Vivre en couple La proportion de jeunes en couple se stabilise
Entre 1999 et 2006 en France métropolitaine, la proportion de jeunes de 20 à 24 ans vivant en couple, marié ou non, est stable. La tendance à la baisse observée depuis 1982 s’interrompt. Conséquence de la hausse de l’espérance de vie aux âges élevés, les femmes de plus de 65 ans et les hommes de plus de 80 ans sont plus souvent en couple que les générations précédentes aux mêmes âges. En revanche, vivre en couple est de moins en moins fréquent pour les 30 à 60 ans.
En 2006, parmi les femmes trentenaires, les diplômées de l’enseignement supérieur vivent plus souvent en couple que les peu diplômées ; c’était l’inverse en 1999.
À 40 ans, la proportion de femmes diplômées du supérieur, seules et sans enfant, est deux fois plus importante que pour les femmes non diplômées, en 2006 comme en 1999.
Pour les hommes, entre 30 et 50 ans, ce sont les plus diplômés qui vivent le plus souvent à deux.
- La proportion de personnes en couple évolue différemment selon l’âge
- La retraite se passe de plus en plus souvent à deux
- Entre 30 et 60 ans, désaffection pour la vie de couple
- Proportion de femmes en couple : à chaque génération, son histoire
- Les trentenaires très diplômées désormais aussi souvent en couple que les peu diplômées
- Plus les hommes de 30 à 50 ans sont diplômés, plus ils vivent en couple
- Vivre en couple selon les régions
La proportion de personnes en couple évolue différemment selon l’âge
Selon le recensement de la population (sources), la proportion de personnes vivant en couple diminue. Cette baisse n’affecte ni les jeunes ni les plus de 60 ans.
La proportion de jeunes de 20 à 24 ans vivant en couple avait particulièrement baissé entre 1982 et 1999 : les premières unions devenaient plus tardives, mais aussi plus fragiles. Cette tendance est désormais interrompue : en 2006, les hommes et les femmes de 20 à 24 ans sont désormais aussi souvent engagés dans une vie à deux que ceux du même âge en 1999 (graphique 1). La fécondité des femmes de ces âges a suivi la même évolution : baisse jusqu’en 1999, stabilité depuis.
La proportion d’hommes en couple à ces âges est très différente de celle des femmes (tableau). Entre 20 et 24 ans, les femmes, souvent unies à des hommes plus âgés, sont plus fréquemment en couple que les hommes du même âge. L’écart était très grand en 1982 : 55 % des femmes de 20 à 24 ans vivaient avec un conjoint, contre seulement 29 % des hommes de cet âge. Depuis 1982, les comportements de mise en couple évoluent cependant de manière identique pour les deux sexes : la vie à deux baisse de 1982 à 1999, et se stabilise ensuite. Pour les hommes et les femmes de 25 à 29 ans, la vie en couple ne se stabilise pas totalement, mais la baisse est beaucoup plus lente qu’auparavant (tableau).
