L'essentiel sur... les immigrés et les étrangers 

Combien y a-t-il d’immigrés et d’étrangers en France ? Quelle est l’évolution des flux migratoires ? Quelle est leur situation face à l’emploi ? Quelle est la fécondité des femmes immigrées ?…

L’essentiel sur… les immigrés et les étrangers fournit des éléments de cadrage pour aborder ces questions, à l’aide de chiffres clés représentés de manière visuelle et d’un court commentaire.

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Chiffres-clés
Paru le :Paru le04/04/2024
- Avril 2024

1. Combien y a-t-il d'immigrés ou d'étrangers en France ?

En 2022, 7,0 millions d' vivent en France, soit 10,3 % de la population totale. 2,5 millions d'immigrés, soit 35 % d'entre eux, ont acquis la nationalité française.

La population vivant en France s'élève à 5,3 millions de personnes, soit 7,8 % de la population totale. Elle se compose de 4,5 millions d'immigrés n'ayant pas acquis la nationalité française et de 0,8 million de personnes nées en France de nationalité étrangère.

1,7 million de personnes sont nées de nationalité française à l'étranger. Avec les personnes immigrées (7,0 millions), au total, 8,7 millions de personnes vivant en France sont nées à l'étranger, soit 12,8 % de la population.

Décomposition de la population vivant en France selon le lieu de naissance et la nationalité en 2022

Décomposition de la population vivant en France selon le lieu de naissance et la nationalité en 2022
Lieu de naissance et nationalité Effectif (en milliers) Proportion (en %)
Nés en France 59 184 87,2
Nés en France de nationalité française 58 396 86,1
Nés en France de nationalité étrangère 789 1,2
Nés à l'étranger 8 658 12,8
Nés à l'étranger de nationalité française 1 652 2,4
Immigrés ayant acquis la nationalité française 2 481 3,7
Immigrés de nationalité étrangère 4 526 6,7
Ensemble immigrés 7 007 10,3
Ensemble étrangers 5 315 7,8
Population totale 67 843 100,0
  • Note : données provisoires, issues d'estimations avancées de la population.
  • Lecture : en 2022, 4 526 000 immigrés de nationalité étrangère vivent en France.
  • Champ : France.
  • Source : Insee, estimations de population.

Décomposition de la population vivant en France selon le lieu de naissance et la nationalité en 2022

  • Note : données provisoires, issues d'estimations avancées de la population.
  • Lecture : en 2022, 4 526 000 immigrés de nationalité étrangère vivent en France.
  • Champ : France.
  • Source : Insee, estimations de population.

2. Où sont nés les immigrés vivant en France ?

En 2022, 48,2 % des immigrés vivant en France sont nés en Afrique. 32,3 % sont nés en Europe. Les pays de naissance les plus fréquents des immigrés sont l'Algérie (12,5 %), le Maroc (11,9 %), le Portugal (8,2 %), la Tunisie (4,7 %), l'Italie (4,0 %), l'Espagne (3,5 %) et la Turquie (3,3 %). Près de la moitié des immigrés sont originaires d'un de ces sept pays (48 %).

Immigrés vivant en France en 2022 selon leur continent de naissance

en %
Immigrés vivant en France en 2022 selon leur continent de naissance (en %)
Continent Part
Afrique 48,2
Europe 32,3
Asie 13,5
Amérique, Océanie 6,0
  • Note : données provisoires, issues d'estimations avancées de la population.
  • Lecture : en 2022, 48,2 % d’immigrés vivant en France sont nés en Afrique.
  • Champ : France.
  • Source : Insee, estimations de population.

Immigrés vivant en France en 2022 selon leur continent de naissance

  • Note : données provisoires, issues d'estimations avancées de la population.
  • Lecture : en 2022, 48,2 % d’immigrés vivant en France sont nés en Afrique.
  • Champ : France.
  • Source : Insee, estimations de population.

3. Où sont nés les immigrés arrivés en France en 2021 ?

La crise sanitaire de la Covid-19 a conduit de nombreux pays, dont la France, à limiter les déplacements et notamment à restreindre les entrées sur leur territoire pendant plusieurs mois en 2020 et en 2021. En 2021, le nombre d'entrées sur le territoire français augmente de 19 % par rapport à 2020 mais demeure inférieur de 13 % à son niveau de 2019.

En 2021, 246 000 immigrés sont entrés en France, contre 272 000 en 2019. 41 % des immigrés arrivés en France en 2021 sont nés en Afrique et 32 % en Europe. Les pays de naissance les plus fréquents pour les immigrés entrés en France en 2021 sont le Maroc (9,4 %), l'Algérie (6,5 %), la Tunisie (4,7 %), l'Espagne (3,9 %), l'Italie (3,5 %) et l'Afghanistan (3,3 %).

