Insee Conjoncture CorseAmélioration sur le plan du chômage Note de conjoncture régionale - 3ᵉ trimestre 2018

Déborah Caruso, Insee

Au 3e trimestre 2018, l’emploi salarié se replie légèrement en Corse. Il affiche - 0,2 % dans un contexte national atone. L’essor que connaît la construction ne pallie pas la perte de vitesse du tertiaire marchand et de l’industrie. Les effectifs publics restent stables. Le taux de chômage bascule en dessous du niveau national pour la première fois en cinq ans et le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégories A, B, C continue de baisser. Les créations d’entreprises, en baisse sur le trimestre, progressent sur un an. Les défaillances d’entreprises se réorientent à la hausse. Dans la construction, les autorisations délivrées et les mises en chantier reculent. Le trafic aérien continue de progresser aux dépens des liaisons maritimes. La saison a été favorable aux hôtels et aux campings.

Insee Conjoncture Corse
No 23
Paru le :Paru le17/01/2019
Déborah Caruso, Insee
Insee Conjoncture Corse No 23- Janvier 2019

Léger repli de l’emploi

Ce trimestre, l’emploi salarié total se réoriente à la baisse (- 0,2 % après + 1,0 %) comme au 3e trimestre 2017. La Corse comptabilise ainsi 114 900 emplois salariés. Dans le secteur privé, l’emploi insulaire diminue (- 0,3 % après + 1,3 %). Il est quasi-stable dans la fonction publique (- 0,1 % après +0,2 %). Ce léger repli de l’emploi s’inscrit dans un contexte national peu dynamique (+ 0,1 %).

Sur un an, l’emploi insulaire gagne 2 525 salariés (+ 2,2 %) grâce au secteur privé (+ 2 485). Il est particulièrement dynamique, contrastant ainsi avec le niveau national. En France hors Mayotte, l’emploi progresse en effet de 0,7 % sur l’année (figure 1).

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

Indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié (Indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
emploi salarié total - Corse emploi salarié total - France hors Mayotte emploi salarié privé - Corse emploi salarié privé - France hors Mayotte
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 100,08 100,21 100,24 100,27
T2 2011 100,55 100,3 100,89 100,39
T3 2011 100,72 100,24 101,01 100,42
T4 2011 100,74 100,3 100,88 100,42
T1 2012 101,26 100,31 101,51 100,39
T2 2012 101,22 100,29 101,41 100,33
T3 2012 101,43 100,19 101,6 100,14
T4 2012 101,89 100,03 101,91 99,94
T1 2013 101,77 99,96 101,66 99,83
T2 2013 101,78 99,86 101,5 99,59
T3 2013 101,96 100,02 101,79 99,75
T4 2013 102,63 100,34 102,27 99,91
T1 2014 103,03 100,39 102,53 99,87
T2 2014 103,18 100,42 102,7 99,93
T3 2014 103,28 100,3 102,5 99,74
T4 2014 103,39 100,4 102,43 99,79
T1 2015 103,5 100,35 102,4 99,73
T2 2015 103,77 100,6 102,87 99,98
T3 2015 104,14 100,64 103,4 100,08
T4 2015 104,32 100,86 103,28 100,33
T1 2016 104,85 101,05 104 100,55
T2 2016 105,55 101,33 104,79 100,88
T3 2016 106,08 101,63 105,4 101,26
T4 2016 105,85 101,79 105,35 101,42
T1 2017 106,67 102,19 106,58 101,92
T2 2017 107,36 102,56 107,41 102,38
T3 2017 106,95 102,74 107,09 102,63
T4 2017 107,1 103,13 107,33 103,17
T1 2018 108,58 103,33 109,38 103,43
T2 2018 109,62 103,4 110,75 103,56
T3 2018 109,35 103,46 110,41 103,68
  • Note : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

  • Note : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

En Corse, dans l’industrie, l’emploi salarié s’oriente à la baisse sur le trimestre (- 0,4 % après + 0,9 %). L’activité ralentit dans la fabrication de denrées alimentaires & boissons et la fabrication d’autres produits hors énergie, matériel électronique, informatique ou matériel de transport (respectivement - 1,0 % et - 2,1 %). Sur un an, le secteur industriel reste pourtant dynamique (+ 1,1 % soit 70 créations) (figure 2).

