Revenus et patrimoine des ménages Édition 2021
L'Insee présente avec Revenus et patrimoine des ménages les principaux indicateurs et des analyses sur les inégalités monétaires, la pauvreté et le patrimoine des ménages.
Niveau de vie et pauvreté par catégorie de commune
Insee Références
Paru le :27/05/2021
En 2018, parmi la population de la France métropolitaine, la Martinique et La Réunion, la moitié a un niveau de vie annuel supérieur à 21 650 euros et 15,1 % est pauvre (figure 1). Les disparités de niveau de vie et de pauvreté varient selon l’éloignement par rapport au centre de l’aire d’attraction et selon la taille de cette aire.
tableauFigure 1 – Niveau de vie et pauvreté en 2018 selon la catégorie de commune et la taille des aires d’attraction des villes
Niveau de vie annuel (en euros) |
Indicateurs d’inégalités et de pauvreté | ||||||
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1er décile (D1) | Médiane | 9e décile (D9) | Rapport interdécile (D9/D1) | Taux de pauvreté (en %) | Répartition de la population pauvre (en %) |
Intensité de la pauvreté (en %) |
|
Aires de 700 000 habitants ou plus (dont Paris) | |||||||
Pôles | 10 580 | 22 580 | 46 570 | 4,4 | 17,6 | 30,4 | 22,3 |
dont : communes-centres | 10 120 | 22 930 | 52 620 | 5,2 | 19,2 | 10,4 | 23,5 |
autres communes en pôle | 10 810 | 22 460 | 44 100 | 4,1 | 16,9 | 20,0 | 21,6 |
Couronnes | 13 300 | 23 920 | 41 610 | 3,1 | 9,4 | 8,6 | 19,0 |
Aires de 200 000 à 700 000 habitants | |||||||
Pôles | 10 140 | 20 030 | 37 600 | 3,7 | 20,8 | 14,3 | 21,2 |
dont : communes-centres | 9 780 | 19 460 | 37 330 | 3,8 | 22,9 | 10,2 | 21,8 |
autres communes en pôle | 10 980 | 20 990 | 38 060 | 3,5 | 16,9 | 4,1 | 20,0 |
Couronnes | 12 590 | 22 370 | 37 800 | 3,0 | 11,2 | 9,4 | 18,8 |
Aires de 50 000 à 200 000 habitants | |||||||
Pôles | 10 090 | 19 230 | 35 040 | 3,5 | 22,0 | 10,6 | 20,4 |
dont : communes-centres | 10 020 | 19 150 | 35 180 | 3,5 | 22,4 | 9,1 | 20,6 |
autres communes en pôle | 10 550 | 19 620 | 34 300 | 3,3 | 19,6 | 1,5 | 19,5 |
Couronnes | 12 770 | 21 700 | 35 400 | 2,8 | 10,8 | 8,0 | 17,8 |
Aires de moins de 50 000 habitants | |||||||
Pôles | 10 890 | 19 780 | 33 990 | 3,1 | 17,9 | 7,6 | 19,2 |
dont : communes-centres | 10 780 | 19 620 | 33 760 | 3,1 | 18,5 | 6,8 | 19,3 |
autres communes en pôle | 11 800 | 20 790 | 35 540 | 3,0 | 14,0 | 0,8 | 18,5 |
Couronnes | 12 360 | 21 010 | 34 220 | 2,8 | 12,1 | 4,7 | 18,3 |
Pôles | 10 430 | 21 000 | 41 570 | 4,0 | 18,9 | 62,9 | 21,3 |
dont : communes-centres | 10 130 | 20 220 | 40 650 | 4,0 | 20,7 | 36,5 | 21,5 |
autres communes en pôle | 10 850 | 21 940 | 42 460 | 3,9 | 16,9 | 26,4 | 21,1 |
Couronnes | 12 810 | 22 430 | 38 030 | 3,0 | 10,6 | 30,7 | 18,5 |
Communes hors attraction des villes | 11 590 | 20 410 | 34 080 | 2,9 | 14,7 | 6,4 | 19,2 |
Ensemble | 11 380 | 21 650 | 39 430 | 3,5 | 15,1 | 100,0 | 20,3 |
- Note : le seuil de pauvreté est calculé à partir du niveau de vie médian métropolitain.
- Lecture : dans les aires d’attraction de plus de 700 000 habitants, la moitié de la population vivant dans un pôle a un niveau de vie annuel supérieur à 22 580 euros (médiane).
- Champ : France métropolitaine, Martinique et La Réunion ; ménages fiscaux ordinaires dont le revenu disponible est positif ou nul.
- Sources : Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, Fichier localisé social et fiscal (Filosofi) 2018.
Les niveaux de vie médians sont plus faibles dans les pôles que dans les couronnes et, au sein des pôles des aires urbaines de moins de 700 000 habitants, plus bas dans les communes‑centres que dans les autres communes. Pour chacune de ces catégories d’espace, ils sont plus élevés dans les plus grandes aires d’attraction. Les niveaux de vie médians sont les plus élevés dans les aires d’attraction de 700 000 habitants ou plus (qui regroupent 40 % de la population) et, en particulier, dans leurs couronnes (23 920 euros).
Les inégalités de niveau de vie augmentent avec la taille de l’aire. Elles sont les plus fortes dans les pôles, en particulier dans les communes‑centres : le 1er décile de niveau de vie y est le plus bas de toutes les catégories de communes. Ainsi, 18,9 % des personnes vivant dans un pôle sont pauvres. Quelle que soit la taille de l’aire, le taux de pauvreté est bien plus élevé dans le pôle que dans la couronne (quasiment deux fois plus, sauf dans les aires de moins de 50 000 habitants, où l’écart est moins prononcé). La pauvreté y est particulièrement élevée dans les communes‑centres, où un habitant sur cinq est pauvre. L’intensité de la pauvreté y est également plus forte que dans les autres territoires. La pauvreté est moins présente dans les couronnes des pôles : 10,6 % des habitants y sont pauvres, et même 9,4 % des habitants des aires de 700 000 habitants ou plus. Les aires de moins de 50 000 habitants ressemblent globalement aux communes hors aires d’attraction des villes : la population des pôles y est moins défavorisée que dans les plus grands pôles en matière de pauvreté et les différences avec les habitants des couronnes environnantes y sont moindres.