graphiqueGraphique 1 – La proportion des jeunes vivant en couple a cessé de baisser
tableauTableau – Nombre et proportion de personnes en couple
1982 | 1990 | 1999 | 2006 | |
---|---|---|---|---|
Ensemble de la population (en %) | 48,8 | 48,7 | 48,2 | 47,7 |
dont hommes | 49,9 | 50,0 | 49,7 | 49,3 |
dont femmes | 47,6 | 47,4 | 46,9 | 46,2 |
Population de 15 ans* ou plus (en %) | 62,5 | 61,0 | 59,5 | 58,4 |
dont hommes | 64,9 | 63,5 | 62,0 | 61,1 |
15 à 19 ans | 1 | 1 | 1 | 1 |
20 à 24 ans | 29 | 20 | 15 | 16 |
25 à 29 ans | 71 | 59 | 50 | 48 |
30 à 34 ans | 81 | 75 | 69 | 67 |
35 à 39 ans | 84 | 81 | 75 | 72 |
40 à 44 ans | 83 | 82 | 77 | 74 |
45 à 49 ans | 83 | 83 | 79 | 74 |
50 à 54 ans | 83 | 82 | 80 | 76 |
55 à 59 ans | 83 | 82 | 80 | 78 |
60 à 64 ans | 84 | 82 | 80 | 79 |
65 à 69 ans | 81 | 82 | 80 | 80 |
70 à 74 ans | 77 | 80 | 78 | 79 |
75 ans ou plus | 62 | 65 | 67 | 69 |
dont femmes | 60,2 | 58,8 | 57,2 | 55,9 |
15 à 19 ans | 6 | 3 | 3 | 3 |
20 à 24 ans | 55 | 40 | 31 | 31 |
25 à 29 ans | 80 | 72 | 64 | 62 |
30 à 34 ans | 84 | 80 | 74 | 73 |
35 à 39 ans | 85 | 81 | 77 | 74 |
40 à 44 ans | 84 | 81 | 76 | 72 |
45 à 49 ans | 83 | 80 | 75 | 72 |
50 à 54 ans | 80 | 79 | 75 | 71 |
55 à 59 ans | 74 | 75 | 73 | 70 |
60 à 64 ans | 66 | 68 | 69 | 68 |
65 à 69 ans | 54 | 58 | 62 | 63 |
70 à 74 ans | 43 | 47 | 50 | 54 |
75 ans ou plus | 19 | 21 | 24 | 28 |
Nombre de personnes en couple (en milliers) | 20 464 | 27 578 | 28 224 | 29 288 |
Part de couples mariés (en % des couples) | 93,8 | 87,5 | 82,2 | 78,0 |
- * Âges en années révolues (estimés pour 1982 et 1990).
- Champ : France métropolitaine.
- Source : Insee, recensements de la population.
La retraite se passe de plus en plus souvent à deux
Depuis le début du XXe siècle, les personnes âgées vivent de plus en plus fréquemment en couple. C’est la conséquence de la hausse de l’espérance de vie et du recul de l’âge moyen au veuvage. Femmes et hommes sont concernés, mais à des âges différents. Entre 1999 et 2006, la part des femmes de 80 ans en couple est passée de 26 % à 32 % ; elle a donc augmenté de six points, alors que celle des hommes du même âge n’a pas changé (graphique 2). L’allongement de la durée de vie des femmes au-delà de 75 ans augmente la proportion d’hommes en couple à partir de 80 ans.
graphiqueGraphique 2 – La proportion de femmes de plus de 65 ans en couple augmente entre 1999 et 2006
Entre 30 et 60 ans, désaffection pour la vie de couple
Vivre avec un conjoint est en revanche de moins en moins fréquent entre 30 et 60 ans. La désaffection pour la vie en couple est visible dès 1982 et se poursuit entre 1999 et 2006. Par exemple, 83 % des femmes âgées de 45 à 49 ans étaient en couple en 1982, contre seulement 72 % en 2006. Entre 1999 et 2006, c’est pour cette tranche d’âge que la baisse est la plus forte : − 4 points (graphique 2). À ces âges, la proportion de personnes en couple est quasiment la même pour les hommes et pour les femmes.
Proportion de femmes en couple : à chaque génération, son histoire
Suivre quatre générations féminines d’un recensement à l’autre permet d’observer comment la propension à vivre en couple évolue avec l’âge, pour un groupe de femmes donné : aujourd’hui, les femmes de 30 ans ont un comportement différent de celles des années 1980 et 1990.
