Insee PremièreWallis et Futuna a perdu près du cinquième de sa population en dix ans

Amandine Sourd, Service territorial de la statistique et des études économiques de Wallis et Futuna

Les îles Wallis et Futuna comptent 12 197 habitants au 22 juillet 2013, date de référence du dernier recensement de la population. Le territoire a perdu 2 750 personnes depuis 2003, soit 18 % de sa population. La diminution de la natalité et l’importance de l’émigration expliquent cette forte baisse. L’absence sur le territoire de filières d’études supérieures et les possibilités d’emploi réduites engendrent de nombreux départs des jeunes de 20 à 34 ans. En conséquence, la population restant sur le territoire vieillit et la taille des ménages diminue. Ces ménages sont cependant beaucoup mieux équipés qu’au précédent recensement.

Amandine Sourd, Service territorial de la statistique et des études économiques de Wallis et Futuna
Insee Première No 1511- Août 2014

12 197 habitants à Wallis et Futuna

Entre le 22 juillet et le 17 août 2013, 12 197 personnes ont été recensées dans les îles Wallis et Futuna. La plus petite collectivité d’outre-mer française du Pacifique (142 km²) comprend trois circonscriptions territoriales, correspondant chacune à un royaume coutumier : Uvéa à Wallis, Alo (dont Alofi) et Sigave à Futuna. Uvéa est elle-même scindée en trois districts : Hahake, Hihifo et Mua (figure 1). Wallis (21 villages) concentre 70 % de la population, contre 30 % pour Futuna (14 villages).

Entre 1969 et 2003, sous l’effet d’une forte natalité et d’une émigration relativement faible, la population avait augmenté de 75 %. Depuis 2003, la tendance s’est inversée, avec à la fois une émigration de plus en plus forte et des naissances moins nombreuses. Ainsi, le territoire a perdu 10 % de sa population entre 2003 et 2008, puis 9,2 % entre 2008 et 2013. Au total, en dix ans, le nombre d’habitants a diminué de près d’un cinquième, revenant à son niveau de 1983 (figure 2).

La baisse de la population est plus prononcée sur Futuna (− 26 % en dix ans), notamment dans la circonscription d’Alo (− 28 %). Sur Wallis, le nombre d’habitants a diminué de 15 % en dix ans, plus fortement sur Mua (− 18 %) et moins sur Hahake (− 11 %). Ce dernier district concentre en effet la majorité des emplois de l’île.

Figure 1Carte de Wallis et Futuna

Figure 2Évolution de la population de 1969 à 2013

Nombre d'habitants
Évolution de la population de 1969 à 2013 (Nombre d'habitants)
Wallis Futuna Ensemble
1969 5 821 2 725 8 546
1976 6 019 3 173 9 192
1983 8 084 4 324 12 408
1990 8 973 4 732 13 705
1996 9 528 4 638 14 166
2003 10 071 4 873 14 944
2008 9 207 4 238 13 445
2013 8 584 3 613 12 197
  • Source : Insee-STSEE, recensements de la population de 1969 à 2013.

Figure 2Évolution de la population de 1969 à 2013

  • Source : Insee-STSEE, recensements de la population de 1969 à 2013.

La natalité ne compense plus l’émigration des jeunes

Comme tous les territoires de l’ensemble géographique de la Polynésie, les îles Wallis et Futuna font face à une forte émigration (figure 3) : en 2013, selon les données de la communauté du Pacifique Sud, le atteint − 15,6 ‰ pour l’ensemble de la Polynésie. L’émigration n’est pas nouvelle pour Wallis et Futuna : sur les 45 dernières années, le n’a été positif qu’entre 1976 et 1983. Pendant cette période, de nombreux Wallisiens et Futuniens sont revenus de Nouvelle-Calédonie (encadré), où ils étaient partis travailler dans les mines, ou du Vanuatu, suite à son indépendance. Depuis, le solde migratoire est resté constamment négatif, avec une forte accentuation entre 2003 et 2008 (− 31,8 ‰) et un léger ralentissement depuis (− 27,8 ‰ entre 2008 et 2013). En effet, l’immigration, principalement composée de fonctionnaires métropolitains, reste relativement faible. Parallèlement, les jeunes quittent les îles : ils vont poursuivre ailleurs leurs études supérieures, le territoire n’assurant la scolarité que jusqu’au baccalauréat, ou partent rechercher un emploi. Depuis 2000, selon le service territorial des œuvres scolaires et de la vie de l’étudiant (STOSVE), 1 887 jeunes sont partis poursuivre leurs études en métropole (pour 60 % d’entre eux), en Nouvelle-Calédonie (35 %) ou en Polynésie française (5 %).

