Insee Conjoncture Guadeloupe · Juillet 2021 · n° 15

L’emploi poursuit son redressement Note de conjoncture régionale - 1ᵉʳ trimestre 2021

En Guadeloupe, le nombre d’emplois salariés s’établit à 116 270 au premier trimestre 2021. Les effectifs salariés augmentent ainsi de 0,3 % par rapport au trimestre précédent, ce qui représente 390 emplois supplémentaires (figure 1). Cette hausse confirme la bonne orientation du quatrième trimestre (+ 0,3 %).

Le nombre d’emplois salariés dans le secteur privé augmente de 0,6 % par rapport au quatrième trimestre 2020, soit 420 salariés supplémentaires. Le secteur public perd 30 emplois ce trimestre (– 0,1 %).

Le niveau de l’emploi salarié est supérieur de 1,3 % à celui du premier trimestre 2020, ce qui représente 1 470 créations d’emplois en un an, mais reste inférieur à son niveau d’avant crise (– 0,3 % par rapport au quatrième trimestre 2019).

En France (hors Mayotte), l’emploi salarié progresse également au premier trimestre 2021 (+ 0,3 %). Sur un an, les effectifs augmentent de 1,1 %.

Le secteur tertiaire marchand (hors intérim) est le principal moteur de la bonne orientation de l’emploi salarié ce trimestre. Les effectifs salariés dans ce secteur augmentent de 0,7 % au premier trimestre (figure 2). Le nombre de personnes employées par le secteur s’élève à 47 160, soit 310 nouveaux emplois salariés. Il reste cependant en retrait de son niveau antérieur à la crise (– 1,4 % par rapport au quatrième trimestre 2019).

Les effectifs salariés dans le secteur tertiaire non marchand progressent de 0,5 % au premier trimestre. Cette hausse contribue à la bonne dynamique de l’emploi salarié en Guadeloupe. Le secteur emploie désormais 51 480 salariés, soit 230 de plus qu’au trimestre précédent.

Les effectifs salariés dans le secteur de la construction augmentent de 1,3 % au premier trimestre, soit 80 emplois salariés de plus qu’au trimestre précédent. Le secteur continue de recruter et emploie désormais 5 940 personnes, son plus haut niveau depuis 2014. En revanche, le nombre de salariés dans le secteur de l’industrie baisse de 0,7 % au premier trimestre, ce qui représente 60 emplois en moins.

Après avoir retrouvé son niveau d’avant-crise en fin d’année 2020, l’emploi intérimaire recule de 6,3 % au premier trimestre 2021 (figure 3). Le secteur de l’intérim emploie désormais 2 050 personnes en Guadeloupe, soit 140 de moins qu’au trimestre précédent. Le nombre de travailleurs intérimaires repasse en dessous de son niveau de fin 2019.

En France (hors Mayotte), l’emploi intérimaire poursuit son redressement (+ 0,3 % par rapport au quatrième trimestre 2020), mais son niveau reste inférieur de 5 % à celui de la fin d’année 2019.

En Martinique, au premier trimestre 2021, l’emploi salarié progresse de 0,5 % (figure 4) et atteint 119 800. Le secteur tertiaire marchand (hors intérim) gagne 570 emplois (+ 1,2 %). Les effectifs salariés du secteur tertiaire non marchand perdent 210 emplois (– 0,4 %). Le nombre de salariés augmente de 2,4 % dans le secteur de la construction et de 0,9 % dans le secteur de l’industrie. L’emploi intérimaire continue de progresser (+ 2,3 )%, et s’établit à 2 180.

Au premier trimestre 2021, les effectifs salariés en Guyane augmentent de 1,1 % et atteignent 56 450. Le secteur tertiaire marchand (hors intérim) augmente de 270 emplois (+ 1,6 %) par rapport au trimestre précédent. Les emplois salariés dans le secteur tertiaire non marchand sont stables (+ 0,1 %). Le nombre de salariés dans les secteurs de l’industrie et de la construction reste également stable. L’emploi intérimaire continue de progresser (+ 22,2 %) et s’établit à 2 100.

Au premier trimestre 2021, 60 600 demandeurs d’emploi en fin de mois (DEFM) tenus d’effectuer des recherches d’emploi (catégories A, B, C) sont comptabilisés en Guadeloupe. Ce nombre baisse de 0,4 % par rapport au trimestre précédent (figure 5). Cette baisse ne concerne pas les demandeurs d’emploi âgés de cinquante ans et plus (+ 0,5 %). Le nombre d’inscrits à la recherche d’un emploi depuis au moins un an est similaire au trimestre précédent. Au niveau national, la demande d’emploi est relativement stable (+ 0,1 %).