Dans la construction, l’emploi repart à la hausse (+ 1,4 %) sur les chantiers en cours. Sur un an, l’activité y est particulièrement importante. Elle gagne 570 emplois salariés soit + 5,6 %.

Dans le tertiaire marchand, l’emploi diminue également (- 0,6 % après + 1,7 % au 2nd trimestre). Suite au fort dynamisme de l’avant saison, il se replie de 3,0 % dans l’hébergement-restauration. En revanche, le commerce crée une centaine d’emplois ce trimestre (+ 0,5 %). Sur un an, l’emploi du tertiaire marchand progresse de 3,3 % soutenu surtout par le commerce (+ 6,1 %) et l’hébergement-restauration (+ 4,5 %). Enfin, l’intérim, toujours volatile, comptabilise 600 emplois.

Le tertiaire non marchand, composé majoritairement des effectifs du public, reste stable sur le trimestre comme sur l’année (respectivement - 0,1 % et 0,0 %).

Figure 2Évolution de l'emploi salarié par secteur en Corse

Indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié par secteur en Corse (Indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 100,28 101,77 100,26 99,53
T2 2011 101,14 102,69 100,87 99,57
T3 2011 101,27 103,37 100,64 99,7
T4 2011 101,29 103,92 100,39 99,77
T1 2012 102,4 104,24 101,13 100,01
T2 2012 102,52 104,52 100,71 100,35
T3 2012 101,9 104,08 101,03 100,64
T4 2012 102,2 103,53 101,47 101,44
T1 2013 100,89 103,66 101,39 101,65
T2 2013 100,56 104,5 101,15 101,9
T3 2013 100,7 104,86 101,39 102,12
T4 2013 99,47 105,06 102,21 103,18
T1 2014 99,15 105,65 102,59 103,61
T2 2014 98,22 104,73 103,1 103,85
T3 2014 96,27 104,75 103,14 104,48
T4 2014 95,32 105,02 103,03 105,01
T1 2015 94,19 105,01 103,48 105,3
T2 2015 92,82 105,14 104,14 105,35
T3 2015 91,75 105,82 105,02 105,17
T4 2015 90,26 105,67 105,38 105,76
T1 2016 89,56 106,11 106,32 105,8
T2 2016 89,38 106,55 107,17 106,59
T3 2016 89,36 108,51 108,15 106,86
T4 2016 89,26 107,66 107,91 106,6
T1 2017 89,83 105,82 109,11 106,46
T2 2017 89,75 107,15 110,59 106,53
T3 2017 89,01 107,16 110,33 105,77
T4 2017 90,4 106,08 110,41 105,84
T1 2018 92,16 107,13 113,11 105,87
T2 2018 92,75 108,81 114,9 105,92
T3 2018 94,03 108,33 113,94 105,78
  • Note : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution de l'emploi salarié par secteur en Corse

  • Note : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Au sein des départements, la baisse trimestrielle est plus importante en Corse-du-Sud (- 0,3 % après + 1,1 %) qu’en Haute-Corse (- 0,1 % après + 0,8 %). Toutefois, sur un an, l’emploi croît de 2,8 % dans le premier département et de 1,6 % dans le second. Cette croissance est portée par la construction et le tertiaire marchand. Seul l’emploi du tertiaire non marchand faiblit de 0,7 % en Haute-Corse.

Avertissement

Auparavant, les estimations trimestrielles d’emploi (ETE) publiées au niveau localisé (région et département) portaient seulement sur les salariés du secteur marchand - hors agriculture et activité des particuliers employeurs - en France métropolitaine. Depuis la publication de juin 2018, le champ des ETE localisé est étendu à l’ensemble de l’emploi salarié et aux départements d’outre-mer (hors Mayotte). Par rapport à la situation antérieure, sont donc ajoutés les salariés de la fonction publique, de l’agriculture et de l’ensemble des particuliers employeurs. De plus, une distinction des emplois « privé » et « public », établie à partir de la catégorie juridique des employeurs, est disponible au niveau régional. Les niveaux de l’emploi « privé » publiés par les Urssaf et par l’Insee diffèrent du fait d’écarts de champ et de concept, et de légères différences peuvent exister sur les taux d’évolution (effets de composition liés aux écarts de niveaux). Parallèlement, l'introduction de la déclaration sociale nominative (DSN) en remplacement du bordereau récapitulatif de cotisations (BRC) peut entraîner des révisions accrues sur les données, en particulier durant la phase de montée en charge de la DSN.

