Le chômage repart à la hausse au troisième trimestre 2014

Rédaction achevée le 27 janvier 2015

En Haute-Normandie, au 3^e trimestre 2014, l’emploi salarié marchand recule de 0,6 % par rapport au trimestre précédent, soit une perte de 2 500 emplois (figure 1). Cette baisse concerne l’Eure (– 0,7 %) et la Seine-Maritime (– 0,6 %). En France métropolitaine, sur cette même période, les effectifs salariés baissent de 0,4 %.

Deux secteurs parmi les plus pourvoyeurs d’emplois sont ceux où le recul est le plus important. L’emploi industriel (28 % de l’emploi total) diminue de 0,7 % et perd près de 900 postes (figure 2). Dans la construction, la contraction de l’emploi est plus importante : – 1,2 % pour 500 postes perdus. Seuls trois secteurs bénéficient d’une hausse de leurs effectifs ce trimestre : les services aux entreprises, celui de la finance et de l’assurance ainsi que celui de l’information et de la communication. Pour ceux-ci, la hausse n’excède jamais 0,7 %. Après quatre trimestres consécutifs de hausse, l’intérim recule (figure 3) au troisième trimestre 2014 (- 2,1 %, soit - 500 postes).

Sur un an - 3^e trimestre 2014 comparé au 3^e trimestre 2013 - l’emploi salarié marchand recule fortement : – 0,9 %, soit une perte de 3 600 postes. En France métropolitaine, le recul est plus modéré : – 0,4 %. Dans la région, le gain de 1 900 postes dans l’intérim ne comble pas les pertes des autres secteurs, notamment celles de l’industrie (– 2 100 postes) et de la construction (– 1 500 postes).

En Haute-Normandie comme en métropole, au 3^e trimestre 2014, le taux de chômage augmente de 0,2 point par rapport au trimestre précédent (figure 4). Il s’établit ainsi à 10,9 % de la population active régionale. Aucun territoire n’est épargné par cette hausse, la Haute-Normandie étant, avec six autres régions, celle où ce taux augmente le moins.

La dégradation est de même ampleur dans l’Eure et en Seine-Maritime, où respectivement 10,5 % et 11,1 % de la population active de ces départements sont au chômage.

Sur un an (3^e trimestre 2014 comparé au 3e trimestre 2013), le taux de chômage recule de 0,1 point en Haute-Normandie et est stable en France métropolitaine.

Fin septembre 2014, le nombre de demandeurs d’emploi de catégories A, B ou C (tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi) atteint le nombre record de 161 450, soit une hausse de 0,4 % comparée à juin 2014. Cette détérioration est cependant nettement moins vive qu’au niveau métropolitain : + 1,7 %. Toutes les catégories sont affectées mais les plus touchées sont les plus de 50 ans (+ 1,0 %) et les inscrits depuis plus d’un an (+ 1,8 %).

Sur un an - septembre 2014 comparé à septembre 2013 - le nombre de demandeurs d’emploi augmente de 4,1 % en Haute-Normandie, soit 1,6 point de moins qu’en métropole. La situation reste néanmoins favorable pour les jeunes (– 1,3 %).

En Haute-Normandie, au 3^e trimestre 2014, sur 12 mois glissants, 7 840 logements, dont 42 % de logements collectifs, ont été mis en chantier. Par rapport au trimestre précédent, la hausse est de 1,1 %, en opposition avec la baisse nationale de 1 %. En région, la hausse est portée par la croissance du logement collectif (+ 7,5 %) alors que l’individuel faiblit de 5,5 %.

Sur un an, (cumul d’octobre 2013 à septembre 2014 comparé au cumul des mêmes mois un an auparavant) la dégradation est de 5,4 %, soit un niveau bien moindre qu’au niveau national (– 12,1 %).

En ce qui concerne les autorisations de constuire, au 3^e trimestre 2014, 8 830 permis ont été délivrés, soit une diminution de 6,5 % par rapport au trimestre précédent, contre une légère augmentation de 0,8 % au niveau national. Dans la région, le recul concerne aussi bien le logement individuel que le collectif.

Sur un an, les permis de construire reculent fortement (un quart d’autorisations en moins), la chute étant deux fois plus prononcée dans le logement collectif (– 36 %) que dans l’individuel (– 18,7 %). En France métropolitaine, la baisse est cependant deux fois moins importante qu’en Haute-Normandie (– 13,1 %).

Après le coup d’arrêt du trimestre précédent (+ 1,4 %), les mises en chantiers de locaux à usages non résidentiels repartent à la baisse. En Haute-Normandie, au 3^e trimestre 2014, sur 12 mois glissants, 640 000 m² ont été construits, soit une diminution de 2,9 % par rapport au 2^e trimestre 2014. La dégradation est nettement plus sévère au niveau national (– 11,1 %). Dans la région, comme en France métropolitaine, la construction de locaux n’a jamais été aussi faible.

Au 3^e trimestre 2014, les hôtels haut-normands enregistrent 922 300 nuitées. Cela représente une hausse de 0,4 % par rapport au même trimestre un an auparavant, contre une baisse de 1,6 % en France métropolitaine.