Immigrés arrivés en France en 2021 selon leur continent de naissance

en %
Immigrés arrivés en France en 2021 selon leur continent de naissance (en %)
Continent Part
Afrique 41,1
Europe 31,6
Asie 17,1
Amérique, Océanie 10,2
  • Lecture : en 2021, 41,1 % d’immigrés arrivés en France sont nés en Afrique.
  • Champ : France.
  • Source : Insee, estimations des flux d’entrées 2022.

Immigrés arrivés en France en 2021 selon leur continent de naissance

  • Lecture : en 2021, 41,1 % d’immigrés arrivés en France sont nés en Afrique.
  • Champ : France.
  • Source : Insee, estimations des flux d’entrées 2022.

Depuis 2006, les sorties d'immigrés sont relativement modestes au regard de leurs entrées. En moyenne entre 2006 et 2020, quatre immigrés entrent sur le territoire tandis qu'un en sort, par exemple à la fin d'une expérience scolaire ou professionnelle en France, ou encore au moment de la retraite. Le solde migratoire des immigrés diminue entre 2019 (+ 182 000 personnes) et 2020 (+ 160 000 personnes) sous l'effet d'une baisse du nombre d’entrées (218 000 en 2020 après 272 000 en 2019) plus élevée que celle des sorties (58 000 en 2020 après 90 000 en 2019). Le solde migratoire des personnes immigrées en 2020 est le plus bas depuis 2011.

Flux migratoires des immigrés

en milliers
Flux migratoires des immigrés (en milliers)
Année Entrées d'immigrés (1) Sorties d'immigrés (2) Solde migratoire = (1) + (2)
2006 208 -45 163
2007 203 -64 139
2008 206 -66 140
2009 204 -72 132
2010 211 -69 142
2011 217 -58 159
2012 229 -56 174
2013 236 -51 185
2014 234 -40 194
2015 253 -69 185
2016 259 -38 222
2017 261 -63 198
2018 273 -51 222
2019 272 -90 182
2020 218 -58 160
2021 246 nd nd
2022 331 nd nd
  • nd : donnée non disponible.
  • Note : estimation pour les entrées en 2020 à partir du nombre de primo-délivrances de titres de séjour.
  • Lecture : en 2020, 218 000 sont entrés en France et 58 000 en sont sortis. Au total, le solde migratoire des immigrés s’établit à + 160 000 personnes.
  • Champ : France hors Mayotte jusqu'en 2013 et y compris Mayotte à partir de 2014.
  • Source : Insee, estimations de population, des flux d'entrées et de sorties.

Flux migratoires des immigrés

  • Notes : estimation pour les entrées en 2020 à partir du nombre de primo-délivrances de titres de séjour ; données non disponibles en 2021 et 2022 pour les sorties d'immigrés et le solde migratoire.
  • Lecture : en 2020, 218 000 sont entrés en France et 58 000 en sont sortis. Au total, le solde migratoire des immigrés s’établit à + 160 000 personnes.
  • Champ : France hors Mayotte jusqu'en 2013 et y compris Mayotte à partir de 2014.
  • Source : Insee, estimations de population, des flux d'entrées et de sorties.

4. Comment évolue la population étrangère et immigrée en France ?

La population immigrée en France est plus importante, en effectif et en pourcentage de la population totale, en 2022 (10,3 %) qu'en 1946 (5,0 %), 1975 (7,4 %) ou encore 2010 (8,5 %). L'évolution de la part des immigrés dans la population totale vivant en France n'est pas régulière. Après une diminution de la part des immigrés dans la population entre 1931 (6,6 %) et 1946 (5,0 %), la part des immigrés a augmenté jusqu'en 1975. Elle s'est ensuite stabilisée jusqu'à la fin des années 1990, notamment à la suite des chocs pétroliers et du ralentissement de l'immigration de travail. Depuis le début des années 2000, le nombre d'immigrés croît à nouveau plus rapidement que la population totale.

La population étrangère vivant en France représente 7,8 % de la population totale en 2022, contre 6,5 % en 1975 et 4,4 % en 1946.

Entre le milieu des années 1940 et le milieu des années 1970, les flux d'immigration étaient majoritairement masculins, comblant les besoins de main-d'oeuvre nés de la reconstruction d'après-guerre puis de la période des Trente Glorieuses. En 1974, dans un contexte économique dégradé, un frein est mis à l'immigration de travail et l’immigration familiale se développe. Depuis cette date, la part des femmes dans les flux d'immigration est plutôt croissante, qu'il s'agisse de regroupement familial ou non. En 2022, 51 % des immigrés sont des femmes, contre 44 % en 1975 et 45 % en 1946. Toutefois, bien que les femmes demeurent majoritaires parmi les nouveaux immigrés, leur part diminue ces dernières années. Ainsi, 51 % des immigrés entrés en France en 2021 sont des femmes, en baisse de 3 points par rapport à la période 2006-2014.

