Pour les générations les plus récentes, les difficultés des adultes diminuent à l’écrit, mais augmentent en calcul
En 2011, 16 % des personnes de 18 à 65 ans résidant en France métropolitaine éprouvent des difficultés dans les domaines fondamentaux de l’écrit, et pour 11 % ces difficultés sont graves ou fortes. Parmi celles qui ont été scolarisées en France, 7 % sont dans ce cas et peuvent donc être considérées en situation d’illettrisme, contre 9 % en 2004. Les personnes âgées de 18 à 29 ans ont de meilleurs résultats que les générations plus âgées en lecture et en compréhension orale.
Dans le domaine du calcul, la part des personnes très à l’aise baisse par rapport à 2004. Les performances en calcul se dégradent avec l’âge et l’amélioration globalement enregistrée au fil des générations n’est plus de mise chez les plus jeunes. Les femmes ont plus souvent que les hommes des difficultés en calcul, mais c’est l’inverse face à l’écrit.
- Les difficultés des adultes à l'écrit, en calcul et en compréhension orale
- Les situations les plus préoccupantes
- Les lettres pour les femmes et les chiffres pour les hommes
- Deux millions et demi d’adultes en situation d’illettrisme
- Les difficultés augmentent avec l’âge
- Un effet génération pour les compétences à l’écrit
- En calcul, l’effet « calculette » succède à l’effet « âge »
Les difficultés des adultes à l'écrit, en calcul et en compréhension orale
Mesurer le niveau de compétence des adultes à l’écrit, à l’oral et en calcul, est le but principal de l’enquête Information et vie quotidienne (IVQ) conduite en 2011 (source). Elle prolonge l’enquête IVQ 2004. Construit autour d’« exercices » reprenant des situations de la vie quotidienne, le questionnaire a été proposé à près de 14 000 personnes de 16 à 65 ans résidant en France métropolitaine. Dans cette étude, on se limite le plus souvent aux 18-65 ans afin d’assurer une comparaison avec les résultats d’IVQ 2004.
L'enquête cherche notamment à repérer les difficultés propres aux adultes face à l’écrit, à partir des tests permettant d'évaluer un seuil de compétences. Ces tests ne se réfèrent pas à des apprentissages scolaires, comme par exemple le respect des règles orthographiques, mais portent sur la maîtrise de trois compétences fondamentales : déchiffrer (lecture de mots), écrire (production de mots écrits) et comprendre ce qui est lu (compréhension d’un texte simple). Ces trois compétences sont évaluées à partir d’exercices reprenant des situations de la vie quotidienne qui révèlent les types de difficultés rencontrées et leur ampleur variable. Ainsi, parmi les adultes de 18 à 65 ans, seulement 5 % éprouvent des difficultés (moins de 80 % de bonnes réponses) en lecture de mots, mais 11 % en production de mots et 15 % en compréhension (tableau 1).
tableauTableau 1 – Les performances en lecture, production de mots et compréhension d’un texte simple
Lecture de mots | Production de mots écrits | Compréhension de texte simple | Difficultés dans au moins un des trois domaines fondamentaux de l’écrit | |
---|---|---|---|---|
Personnes n’ayant pu passer les exercices | 1 | 1 | 1 | 1 |
Graves difficultés, moins de 40 % de réussite | 1 | 3 | 4 | 6 |
Difficultés fortes, 40 à moins de 60 % de réussite | 1 | 3 | 4 | 4 |
Difficultés partielles, 60 à moins de 80 % de réussite | 2 | 4 | 6 | 5 |
Pas ou peu de difficultés, au moins 80 % de réussite | 11 | 5 | 1 | 0 |
Aucune difficulté dans les trois domaines fondamentaux | 84 | 84 | 84 | 84 |
Ensemble | 100 | 100 | 100 | 100 |
- Lecture : 1 % des enquêtés ont réussi moins de 40 % des questions en lecture de mots, 3 % en production de mots et 4 % en compréhension. Au total, 6 % des enquêtés ont obtenu moins de 40 % de bonnes réponses dans au moins un de ces trois domaines.
- Champ : personnes de 18 à 65 ans en France métropolitaine.
- Source : Insee, enquête Information et vie quotidienne, 2011.