Retour du chômage en deçà du taux national

Le taux de chômage insulaire s’établit à 8,9 % de la population active au 3ᵉ trimestre 2018. Il perd 0,4 point par rapport au trimestre précédent (figure 3). Au niveau national, il se stabilise à 9,1 %.

C’est la première fois depuis 2013 que le taux de chômage régional passe en dessous du taux national. En Corse-du-Sud, il diminue de 0,4 point depuis le 2nd trimestre 2018 et s’établit à 8,4 %. En Haute-Corse, il perd 0,3 point et atteint 9,5 %. Sur un an, le taux de chômage baisse plus rapidement en Corse (- 1 point) qu’en France hors Mayotte (- 0,5 point).

Figure 3Taux de chômage

En %
Taux de chômage (En %)
Corse France hors Mayotte
T4 2010 9 9,2
T1 2011 9,1 9,1
T2 2011 9,1 9,1
T3 2011 9,2 9,2
T4 2011 9,3 9,3
T1 2012 9,3 9,5
T2 2012 9,5 9,7
T3 2012 9,4 9,8
T4 2012 9,9 10,1
T1 2013 10,1 10,3
T2 2013 10,3 10,5
T3 2013 10,3 10,3
T4 2013 10,3 10,1
T1 2014 10,2 10,2
T2 2014 10,5 10,2
T3 2014 10,8 10,3
T4 2014 11 10,4
T1 2015 11 10,3
T2 2015 11,2 10,5
T3 2015 11 10,4
T4 2015 10,7 10,2
T1 2016 10,8 10,2
T2 2016 10,5 10
T3 2016 10,3 10
T4 2016 10,5 10
T1 2017 10,2 9,6
T2 2017 9,9 9,4
T3 2017 9,9 9,6
T4 2017 9,4 8,9
T1 2018 10 9,2
T2 2018 9,3 9,1
T3 2018 8,9 9,1
  • Note : données trimestrielles CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Figure 3Taux de chômage

  • Note : données trimestrielles CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

La diminution des inscriptions à Pôle emploi continue

En Corse, en moyenne au 3ᵉ trimestre 2018, 21 950 personnes inscrites à Pôle emploi (catégories A, B et C) sont tenues de faire des actes positifs de recherche d’emploi (données corrigées des variations saisonnières). Sur le trimestre, le nombre d’inscrits baisse de 1,3 % (soit - 290 personnes) alors qu’il progresse au plan national (+ 0,4 %). Sur un an, ce nombre diminue dans la région (- 2,9 %) tandis qu’il augmente légèrement en France entière (+ 0,7 %).

Les deux départements insulaires profitent de l’embellie mais celle-ci est plus marquée en Corse-du-Sud. Le nombre de demandeurs d’emploi diminue de 1,8 % en Corse-du-Sud et de 0,8 % en Haute-Corse. Sur l’année, les évolutions départementales atteignent respectivement - 5,1 % et - 0,8 %.

Le nombre de demandeurs d’emploi de moins de 25 ans recule ce trimestre (- 3,4 %) comme sur l’année (- 3,1 %). Les jeunes représentent 13 % des demandeurs d’emploi. Pour les 50 ans ou plus, la baisse des inscriptions ralentit sur le trimestre (- 0,7 %). Sur un an, elle est de - 1,6 %.

Les demandeurs d’emplois inscrits depuis un an ou plus regroupent 33 % des inscrits à Pôle emploi, leur nombre recule de 0,4 % sur le trimestre mais augmente de 2,9 % en un an.

Recul des autorisations et des mises en chantier

Le nombre de logements autorisés à la construction en cumul annuel se réoriente à la baisse ce trimestre (- 3,3 %) et atteint 5 400 permis fin septembre dont 2 900 en Haute-Corse. Dans ce département, le nombre d’autorisations continue sa progression (+ 23,1 %) tandis qu’il baisse en Corse-du-Sud (- 22,9 %). Sur un an, le cumul des autorisations de construire recule de 12,1 % (figure 4).