Évolution de la population immigrée en France

Évolution de la population immigrée en France
Année Population immigrée (en milliers) Part de la population immigrée dans la population totale (en %)
1921 1 429 3,7
1926 2 288 5,7
1931 2 729 6,6
1936 2 326 5,6
1946 1 986 5,0
1954 2 293 5,4
1962 2 861 6,2
1968 3 238 6,5
1975 3 887 7,4
1982 4 037 7,4
1990 4 222 7,3
1999 4 374 7,3
2006 5 136 8,1
2010 5 514 8,5
2011 5 605 8,6
2012 5 714 8,8
2013 5 835 8,9
2014 6 028 9,1
2015 6 169 9,3
2016 6 291 9,4
2017 6 449 9,7
2018 6 579 9,8
2019 6 734 10,0
2020  6 847 10,2
2021 (p) 6 926 10,2
2022 (p) 7 007 10,3
  • p : données provisoires, issues d'estimations avancées de la population.
  • Note : en l'absence d'enquête annuelle de recensement (EAR) en 2021, les résultats pour 2021 sont estimés par repondération à partir des EAR 2020 et 2022.
  • Lecture : en 2022, la part de la population immigrée représente 10,3 % de la population totale.
  • Champ : France métropolitaine de 1921 à 1982 ; France hors Mayotte de 1990 à 2013 et y compris Mayotte à partir de 2014.
  • Source : Insee, recensements de la population (données réajustées en 2019 et 2020) et estimations de population.

Évolution de la population immigrée en France

  • Note : données provisoires pour 2021 et 2022, issues d'estimations avancées de la population ; en l'absence d'enquête annuelle de recensement (EAR) en 2021, les résultats pour 2021 sont estimés par repondération à partir des EAR 2020 et 2022.
  • Lecture : en 2022, la part de la population immigrée représente 10,3 % de la population totale.
  • Champ : France métropolitaine de 1921 à 1982 ; France hors Mayotte de 1990 à 2013 et y compris Mayotte à partir de 2014.
  • Source : Insee, recensements de la population (données réajustées en 2019 et 2020) et estimations de population.
Quelle est la situation des immigrés face à l'emploi ?
Quelle est la situation des immigrés face à l'emploi ?

En 2022, parmi les personnes de 15 à 64 ans, 80 % des hommes immigrés sont actifs, c'est-à-dire qu'ils occupent un emploi ou en cherchent un. Cette proportion est proche de celle observée parmi les hommes non-immigrés (76 %). Chez les femmes, les écarts sont plus marqués : le des femmes immigrées est de 62 % contre 72 % pour les non-immigrées.

La proportion d'hommes occupant un emploi est identique parmi les immigrés et les non-immigrés (71 %). Pour les femmes, le est de 54 % parmi les immigrées contre 67 % parmi les non-immigrées. La répartition des postes occupés par les immigrés est globalement semblable à celle de l'ensemble de la population, cependant les immigrés occupent plus fréquemment des postes d’ouvriers (27 % contre 19 %) et moins souvent ceux de professions intermédiaires (15 % contre 25 %).

Lorsqu'ils sont actifs, les immigrés rencontrent davantage de difficultés à trouver un emploi que les non-immigrés. Le des immigrés est de 11 % parmi les hommes et 13 % parmi les femmes, alors qu'il s'élève à 7 % parmi les non-immigrés.

Pour plus de détails, consulter la publication.

Taux d'activité, d'emploi et de chômage selon le sexe et le statut migratoire en 2022

  • Note : les personnes non-immigrées sont celles nées en France ou nées Françaises à l'étranger.
  • Lecture : en 2022, parmi les personnes de 15 à 64 ans, 79,6 % des hommes immigrés sont actifs.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes âgées de 15 à 64 ans et vivant en ménage ordinaire.
  • Source : Insee, enquête Emploi.
Quel est le profil des immigrés arrivés récemment en France ?
Quel est le profil des immigrés arrivés récemment en France ?

Parmi les immigrés arrivés en 2021, les femmes sont légèrement majoritaires (51 %). Leur proportion est plus forte parmi les immigrés originaires de Russie (70 %), de Chine ou de Colombie (60 %), et plus faible pour ceux originaires d'Afghanistan (25 %) ou du Bangladesh (21 %). Un quart des nouveaux immigrés ont moins de 19 ans et la moitié ont entre 19 et 37 ans. Ce profil est relativement comparable selon les origines, même si les immigrés originaires d'Europe et d'Amérique ou Océanie sont un peu plus âgés (âge médian de 28 ans contre 26 ans pour l’ensemble des nouveaux immigrés).

