Insee Conjoncture Guadeloupe · Avril 2021 · n° 13

En Guadeloupe, l’emploi salarié progresse sans atteindre le niveau de 2019 Note de conjoncture régionale – 4ᵉ trimestre 2020

En Guadeloupe, la croissance de l’emploi salarié se prolonge au quatrième trimestre 2020 (+ 0,4 %). Cette hausse est essentiellement portée par le secteur privé (+ 0,5 %) et soutenue par les créations d’emploi dans le secteur public (+ 0,1 %).

En revanche, sur un an, le nombre d’emplois est en diminution (– 0,5 %), soit 570 destructions d’emplois. L’effectif salarié s’établit ainsi à 116 100 emplois au quatrième trimestre 2020 en Guadeloupe.

Le recul annuel de l’emploi salarié concerne surtout le secteur privé (– 0,6 %). Le secteur public y contribue plus faiblement avec une baisse de 0,3 %.

En France (hors Mayotte), l’emploi salarié est en baisse sur un an (– 1,1 %), la hausse du nombre d’emplois publics (+ 0,6 %) ne parvenant pas à compenser les destructions d’emploi dans le secteur privé (– 1,6 %).

Au quatrième trimestre 2020, dans le secteur tertiaire non marchand, qui emploie près de la moitié des salariés de la région, le nombre d’emplois continue de progresser : il augmente de 0,2 %, soit 120 emplois supplémentaires après + 1,6 % au troisième trimestre (soit 790 emplois créés). Il rattrape son niveau de la fin d’année 2019.

Le secteur tertiaire marchand (hors intérim) regroupe 40 % des effectifs salariés en Guadeloupe. Ses effectifs salariés progressent de 0,2 % après + 3,1 % le trimestre précédent, ce qui représente 1 520 créations d’emploi en six mois. Cependant, le nombre d’emplois demeure inférieur de 1,4 % à son niveau un an auparavant (− 680 emplois). Dans le secteur des services marchands, ce trimestre, la croissance de l’emploi est portée essentiellement par le commerce (+ 0,7 %, soit 100 créations d’emploi) et l’hébergement et la restauration (+ 1,1 %, soit 50 nouveaux emplois). La levée des restrictions de déplacement durant les fêtes de fin d’année a permis la venue de voyageurs, toutefois moins nombreux qu’avant la crise. Le niveau de l’emploi dans la branche de l’hébergement et de la restauration reste cependant inférieur de 11 % à celui du quatrième trimestre 2019, avec 550 emplois en moins en un an.

Dans le secteur de la construction, l'emploi salarié augmente de nouveau au quatrième trimestre 2020 (+ 1,3 %, 70 emplois de plus) après + 5,1 % au trimestre précédent. Il est supérieur à son niveau d'avant-crise : + 6,3 % sur un an (350 emplois supplémentaires).

L'emploi dans le secteur de l’industrie baisse de nouveau : – 0,7 % (soit 60 emplois de moins), après − 0,5 % au trimestre précédent. Sur un an, le secteur perd 220 emplois, soit une baisse de 2,6 %.

L'emploi intérimaire continue de se redresser au quatrième trimestre 2020 : les effectifs augmentent de 10,5 % (210 emplois de plus) après 19,2 % et 19,7 % aux deuxième et troisième trimestres. Ces trois trimestres de hausses successives compensent la chute historique du premier trimestre 2020 (– 36,6 % soit 810 emplois détruits). L'emploi intérimaire retrouve ainsi en fin d’année son niveau de fin 2019.

Au 4ᵉ trimestre 2020, l’emploi intérimaire progresse en France (hors Mayotte) (+ 5,1 % après + 22,8 % au troisième trimestre). Sur un an, il est en baisse (– 5,3 %).

Au quatrième trimestre 2020, l’activité partielle concerne encore un salarié sur vingt en Guadeloupe et reste plus élevée qu’en début d’année. Après être descendu à 4,2 % au mois de septembre, le taux de recours au dispositif d’activité partielle est remonté à 4,8 % en octobre. Au mois de décembre, il n’était plus que de 3,6 %.

Neuf salariés sur dix placés en chômage partiel au quatrième trimestre sont employés par les entreprises du secteur tertiaire marchand. Dans ce secteur, le recours au chômage partiel est 10 fois plus fréquent qu’avant la crise et concerne encore 7 % des effectifs.

Les entreprises du secteur de la construction recourent quatre fois plus au chômage partiel qu’en début d’année : 1 % de leurs salariés sont concernés au quatrième trimestre. Dans l’industrie, le taux de recours au dispositif d’activité partielle est de 2,2 %.

Durant le confinement, la part des salariés en chômage partiel augmentait progressivement. La première semaine, 22 % des salariés ont bénéficié du dispositif. Cette proportion atteignait 39 % en avril. Deux tiers des employés concernés au mois d’avril appartenaient au secteur tertiaire marchand.

La croissance de l’emploi en Martinique ralentit : + 0,2 % au quatrième trimestre 2020, après + 2,1 % au troisième trimestre. Le niveau d’emploi baisse de 0,4 % en un an, principalement sous l’effet de la perte de 930 emplois dans le secteur tertiaire marchand (hors intérim).

En Guyane, l’emploi salarié continue de progresser : + 1,2 % au quatrième trimestre, après + 2,2 % au troisième trimestre. Les secteurs tertiaire marchand et non marchand, principal pourvoyeurs d’emplois, sont bien orientés.