Depuis le début des années 2000, le ne compense plus le déficit migratoire. En effet, la fécondité a continué de baisser : en 2013, l’ s’établit à 2,1 enfants par femme (figure 4) , contre 2,7 en 2003 ; il s’élevait à 4,5 en 1983 et était encore de l’ordre de 3 dans les années 1990. Comme par ailleurs les jeunes adultes sont nombreux à quitter le territoire, le a fortement diminué, passant de 19,3 ‰ en 2003 à 14,2 ‰ en 2013. Dès lors, la population restant sur le territoire vieillit : entre 2003 et 2013, le nombre de personnes âgées de 60 ans ou plus a augmenté de 30 % ; sur la même période, l’âge médian est passé de 24 ans à 32 ans. En parallèle, le a lui aussi légèrement augmenté : de 4,5 ‰ en 2003 à 5,7 ‰ en 2013.

La comparaison des pyramides des âges de 2003, 2008 et 2013 (figure 5) illustre parfaitement la baisse de la population, caractérisée par la diminution du nombre de jeunes de 20 à 34 ans et celle du nombre de naissances. La part des 20 à 34 ans a reculé principalement sur l’île de Futuna (− 30 % entre 2008 et 2013) au profit de celle des plus de 60 ans (+ 12 %).

Alors qu’en 2003 on comptait 102 hommes pour 100 femmes, depuis la tendance s’est inversée avec 94 hommes pour 100 femmes ; cela est dû à la plus forte propension des hommes à émigrer, notamment pour rechercher un emploi. En 2013, l’écart est particulièrement marqué parmi les 20 à 29 ans : 79 hommes pour 100 femmes (contre 95 hommes pour 100 femmes en 2003).

Figure 3Composantes de la croissance démographique au cours des périodes intercensitaires

en ‰
Composantes de la croissance démographique au cours des périodes intercensitaires (en ‰)
Solde naturel Solde migratoire Accroissement de la population
1969 - 1976 32 -26,8 7,6
1976 - 1983 29,2 15,1 35
1983 - 1990 25,8 -12,7 13,1
1990 - 1996 18 -7,1 5,5
1996 - 2003 15 -7,1 7,9
2003 - 2008 10,6 -31,8 -21,2
2008 - 2013 8,5 -27,8 -19,3
  • Source : Insee-STSEE, recensements de la population de 1969 à 2013.

Figure 3Composantes de la croissance démographique au cours des périodes intercensitaires

  • Source : Insee-STSEE, recensements de la population de 1969 à 2013.

Figure 4Récapitulatif des indicateurs démographiques

Récapitulatif des indicateurs démographiques
Indicateurs Période Unité Ensemble Wallis Futuna Polynésie Française (2012)**
Population 2013 Effectifs 12 197 8 584 3 613 268 207
Superficie Km² 142 78 64* 3 521
Densité 2013 Habitants/km² 85,9 110 56,4 76,2
Taux de croissance annuel 2008-2013 % − 1,9 − 1,4 − 3,2 0,6
Âge médian 2013 Années 32,2 32,5 31,5 31
Population de 0-14 ans 2013 % 28,1 27,4 29,8 24
Population de 15-59 ans 2013 % 57,8 58,6 55,8 66
Population de 60 ans et plus 2013 % 14,1 14 14,4 10
Nombre de ménages 2013 Effectifs 2 987 2 157 830 72 708
Taille moyenne des ménages 2013 Individus/Ménages 4,1 4 4,4 3,6
Taux de mortalité 2008-2013 5,7 5,1
Taux de natalité 2008-2013 14,2 16
Taux d’accroissement naturel 2008-2013 8,5 10,9
Taux d’accroissement de la population 2008-2013 − 19,3 6
Taux net de migration 2008-2013 − 27,8 − 0,6
Indice conjoncturel de fécondité 2008-2012 Nbre d’enfants/femme 2,1 2,1
Espérance de vie à la naissance 2008-2012 Années 75,8 75,5
Hommes 2008-2012 Années 72,8 72,8
Femmes 2008-2012 Années 78,7 77,4
Population active 2013 Effectifs 4 482 3 515 967 114 309
dont actifs occupés 2013 Effectifs 3 952 3 113 819 89 402
  • * dont Alofi.
  • ** données disponibles sur le site de l’Institut de la Statistique de la Polynésie Française.
  • Source : Insee-STSEE, recensements de la population 2008 et 2013.