Les immigrés arrivés en 2021, âgés de 25 ans ou plus, ont des niveaux de diplômes plus polarisés que l’ensemble de la population âgée de 25 ans ou plus, c’est-à-dire avec des proportions plus fortes de personnes sans diplôme (24 % contre 20 %) et de diplômés du supérieur (51 % contre 35 %). Parmi l'ensemble des immigrés de 25 ans ou plus entrés en France en 2021, les femmes sont plus fréquemment diplômées de l'enseignement supérieur (55 %) que les hommes (46 %), et le niveau de diplôme des nouveaux arrivants immigrés augmente, comme dans la population générale, au fil des générations. Bien que les niveaux de diplôme soient comparables par continent d’origine, les immigrés européens ont moins fréquemment aucun diplôme (20 %) et ceux originaires d’Asie et d'Amérique ou Océanie sont plus souvent diplômés du supérieur (respectivement 57 % et 60 %). Enfin, les personnes non-immigrées arrivant en France sont particulièrement diplômées : 80 % des non-immigrés entrés en France en 2021 possèdent un diplôme du supérieur.

Parmi les immigrés arrivés en France en 2021 et âgés de 15 ans ou plus, 33 % sont en emploi début 2022. Les hommes immigrés occupent plus souvent un emploi à leur arrivée (40 %) que les femmes (27 %). De fortes disparités s’observent également par continent d’origine. 49 % des nouveaux arrivants européens sont en emploi, contre 24 % de ceux originaires d’Afrique et d’Asie. Cette différence s’explique en partie par le fait que les Européens sont généralement un peu plus âgés, moins fréquemment sans diplôme et qu'ils viennent moins fréquemment en tant qu’étudiants (15 % contre respectivement 22 % et 24 %). De même, les droits des étrangers sur le marché du travail varient selon leur origine. Les ressortissants de l’Union européenne bénéficient des mêmes droits que les personnes de nationalité française (mis à part l’accès à certains emplois dits de  « souveraineté » dans les ministères régaliens), alors que les ressortissants des autres pays n’ont pas tous des titres de séjour qui leur permettent de travailler en France.

Pour plus de détails, consulter la publication.

Caractéristiques des immigrés arrivés en France en 2021

en %
Caractéristiques des immigrés arrivés en France en 2021 (en %)
Caractéristique Afrique Europe Asie Amérique, Océanie Ensemble des immigrés
Femmes 51 51 46 55 51
Âge à l’arrivée (en années)
Premier quartile 18 19 20 20 19
Âge médian 25 28 26 28 26
Troisième quartile 34 44 34 39 37
Niveau de diplôme
Aucun diplôme 29 20 26 16 24
Brevet des collèges, CAP ou BEP 11 14 6 6 11
Baccalauréat ou équivalent 12 17 11 18 14
Diplôme du supérieur 47 49 57 60 51
Actif/Inactif
En emploi 24 49 24 39 33
Chômeurs 25 9 15 18 18
Étudiants 22 15 24 19 20
Inactifs hors étudiants 29 27 37 25 29
Ensemble
Nombres d’entrées en 2021 101 000 78 000 42 000 25 000 246 000
  • Lecture : en 2021, 101 000 immigrés originaires d’Afrique sont entrés en France. Parmi eux, 51 % sont des femmes et un quart ont moins de 18 ans.
  • Champ : personnes entrées en France en 2021, âgées d'au moins 25 ans (diplômes) ou d'au moins 15 ans (activité).
  • Source : Insee, enquêtes annuelles de recensement 2022.
Quelle est la part des immigrés et de leurs descendants dans la population ?
Quelle est la part des immigrés et de leurs descendants dans la population ?

En 2019-2020, parmi les personnes vivant en logement ordinaire en France métropolitaine, 5,8 millions sont immigrées, soit 9 % de la population. 7,5 millions de personnes sont quant à elles descendantes d’immigrés de 2ᵉ génération (12 % de la population), c’est-à-dire nées en France avec au moins un de leurs parents immigré. Parmi les personnes de moins de 60 ans, 4,8 millions sont descendantes d’immigrés de 3ᵉ génération (10 % des moins de 60 ans), c’est-à-dire nées en France, de parents non-immigrés, et avec au moins un de leurs grands-parents immigré. Au total, parmi les personnes de moins de 60 ans, un tiers a une ascendance immigrée en remontant jusqu'aux grands-parents.