En Guadeloupe, au quatrième trimestre 2020, le nombre de demandeurs d’emploi en fin de mois (DEFM) tenus de rechercher un emploi (catégories A, B et C) s’établit à 60 830. Ce nombre diminue de 2,6 % ce trimestre après une hausse de 0,7 % au trimestre précédent. Cette baisse est plus marquée qu’en France entière (– 1,3 %).

Sur un an, le nombre de demandeurs d’emploi de catégories A, B et C est stable alors qu’il est en augmentation de 4,5 % en France entière. En Martinique et en Guyane, il diminue respectivement de 2,3 % et de 1,8 %. La baisse trimestrielle du nombre de demandeurs d’emploi concerne toutes les tranches d’âges. Les moins de 25 ans sont les plus concernés avec – 4,1 %. Chez les 50 ans ou plus, elle s’établit à – 0,9 %. L’embellie profite aussi aux personnes inscrites depuis un an ou plus, dont le nombre diminue de 0,9 % alors qu’il est en augmentation de 1,7 %, le trimestre précédent.

En Guadeloupe, le nombre d’inscrits à Pôle emploi n'ayant exercé aucune activité (catégorie A) a fortement baissé de 3,5 % ce trimestre. Cependant, ils restent nombreux (51 000). En revanche, ceux ayant exercé une activité réduite (B et C) sont plus nombreux qu’au troisième trimestre (+ 1,7 %).

Au quatrième trimestre 2020, le taux de chômage au sens du Bureau International du Travail (BIT) s'établit à 19,6 % contre 8,0 % en France métropolitaine. Il reste stable par rapport au trimestre précédent (+ 0,2 point), à un niveau proche de celui d’avant la crise sanitaire (20,8 % au quatrième trimestre 2019).

Au deuxième trimestre 2020, le taux de chômage avait chuté en Guadeloupe, sans que cela ne soit synonyme d’amélioration sur le marché de l’emploi. Pendant le confinement, les restrictions de circulation ont compliqué les recherches d’emploi : une partie des chômeurs ne remplissaient plus les conditions du BIT pour être répertoriés comme tels. Ils ont ainsi rejoint la population inactive mais sont de nouveau considérés comme chômeurs depuis qu’ils ont pu reprendre leurs recherches actives d’emploi.

Au quatrième 2020, le nombre de logements autorisés à la construction sur un an s’élève à 2 100 en Guadeloupe. Par rapport au trimestre précédent, ce nombre recule de 11,2 % contre – 3,1 % en France métropolitaine. Sur un an, il diminue de 29,9 % et de 14,4 % au niveau national.

En chute depuis janvier 2020, le nombre de logements commencés accentue son repli tant au niveau régional que national (respectivement – 31,4 % et – 7,8 % sur un an).

Ce trimestre, les surfaces de plancher des locaux d’activité autorisés sur un an augmentent de 32 %, après une forte baisse au trimestre précédent. Elles atteignent 70 000 m². Sur un an, elles augmentent de 8,9 % en Guadeloupe et baissent de 19,2 % au niveau national.

En décembre 2020, les hôtels de Guadeloupe perdent un tiers de leur chiffre d’affaires par rapport au mois de décembre 2019. La situation était encore plus délicate à l’automne, avec une perte de chiffre d’affaires de deux tiers par rapport à 2019 en octobre et novembre. Le deuxième confinement, assorti à l’interdiction de quitter son département de résidence, instauré en France métropolitaine et en Martinique au mois de novembre a limité la venue des voyageurs en Guadeloupe.

Les restaurants subissent également une baisse de chiffre d’affaires, mais elle est plus modérée grâce à la clientèle résidente : – 13,6 % pour les mois d’octobre et décembre. Ils perdent tout de même un tiers de leur chiffre d’affaires en novembre par rapport à l’année 2019.

Si la situation est similaire pour les restaurateurs martiniquais, elle est encore plus préoccupante pour les hôteliers : les établissements perdent 90 % de leur chiffre d’affaires en novembre 2020.

Au quatrième trimestre 2020, 1 493 entreprises sont créées en Guadeloupe. Les créations restent à un niveau haut, malgré un ralentissement ce trimestre (– 11,2 %), après le fort rebond du troisième trimestre (+ 88 %) avec un niveau inégalé de nouvelles immatriculations d’entreprises (1 681). Tous les secteurs d’activités subissent ce ralentissement.

Le secteur des services rassemble plus de la moitié des immatriculations du quatrième trimestre (53 %). Les créations dans ce secteur diminuent de 5 % sur un trimestre. Les immatriculations dans le secteur du commerce, des transports, de l’hébergement et de la restauration qui représentent un tiers des créations baissent de 17 %. Les immatriculations dans ces deux secteurs avaient atteint un niveau inégalé jusqu’alors au troisième trimestre. La création dans le secteur de la construction avait fortement augmenté le trimestre précédent, les nouvelles immatriculations chutent de 19 % ce trimestre. Le nombre de créations dans le secteur de l’industrie baisse également très fortement de 18 %.

Entre le 4ᵉ trimestre 2019 et le 4ᵉ trimestre 2020, le nombre de créations d’entreprises augmente de 12,3 %. Tous les secteurs contribuent à cette dynamique, en particulier le secteur du commerce, des transports, de l’hébergement et de la restauration qui croît de 18 %. Les immatriculations dans le secteur des services augmentent de 11 %. Les immatriculations du secteur de l’industrie sont en hausse de 5 %, celles de la construction de 4 %.

En Guyane et en Martinique, les créations continuent sur leur lancée du trimestre précédent et augmentent respectivement de 8,5 % et 3,4 %. En France, les immatriculations stagnent au 4ᵉ trimestre (+ 0,1 %) suite au reconfinement du mois de novembre. Elles sont en augmentation de 15,5 % sur un an.