Figure 4Évolution du nombre de logements autorisés à la construction

Indice base 100 en décembre 2010
Évolution du nombre de logements autorisés à la construction (Indice base 100 en décembre 2010)
Corse France hors Mayotte
déc. 2010 100 100
janv. 2011 98,53 101,59
févr. 2011 88,24 101,8
mars 2011 89,71 101,22
avril 2011 89,71 101,05
mai 2011 89,71 102,64
juin 2011 92,65 102,92
juil. 2011 88,24 103,1
août 2011 86,76 104,28
sept. 2011 91,18 105,85
oct. 2011 91,18 106,54
nov. 2011 91,18 107,57
déc. 2011 89,71 108,66
janv. 2012 88,24 108,43
févr. 2012 86,76 108,64
mars 2012 89,71 108,6
avril 2012 89,71 109,06
mai 2012 86,76 107,66
juin 2012 83,82 107,15
juil. 2012 88,24 106,36
août 2012 88,24 106,54
sept. 2012 86,76 104,34
oct. 2012 86,76 103,84
nov. 2012 86,76 102,77
déc. 2012 86,76 100,96
janv. 2013 88,24 101,07
févr. 2013 92,65 102,54
mars 2013 92,65 102,85
avril 2013 92,65 101,17
mai 2013 91,18 99,22
juin 2013 89,71 97,5
juil. 2013 86,76 95,55
août 2013 83,82 92,43
sept. 2013 76,47 90,96
oct. 2013 70,59 90,35
nov. 2013 67,65 89,49
déc. 2013 64,71 88,57
janv. 2014 61,76 86,49
févr. 2014 57,35 83,47
mars 2014 48,53 82,55
avril 2014 48,53 81,29
mai 2014 48,53 81,29
juin 2014 48,53 81,35
juil. 2014 50 81,71
août 2014 52,94 81,5
sept. 2014 54,41 81,64
oct. 2014 52,94 80,74
nov. 2014 54,41 79,84
déc. 2014 54,41 79,76
janv. 2015 51,47 79,53
févr. 2015 50 78,98
mars 2015 54,41 78,12
avril 2015 54,41 79,09
mai 2015 54,41 78,58
juin 2015 54,41 79,46
juil. 2015 51,47 79,3
août 2015 51,47 80,22
sept. 2015 51,47 81,06
oct. 2015 55,88 81,69
nov. 2015 72,06 83,7
déc. 2015 108,82 84,92
janv. 2016 108,82 85,25
févr. 2016 116,18 86,7
mars 2016 114,71 86,95
avril 2016 119,12 87,87
mai 2016 116,18 89,8
juin 2016 116,18 90,16
juil. 2016 113,24 91,11
août 2016 110,29 92,2
sept. 2016 111,76 94,36
oct. 2016 110,29 95,07
nov. 2016 95,59 95,89
déc. 2016 61,76 97,21
janv. 2017 69,12 98,01
févr. 2017 66,18 98,24
mars 2017 70,59 100,48
avril 2017 67,65 100,5
mai 2017 70,59 101,45
juin 2017 75 102,62
juil. 2017 91,18 104,05
août 2017 91,18 104,53
sept. 2017 91,18 104,8
oct. 2017 89,71 105,37
nov. 2017 89,71 104,62
déc. 2017 88,24 104,22
janv. 2018 83,82 104,36
févr. 2018 80,88 104,99
mars 2018 76,47 103,55
avril 2018 76,47 103,57
mai 2018 82,35 103,38
juin 2018 82,35 101,97
juil. 2018 70,59 100,55
août 2018 72,06 100,19
sept. 2018 79,41 99,39
oct. 2018 82,35 99,18
nov. 2018 88,24 99,22
  • Note : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Figure 4Évolution du nombre de logements autorisés à la construction

  • Note : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Fin septembre, avec 4 000 logements commencés en cumul annuel, la baisse régionale se poursuit sur le trimestre (- 2,0 %). Le nombre de logements commencés diminue en Haute-Corse (- 4,5 %) et se maintient en Corse-du-Sud (+ 0,3 %). Il décline plus rapidement sur l’année (- 16,2 %).