Les situations les plus préoccupantes
On définit l’ensemble des situations préoccupantes face à l’écrit en regroupant trois profils déterminés en fonction des scores obtenus en lecture de mots, en production de mots et en compréhension. Sont concernées les personnes qui n’ont pas pu passer les épreuves à cause d’une maîtrise insuffisante de la lecture ou du français (1 % des 18-65 ans), puis celles qui ont des difficultés graves avec moins de 40 % de bonnes réponses dans au moins un des trois domaines fondamentaux de l’écrit (« communication très difficile », 6 % des 18-65 ans) et enfin celles qui ont des difficultés fortes avec 40 % à 60 % de bonnes réponses dans au moins un de ces domaines (« communication faiblement efficace », 4 % des 18-65 ans). Ces situations préoccupantes concernent donc 11 % des 18-65 ans. De plus, 5 % de la population, ayant entre 60 % et 80 % de bonnes réponses (« communication possible »), éprouvent des difficultés moins sévères, souvent limitées à un seul des trois domaines. Au total, une personne sur six résidant en France métropolitaine éprouve des difficultés au moins partielles, dans un des trois domaines fondamentaux de l’écrit.
Par ailleurs, la part des personnes ayant des résultats médiocres en calcul et en compréhension orale (moins de 60 % de réussite) est sensiblement la même (respectivement, 16 % et 15 % - tableau 2). En outre, les mauvaises performances ont tendance à se cumuler : près d’une personne sur deux en difficulté à l’écrit l’est également en compréhension orale ou en calcul. Ce cumul n’est pas pour autant systématique : 21 % des personnes en difficulté à l’écrit, par exemple, réalisent d’excellentes performances en compréhension orale.
tableauTableau 2 – Les performances en calcul et compréhension orale
Proportion de questions réussies | Calcul | Compréhension orale | ||||
---|---|---|---|---|---|---|
Ensemble | Difficultés au moins partielles à l’écrit | Performances médiocres en compréhension orale | Ensemble | Difficultés au moins partielles à l’écrit | Performances médiocres en calcul | |
Performances médiocres | 16 | 47 | 41 | 15 | 44 | 37 |
dont moins de 40 % de réussite | 9 | 31 | 26 | 4 | 18 | 13 |
dont 40 à moins de 60 % de réussite | 7 | 16 | 15 | 11 | 26 | 24 |
60 à moins de 80 % de réussite | 54 | 47 | 49 | 30 | 35 | 31 |
Au moins 80 % de réussite | 30 | 6 | 10 | 55 | 21 | 32 |
Ensemble | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 |
- Lecture : 16 % des 18-65 ans ont des performances médiocreS en calcul. 47 % des personnes en difficulté à l’écrit ont des performances médiocres en calcul (moins de 60 % de réussite).
- Champ : personnes de 18 à 65 ans, hors celles maîtrisant trop mal le français ou la lecture pour passer les exercices (1 % des enquêtés) en France métropolitaine.
- Source : Insee, enquête Information et vie quotidienne, 2011.
Les lettres pour les femmes et les chiffres pour les hommes
Excepté pour la compréhension orale, l’écart entre hommes et femmes est marqué (tableau 3). Près de 20 % des femmes ont des résultats médiocres en calcul contre 14 % des hommes ; seulement 24 % d’entre elles ont d’excellents résultats dans ce domaine (au moins 80 % de réussite) contre 35 % chez les hommes. L’avantage masculin dans les disciplines mathématiques apparaissait déjà dans l’enquête de 2004 et dans des enquêtes centrées sur les jeunes comme l’enquête internationale auprès des élèves de 15 ans (PISA).
Cet avantage s’inverse à l’écrit : la proportion d’hommes qui éprouvent des difficultés est plus forte que celle des femmes (17 % et 15 %) et ce, dans les trois domaines de l’écrit (tableau 4). De plus, lorsqu’ils ont des difficultés, celles-ci sont plus souvent graves ou fortes. L’écart est surtout important en production de mots : 51 % des hommes en difficulté à l’écrit manifestent des difficultés graves ou fortes dans ce domaine contre seulement 41 % des femmes.
tableauTableau 3 – Résultats en calcul et en compréhension orale selon le sexe
Proportion de questions réussies | Calcul | Compréhension orale | ||
---|---|---|---|---|
Hommes | Femmes | Hommes | Femmes | |
Moins de 40 % | 9 | 10 | 4 | 4 |
De 40 à moins de 60 % | 5 | 9 | 11 | 11 |
De 60 à moins de 80 % | 51 | 57 | 29 | 31 |
Au moins 80 % | 35 | 24 | 56 | 54 |
Ensemble | 100 | 100 | 100 | 100 |
- Champ: personnes de 18 à 65 ans, hors celles maîtrisant trop mal le français ou la lecture pour passer les exercices (1 % des enquêtés) en France métropolitaine.