L’empreinte de la succession des flux d’immigration se lit dans les origines géographiques par âge. Si les immigrés venus d’Afrique sont majoritaires entre 18 et 59 ans (53 %, dont 34 % originaires du Maghreb), ils redeviennent minoritaires au-delà de 60 ans (37 %), au profit des immigrés originaires d’Europe (51 %). Les transformations des origines des immigrés influencent fortement le profil des générations suivantes. Les enfants mineurs de la 2ᵉ génération sont ainsi très majoritairement d’origine non-européenne (83 %), et en particulier africaine (65 %). Toutefois, la part de ces origines diminue rapidement au fil des cohortes. De 18 à 59 ans, 45 % des personnes de la 2ᵉ génération sont d’origine africaine, alors qu’au-delà de 60 ans, 91 % sont d’origine européenne, avec parfois des migrations très anciennes (italienne, espagnole, polonaise, belge, allemande, etc.).

Avec des grands-parents nés durant la première moitié du 20ᵉ siècle et qui ont pu migrer vers la France jusque dans les années 1970, les descendants de 3ᵉ génération ont principalement des origines européennes. 91 % de ceux âgés de 18 à 59 ans ont au moins un grand-parent immigré né en Europe, et notamment en Espagne, Italie ou Portugal (58 %). Ces proportions sont plus faibles pour les moins de 18 ans (respectivement 51 % et 41 %).

Pour plus de détails, consulter la publication.

Origine migratoire sur trois générations par tranche d’âge en 2019-2020

  • Note : les proportions d’immigrés (G1) et de descendants de 2ᵉ génération (G2) sont calculées à partir de l’enquête Emploi. Pour les descendants de 3ᵉ génération (G3), l’enquête Emploi est utilisée de 0 à 17 ans et l’enquête Trajectoires et Origines 2 de 18 à 59 ans. Au-delà de 59 ans, la proportion de G3 n’est plus mesurable. Ces personnes sont alors rattachées à la population sans ascendance migratoire directe, c’est-à-dire ni immigrée, ni descendante d'immigrés de 2ᵉ génération (ni G1, ni G2).
  • Lecture : 24,6 % des enfants de 4 ans ou moins sont descendants d'immigrés de 2ᵉ génération, dont 13,3 % ont leurs deux parents immigrés.
  • Champ : France métropolitaine, personnes vivant en logement ordinaire.
  • Source : Ined-Insee, Ouvrir dans un nouvel ongletTrajectoires et Origines 2 ; Insee, enquête Emploi.
Où vivent les immigrés et leurs descendants ?
Où vivent les immigrés et leurs descendants ?

Les immigrés sont surreprésentés dans les grandes agglomérations urbaines, en particulier en Île-de-France : en moyenne sur les années 2020 et 2021, alors qu'à l'échelle nationale, 10 % de la population est d'origine immigrée, ils représentent 20 % de la population parisienne, et près d'un tiers de la population de Seine-Saint-Denis. Plus d'un immigré sur trois (37 %) habitent ainsi en Ile-de-France. Les agglomérations lyonnaise (département du Rhône) et marseillaise (département des Bouches du Rhône) sont également concernées, avec respectivement 13 % et 11 % de leur population qui est immigrée. Cependant, on assiste depuis les années 1990 à une certaine Ouvrir dans un nouvel onglet progression de la population immigrée dans certains territoires des campagnes françaises (retraités du nord de l’Europe, actifs européens, exilés du Proche et Moyen-Orient, d’Asie et d’Afrique).

Les départements frontaliers concentrent également une proportion d’immigrés supérieure au niveau national : c’est notamment le cas du Bas-Rhin et du Haut-Rhin à la frontière allemande, de l’Ain et de la Haute-Savoie à la frontière suisse, des Pyrénées-Orientales et de la Haute-Garonne à la frontière espagnole, et des Alpes-Maritimes à la frontière italienne. À l’inverse, les départements du nord-ouest et du centre de la France comptent une proportion d’immigrés plus faible. De manière générale, la population immigrée est plus concentrée que la population totale : 13 départements regroupent la moitié de la population immigrée, alors qu’il en faut 23 pour regrouper la moitié de la population nationale.

À l’image des immigrés, la population des descendants d’immigrés (2ᵉ génération) est également plus concentrée que la population totale : en moyenne sur 2020 et 2021, 12 départements regroupent la moitié des descendants d’immigrés. S’ils restent surreprésentés dans les grandes agglomérations et aux frontières comme les immigrés, ils sont présents dans certains départements où les immigrés sont relativement peu nombreux : alors que les descendants d’immigrés représentent 11 % de la population française, cette proportion atteint 21 % en Moselle et 14 % dans l’Aude et la Drôme. Ils restent cependant peu nombreux dans la partie ouest du pays.

La répartition territoriale de la population immigrée et descendante d’immigrés par origine est le résultat de plusieurs vagues d’immigration : alors que les immigrés et descendants d’immigrés d’origine portugaise et africaine hors Maghreb privilégient l’Ile-de-France, les immigrés italiens et leurs descendants sont surreprésentés à la frontière italienne (région Provence-Alpes-Côte-D’azur), tandis que les immigrés espagnols et leurs descendants sont surreprésentés à la frontière espagnole (région Occitanie). On retrouve également une surreprésentation des descendants d’immigrés d’origine maghrébine dans le sillon rhodanien et en région Provence-Alpes-Côte-D’azur. Les immigrés arrivés en France depuis moins de cinq ans s'installent dans les lieux où résident déjà les immigrés des vagues plus anciennes.