Baisse des créations d’entreprises sur le trimestre

Au 3e trimestre 2018, 1 045 créations nettes sont enregistrées en Corse (données corrigées des variations saisonnières), soit une baisse de 4,2 % par rapport au trimestre précédent (figure 5). Ce repli concerne le commerce-transport-hébergement et restauration (- 2,2 %) mais surtout les autres services (- 8,8 %).

Toutefois, par rapport au 3ᵉ trimestre 2017, les créations nettes d’entreprises progressent de 11,5 % en Corse et de 16,8 % en France entière. De même, cumulées sur 12 mois, la Corse enregistre 4 352 créations d’entreprises, soit une hausse de 2,5 % par rapport au trimestre précédent et une croissance de 13,8 % par rapport au 3ᵉ trimestre 2017.

Ce trimestre, 662 entreprises « classiques » (hors micro-entrepreneurs) sont créées. Ces créations nettes reculent très légèrement en région (- 0,6 %) comme en France entière (- 0,7 %). Par rapport à la même période un an avant, le nombre de créations d’entreprises classiques progresse moins rapidement en Corse (+ 8,2 %) qu’en France (+ 9,4 %). Avec 383 nouvelles entreprises, les créations nettes sous le régime du micro-entrepreneur se stabilisent par rapport au trimestre précédent. Les micro-entreprises représentent 37 % de l’ensemble des créations d’entreprises régionales ce trimestre.

Figure 5Créations d'entreprises

Indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Créations d'entreprises (Indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Corse hors micro-entrepreneurs France entière hors micro-entrepreneurs Corse y compris micro-entrepreneurs France entière y compris micro-entrepreneurs
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 99,11 99,21 94,24 91,3
T2 2011 99,11 98,3 96,68 91,71
T3 2011 105,35 99,06 93,46 91,64
T4 2011 98,89 99,04 92,68 92,67
T1 2012 92,2 94,75 99,41 93,94
T2 2012 94,65 91,7 95,71 91,88
T3 2012 87,31 92,25 89,85 91,37
T4 2012 103,34 93,16 93,46 89,76
T1 2013 110,02 100,22 92,68 90,63
T2 2013 108,02 101,27 88,98 90
T3 2013 114,92 101,66 91,9 89,06
T4 2013 117,37 104,08 90,63 91,42
T1 2014 106,01 103,73 92,1 92,07
T2 2014 113,36 103,23 97,17 91,47
T3 2014 120,94 101,92 93,37 92,85
T4 2014 107,13 103,46 90,24 93,2
T1 2015 112,69 111,02 84,88 87,49
T2 2015 121,83 115,51 91,22 87,1
T3 2015 120,71 118,18 85,76 87,74
T4 2015 128,06 120,42 90,73 89,28
T1 2016 132,29 122,69 97,46 90,9
T2 2016 134,08 128,03 92,59 95,01
T3 2016 131,85 129,95 87,8 91,84
T4 2016 135,19 126,88 89,76 91,83
T1 2017 133,18 130,16 94,93 95,39
T2 2017 141,2 130,88 96,39 94,87
T3 2017 136,3 135,36 91,41 99,13
T4 2017 163,03 142,1 106,44 106,94
T1 2018 155,23 143,99 111,41 111,9
T2 2018 148,33 149,16 106,44 115,46
T3 2018 147,44 148,13 101,95 115,77
  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 5Créations d'entreprises

  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Hausse des défaillances d’entreprises

Les défaillances d’entreprises repartent à la hausse. Fin septembre 2018, la Corse enregistre 414 défaillances d’entreprises cumulées sur 12 mois, soit une augmentation de 3,2 % par rapport à fin juin (figure 6). Parmi ces défaillances, 34 % concernent la construction et 19 % l’hébergement-restauration.

Les défaillances d’entreprises progressent nettement ce trimestre en Corse-du-Sud (+ 8,4 %) mais diminuent en Haute-Corse (- 2,7 %). En un an, le nombre de défaillances d’entreprises cumulé augmente de 4,5 % dans la région. Il baisse en Haute-Corse (- 16,2 %) mais croît en Corse-du-Sud (+ 29,4 %).