- Lecture: 56 % des hommes de 18 à 65 ans ont réussi au moins 80 % des exercices de compréhension orale, contre 54 % des femmes.
- Source : Insee, enquête Information et vie quotidienne, 2011.
tableauTableau 4 – Résultats détaillés à l’écrit des personnes en difficulté selon le sexe
Proportion de questions réussies | Lecture de mots | Production de mots écrits | Compréhension de texte simple | |||
---|---|---|---|---|---|---|
Hommes | Femmes | Hommes | Femmes | Hommes | Femmes | |
Moins de 40 % | 9 | 7 | 25 | 20 | 30 | 28 |
De 40 à moins de 60 % | 5 | 4 | 26 | 21 | 27 | 24 |
De 60 à moins de 80 % | 10 | 14 | 25 | 25 | 39 | 45 |
Au moins 80 % | 76 | 75 | 24 | 34 | 4 | 3 |
Ensemble | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 |
- Lecture : 9 % des hommes ayant des difficultés dans au moins un des trois domaines fondamentaux de l’écrit ont réussi moins de 40 % des questions portant sur l’identification de mots.
- Champ : personnes de 18 à 65 ans ayant des difficutés dans au moins un des domaines fondamentaux de l’écrit, hors celles maîtrisant trop mal le français ou la lecture pour passer les exercices (1 % des enquêtés) en France métropolitaine.
- Source : Insee, enquête Information et vie quotidienne, 2011.
Deux millions et demi d’adultes en situation d’illettrisme
Le niveau de compétence des adultes est fortement lié au pays et à la langue de scolarisation. Si ce lien se retrouve en compréhension orale et en calcul, c’est surtout à l’écrit qu’il est manifeste : 61 % des personnes qui ont été scolarisées hors de France dans une autre langue que le français ont des difficultés face à l’écrit contre 31 % des personnes scolarisées hors de France mais pour lesquelles le français est la langue maternelle ou la langue d’apprentissage de la lecture (tableau 5). Par définition, le terme « illettrisme » ne s’applique qu’aux personnes ayant été scolarisées en France. Parmi celles-ci, 5 % éprouvent des difficultés légères, 3 % des difficultés assez fortes et 4 % de graves difficultés dans au moins un des trois domaines fondamentaux de l’écrit. Ainsi, 7 % de personnes ayant des difficultés graves ou fortes à l’écrit sont en situation d’illettrisme, soit environ 2,5 millions de personnes âgées de 18 à 65 ans. En 2004, ce taux était légèrement plus élevé (9 %).
tableauTableau 5 – Difficultés à l’écrit, en calcul et en compréhension orale selon les caractéristiques individuelles
En difficulté à l’écrit | dont difficultés graves ou fortes | Performances médiocres en calcul | Performances médiocres en compréhension orale | |
---|---|---|---|---|
Sexe | ||||
Hommes | 17 | 13 | 13 | 15 |
Femmes | 15 | 10 | 19 | 15 |
Âge | ||||
18 - 29 ans | 10 | 7 | 11 | 11 |
30 - 39 ans | 14 | 10 | 11 | 13 |
40 - 49 ans | 16 | 11 | 18 | 14 |
50 - 59 ans | 21 | 15 | 22 | 17 |
60 - 65 ans | 24 | 18 | 22 | 24 |
Pays de scolarisation | ||||
Scolarisés hors de France dans une autre langue que le français | 61 | 55 | 39 | 45 |
Scolarisés hors de France en français | 31 | 25 | 21 | 24 |
Scolarisés en France | 12 | 7 | 14 | 13 |
Ensemble | 16 | 11 | 16 | 15 |
- Champ: personnes de 18 à 65 ans en France métropolitaine.
- Lecture : 61 % des personnes scolarisées hors de France dans une autre langue que le français ont des difficultés dans au moins un des trois domaines fondamentaux de l’écrit ; 45 % ont des performances médiocres en compréhension orale.