Figure 5Pyramide des âges comparée entre 2003, 2008 et 2013

Pyramide des âges comparée entre 2003, 2008 et 2013
Age détaillé Hommes 2013 Femmes 2013 Hommes 2008 Femmes 2008 Hommes 2003 Femmes 2003
0 an 85 92 100 91 155 119
1 an 102 96 105 102 140 148
2 ans 97 105 138 117 149 146
3 105 96 121 124 183 153
4 118 101 142 135 151 145
5 101 90 152 100 175 136
6 102 104 124 115 172 145
7 132 117 144 124 167 149
8 96 117 173 142 175 158
9 129 148 151 140 175 163
10 151 97 167 127 175 177
11 109 117 165 136 180 183
12 129 130 160 139 192 164
13 159 131 176 163 201 206
14 139 135 163 145 192 161
15 155 128 168 174 178 194
16 149 123 172 169 191 173
17 145 130 165 150 182 170
18 95 84 127 131 175 134
19 71 88 92 82 150 111
20 52 63 69 96 106 128
21 49 57 79 78 122 109
22 44 59 62 76 103 122
23 66 91 80 67 109 96
24 46 56 65 62 103 120
25 49 73 68 81 97 115
26 54 70 51 99 105 108
27 40 75 71 83 125 107
28 68 58 85 88 97 134
29 55 58 68 97 108 99
30 52 66 72 92 107 123
31 52 71 76 95 104 115
32 71 80 99 107 113 98
33 71 92 84 103 88 113
34 69 95 83 90 73 114
35 59 83 94 110 109 97
36 78 87 91 113 73 93
37 86 114 97 91 75 75
38 90 101 89 113 72 88
39 85 81 69 108 70 109
40 83 113 104 96 70 73
41 98 101 63 85 73 92
42 94 80 69 64 82 95
43 83 94 72 93 72 92
44 76 100 72 97 92 95
45 87 95 73 75 85 74
46 63 81 69 88 57 71
47 66 66 82 86 72 73
48 67 81 66 93 84 70
49 71 85 88 99 83 58
50 66 80 84 75 78 86
51 75 82 53 68 72 76
52 71 80 66 62 64 66
53 61 90 85 67 73 70
54 71 85 77 51 76 57
55 80 77 86 84 67 56
56 52 57 77 78 77 77
57 68 68 57 55 68 71
58 85 62 68 63 73 54
59 67 53 67 57 44 38
60 79 71 61 53 49 37
61 65 54 60 55 39 32
62 51 49 64 63 58 44
63 56 48 68 49 53 49
64 59 39 40 29 44 43
65 53 45 36 33 34 45
66 49 50 42 21 30 39
67 56 57 38 40 24 39
68 51 42 42 38 25 32
69 29 30 41 32 23 22
70 30 28 28 40 20 41
71 25 29 23 32 20 21
72 33 34 22 29 21 25
73 35 32 22 30 19 22
74 30 33 18 24 15 30
75 20 30 17 28 10 21
76 17 27 14 20 19 30
77 12 27 16 14 15 21
78 18 19 15 29 11 17
79 15 16 6 24 12 10
80 8 20 13 14 8 13
81 9 16 11 15 16 6
82 6 17 5 13 12 11
83 6 12 4 11 9 14
84 6 11 4 8 9 13
85 5 9 6 12 6 5
86 8 11 4 6 4 10
87 2 8 2 3 3 4
88 0 2 4 5 2 4
89 2 3 4 6 2 5
90 1 4 2 1 1 2
91 1 3 1 3 1 0
92 0 1 0 0 0 0
93 1 4 0 2 1 1
94 0 0 0 0 0 0
95 0 0 0 3 0 0
96 0 0 0 0 0 0
97 0 0 0 0 0 0
98 0 0 1 0 0 0
99 0 0 0 0 0 0
  • Source : Insee-STSEE, recensements de la population 2003, 2008 et 2013.