Dans la région, la hausse de la fréquentation étrangère (+ 2,3 %) explique à elle-seule la hausse trimestrielle. L’attrait de la clientèle étrangère pour la Haute-Normandie n’a jamais été aussi important depuis le 3^e trimestre 2008 : la part de la clientèle étrangère atteint 29,7 % en ce troisième trimestre de l’année. Cette part reste cependant moindre à celle constatée en France métropolitaine (41 %).

Au 3^e trimestre 2014, en données brutes, 2 680 entreprises ont été crées en Haute-Normandie, dont 53 % par des micro-entrepreneurs. Par rapport au trimestre précédent, le nombre de créations progresse de 1,7 %, en opposition avec la baisse de 5,8 % au niveau national, soit le meilleur résultat enregistré pour un 3^e trimestre depuis l’apparition du régime de l’auto-entreprenariat en 2009.

Cependant, si le nombre de créations augmente en Seine-Maritime (+ 3,9 %), il diminue dans l’Eure (– 2,5 %). La hausse concerne d’avantage les micro-entrepreneurs (+ 4,3 %) que les autres créateurs. Cette amélioration est portée par le secteur des administrations publiques, de l’enseignement, de la santé et de l’action sociale (deux tiers de créations supplémentaires) qui pèse 14 % de l’ensemble des créations. Dans l’industrie, la construction et le commerce, le nombre de créations diminue.

Sur un an (3^e trimestre 2014 comparé au 3^e trimestre 2013) le nombre de créations augmente de 12,4 %. La hausse est générale, sauf dans les services aux ménages en recul de 4,2 %. En France métropolitaine, sur cette même période, la hausse se limite à 5,3 %.

Les premiers résultats concernant le 4^e trimestre 2014 infirment la reprise du trimestre précédent. En données brutes, comparé au 3^e trimestre 2014, le nombre de créations recule de 2,8 % dans la région alors qu’il progresse fortement (+ 8,4 %) en France métropolitaine (figure 8).

Au 3^e trimestre 2014, en Haute-Normandie, 367 entreprises ont fait l’objet d’une procédure de redressement ou de liquidation judiciaire, soit une diminution de 4,7 % par rapport au trimestre précédent. L’embellie est cependant inférieure à celle de la France métropolitaine (– 14,7 %).

Stable en Seine-Maritime, le nombre de défaillances recule de 13,7 % dans l’Eure.

Dans la région, le nombre de défaillances double dans l’immobilier mais ce secteur pèse moins de 4 % de l’ensemble des défaillances. L’hébergement-restauration (+ 25,6 %°) et les services aux entreprises (+ 27,6 %) sont les deux seuls autres secteurs où le nombre de défaillances progresse. Dans la construction et le commerce (le quart de l’ensemble des procédures chacun), la baisse des défaillances est de respectivement 15,2 % et 5,1 %.

Sur 12 mois glissants, le nombre de défaillance recule à peine en Haute-Normandie : – 0,6 % pour 1 561 entreprises concernées. En France métropolitaine, sur cette même période, l’amélioration est tout aussi ténue : 0,4 % de défaillances en moins.

Au 3^ème trimestre 2014, l’activité en France s’est révélée un peu plus dynamique que prévu (+0,3 %), sous l’effet de facteurs ponctuels. L’économie française croîtrait légèrement au 4ème trimestre (+0,1 %) avant d’accélérer un peu au 1^er semestre 2015 (+0,3 % par trimestre). Plusieurs freins communs aux pays de la zone euro se sont en effet desserrés à l’automne : la dépréciation de l’euro soutient la compétitivité des entreprises ; la baisse du cours du pétrole renforce le pouvoir d’achat des ménages et la situation financière des entreprises ; le revenu des ménages serait également moins handicapé par les hausses d’impôts. Des freins plus spécifiques à l’économie française se desserreraient : le fort ajustement de l’investissement en logement toucherait à sa fin et la situation financière des entreprises s’améliorerait avec la montée en charge du CICE et l’instauration du Pacte de responsabilité. Le recul de l’emploi marchand s’atténuerait et, avec le soutien des contrats aidés, l’emploi total progresserait légèrement. La population active s’accroissant toutefois un peu plus vite, le taux de chômage augmenterait de nouveau pour atteindre 10,6 % mi-2015.

Au 3^ème trimestre 2014, l’activité a légèrement accéléré dans les pays avancés. Les économies américaine et britannique ont de nouveau fortement progressé, tandis que la croissance est restée modeste en zone euro. Dans les économies émergentes, l’activité a continué de tourner au ralenti. Dans les pays avancés, le découplage perdure entre les pays anglo-saxons où le climat des affaires est à un niveau élevé depuis le début de l’année, et la zone euro où le climat reste morose. Au premier semestre 2015, la croissance reprendrait un peu de vigueur dans la zone euro, notamment en Allemagne où l’instauration d’un salaire minimum génèrerait des effets de revenus positifs. En Espagne, la stabilisation de la construction desserrerait le principal frein restant à la croissance et l’activité y serait dynamique. En Italie en revanche, l’activité resterait atone. Au Japon, la hausse de la TVA en avril 2014 a pesé fortement sur la demande intérieure, de sorte que l’activité y est très dégradée, et ne se rétablirait que lentement. La croissance resterait modérée dans les économies émergentes.