Revenus et patrimoine des ménages Édition 2021

L'Insee présente avec Revenus et patrimoine des ménages les principaux indicateurs et des analyses sur les inégalités monétaires, la pauvreté et le patrimoine des ménages.

Insee Références
Paru le :Paru le27/05/2021
Les revenus et le patrimoine des ménages- Mai 2021
Consulter
Sommaire

Niveau de vie des personnes

Insee Références

Paru le :27/05/2021

Le concept de permet de comparer les ressources des personnes vivant dans des ménages de taille ou de composition différentes. Conventionnellement, tous les membres du ménage ont le même niveau de vie, calculé en rapportant le du ménage au nombre d’ (UC) qui le composent. Un ménage ayant 1 000 euros de revenu disponible par mois a donc un niveau de vie de 1 000 euros s’il se compose d’une seule personne, mais de 667 euros si ce ménage est un couple ou encore de 476 euros s’il s’agit d’un couple avec deux enfants de moins de 14 ans.

En 2018, en France métropolitaine, la moitié de la population dispose d’un niveau de vie inférieur à 21 250 euros, soit un niveau de vie médian de 1 771 euros par mois, l’autre moitié disposant d’un niveau de vie supérieur (figure 1). Les 10 % de personnes ayant les niveaux de vie les plus faibles de la population ont un niveau de vie annuel inférieur à 11 210 euros (1er , D1), soit 934 euros par mois. Le niveau de vie annuel moyen de ces personnes est de 8 580 euros, soit 715 euros par mois. Les 10 % de personnes ayant les niveaux de vie les plus élevés ont un niveau de vie annuel supérieur à 39 130 euros (9e décile, D9) ou à 3 261 euros par mois, soit 3,49 fois plus que le 1er décile. Le niveau de vie moyen de ces personnes est de 61 080 euros, soit 5 090 euros par mois. Au milieu de la distribution, 20 % des personnes ont un niveau de vie mensuel compris entre 1 583 (4e décile) et 1 979 euros (6e décile). La distribution des niveaux de vie est plus resserrée que celle des revenus disponibles car les écarts observés sur l’échelle des revenus disponibles tiennent pour partie à des différences de taille et de composition des ménages, neutralisées en utilisant le concept de niveau de vie. Le niveau de vie annuel moyen de l’ensemble de la population est de 24 650 euros, soit 2 054 euros par mois.

Figure 1 – Niveau de vie moyen selon la tranche de niveau de vie en 2018

en euros par an
Figure 1 – Niveau de vie moyen selon la tranche de niveau de vie en 2018 (en euros par an) - Lecture : en 2018, les 10 % des personnes dont le niveau de vie est compris entre 11 210 euros (D1) et 14 150 euros (D2) ont un niveau de vie annuel moyen de 12 770 euros.
Limite supérieure de tranche de niveau de vie (décile) Niveau de vie moyen
Inférieur à D1 11 210 8 580
D1 à D2 14 150 12 770
D2 à D3 16 680 15 460
D3 à D4 18 990 17 830
D4 à D5 21 250 20 130
D5 à D6 23 750 22 480
D6 à D7 26 680 25 160
D7 à D8 30 820 28 640
D8 à D9 39 130 34 370
Supérieur à D9 /// 61 080
Ensemble /// 24 650
  • /// : absence de résultat due à la nature des choses.
  • Note : D1 à D9 sont les déciles de la distribution de niveaux de vie ; D5 est la médiane.
  • Lecture : en 2018, les 10 % des personnes dont le niveau de vie est compris entre 11 210 euros (D1) et 14 150 euros (D2) ont un niveau de vie annuel moyen de 12 770 euros.
  • Champ : France métropolitaine, personnes vivant dans un ménage dont le revenu déclaré est positif ou nul et dont la personne de référence n'est pas étudiante.
  • Sources : Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, enquête Revenus fiscaux et sociaux 2018.

La moitié des personnes ayant les niveaux de vie les plus faibles dispose de 30,3 % de la masse des niveaux de vie (figure 2). Les 20 % les plus aisées en disposent de 38,7 %, soit 4,45 fois plus que celle détenue par les 20 % les moins dotées.