Figure 5Pyramide des âges comparée entre 2003, 2008 et 2013

  • Source : Insee-STSEE, recensements de la population 2003, 2008 et 2013.

Le niveau d’études continue de s’élever

Le niveau de formation de la population continue de s’élever : en 2013, 18 % des habitants ont au moins le baccalauréat contre 14 % en 2008. Cette progression est encore plus marquée pour les femmes : 19 % en 2013 contre 11 % en 2008. Néanmoins, en 2013, encore 50 % de la population, dont une majorité âgée de 40 ans ou plus, déclarent n’avoir aucun diplôme (en baisse de 10 points par rapport à 2008) ; en particulier, 6 % n’ont jamais été scolarisés (en baisse de 2 points).

La diminution de la population et son vieillissement se répercutent sur la composition des . Les générations cohabitent moins : en 2013, 32 % des ménages comportent au moins deux contre 56 % en 2008. En revanche, les ménages formés d’un couple avec enfants sont plus fréquents : 38 % en 2013 contre 21 % en 2008. De même, les familles monoparentales sont un peu plus nombreuses : 6 % des ménages en 2013 contre 5,7 % en 2008. La décohabitation se traduit également par la diminution de la taille moyenne des ménages, qui passe à 4,1 personnes en 2013 contre 4,8 en 2003. À Futuna, le nombre de personnes par ménage reste plus important : 4,4 personnes en moyenne en 2013 contre 5,1 en 2003.

Plus de femmes sur le marché de l’emploi

Au cours des cinq dernières années, le a augmenté sur le territoire : en 2013, 50 % de la population âgée de 14 ans ou plus est contre 44 % en 2008. En 2013, 54 % des hommes sont actifs contre 46 % des femmes.

Entre 2008 et 2013, le taux d’activité des femmes a gagné 7 points contre 3 points pour les hommes (figure 6). En lien avec la hausse de leur niveau de formation, les femmes se présentent plus fréquemment sur le marché du travail. Cependant, elles se heurtent à l’étroitesse du marché de Wallis et Futuna et se retrouvent plus nombreuses que les hommes parmi les . Ainsi, sur 530 personnes s’étant déclarées chômeuses lors du recensement de 2013, 54 % sont des femmes. Le chômage les touche d’autant plus qu’elles quittent moins volontiers le territoire que les hommes : ainsi, en 2013, 32 % des femmes actives âgées de 20 à 29 ans sont au chômage contre 23 % des hommes de la même tranche d’âge (figure 7). La part de ces jeunes femmes au chômage a augmenté en dix ans (+ 7 points) alors que celle des jeunes hommes s’est tassée (− 2 points).

Le nombre d’emplois est plus important au recensement de 2013 qu’au précédent (3 952 contre 3 823 en 2008). Le nombre de femmes passe notamment de 1 754 à 1 880. L’organisation, en septembre 2013, des mini-jeux du Pacifique sur le territoire n’est pas étrangère à cette poussée conjoncturelle de l’emploi. Elle a surtout bénéficié aux activités informelles de l’agriculture, de la pêche et de l’artisanat. L’économie du territoire fait, en effet, se côtoyer un monde du travail organisé et un autre qui l’est moins, issu des activités traditionnelles de subsistance ou d’autoconsommation. Le premier est très tributaire du secteur public qui concentre 40 % de l’emploi total.

Les activités plus informelles s’articulent autour d’un réseau de proximité et s’inscrivent dans la culture wallisienne et futunienne de l’échange coutumier et du partage. Plus de 700 personnes se sont déclarées artisans au recensement de 2013 alors qu’à peine une soixantaine de personnes disposent d’une patente. Ces activités ne sont prises en compte comme emplois au recensement que si une partie de la production fait l’objet de vente. Par exemple, dans le secteur primaire, 60 % des personnes indiquent que l’essentiel de leur production est destiné à la consommation familiale et que seulement une partie est vendue. L’enquête « Budget des familles » réalisée en 2006 a montré que les personnes pratiquaient d’autant plus l’autoconsommation qu’il y avait peu de personnes en emploi salarié dans le ménage. Face au manque de débouchés locaux, l’alternative à la difficulté d’accéder à un emploi salarié est, pour les jeunes, d’émigrer ou de se contenter d’activités informelles ou occasionnelles.