Pour plus de détails, consulter la publication.

Part des immigrés et descendants d'immigrés dans la population par département en 2020-2021

en %
Part des immigrés et descendants d'immigrés dans la population par département en 2020-2021 (en %)
Département Immigrés Descendants d’immigrés
Ain 11,0 14,1
Aisne 5,0 5,7
Allier 5,8 5,7
Alpes-de-Haute-Provence 8,1 nd
Hautes-Alpes 5,9 8,5
Alpes-Maritimes 15,1 15,6
Ardèche 5,2 8,6
Ardennes 7,3 6,9
Ariège 7,3 9,5
Aube 8,7 7,7
Aude 9,4 13,9
Aveyron 7,2 6,8
Bouches-du-Rhône 11,3 15,5
Calvados 4,0 4,7
Cantal 2,6 nd
Charente 7,1 4,8
Charente-Maritime 3,5 3,4
Cher 6,4 8,9
Corrèze 7,3 5,8
Corse-du-Sud 9,1 11,3
Haute-Corse 13,0 11,8
Côte-d'Or 8,0 8,3
Côtes-d'Armor 4,1 2,8
Creuse 4,8 5,7
Dordogne 6,3 4,9
Doubs 9,1 11,2
Drôme 8,1 14,4
Eure 5,3 7,1
Eure-et-Loir 7,6 7,0
Finistère 3,2 3,3
Gard 9,1 8,9
Haute-Garonne 11,1 12,8
Gers 7,7 nd
Gironde 8,0 9,6
Hérault 11,0 10,9
Ille-et-Vilaine 4,6 4,1
Indre 4,9 5,8
Indre-et-Loire 6,8 7,5
Isère 10,2 14,5
Jura 6,3 5,8
Landes 5,3 5,2
Loir-et-Cher 6,4 5,9
Loire 8,0 11,2
Haute-Loire 4,1 nd
Loire-Atlantique 5,5 4,6
Loiret 10,5 10,2
Lot 7,3 9,1
Lot-et-Garonne 9,0 11,8
Lozère 4,9 nd
Maine-et-Loire 4,3 3,9
Manche 3,0 4,0
Marne 6,6 9,7
Haute-Marne 3,7 7,8
Mayenne 3,7 4,2
Meurthe-et-Moselle 8,8 11,5
Meuse 3,6 5,0
Morbihan 3,4 3,0
Moselle 11,5 20,8
Nièvre 6,1 5,9
Nord 7,4 9,4
Oise 8,6 11,8
Orne 6,1 5,5
Pas-de-Calais 2,1 5,9
Puy-de-Dôme 7,0 9,0
Pyrénées-Atlantiques 7,8 8,1
Hautes-Pyrénées 6,9 10,1
Pyrénées-Orientales 10,3 13,6
Bas-Rhin 11,8 11,4
Haut-Rhin 12,7 15,6
Rhône 13,1 14,9
Haute-Saône 4,9 4,4
Saône-et-Loire 7,2 14,3
Sarthe 5,0 4,3
Savoie 7,7 7,9
Haute-Savoie 14,3 12,2
Paris 20,1 14,8
Seine-Maritime 6,1 6,4
Seine-et-Marne 14,7 16,9
Yvelines 16,0 17,6
Deux-Sèvres 5,0 5,5
Somme 4,1 7,1
Tarn 6,4 9,2
Tarn-et-Garonne 9,2 10,9
Var 8,0 10,7
Vaucluse 11,1 18,0
Vendée 3,0 1,7
Vienne 5,0 5,6
Haute-Vienne 7,5 7,6
Vosges 4,9 6,2
Yonne 6,8 9,4
Territoire-de-Belfort 10,0 10,7
Essonne 17,6 22,3
Hauts-de-Seine 19,0 17,9
Seine-Saint-Denis 31,6 31,6
Val-de-Marne 22,7 18,5
Val-d'Oise 21,1 25,5
Guadeloupe 5,5 5,5
Martinique 2,7 3,2
Guyane 28,1 30,0
La Réunion 2,5 4,1
France hors Mayotte 10,1 11,2
  • nd : donnée non disponible.
  • Note : pour des raisons de précision, les départements où les effectifs enquêtés sont insuffisants ne sont pas diffusés.
  • Lecture : en 2020-2021, la part des descendants d’immigrés représente 14,1 % de la population du département de l’Ain.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes immigrées (nées étrangères à l’étranger) toutes habitations confondues, et descendantes d’immigrés (nées en France d’au moins un parent immigré) vivant en ménage ordinaire.
  • Source : Insee, estimations de population (immigrés) 2020-2021, enquêtes Emploi (descendants d’immigrés) 2020-2021.