Au recensement de mars 1982, parmi les femmes trentenaires nées en 1951, 82 % vivaient en couple (graphique 3). Début 1990, les trentenaires nées en 1959 n’étaient plus que 78 % à vivre en couple. Après leur trentième anniversaire, les comportements des femmes de ces deux générations (1951 et 1959) ont été semblables : la proportion de femmes en couple a baissé légèrement pendant dix ans, puis a décliné de façon plus nette vers leur quarantième anniversaire. Ainsi, dans la trentaine et plus encore après quarante ans, le nombre de couples qui se sont séparés a été plus élevé que celui de couples qui se sont formés.
Ce n’est pas le cas des trentenaires au tournant du XXIe siècle : les femmes de la génération 1968 sont encore moins fréquemment en couple que leurs aînées (73 %), mais elles se sont rattrapées entre 1999 et 2006. Au recensement de 2006, ces femmes ont 37 ans et ne goûtent pas encore la vie conjugale aussi souvent que leurs aînées au même âge. Néanmoins, pour cette génération, il y a eu en sept ans plus de couples qui se sont formés que de couples séparés. Les recensements à venir diront si les trajectoires des générations nées en 1968 et 1959 continueront de diverger.
Concernant les trentenaires d’aujourd’hui, il est encore trop tôt pour savoir si ces femmes seront davantage en couple dans les années à venir : d’après le recensement de 2006, 71 % des femmes de 30 ans (nées en 1975) sont aujourd’hui en couple ; c’est moins que pour les trentenaires de 1999, mais l’écart entre les générations se réduit. Entre 1999 et 1990, il était de six points ; entre 2006 et 1999, il est de deux points.
graphiqueGraphique 3 – Proportion de femmes en couple selon les générations
Les trentenaires très diplômées désormais aussi souvent en couple que les peu diplômées
À la fin du XXe siècle, plus une femme était diplômée, moins souvent elle avait un conjoint. Cela était particulièrement le cas pour les plus jeunes d’entre elles. La date de la mise en couple suivait en effet très souvent celle de la fin des études ou de l’entrée dans la vie active : les jeunes femmes qui poursuivaient des études supérieures vivaient donc moins rapidement en couple que les autres femmes de leur âge. À 30 ans par exemple, seulement 70 % des diplômées du supérieur vivaient en couple en 1999, contre 76 % de celles titulaires d’un BEPC, d’un CAP ou d’un BEP.
Les premières années du XXIe siècle marquent une rupture à cet égard. En 2006, les femmes de 30 à 40 ans diplômées du supérieur sont désormais plus souvent en couple que les trentenaires de diplôme identique ne l’étaient en 1999 (graphique 4). Inversement, les femmes titulaires d’un diplôme inférieur ou égal au baccalauréat vivent moins fréquemment en couple en 2006 qu’en 1999. Au total, en 2006, les femmes trentenaires ayant au moins un diplôme vivent désormais en couple dans des proportions comparables, quel que soit le niveau de ce diplôme : autour de 74 % en 2006 (graphique 5a). Dans cette tranche d’âge, seules les femmes sans diplôme se distinguent : elles ne sont que 67 % à avoir un conjoint. Déjà moins souvent en couple en 1999 que celles titulaires d’un diplôme, c’est pour ces femmes que le taux de vie en couple s’abaisse le plus : cinq à six points de moins entre 1999 et 2006 pour les femmes sans diplôme de 35 à 39 ans. Ainsi, entre 1999 et 2006, les comportements des femmes diplômées et de moins de 40 ans se sont homogénéisés : les différences liées au niveau de diplôme se sont estompées. En revanche, la situation des femmes non diplômées tend à devenir atypique.
