Le tourisme stimule l’économie bas-normande

Après une baisse le trimestre précédent, l’emploi salarié non agricole bas-normand repart à la hausse pour atteindre 311 100 emplois fin juin 2014. Au cours du deuxième trimestre 2014, 1 050 postes ont été créés, soit une hausse de 0,3 %. Cette amélioration ne concerne pas tous les secteurs. Ainsi, la construction et l’industrie ont perdu des effectifs. Mais ces pertes sont compensées par les créations d’emplois dans le tertiaire, essentiellement dans l’hébergement-restauration. Au niveau national, on observe une tendance comparable, mais moins marquée, avec une augmentation de 0,1 % de l’emploi.

Le tertiaire marchand hors intérim gagne 1 450 emplois (+ 0,8 %), principalement dans l’hébergement et la restauration (+ 4,9 %). C’est un signe que les commémorations du 70^e anniversaire du Débarquement ont significativement impacté l’économie locale. Le commerce, la réparation d’automobiles et de motocycles, et les activités financières et d’assurance gagnent aussi des emplois. A l’inverse, les secteurs des activités scientifiques et techniques, des services administratifs et de soutien hors intérim, les activités immobilières, les activités de d’information et de communication et les activités de transports et d’entreposage perdent des emplois.

Après un premier trimestre mal orienté, l’intérim, principale variable d’ajustement de l’emploi aux variations conjoncturelles, perd encore quelques effectifs (- 0,7 %), alors qu’il repart à la hausse au niveau national (+ 2,7 %).

Dans l’industrie, l’emploi permanent est en recul dans les mêmes proportions qu’en France métropolitaine (- 0,3 %). Cette détérioration cache des situations disparates. D’un côté, l’industrie agroalimentaire et les secteurs de l’énergie, de l’eau, de la gestion des déchets et de la dépollution gagnent des emplois. Mais ce n’est pas suffisant pour compenser les nouvelles pertes d’emplois dans la fabrication de matériels de transport, auxquelles s’ajoutent notamment celles des secteurs de la fabrication d'équipements électriques, électroniques, informatiques et de la fabrication de machines.

Après un premier trimestre stable, le secteur de la construction perd à nouveau des emplois permanents (- 0,2 %). Au niveau national, l’emploi permanent dans la construction se contracte dans des proportions plus importantes (- 0,6 %).

Des trois départements, le Calvados connaît l’évolution la plus favorable avec une augmentation de

0,9 % de l’emploi salarié dans les secteurs marchands non agricoles ; les créations d’emplois dans le tertiaire marchand hors intérim sont plus nombreuses que les destructions dans l’industrie, la construction et l’intérim. L’emploi est aussi orienté à la hausse dans la Manche (+ 0,2 %), où tous les secteurs gagnent des emplois, y compris l’intérim. A l’inverse, les effectifs salariés décroissent dans l’Orne (- 0,9 %), sous l’effet d’une baisse des effectifs dans tous les secteurs et particulièrement dans l’intérim.

Après une baisse le trimestre précédent, l’emploi salarié en Basse-Normandie connaît donc une éclaircie, mais on est toujours loin de retrouver le niveau d’emploi d’avant la crise. Depuis le pic du quatrième trimestre 2007, 18 800 emplois ont été détruits, pour moitié dans l’industrie.

Au deuxième trimestre 2014, en Basse-Normandie, le taux de chômage s’établit à 9,1 % de la population active (+ 0,1 point). Il reste inférieur de 0,6 point au taux de chômage métropolitain (9,7 %). Sur un an, de juin 2013 à juin 2014, le taux de chômage diminue de 0,2 point en Basse-Normandie, comme en France métropolitaine.

Le taux de chômage augmente dans les trois départements bas-normand. Le Calvados a toujours le taux de chômage le plus élevé (9,6 %), suivi de l’Orne (9,3 %), la Manche présentant le taux le plus faible (8,3 %). Sur les douze derniers mois, le taux de chômage diminue dans des proportions équivalentes dans les trois départements.