Figure 6Défaillances d'entreprises

Indice base 100 en décembre 2010
Défaillances d'entreprises (Indice base 100 en décembre 2010)
Corse France entière
déc. 2010 100 100
janv. 2011 98,78 100,05
févr. 2011 97,57 100,01
mars 2011 95,14 99,36
avril 2011 97,26 98,97
mai 2011 96,66 100,3
juin 2011 89,67 99,27
juil. 2011 89,36 98,66
août 2011 87,23 98,73
sept. 2011 84,8 98,35
oct. 2011 85,71 98,49
nov. 2011 86,02 98,79
déc. 2011 88,45 98,61
janv. 2012 86,32 99,39
févr. 2012 88,45 99,42
mars 2012 89,36 98,69
avril 2012 89,97 98,95
mai 2012 89,06 97,57
juin 2012 93,31 97,65
juil. 2012 94,83 99
août 2012 96,05 98,83
sept. 2012 97,26 98,38
oct. 2012 98,18 99,98
nov. 2012 95,74 100,13
déc. 2012 97,87 101,27
janv. 2013 103,95 101,04
févr. 2013 99,7 100,84
mars 2013 96,96 100,65
avril 2013 95,74 101,76
mai 2013 97,57 102,02
juin 2013 100,61 102,37
juil. 2013 101,52 103,12
août 2013 102,74 103,02
sept. 2013 109,42 103,82
oct. 2013 106,38 103,76
nov. 2013 106,08 103,59
déc. 2013 107,6 103,65
janv. 2014 104,26 103,82
févr. 2014 107,6 104,8
mars 2014 110,33 104,77
avril 2014 110,64 104,96
mai 2014 112,16 104,53
juin 2014 116,72 104,7
juil. 2014 115,81 104,7
août 2014 115,5 104,71
sept. 2014 113,68 105
oct. 2014 114,89 104,8
nov. 2014 114,29 104,87
déc. 2014 109,73 103,43
janv. 2015 107,9 103,92
févr. 2015 109,42 103,76
mars 2015 111,85 105,63
avril 2015 114,29 105,72
mai 2015 112,16 103,53
juin 2015 107,6 104,99
juil. 2015 103,04 104,53
août 2015 103,04 104,12
sept. 2015 102,13 104,29
oct. 2015 103,34 102,87
nov. 2015 106,08 103,15
déc. 2015 104,86 104,44
janv. 2016 103,95 103,2
févr. 2016 105,47 102,56
mars 2016 105,17 101,22
avril 2016 106,69 100,17
mai 2016 112,77 102,61
juin 2016 117,93 101,2
juil. 2016 128,27 99,75
août 2016 125,53 99,61
sept. 2016 129,79 98,56
oct. 2016 131,31 98,25
nov. 2016 136,17 97,8
déc. 2016 137,39 96,2
janv. 2017 137,69 95,95
févr. 2017 138,91 95,02
mars 2017 137,99 94,82
avril 2017 134,95 93,57
mai 2017 134,35 93,56
juin 2017 125,53 92,48
juil. 2017 121,88 92,11
août 2017 121,58 92,16
sept. 2017 120,36 91,1
oct. 2017 123,1 90,78
nov. 2017 121,28 90,2
déc. 2017 126,14 90,42
janv. 2018 127,96 89,62
févr. 2018 127,66 89,2
mars 2018 124,92 88,15
avril 2018 123,71 88,38
mai 2018 117,93 87,49
juin 2018 121,88 87,55
juil. 2018 125,84 87,94
août 2018 125,84 88,41
sept. 2018 125,84 88,67
oct. 2018 124,92 89,36
  • Note : données mensuelles brutes au 20 décembre 2018, en date de jugement.
  • Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : Fiben, Banque de France.

Figure 6Défaillances d'entreprises

  • Note : données mensuelles brutes au 20 décembre 2018, en date de jugement.
  • Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : Fiben, Banque de France.

Les estivants davantage séduits par l’aérien

Ce trimestre, le trafic de passagers augmente de 1,6 % par rapport au 3ᵉ trimestre 2017. Le trafic aérien continue de progresser (+ 6,9 %) avec notamment de nouvelles lignes proposées. En revanche, les voyageurs ont été moins séduits sur cette période par le transport en bateau qui perd 2,4 % du trafic.