Par rapport au premier trimestre 2020, les demandeurs d’emploi sont plus nombreux en Guadeloupe (+ 1,1 %), tout comme en France entière (+ 4,7 %).

Le nombre d’inscrits à Pôle Emploi n’ayant exercé aucune activité (catégorie A) est en repli de 1,1 % et s’établit à 50 500. Ceux ayant pratiqué une activité réduite (catégories B et C) sont plus nombreux de 3,3 %.

Le taux de chômage au sens du Bureau International du Travail (BIT) s’établit à 17,6 % de la population active en Guadeloupe ce trimestre (figure 6). Il recule de 1,8 point par rapport au trimestre précédent. Le taux de chômage se situe en dessous du niveau d’avant la crise sanitaire : au quatrième trimestre 2019 il était à 20,4 %. En France (hors Mayotte), le taux de chômage du premier trimestre est stable à 8,1 %.

Sur un an, le taux de chômage en Guadeloupe diminue de 0,6 points. Il est en repli dans les zones d’emploi de la côte sous le vent, la région Pointoise et le Sud Basse-Terre. En revanche, il augmente dans les zones d’emploi de l’Est Grande Terre et de Marie-Galante.

Début février 2021, seul un motif impérieux permet de se déplacer entre la Guadeloupe et la France métropolitaine et l’île n’accueille plus de nouveaux touristes. De fait, l’activité hôtelière se réduit fortement au cours du premier trimestre 2021 : – 6 % du chiffre d’affaires en janvier par rapport au même mois en 2019, – 59 % en février et – 75 % en mars (figure 7).

En revanche, le secteur de la restauration résiste davantage. Début 2021, les restaurants sont ouverts midi et soir et la consommation sur place est possible. Ainsi, le chiffre d’affaires des restaurants est légèrement inférieur en janvier 2021 par rapport au mois de janvier 2019 (- 4 %). En février, la baisse de l’activité s’accentue (- 14 %) en lien avec des dépenses touristiques moindres. Au mois de mars, la consommation ralentit encore avec notamment l’instauration d’un couvre-feu à 22h00 et la fermeture des bars. Ainsi, la baisse du chiffre d’affaires s’accentue (−32 %).

Au premier trimestre 2021, 1 675 entreprises sont créées en Guadeloupe, un niveau inégalé jusqu’alors. Après le coup d’arrêt du deuxième trimestre 2020 lié à la pandémie, les créations d’entreprises ont connu un niveau de rattrapage fulgurant. Les nouvelles immatriculations sont en augmentation de 10,5 % par rapport au quatrième trimestre 2020. Les micro-entrepreneurs représentent la moitié des créations ce trimestre. Hors micro-entrepreneurs, la création est en baisse (– 5 %).

Alors que le trimestre précédent tous les secteurs d’activités connaissaient un ralentissement de leur création, les immatriculations dans le secteur du « commerce, transports, hébergement et restauration » (+ 32 %) et dans la construction (+ 16 %) repartent à la hausse ce trimestre. Le secteur des services représente 46 % des créations, ses immatriculations baissent de 2 % par rapport au trimestre précédent. Les créations dans le secteur de l’industrie accusent une baisse de 3 %. La moitié des créations de micro-entrepreneurs se font dans le secteur des services.

Par rapport au premier trimestre 2020, le nombre de créations d’entreprises est en forte hausse (+ 33 %). Hors micro-entrepreneurs, l’augmentation est plus modérée (+ 9,8 %). Cette hausse est visible dans tous les secteurs et particulièrement dans le secteur du « commerce, transports et restauration-hébergement » (+ 73 %). En Guyane et en Martinique la création d’entreprises sur un an est également en très forte croissance (+ 80 % et + 34 %). Au niveau national, le nombre de créations augmente de 33 % en un an.

Au 1^er trimestre 2021, le nombre de logements autorisés à la construction sur un an s’élève à 2 100 en Guadeloupe. Par rapport au trimestre précédent, ce nombre recule de 3,8 % contre – 0,4 % en France (hors Mayotte). Sur un an, le nombre d’autorisations chute de 23,6 % au niveau régional et de 15,1 % au niveau national (hors Mayotte).

Le nombre de logements commencés sur un an augmente dans la région de 4,7 % par rapport au trimestre précédent et décroît de 24,1 % par rapport à l’année précédente.

Ce trimestre, les autorisations de surfaces de plancher des locaux d’activité cumulées sur un an atteignent 95 000 m² (+ 36,3 %). Sur un an, elles progressent de 39 %.