Pour les femmes de plus de 40 ans, au contraire de ce qui se passe pour les plus jeunes, les disparités sociales à l’égard de la vie à deux se maintiennent : les diplômées vivent d’autant moins en couple que leur niveau d’études est élevé (graphique 5a). En 2006 comme auparavant, les femmes les plus diplômées restent à tout âge celles qui vivent le plus fréquemment seules : 11 % des femmes de 40 ans diplômées du supérieur sont célibataires et sans enfant, soit deux fois plus que les femmes sans diplôme. Par ailleurs, les plus diplômées sont moins souvent à la tête d’une famille monoparentale que les autres femmes : 12 % à 40 ans, contre 17 % des femmes sans diplômes du même âge.
graphiqueGraphique 4 – Évolution de la part des femmes en couple selon le diplôme entre 1999 et 2006
graphiqueGraphique 5 – Proportion de personnes en couple en 2006, selon l'âge et le diplôme
Plus les hommes de 30 à 50 ans sont diplômés, plus ils vivent en couple
À tout âge, les hommes non diplômés vivent moins souvent en couple que ceux titulaires d’au moins un diplôme (graphique 5b). Mais à l’inverse des femmes, entre 30 et 50 ans, les diplômés du supérieur vivent plus fréquemment à deux que les autres. C’est une nouveauté : entre 1999 et 2006, la proportion d’hommes en couple a moins diminué chez les diplômés du supérieur que chez les moins diplômés. Contrairement aux femmes, les hommes les plus diplômés ne sont donc pas ceux qui vivent le plus souvent seuls. Autre différence avec les femmes : en 2006, les hommes de moins de 70 ans sont d’autant plus souvent en couple qu’ils sont âgés, et cela quel que soit le diplôme (graphique 5a et b).
Vivre en couple selon les régions
Les habitants de l’Ouest et du Nord de la France vivent plus souvent en couple. En revanche, vivre à deux est moins répandu en Corse, dans le Sud et en Île-de-France. Cette répartition géographique n’est pas nouvelle et prolonge celle des décennies précédentes ; elle est proche de celle de la natalité (Carte).
La proportion de personnes qui vivent en couple dépend de la structure par âge, sexe et niveau de diplôme. En corrigeant de ces effets de structure, la géographie des couples reste identique.
graphiqueCarte – Proportion de personnes en couple entre 25 et 64 ans
Sources
Les résultats de cette étude sont issus des recensements de la population. Ils concernent les personnes de 15 ans ou plus et se limitent à la France métropolitaine afin d’effectuer des comparaisons dans le temps. Jusqu’en 1999, le recensement de la population était réalisé de manière exhaustive, tous les six à neuf ans. Les résultats du recensement de la population de 2006 sont issus des enquêtes annuelles de recensement réalisées entre 2004 et 2008. Les âges considérés dans cette étude sont les âges en années révolues, c’est-à-dire atteints au dernier anniversaire ; par exemple, on considère qu’une personne née en 1975 a 30 ans au 1er janvier 2006. Les publications faites par l’Insee sur les recensements précédents portent sur les âges en différence de millésimes (une personne née en 1975 a 31 ans en 2006), les chiffres de 1982 à 1999 ont ici été recalculés pour les rendre directement comparables à ceux de 2006.
Définitions
Au sens du recensement, un couple est formé d’un homme et d’une femme qui cohabitent dans la même résidence principale. Les conjoints qui travaillent dans deux villes différentes mais ont la même résidence principale sont considérés comme vivant en couple. Jusqu’en 1999, les couples étaient repérés à partir des caractéristiques des membres du ménage (âge, sexe, situation matrimoniale), parfois complétées par les informations sur les liens de parenté. Depuis 2004, la question « Vivez-vous en couple ? » a été introduite dans le questionnaire du recensement et permet également de repérer des couples, selon d’autres critères que ceux retenus ici. Ainsi, en 2006, un million de personnes déclarent vivre en couple mais ne sont pas prises en compte dans cette étude pour des raisons de comparabilité avec les années antérieures. Il s’agit de :
- 900 000 personnes logeant en ménage ordinaire, mais ne résidant pas avec leur conjoint ou ayant un conjoint de même sexe ;
- 100 000 personnes vivant « hors ménage », c’est-à-dire en communauté (prisons, foyers, hôpitaux, casernes, …) ou en habitation mobile, qu’ils résident ou non avec leur conjoint.