- Source: Insee, enquête Information et vie quotidienne, 2011.
Les difficultés augmentent avec l’âge
À l’écrit, en calcul et en compréhension orale, les plus jeunes ont moins souvent de difficultés que les plus âgés. Ainsi, en 2011, en compréhension orale, seulement 11 % des moins de 30 ans ont réussi moins de 60 % des exercices proposés contre 17 % des 50-59 ans et 24 % des 60-65 ans. Les plus jeunes ont également de meilleurs résultats à l’écrit (tableau 6), la part des personnes sans difficulté allant de 76 % pour les 60-65 ans à 89 % pour les moins de 30 ans. Pour les plus jeunes encore, en 2011, les résultats aux évaluations en lecture de la journée Défense et Citoyenneté (JDC) montrent que 4,8 % des jeunes Français ayant au moins 17 ans ont des difficultés sévères en lecture. Ce résultat est très proche de celui mesuré par l’enquête IVQ selon laquelle environ 4,6 % des jeunes âgés de 17 à 20 ans nés en France, ont des difficultés graves ou fortes face à l’écrit.
tableauTableau 6 – Proportion de personnes en difficulté à l’écrit selon l’intensité de celle-ci et l’âge
Niveau de la difficulté à l’écrit | De 60 à 65 ans | De 50 à 59 ans | De 40 à 49 ans | De 30 à 39 ans | De 18 à 29 ans | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2004 | 2011 | 2004 | 2011 | 2004 | 2011 | 2004 | 2011 | 2004 | 2011 | |
Fort | 13 | 12 | 12 | 10 | 7 | 7 | 6 | 7 | 4 | 4 |
Assez grave | 9 | 5 | 7 | 5 | 5 | 4 | 4 | 3 | 4 | 3 |
Partiel | 12 | 7 | 8 | 6 | 6 | 5 | 6 | 4 | 7 | 4 |
- Champ: personnes de 18 à 65 ans en France métropolitaine.
- Lecture : en 2004, 13 % des personnes âgées de 60 à 65 ans avaient des difficultés fortes à l’écrit ; en 2011, elles sont 12 %.
- Source: Insee, enquêtes Information et vie quotidienne, 2004 et 2011.
Un effet génération pour les compétences à l’écrit
Pour les compétences à l’écrit, les différences selon l’âge sont moins marquées en 2011 qu’en 2004. Ce resserrement est dû essentiellement à un effet de génération. Pour les personnes nées entre 1946 et 1986, enquêtées en 2004 et en 2011, la part des personnes en difficulté face à l’écrit reste stable (graphique 1). L’amélioration des résultats globaux des 18-65 ans, est due, en premier lieu, à l’exclusion du champ de l’enquête 2011, de la génération née avant 1946 présentant un taux élevé de personnes en difficulté (un tiers). Mais elle est également due à la prise en compte de jeunes nés après 1986, pour lesquels ce taux est relativement plus faible (soit 10 %). Cet « effet génération » reflète le développement de l’accès à l’enseignement secondaire : très faible pour les générations nées avant-guerre, il s’est généralisé dans les années 1960. Ainsi s’explique le recul du taux de personnes en situation d’illettrisme (− 2 points) entre 2004 et 2011 : chez les personnes de 18 à 65 ans scolarisées en France, 9 % d’entre elles avaient des difficultés graves ou fortes en 2004 (12 % pour l’ensemble de la population en incluant les personnes non scolarisées en France) contre 7 % en 2011.
Par ailleurs, parmi les personnes en difficulté à l’écrit nées entre 1982 et 1986, la part de celles en grande difficulté est plus élevée en 2011 qu’en 2004. Cette évolution montre que les premières années qui suivent la sortie du système scolaire sont celles où les personnes les plus fragilisées face à l’écrit risquent le plus de perdre les quelques bases qu’elles ont pu acquérir en lecture et en écriture par manque de pratique et de sollicitation.
graphiqueGraphique 1 – Proportion de personnes en difficulté à l’écrit selon l’année de naissance
En calcul, l’effet « calculette » succède à l’effet « âge »
La dynamique est différente pour les compétences en calcul. Entre 2004 et 2011, la part des personnes réussissant plus de 80 % des exercices a diminué, passant de 32 % à 30 % chez les 18-65 ans. Cette dégradation des performances en calcul est tout d’abord la conséquence de l’éloignement progressif du système scolaire et du vieillissement. Ainsi, à génération donnée, les performances se détériorent pour l’ensemble de la population, surtout les plus âgés (graphique 2).