Part des immigrés dans la population par département en 2020-2021

  • Note : pour des raisons de précision, les départements où les effectifs enquêtés sont insuffisants ne sont pas diffusés.
  • Lecture : en 2020-2021, la part des immigrés représente 11,0 % de la population de l'Ain.
  • Champ : France hors Mayotte, personnes immigrées (nées étrangères à l’étranger) toutes habitations confondues.
  • Source : Insee, estimations de population 2020-2021.
Comment se situe la France par rapport aux autres pays de l'Union européenne ?
Comment se situe la France par rapport aux autres pays de l'Union européenne ?

En 2022, sur les 446,7 millions d’habitants des 27 pays de l’Union européenne (UE27), 37,5 millions sont étrangers et 55,3 millions sont nés dans un pays étranger, soit respectivement 8,4 % et 12,4 % de la population. Avec 7,8 % d'étrangers et 12,7 % de personnes nées à l'étranger, la France se situe ainsi dans la moyenne européenne.

Le Luxembourg est le pays de l'UE27 qui compte proportionnellement le plus d’étrangers, 47 % de sa population étant étrangère. Parmi les étrangers vivant au Luxembourg, 81 % sont ressortissants d’un autre pays de l'UE27. Inversement, les étrangers représentent moins de 2 % de la population en Roumanie, en Croatie, en Slovaquie, en Pologne, en Lituanie ou en Bulgarie. Les proportions de personnes nées à l'étranger et de celles de nationalité étrangère sont généralement liées, mais elles peuvent varier fortement selon les pays. Elles dépendent à la fois des règles de naturalisation, de la géographie et de l'histoire de chaque pays (anciens pays du bloc soviétique, histoire coloniale, anciennes fédérations etc.). Au niveau européen, les personnes nées à l'étranger sont 1,5 fois plus nombreuses que les étrangers, contre 13,1 en Croatie et 0,8 en République tchèque. Avec un rapport de 1,6, la France se situe légèrement au-dessus de la moyenne européenne.

Avec 10,9 millions de personnes, l’Allemagne est le pays qui compte le plus grand nombre d’étrangers. Parmi eux, 42 % sont ressortissants d'un autre pays de l'UE27. L'Espagne, la France et l'Italie accueillent un nombre similaire d'étrangers (environ 5 millions) mais ces derniers sont moins souvent ressortissants de l'UE27 (environ 30 %).

Pour plus de détails, consulter la Ouvrir dans un nouvel ongletpublication.

Population étrangère et née à l’étranger dans les pays de l’Union Européenne en 2022

  • Lecture : au 1ᵉʳ janvier 2022, les étrangers représentent 7,8 % de la population en France et 8,4 % de la population dans l’ensemble de l’Union européenne à 27 pays.
  • Champ : population au 1ᵉʳ janvier 2022.
  • Source : (extraction en mai 2023).
Quelle est la fécondité des femmes immigrées ?
Quelle est la fécondité des femmes immigrées ?

La descendance finale des femmes immigrées nées entre 1960 et 1974 résidant en France métropolitaine en 2019-2020 est en moyenne de 2,35 enfants, en tenant compte des naissances dans leur pays d'origine avant la migration et de celles survenues en France après leur arrivée. Par comparaison, les femmes nées en France sans ascendance migratoire directe (ni immigrées ni descendantes d'immigrés) des mêmes générations ont donné naissance à 1,86 enfant au cours de leur vie. Les femmes immigrées ont ainsi 0,49 enfant de plus en moyenne. Sur ces 2,35 enfants, 1,68 sont nés en France et 0,67 à l'étranger avant la migration. Les femmes immigrées arrivées en France avant l'âge de 15 ans ont une descendance finale inférieure à celle de l'ensemble des immigrées, à 2,17 enfants. Quant à la deuxième génération, la descendance finale des descendantes d'immigrés nées entre 1960 et 1974, est de 1,90 enfant.