Figure 6Taux d'activité par sexe et par tranche d'âge décennale

en %
Taux d'activité par sexe et par tranche d'âge décennale (en %)
Tranche d'âge Hommes Femmes
14-19 15 10
20-29 74 68
30-39 82 66
40-49 78 66
50-59 64 46
60-69 25 24
70-79 9 6
80 et + 4 7
  • Source: Insee-STSEE, recensement de la population 2013.

Figure 6Taux d'activité par sexe et par tranche d'âge décennale

  • Source: Insee-STSEE, recensement de la population 2013.

Figure 7Taux de chômage par sexe et par tranche d'âge décennale

en %
Taux de chômage par sexe et par tranche d'âge décennale (en %)
Tranche d'âge Hommes Femmes
14-19 44 64
20-29 23 32
30-39 8 10
40-49 6 5
50-59 3 4
60-69 2 1
70-79 0 0
80 et + 0 0
  • Source : Insee-STSEE, recensement de la population 2013.

Figure 7Taux de chômage par sexe et par tranche d'âge décennale

  • Source : Insee-STSEE, recensement de la population 2013.

Davantage de maisons inoccupées

La baisse de la population entraîne une diminution de la part des logements occupés (figure 8). À Wallis, 14 % des logements sont inoccupés contre 11 % en 2008 ; il s’agit de logements occasionnels, de résidences secondaires ou de logements vacants. À Futuna, c’est le cas de 15 % des logements contre 8 % en 2008.

L’habitat traditionnel est également moins fréquent, en particulier à Futuna. Les fales, constructions de forme ovale faites avec des matériaux traditionnels (bois, feuilles tressées) ou modernes (ciment, tôle), représentaient, en 2003, 34 % des habitations à Futuna et 13 % à Wallis ; en 2013, ils ne sont plus, respectivement, que 13 % et 5 %. Plus fragiles et moins confortables que les maisons dites modernes, ils sont moins souvent reconstruits lorsqu’ils sont endommagés par les intempéries. Depuis 2010 et le passage du cyclone Tomas, 70 maisons de type moderne ont été construites à Futuna et depuis le cyclone Evans de 2012 à Wallis, 34 maisons modernes y ont été construites ou sont en construction.

Le confort élémentaire des logements s’est généralisé : plus de 78 % des ménages sont raccordés au réseau général électrique, ont l’eau courante, les sanitaires et les WC à l’intérieur du logement. La situation est différente à Futuna car les mesures d’aide au logement mises en place dans les années 1990 y ont favorisé la construction de sanitaires et de WC à l’extérieur. Ainsi, 38 % des logements de Futuna n’ont pas tous ces équipements de base à l’intérieur contre 16 % à Wallis.

Au fil des années, les équipements en télécommunications ont fortement progressé : en 2013, 64 % des ménages à Wallis ont le téléphone et 59 % à Futuna (contre 58 % et 47 % en 2008). Les équipements tels que l’ordinateur et une connexion à Internet sont bien plus courants au sein des ménages : 55 % d’entre eux ont un ordinateur et 40 % ont une connexion internet contre respectivement 31 % et 20 % en 2008. La réduction du coût de la connexion internet en 2011 a favorisé son implantation sur le territoire.

Concernant les moyens de transport des ménages, les Wallisiens et Futuniens utilisent principalement la voiture : en 2013, 10 % possèdent à la fois une voiture et un véhicule de type pick-up, 29 % seulement une voiture et 27 % seulement un pick-up. Les deux-roues occupent désormais une place moins importante dans les moyens de transport.

Figure 8Taux d'occupation des logements

en %
Taux d'occupation des logements (en %)
Wallis Futuna
2003 90 0
2008 89 0
2013 86 0
2003 0 95
2008 0 92
2013 0 85
  • Source : Insee-STSEE, recensements de la population 2003, 2008 et 2013.