On assiste également au recul plus structurel des performances en calcul de la plupart des classes d’âges, surtout des plus jeunes. Ainsi, la part des personnes très performantes âgées de 18 à 30 ans est passée de 36 % à 33 % entre 2004 et 2011. L’usage de plus en plus répandu d’outils micro-informatiques dans la vie quotidienne (ordinateur, calculatrice, smartphone...) amoindrit sans doute chez les plus jeunes l’intérêt à maîtriser parfaitement les règles de base du calcul.
graphiqueGraphique 2 – Évolution de la part des personnes à l’aise en calcul, 2004 - 2011
graphiqueGraphique 3 – Les compétences face à l’écrit
Sources
L’enquête Information et vie quotidienne (IVQ) a été organisée par l’Insee en collaboration avec l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI), la direction de l’Animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) du ministère du Travail et de l’emploi, la direction de l’Évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) du ministère de l’Éducation nationale, le département des Statistiques, des études et de la documentation (DSED) du ministère de l’Intérieur, la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF) du ministère de la Culture et le Secrétariat général du comité interministériel des villes (SG-CIV). Les épreuves d’évaluation ont été conçues avec l’aide d’équipes universitaires. Le module d’orientation, les exercices pour les personnes en difficulté et l’exercice de compréhension orale ont été élaborés par l’équipe PsyEF de J.-M. Besse (Université Lyon II). Les exercices de calcul ont été conçus par l’équipe EVA (Université Rennes II et Hôpital Sainte Anne) de C. Charron et C. Meljac. Les exercices complexes des modules haut A et haut B et du module commun reposent sur les travaux de l’équipe de H. Tardieu (Université Paris V) et sur ceux de S. Bueno, H. Megherbi et A. Seigneuric (Université Paris XIII). Dans la partie biographique, les questions sur les compétences utilisées au quotidien et les difficultés éventuelles rencontrées ont été élaborées par F. Guérin-Pace (Ined).
Le protocole de l’enquête est inchangé par rapport à 2004. Chaque personne réalise un exercice d’orientation portant sur une page d’un programme de télévision. Il permet d’évaluer la capacité à lire des mots isolés et à comprendre un texte simple.
Si l’enquêté commet peu d’erreurs, il est orienté vers des exercices plus complexes pour évaluer des compétences élaborées, comme la capacité à produire des inférences. Selon la proportion de bonnes réponses à l’issue de ces exercices, les enquêtés sont répartis en 4 groupes (graphique 3).
Si les résultats à l’exercice d’orientation sont faibles, l’enquêté passe un test assez simple pour affiner le diagnostic sur ses difficultés. Les exercices de ce test, outre des questions sur la lecture de mots et la compréhension de textes courts (CD de musique) portent sur les capacités à produire des mots écrits (dictée d’une liste de courses). Les groupes de compétence sont élaborés en fonction de la performance minimale des enquêtés dans ces trois domaines fondamentaux et répartissent les personnes selon leur degré de difficulté à l’écrit.
Les personnes qui obtiennent des résultats moyens au test d’orientation passent une épreuve « intermédiaire » pour déterminer laquelle des deux voies précédentes est la plus adaptée.
Le questionnaire inclut un exercice de compréhension orale et de courts problèmes de calcul posés oralement. L’enquête recueille également un ensemble d’éléments biographiques sur l’enfance, la scolarité et l’histoire professionnelle de l’enquêté.
Pour en savoir plus
A. Degorre et F. Murat « La mesure des compétences des adultes, un nouvel enjeu pour la statistique publique », Économie et Statistique n° 424-425, février 2010.
F. de la Haye,J.-E.Gombert, J.-P. Rivière, T. Rocher et R. Vourc’h « Ouvrir dans un nouvel ongletLes évaluations en lecture dans le cadre de la journée Défense et Citoyenneté, année 2011 », Note d’Information n° 12-13, DEPP, juillet 2012.
F. Murat, « Les compétences des adultes à l’écrit, en calcul et en compréhension orale », Insee Première n° 1044, octobre 2005.