Parmi les femmes immigrées nées entre 1960 et 1974, la descendance finale est la plus nombreuse pour celles nées en Afrique hors Maghreb (2,93 enfants). Parmi celles-ci, près de 20 % ont eu au moins cinq enfants, contre 1 % pour les femmes sans ascendance migratoire directe, et l'infécondité est nettement moins fréquente. Les femmes originaires du Maghreb, de Turquie et du Moyen-Orient ont également une fécondité élevée, avec en moyenne près de 2,8 enfants. À l'opposé, les femmes immigrées nées en Europe hors Espagne, Italie et Portugal, et en Asie hors Turquie et Moyen-Orient ont eu en moyenne 1,76 enfant, soit moins que les femmes nées en France (1,86). La proportion de femmes sans enfant est notamment la plus élevée pour les femmes nées en Asie hors Turquie et Moyen-Orient (21 %). Le niveau de diplôme est également déterminant. Les femmes immigrées sans diplôme ou avec un diplôme inférieur au baccalauréat ont eu en moyenne 2,71 enfants, contre 1,75 pour celles diplômées de l'enseignement supérieur. L'âge moyen à l'accouchement varie également fortement selon le diplôme. Les femmes immigrées sans diplôme ou avec un diplôme inférieur au baccalauréat ont en moyenne leur premier enfant à 25,2 ans, contre 30,6 pour celles avec un diplôme du supérieur, soit un peu plus tardivement que les femmes sans ascendance migratoire.

La fécondité a diminué entre les immigrées des générations 1950 à 1954, qui ont eu en moyenne 2,94 enfants, et celles des générations 1970 à 1974, qui en ont eu 2,27. La proportion de femmes avec cinq enfants ou plus a notamment été divisée par 3, passant de 20 % pour les immigrées nées au début des années 50 à 6 % pour celles nées au début des années 1970.

Pour plus de détails, consulter la publication.

Descendance finale des femmes immigrées selon leur pays de naissance et leur niveau de diplôme

  • Lecture : les femmes immigrées nées en Italie, Espagne ou Portugal entre 1960 et 1974 ont eu en moyenne 1,91 enfant durant leur vie féconde.
  • Champ : femmes immigrées nées entre 1960 et 1974, vivant en logement ordinaire et résidant en France métropolitaine en 2019-2020.
  • Sources : Ined-Insee, enquête Ouvrir dans un nouvel ongletTrajectoires et Origines 2 (2019-2020).

1. Comment l'Insee mesure-t-il le nombre d'immigrés et d'étrangers ?

Le nombre d’immigrés et le nombre d’étrangers résidant en France sont connus par le recensement de la population. Le recensement comptabilise uniquement les personnes installées en France depuis douze mois ou plus ou qui comptent s'y installer pour douze mois ou plus. Tous les types d'habitation sont recensés (ménages ordinaires, foyers, résidences collectives, lieux de privation de liberté, habitations mobiles, sans-abri, etc.). Le bulletin individuel de recensement interroge les personnes sur leur pays de naissance et leur nationalité actuelle. Pour les personnes ayant acquis la nationalité française, il leur est demandé leur nationalité de naissance.

Les immigrés sont les personnes recensées qui ont indiqué un pays de naissance étranger et une nationalité étrangère ou qui ont acquis la nationalité française. Les étrangers sont les personnes recensées qui ont indiqué une nationalité étrangère.

Les résultats définitifs du recensement ne sont connus que 42 mois après la date de référence. Pour fournir des informations plus récentes, des estimations de populations sont effectuées. La population totale et sa répartition par sexe et âge sont tout d'abord estimées selon la méthode du bilan démographique. Les effectifs de chaque sous-groupe sont ensuite déduits de la structure des enquêtes annuelles de recensement. Ces estimations sont provisoires et ne permettent pas de calculer des évolutions d'une année sur l'autre.

2. Comment l'Insee mesure-t-il les entrées en France ?

Pour savoir combien de personnes sont entrées en France une année N, l'Insee utilise l’enquête annuelle de recensement qui se déroule au début de l'année N+1. Les personnes nées à l’étranger sont interrogées sur la date de leur arrivée en France. Si une personne déclare être arrivée en l'année N, ou si elle déclare qu’elle résidait à l’étranger au 1er janvier de l'année N, elle est comptabilisée dans les entrées de l’année N.

Sont également comptabilisées dans les entrées de l’année N les personnes nées en France qui reviennent cette année après un séjour à l’étranger. C’est leur lieu de résidence à l’étranger au 1er janvier de l'année N qui permet de les repérer.

Du fait de la situation sanitaire, la collecte de l’enquête annuelle de recensement pour l’année 2021 n’a pu avoir lieu. L’indisponibilité de cette source a nécessité d’adapter le calcul des entrées en 2020, en estimant un nombre d’entrées en évolution par rapport à la dernière année connue à partir d’autres sources.

3. Les immigrés en situation irrégulière sont-ils pris en compte ?

Le recensement de la population comptabilise toutes les personnes résidant en France indépendamment de leur situation administrative, y compris les personnes en situation irrégulière, sans les identifier en tant que telles. L'agent recenseur ne demande jamais de pièce d'identité à la personne recensée.

4. Quelles sont les limites de ces mesures ?

Le recensement est une source déclarative et des informations, comme la date d'arrivée en France ou le pays de résidence antérieure, peuvent être soumises à des biais de déclaration ou de mémoire.