Le mois de septembre enregistre la plus forte hausse par rapport à la même période un an auparavant (+ 3,4 %) (figure 7). L’aérien progresse de 7,7 % et le maritime recule de 1 %. En août, le trafic augmente de 2,6 % avec une évolution marquée pour les lignes aériennes (+ 10,4 %) aux dépens du maritime (- 2,3 %). Seul le mois de juillet semble avoir été moins attractif cette année, la baisse du nombre de passagers atteint - 0,6 %. L’évolution de l’aérien (+ 2,6 %) s’oppose encore à celle du maritime (- 3,3 %).

Au 3ᵉ trimestre 2018, 416 700 croisiéristes ont débarqué sur l’île dont 36 % en août.

Figure 7Évolution du trafic de passagers

passagers
Évolution du trafic de passagers (passagers)
Air 2017 Mer 2017 Air 2018 Mer 2018
Janvier 129 103 77 169 133 919 86 560
Février 121 391 83 040 119 237 74 830
Mars 138 983 89 455 161 912 109 554
Avril 320 328 267 407 306 109 233 727
Mai 375 224 291 303 432 754 361 240
Juin 457 695 459 785 513 664 450 395
Juillet 671 464 829 032 688 959 801 919
Août 677 225 1 080 073 747697 1054891
Septembre 507 032 511 911 546242 506891
Octobre 315 601 240 686 321829 216790
Novembre 151 368 102 353
Décembre 160 313 110 785
  • Note : nombre de passagers transportés au départ et à l'arrivée.
  • Source : Observatoire régional des transports de la Corse

Figure 7Évolution du trafic de passagers

  • Note : nombre de passagers transportés au départ et à l'arrivée.
  • Source : Observatoire régional des transports de la Corse

Le trafic de marchandises soutenu par le transport de roll

Dans le transport maritime de fret, le trafic total comptabilise 589 100 tonnes transportées au 3e trimestre 2018.

En glissement annuel, il augmente de 0,2 % par rapport au trimestre précédent. Cette évolution est portée par le transport de roll (+ 1,7 %) (figure 8). En revanche, les trafics de gaz et hydrocarbures et de ciment diminuent (respectivement - 4,6 % et - 2,5%). Sur un an, le transport global de marchandises croît de 1,3 %. L’intensification des échanges de roll avec l’Italie continue : + 12 % par rapport au 3ᵉ trimestre 2017.

Figure 8Évolution du trafic de marchandises

Indice base 100 au T1 2012
Évolution du trafic de marchandises (Indice base 100 au T1 2012)
Ciment Gaz et hydrocarbures Roll
2012T1 100 100 100
2012T2 95 99 98
2012T3 97 96 97
2012T4 96 93 97
2013T1 90 87 94
2013T2 85 83 94
2013T3 81 87 92
2013T4 81 89 92
2014T1 77 87 91
2014T2 74 84 91
2014T3 74 82 90
2014T4 72 80 90
2015T1 76 85 91
2015T2 86 87 90
2015T3 92 87 91
2015T4 99 89 91
2016T1 100 84 91
2016T2 101 82 92
2016T3 101 78 93
2016T4 98 73 95
2017T1 100 72 98
2017T2 97 72 100
2017T3 97 75 99
2017T4 101 78 99
2018T1 99 80 100
2018T2 101 79 99
2018T3 98 75 100
  • Note : données trimestrielles. Chaque point représente le cumul des 12 derniers mois
  • Source : Observatoire régional des transports de la Corse

Figure 8Évolution du trafic de marchandises

  • Note : données trimestrielles. Chaque point représente le cumul des 12 derniers mois
  • Source : Observatoire régional des transports de la Corse

Beau temps pour les hôtels et les campings

Par rapport au même trimestre de l'an dernier, le nombre de nuitées progresse de 0,9 % dans l’hôtellerie insulaire contre + 2,2 % en France entière (figure 9). La hausse régionale est portée par la clientèle étrangère en augmentation de 8,4 % sur la période. En revanche, la clientèle française diminue de 2,1 %. Elle représente pourtant trois quarts des nuitées hôtelières du trimestre. L’augmentation de la fréquentation totale est marquée en juillet (+ 2,9 % par rapport à juillet 2017). Elle est plus modérée en août (+ 0,4 %) et décline légèrement en septembre (- 0,4 %).

