral des régions Basse-Normandie, Haute-Normandie, Picardie et Nord - Pas-de-Calais ;
- littoral corse : communes du littoral de la région Corse.
3. Stations de ski :
- stations de ski de haute montagne : communes avec station de ski des massifs des Alpes et des Pyrénées ;
- stations de ski de moyenne montagne : communes avec station de ski des massifs des Vosges, du Jura, du Massif Central et de la Corse.
4. Massifs et petites communes :
- massif de haute montagne : communes (sans station de ski) des massifs des Alpes et des Pyrénées ;
- massif de moyenne montagne : communes (sans station de ski) des massifs des Vosges, du Jura, du Massif Central et de la Corse.
- petites unités urbaines : communes des unités urbaines de moins de 10 000 habitants hors celles du littoral ou des massifs (avec ou sans station de ski).
La richesse dégagée est une notion économique qui permet d’évaluer l’importance de l’activité économique dans une zone à travers sa valeur ajoutée. L’estimation de la richesse dégagée provient du Fichier économique enrichi (FEE) de l’Insee. Comme pour l’emploi, la richesse dégagée par le tourisme local correspond à la richesse générée par la fréquentation touristique dans une zone. En première approche, la valeur ajoutée calculée au niveau des entreprises est répartie entre ses établissements au prorata de la masse salariale. Cette notion de richesse dégagée n’est pas tout à fait comparable au produit intérieur brut (PIB) ; elle ne permet donc pas de calculer une part de l’activité touristique au sein du PIB.
Pour en savoir plus
Millet N., « Les hébergements touristiques en 2014 - Recul des nuitées des touristes français et étrangers », Insee Première n° 1542, avril 2015.
Ouvrir dans un nouvel onglet« Mémento du tourisme - édition 2014 », DGE, décembre 2014.
Sourd C., Bisault L., Lomonaco J.-C., « Les dépenses des touristes en France - La moitié bénéficie à l’Île-de-France, Provence - Alpes - Côte d’Azur et Rhône-Alpes », Insee Première n° 1510, juillet 2014.