Les niveaux de vie médians varient sensiblement d’une aire d’attraction à l’autre selon leur localisation. Les plus élevés sont ceux des aires qui bordent la Suisse, où travaillent de nombreux frontaliers (30 570 euros par an à Morteau et 30 530 euros dans la partie française de l’aire de Genève ‑ Annemasse) (figure 2). À l’inverse, les plus faibles, inférieurs à 17 000 euros, sont dans les départements d’outre‑mer et trois aires de la région Hauts‑de‑France (Bohain‑en‑Vermandois, Bruay‑la‑Buissière, Fourmies). Ces disparités de niveaux de vie se traduisent par des différences notables de pauvreté. Le taux de pauvreté est ainsi inférieur à 6 % pour les aires de Morteau et Maîche dans le Doubs et Cugand en Vendée, mais dépasse 30 % pour l’aire de Bohain‑en‑Vermandois, deux des trois aires de la Martinique et toutes celles de La Réunion.
graphiqueFigure 2 - Niveau de vie annuel médian par catégorie de commune en 2018
Hors aires d’attraction des villes, le niveau de vie médian, le rapport interdécile, le taux de pauvreté et l’intensité de la pauvreté sont plus faibles qu’au niveau national. Cependant, la pauvreté (14,7 %) et l’intensité de la pauvreté y sont plus marquées que dans les couronnes.
Définitions
L’aire d’attraction d’une ville désigne un ensemble de communes, d’un seul tenant et sans enclave, constitué d’un pôle de population et d’emploi, et d’une couronne qui regroupe les communes dont au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle. La commune la plus peuplée du pôle est appelée commune-centre.
Les pôles sont déterminés principalement à partir de critères de densité et de population totale, suivant une méthodologie cohérente avec celle de la grille communale de densité.
Un seuil d’emplois est ajouté de façon à éviter que des communes essentiellement résidentielles, comportant peu d’emplois, soient considérées comme des pôles.
Les communes qui envoient au moins 15 % de leurs actifs travailler dans le pôle constituent
la couronne de l’aire d’attraction du pôle.
Les communes qui n'appartiennent ni à un pôle ni à une couronne sont les communes
hors attraction des villes.
Les aires sont classées suivant le nombre total d’habitants de l’aire.
Une très grande aire d’attraction des villes est une aire de 700 000 habitants ou plus (hors Paris).
Une grande aire d’attraction des villes est une aire de 200 000 à moins de 700 000 habitants.
Une moyenne aire d’attraction des villes est une aire de 50 000 à moins de 200 000 habitants.
Une petite aire d’attraction des villes est une aire de moins de 50 000 habitants.
Les communes qui n’appartiennent ni à un pôle ni à une couronne sont les communes hors attraction des villes.
Le niveau de vie est le revenu disponible du ménage rapporté au nombre d’unités de consommation (UC). Le niveau de vie est donc le même pour toutes les personnes d’un même ménage.
Le niveau de vie avant redistribution est le revenu avant redistribution du ménage rapporté au nombre d’unités de consommation (UC).
Décile : si l’on ordonne une distribution de revenus, de niveaux de vie, de patrimoines, etc., les déciles (notés généralement D1 à D9) sont les valeurs qui partagent cette distribution en 10 parties d’effectifs égaux. Les centiles (notés généralement C1 à C99) la partagent en 100 parties d’effectifs égaux et les quartiles (Q1 à Q3) en 4 parties. La médiane (D5, C50 ou Q2) partage la population en deux sous-populations égales. Ainsi, le neuvième décile (D9) est le seuil en dessous duquel se situent 90 % de la population ; le quatre-vingt-quinzième centile (C95) est le seuil en dessous duquel se situent 95 % de la population. Les individus ainsi classés appartiennent à des dixièmes de niveau de vie : les 10 % les plus modestes constituent le premier dixième.
Le taux de pauvreté est le pourcentage de la population dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. Ce seuil est fixé à 60 % du niveau de vie médian métropolitain.
L'intensité de la pauvreté est un indicateur qui permet d’apprécier à quel point le niveau de vie de la population pauvre est éloigné du seuil de pauvreté. Comme Eurostat, l'Insee mesure cet indicateur comme l’écart relatif entre le niveau de vie médian de la population pauvre et le seuil de pauvreté, rapporté au seuil de pauvreté. Plus cet indicateur est élevé et plus la pauvreté est dite « intense », au sens où le niveau de vie des plus pauvres est très inférieur au seuil de pauvreté.
Le rapport interdécile (D9/D1) met en évidence l’écart entre le revenu (ou le niveau de vie) plancher des 10 % des ménages les plus aisés et le revenu plafond des 10 % des ménages les plus modestes.
Pour en savoir plus
Structure et distribution des revenus, inégalités des niveaux de vie en 2018, dispositif Fichier localisé social et fiscal (Filosofi), Bases de données, insee.fr, janvier 2021.
Principaux résultats sur les revenus et la pauvreté des ménages en 2018, dispositif Fichier localisé social et fiscal (Filosofi), Insee Résultats, janvier 2021.
« Un niveau de vie et des disparités de revenus plus élevés en Île‑de‑France et dans les communes denses », Insee Focus n° 196, juin 2020.