Figure 8Taux d'occupation des logements

  • Source : Insee-STSEE, recensements de la population 2003, 2008 et 2013.

Une importante communauté wallisienne et futunienne en Nouvelle-Calédonie

Lors du recensement de la population de Nouvelle-Calédonie en 2009, 21 262 personnes ont déclaré appartenir à la communauté wallisienne et futunienne, soit 8,7 % de la population de Nouvelle-Calédonie. Parmi elles, 6 688 sont nées à Wallis et Futuna dont 793 personnes entre 2003 et 2009 ; en 2009, 1 028 de ces natifs avaient entre 20 et 29 ans. Cette communauté est presque totalement implantée dans la province Sud.

Dans cette communauté, parmi les natifs de Wallis et Futuna, 10 % ont un niveau de formation supérieur au baccalauréat, contre 21 % de l’ensemble de la population de Nouvelle-Calédonie, et 20 % n’ont pas été scolarisés, contre 5 % des Calédoniens. 51 % des natifs de Wallis et Futuna installés en Nouvelle-Calédonie sont actifs et 12 % sont au chômage (contre 61 % d’actifs et 14 % de chômeurs pour les Calédoniens). Parmi les actifs occupés, 75 % travaillent dans le secteur privé (alors que 40 % de l’emploi est public à Wallis et Futuna en 2013). Ils sont majoritairement ouvriers (53 %) et travaillent essentiellement dans le secteur de l’industrie et de la construction (48 %) ou dans le commerce ou les services (49 %).

Sources

Les résultats présentés ici proviennent principalement du recensement de la population, réalisé du 22 juillet au 17 août 2013 dans les îles Wallis et Futuna. Les données de l’état-civil des trois circonscriptions sont saisies par le Service territorial de la statistique et des études économiques (STSEE) de Wallis et Futuna.

Définitions

Le taux net de migration est égal au taux d’accroissement de la population diminué du taux d’accroissement naturel (naissances moins décès).

En l’absence de statistiques aux frontières, le solde migratoire apparent résulte de la différence entre l’évolution de la population et le solde naturel entre deux recensements.

Le solde naturel (ou accroissement naturel) est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période. On emploie les termes « excédent » ou « accroissement » quand le nombre de naissances est supérieur à celui des décès.

L’indicateur conjoncturel de fécondité mesure le nombre d’enfants qu’aurait une femme tout au long de sa vie, si les taux de fécondité observés l’année considérée à chaque âge demeuraient inchangés.

Le taux de natalité est le rapport du nombre de naissances vivantes de l’année à la population totale moyenne de l’année.

Le taux (brut) de mortalité est le rapport du nombre de décès de l’année à la population totale moyenne de l’année.

Un ménage est défini comme l’ensemble des occupants d’une résidence principale, qu’ils aient ou non des liens de parenté. Un ménage peut ne comprendre qu’une seule personne.

Le noyau familial est composé soit d’une personne seule, d’un couple sans enfant, d’un couple avec enfants ou d’une famille monoparentale. Il peut coexister au sein d’un même ménage plusieurs noyaux familiaux.

Le taux d’activité au sens du recensement de la population est le rapport entre le nombre d’actifs au sens du recensement (actifs occupés au sens du recensement et chômeurs au sens du recensement) et l’ensemble de la population correspondante.

La population active regroupe les personnes ayant un emploi (population active occupée) et les chômeurs au sens du recensement. Sont considérés comme chômeurs au sens du recensement, les personnes de 15 ans ou plus ayant déclaré être au chômage durant la semaine précédant l’enquête et être disponibles immédiatement pour occuper un emploi. Le critère de recherche d’emploi n’est pas pris en compte étant donné la faiblesse de l’offre d’emploi sur le territoire.

Pour en savoir plus

Hadj L., « Wallis et Futuna : recensement de la population de 2008, 10 % d’habitants en moins depuis 2003 » , Insee Première n° 1251, juillet 2009.

Buffière B., « Ouvrir dans un nouvel ongletEnquête Budget des familles - Wallis et Futuna 2005-2006, synthèse des principaux résultats » , STSEE, novembre 2006.

« Recensement de la population à Wallis et Futuna : 14 944 habitants au 22 juillet 2003 », Insee Première n° 1013, avril 2005.