En 2019, parmi les personnes âgées de 14 ans ou plus, victimes ou non de faits de violence au cours des deux années précédentes, les femmes se sentent davantage en insécurité que les hommes. Elles sont deux fois plus nombreuses que les hommes (10 % contre 5 %) à se sentir souvent ou de temps en temps en insécurité à leur domicile et 1,7 fois plus nombreuses qu’eux à éprouver un tel sentiment dans leur quartier ou village (14 % contre 8 %) (figure 1). Plus encore, 17 % d’entre elles déclarent renoncer souvent ou de temps en temps à sortir seules de chez elles pour des raisons de sécurité, contre seulement 4 % des hommes.

Parmi les hommes, l’insécurité perçue à domicile ou dans le quartier ou le village affecte davantage les 30 à 44 ans. Parmi les femmes, les évolutions selon l’âge diffèrent : alors que le sentiment d’insécurité à domicile varie peu avec l’âge (de 10 % pour les 18 à 29 ans à 11 % pour les 75 ans ou plus), le sentiment d’insécurité dans le quartier ou le village décroît rapidement avec l’âge (de 21 % pour les 18 à 29 ans à 10 % pour les 75 ans ou plus). Pour les femmes comme pour les hommes, renoncer à sortir de chez soi pour des raisons de sécurité est plus fréquent parmi les moins de 30 ans et les 75 ans ou plus.

Entre 2011 et 2018, en moyenne par an, 13 % des femmes et 12 % des hommes ont été victimes d’au moins une agression verbale de la part d’une ou plusieurs personnes ne vivant pas avec eux au moment de l’enquête (figure 2). Quel que soit leur sexe, les jeunes âgés de 18 à 29 ans déclarent trois fois plus souvent ce type de violences que les personnes âgées de 60 à 75 ans. Neuf fois sur dix, menaces ou injures sont proférées en face-à-face. Néanmoins, lorsqu’elles sont dirigées contre les femmes, ces agressions sont plus souvent indirectes, proférées par téléphone, courrier ou via les réseaux sociaux. Cette différence est la plus marquée chez les victimes âgées de 30 à 44 ans.

Entre 2011 et 2018, en moyenne par an, 2 % des personnes âgées de 18 à 75 ans ont déclaré avoir été victimes de violences physiques l’année précédant l’enquête. Les jeunes sont les premières victimes de ces violences : 4 % des 18 à 29 ans déclarent de telles atteintes (figure 3). Ces fréquences diminuent ensuite avec l’âge, sans différence notable selon le sexe.

Les femmes sont cependant davantage victimes de violences commises au sein du ménage. En effet, la moitié des femmes victimes a subi des violences physiques en provenance d’une personne vivant dans le même logement qu’elles au moment des faits, contre un quart des hommes victimes.

Entre 2011 et 2018, les femmes sont quatre fois plus nombreuses que les hommes à déclarer avoir subi des violences sexuelles : en moyenne annuelle, 0,9 % des femmes âgées de 18 à 75 ans déclarent avoir été victimes d’attouchements, de rapports sexuels forcés ou de tentatives de rapport sexuel forcé l’année précédant l’enquête, contre 0,2 % des hommes. Les jeunes femmes en sont davantage victimes : 1,7 % des femmes âgées de 18 à 29 ans déclarent avoir subi des violences sexuelles, contre 0,4 % des femmes âgées de 60 à 75 ans.