Pour la 4ᵉ année consécutive, la région enregistre une hausse de fréquentation hôtelière au 3e trimestre confirmant son attractivité face aux autres régions méditerranéennes françaises. Toutefois, cette croissance perd en intensité, elle était de 2,9 % en 2017 et de 4,1 % en 2016.

Figure 9Évolution de la fréquentation dans les hôtels

Indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de la fréquentation dans les hôtels (Indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Corse France entière
T4 2010 100 100
T1 2011 100,07 100,48
T2 2011 98,85 101,34
T3 2011 97,13 102,33
T4 2011 97,12 103,3
T1 2012 97,07 103,74
T2 2012 95,65 103,5
T3 2012 97,67 103,25
T4 2012 98,25 103,29
T1 2013 98,07 103,22
T2 2013 98,59 103,03
T3 2013 98,02 103,05
T4 2013 97,98 102,94
T1 2014 97,73 102,36
T2 2014 96,5 102,1
T3 2014 93,48 101,52
T4 2014 92,68 101,33
T1 2015 92,41 101,79
T2 2015 92,84 102,35
T3 2015 96,56 103,48
T4 2015 97,5 103,27
T1 2016 97,62 103,67
T2 2016 97,95 102,64
T3 2016 100,15 101,27
T4 2016 100,84 102,32
T1 2017 101,12 102,85
T2 2017 103,19 104,6
T3 2017 104,81 106,36
T4 2017 105,19 107,54
T1 2018 105,08 108,62
T2 2018 106,08 109,04
T3 2018 106,6 109,8
  • Note : données trimestrielles brutes. Chaque point représente le cumul des 4 derniers trimestres en base 100 au 4ᵉ trimestre 2010.
  • Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT) et la DGE.

Figure 9Évolution de la fréquentation dans les hôtels

  • Note : données trimestrielles brutes. Chaque point représente le cumul des 4 derniers trimestres en base 100 au 4ᵉ trimestre 2010.
  • Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT) et la DGE.

Dans les campings, dont la saison s’étale d’avril à septembre, la fréquentation progresse de 3,3 % en 2018. Cette hausse est autant portée par la clientèle française (+ 3,5 %) qu’étrangère (+ 3,0 %).

Le mois de mai enregistre une augmentation record du nombre de nuitées (+ 55,2 %) en rapport avec les nombreux ponts et une partie des vacances scolaires.

Contexte national - En France, le soutien apporté au pouvoir d’achat des ménages limiterait le ralentissement de l’activité

Au troisième trimestre 2018, l’activité a progressé de 0,3 % en France après deux trimestres de croissance plus modérée (+ 0,2 % par trimestre). La reprise de la consommation des ménages est principalement à l’origine de ce rebond.

Le contexte international, mais également le mouvement des gilets jaunes, pèserait sur la croissance française en fin d’année 2018. L’activité économique ne progresserait que de + 0,2 % au quatrième trimestre avant de se redresser au premier semestre 2019 (+ 0,4 % puis + 0,3 % par trimestre). Les gains de pouvoir d’achat des ménages prévus fin 2018 et début 2019 soutiendraient la consommation au premier semestre 2019.

En moyenne annuelle, l’acquis de croissance pour la France en 2019 serait de + 1,0 % à mi-année (après + 1,5 % prévu pour l’ensemble de l’année 2018). L’acquis de croissance du pouvoir d’achat (mesuré au niveau global) serait de + 2,0 % à la mi-2019 (après + 1,4 % sur l’ensemble de l’année 2018).

Contexte international - La croissance européenne s’essouffle un peu

Les climats des affaires sont globalement en baisse à l’automne 2018, suggérant un ralentissement économique, dans un contexte de tensions commerciales. L’activité des États-Unis résisterait un peu grâce à des dépenses publiques vigoureuses, mais ralentirait tout de même à l’horizon de la prévision (mi-2019). La Chine, comme d’autres pays émergents, présenterait des signes d’essoufflement.

Les économies de la zone euro, soumises à des incertitudes persistantes (modalités du Brexit, situation budgétaire italienne, tensions sociales en France) ralentiraient même si les stimuli budgétaires programmés en 2019 soutiendraient la consommation des ménages.