Insee Flash Grand Est · Janvier 2025 · n° 103

Enfants mineurs dans le Grand Est : un sur dix vit dans une famille recomposée

En 2021, parmi l’ensemble des enfants de la région vivant dans une famille, 1,1 million sont mineurs, soit 73 %, les autres enfants étant majeurs. Cette proportion est proche de la moyenne nationale (74 %). Seuls 2 % des enfants mineurs ne vivent pas dans une famille.

Parmi les enfants mineurs, 28 % vivent avec un seul de leurs parents en 2021. Le Grand Est est la cinquième région comptant le plus d’enfants qui n’habitent pas avec leurs deux parents, derrière Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’Occitanie, Nouvelle-Aquitaine et les Hauts-de-France (entre 30 et 32 %).

Près de sept mineurs sur dix habitent avec leurs deux parents dans une famille dite « traditionnelle » sans enfant issu d’une autre union, 21 % vivent dans une famille monoparentale et 11 % dans une famille recomposée (figure 1) : des proportions similaires à celles observées en France métropolitaine.

Environ 4 % des enfants mineurs vivent avec leurs deux parents dans une famille recomposée. Ils sont issus de la nouvelle union, et vivent avec au moins un demi-frère ou une demi-sœur nés d’une union précédente d’un des deux parents. Lorsqu’on ajoute ces enfants à ceux vivant dans des familles traditionnelles, 72 % des mineurs de la région résident avec leurs deux parents, une part conforme à la moyenne nationale.

Parmi les enfants vivant avec un seul parent, 82 % résident avec leur mère. Cette proportion diminue à 76 % dans les familles recomposées.

La part des enfants vivant avec leurs deux parents diminue avec l’âge, que ce soit dans les familles traditionnelles ou recomposées (figure 2). À l’inverse, la proportion d’enfants habitant avec un seul parent augmente progressivement, principalement en raison des séparations. Ces événements conduisent un nombre croissant d’enfants à vivre dans des familles monoparentales ou recomposées.

Ainsi, si 78 % des enfants de moins de 3 ans vivent dans une famille traditionnelle, cette proportion tombe à 60 % chez les adolescents de 15 à 17 ans : ces derniers sont en effet davantage susceptibles que les plus jeunes de vivre dans une famille recomposée ou monoparentale.

Cependant, entre 15 et 17 ans, il n’y a presque plus d’enfant vivant dans une famille recomposée avec ses deux parents. En effet, à mesure que les années passent, les autres enfants plus âgés, nés de précédentes unions, grandissent et quittent le foyer familial. La famille reprend alors une forme « traditionnelle », qui ne compte plus que les enfants issus de l’union du couple actuel.

Dans les familles recomposées, la personne de référence a généralement un emploi, bien que cela soit légèrement moins fréquent que dans les familles traditionnelles. Cependant, elle possède plus souvent un niveau de formation inférieur au baccalauréat (31 %, contre 26 % dans les familles traditionnelles).

Dans les familles monoparentales, la personne de référence a moins souvent un emploi que dans les autres types de familles, et se trouve davantage en situation de chômage ou d’inactivité. Elle est plus fréquemment sans qualification (respectivement 21 % de non-diplômées, contre 15 % dans les familles traditionnelles) et détient aussi moins souvent un diplôme de l’enseignement supérieur long (18 % contre 24 %). Ces conditions, souvent associées à des niveaux de vie plus faibles, ont pour conséquence que les enfants vivent plus fréquemment dans des logements suroccupés.

Dans le Grand Est, 3 % des enfants mineurs vivent avec un seul parent en garde alternée, et partagent équitablement leur temps entre les domiciles de leurs parents séparés. Cela concerne environ 37 000 enfants, soit 12 % des mineurs dont les parents sont séparés. La garde alternée est légèrement plus courante chez les enfants vivant au sein de familles recomposées que dans les familles monoparentales (14 % contre 11 %).

La proportion d’enfants en résidence alternée s’accroît jusqu’à l’âge de 6 ans au sein des familles monoparentales, puis se stabilise entre 6 et 15 ans, avant de diminuer progressivement jusqu’à 17 ans. Dans les familles recomposées, elle augmente jusqu’à 8 ans, mais baisse ensuite fortement, perdant 8 points en huit ans.

Les enfants mineurs vivant dans une famille traditionnelle sont légèrement plus nombreux en Alsace, avec 71 % dans le Bas-Rhin et 70 % dans le Haut-Rhin. Ceux qui vivent dans une famille monoparentale sont particulièrement présents dans l’Aube (26 % contre 21 % en moyenne dans le Grand Est), suivie de la Marne et de la Haute-Marne (23 %). Quant aux enfants vivant en famille recomposée, ils sont surreprésentés dans les Ardennes, l’Aube, la Haute-Marne (autour de 13 %) et surtout dans la Meuse (15 %) (figure 3).

Les enfants en famille recomposée résident relativement plus souvent dans les communes rurales non périurbaines, alors que ceux des familles traditionnelles sont surreprésentés dans les zones périurbaines (74 % contre 68 % en moyenne).

Dans les grands centres urbains et les zones urbaines intermédiaires, la proportion d’enfants en famille monoparentale (27 % et 22 %) dépasse la moyenne régionale.

L’étude porte sur l’ensemble des enfants mineurs résidant avec au moins un de leurs deux parents. Cela exclut les mineurs vivant seuls ou hors ménage ou en ménage hors famille (par exemple, un enfant mineur vivant chez ses grands-parents). En 2021, 2 % des mineurs de la région Grand Est sont dans une de ces situations. De même, cela exclut les enfants majeurs qui vivent avec au moins un de leurs parents, soit 25 % des enfants de la région.