Les difficultés du marché de l’emploi régional au deuxième trimestre sont confirmées par une hausse du nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi au-delà du premier semestre 2014. En effet, si le nombre d’inscrits s’est stabilisé en février, il est reparti en hausse sensible dès le mois de mars, hausse qui s’est ensuite amplifiée jusqu’à fin juin. Cette dégradation du marché de l’emploi touche toutes les catégories, mais avec une intensité différente. Ainsi, les demandes d’emplois progressent plus fortement chez les plus de 50 ans et chez les chômeurs de longue durée. Au total, fin août 2014, près de 108 500 demandeurs inscrits en Basse-Normandie étaient immédiatement disponibles pour occuper un emploi.

Au deuxième trimestre, le secteur de la construction est resté morose. Si le marché de l’entretien-amélioration se stabilise, le marché du neuf reste orienté à la baisse. La demande, tant privée que publique, continue de se contracter.

Le gros œuvre poursuit son repli, à la fois dans la construction de logements, et dans celle de locaux professionnels.

Dans la région, les mises en chantier de logements accusent une baisse en glissement annuel de 10 %. La construction de logements collectifs est la plus affectée avec une baisse de 15 % des mises en chantier (contre - 4 % au niveau national). La baisse de 9,2 % qui affecte le logement individuel est comparable à celle observée au niveau national. La construction de logements en résidence est également en légère baisse (- 1,7 % ) contrairement à la tendance nationale (+ 5,5 %).

Globalement, sur un an, l’évolution des mises en chantier est de - 10,3 % en Basse-Normandie et de -11,6 % en France métropolitaine.

Concernant les locaux, les mises en chantier sont également orientées à la baisse au 2^ème trimestre

(- 4,2 %) mais elles ont connu une progression sur un an nettement plus marquée qu’au niveau national (+ 56 % contre + 2 %). Cette bonne tenue s’explique, d’une part, par la forte demande de locaux industriels et agricole dans le secteur privé et, d’autre part, de locaux dédiés à l’action sociale ou à la culture et aux loisirs dans le secteur public.

La morosité du secteur devrait se prolonger, les autorisations de construire étant toujours en diminution. Pour les logements, la baisse des autorisations sur un trimestre (- 12 %) est plus marquée qu’au niveau national (- 3,4 %). Mais, sur un an, le recul, supérieur à 20 %, est comparable en Basse-Normandie et en France métropolitaine. Pour les locaux, les autorisations baissent de 10 % sur un trimestre. Sur un an, elles baissent de 4 %, contre - 9 % en France métropolitaine.

Dans le second œuvre, la demande de travaux de mises aux normes stabilise l’activité sur le marché de l’entretien-amélioration. Les carnets de commandes restent stables, mais sont jugés insuffisants par les entrepreneurs.

Dans ce contexte, les prix restent orientés à la baisse ce qui fragilise d’autant plus la trésorerie des entreprises du secteur.

Prolongeant la tendance du trimestre précédent, le nombre de créations d’entreprises bas-normandes continue sa progression. Ce sont plus de 2 100 nouvelles entreprises qui ont vu le jour au second trimestre (+ 3,1 % contre - 3,5 % en France métropolitaine). Cette augmentation provient d’abord des créations d’entreprises hors auto-entrepreneurs (+ 4 % contre + 1,3 % en France métropolitaine). Mais, au contraire du précédent trimestre, les créations d’entreprises sous le régime d’auto-entrepreneur sont aussi en augmentation (+ 2,2 % contre une forte baisse de 7,8 % en France métropolitaine). Comme sur l’ensemble du territoire national, les auto-entreprises représentent la moitié des créations en Basse-Normandie.

En données brutes à la date de jugement, on observe une diminution des défaillances d’entreprises au deuxième trimestre plus significative en Basse-Normandie qu’au niveau France métropolitaine (- 0,9 % contre - 0,2 %).