Figure 2 – Indicateurs sur le niveau de vie de 1996 à 2018

Figure 2 – Indicateurs sur le niveau de vie de 1996 à 2018 - Lecture : en 2018, les 20 % les plus modestes disposent de 8,7 % de la somme des niveaux de vie (S20), les 20 % les plus aisés de 38,7 % (complément à 100 de S80), soit 4,45 fois plus.
1996 1999 2002 2005 2008 2011 2014 2017 2018
Niveau de vie (en euros 2018)
Moyenne 20 230 21 380 22 940 23 060 24 490 24 720 23 970 24 350 24 650
1er décile (D1) 9 380 10 060 10 930 10 940 11 550 11 170 11 160 11 390 11 210
Médiane (D5) 17 820 18 500 19 800 19 990 21 050 21 030 20 830 21 190 21 250
9e décile (D9) 32 800 34 530 36 930 36 480 38 860 39 840 38 140 38 900 39 130
Rapport interdécile D9/D1 3,50 3,43 3,38 3,33 3,36 3,57 3,42 3,42 3,49
Masses de niveau de vie détenues
S20 (en %) 8,9 9,0 9,2 8,9 8,9 8,5 8,8 8,8 8,7
S40 (en %) 22,7 22,6 22,9 22,7 22,7 21,9 22,6 22,5 22,2
S50 (en %) 31,0 30,8 31,0 30,9 30,8 29,9 30,8 30,8 30,3
S80 (en %) 62,8 62,1 62,1 61,9 61,5 60,6 62,0 62,0 61,3
S90 (en %) 77,1 76,3 76,2 75,8 75,3 74,7 76,1 76,1 75,2
(100-S80)/S20 4,18 4,21 4,12 4,28 4,33 4,64 4,32 4,32 4,45
(100-S90)/S40 (Indice de Palma) 1,01 1,05 1,04 1,07 1,09 1,16 1,06 1,06 1,12
(100-S90)/S50 0,74 0,77 0,77 0,78 0,80 0,85 0,78 0,78 0,82
Indice de Gini 0,282 0,286 0,284 0,289 0,292 0,305 0,289 0,289 0,298
  • Note : pour permettre une comparaison temporelle, les indicateurs de niveau de vie et d’inégalité ont été rétropolés de 1996 à 2011.
  • Lecture : en 2018, les 20 % les plus modestes disposent de 8,7 % de la somme des niveaux de vie (S20), les 20 % les plus aisés de 38,7 % (complément à 100 de S80), soit 4,45 fois plus.
  • Champ : France métropolitaine, personnes vivant dans un ménage dont le revenu déclaré est positif ou nul et dont la personne de référence n'est pas étudiante.
  • Sources : Insee-DGI, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux rétropolées 1996-2004 ; Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux 2005-2018.

En 2018, le niveau de vie médian augmente de 0,3 % en euros constants, c’est‑à‑dire en corrigeant de l’évolution de l’indice des prix à la consommation. Il poursuit sa lente progression depuis cinq ans (+ 0,4 % par an en moyenne depuis 2013) et est un peu plus élevé qu’il y a dix ans (+ 1,0 %). Avant 2008, il augmentait à un rythme bien plus soutenu (+ 1,4 % par an en moyenne entre 1996 et 2008). L’, indicateur d’inégalités de niveaux de vie, croît en 2018 (à 0,298) après une relative stabilité entre 2013 à 2017 (0,289 en 2017), mais sans atteindre les niveaux enregistrés entre 2010 et 2012 (0,305 en 2011). Cette hausse s'explique notamment par la forte progression des revenus du patrimoine chez les plus aisés. Depuis 2004, le D9/D1 et le suivent les mêmes tendances que l’indice de Gini (figure 3).

Figure 3 – Indicateurs d’inégalités de niveau de vie depuis 1996

Figure 3 – Indicateurs d’inégalités de niveau de vie depuis 1996
Indice de Gini Ratio (100-S80)/S20 Rapport interdécile D9/D1
1996 0,282 4,18 3,50
1997 0,281 4,18 3,48
1998 0,279 4,09 3,40
1999 0,286 4,21 3,43
2000 0,289 4,24 3,48
2001 0,288 4,23 3,41
2002 0,284 4,12 3,38
2003 0,283 4,11 3,34
2004 0,283 4,11 3,29
2005 0,289 4,28 3,33
2006 0,293 4,34 3,39
2007 0,292 4,31 3,37
2008 0,292 4,33 3,36
2009 0,293 4,36 3,43
2010 0,302 4,56 3,46
2011 0,305 4,64 3,57
2012 0,302 4,60 3,54
2013 0,288 4,32 3,43
2014 0,289 4,32 3,42
2015 0,292 4,35 3,46
2016 0,288 4,26 3,40
2017 0,289 4,32 3,42
2018 0,298 4,45 3,49
  • Champ : France métropolitaine, personnes vivant dans un ménage dont le revenu déclaré est positif ou nul et dont la personne de référence n'est pas étudiante.
  • Sources : Insee-DGI, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux rétropolées 1996-2004 ; Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux 2005-2018.

Figure 3 – Indicateurs d’inégalités de niveau de vie depuis 1996

  • Champ : France métropolitaine, personnes vivant dans un ménage dont le revenu déclaré est positif ou nul et dont la personne de référence n'est pas étudiante.
  • Sources : Insee-DGI, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux rétropolées 1996-2004 ; Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux 2005-2018.

Pour 2019, selon les estimations provisoires obtenues à partir de , les inégalités, mesurées par l’indice de Gini et le rapport interdécile D9/D1 auraient tendance à diminuer.

Figure 4 – Répartition des niveaux de vie des individus en 2018

Figure 4 – Répartition des niveaux de vie des individus en 2018
Les données détaillées sont disponibles dans le fichier à télécharger.

Figure 4 – Répartition des niveaux de vie des individus en 2018

  • Lecture : en 2018, 50 % des personnes ont un niveau de vie annuel inférieur à 21 250 euros.
  • Champ : France métropolitaine, personnes vivant dans un ménage dont le revenu déclaré est positif ou nul et dont la personne de référence n'est pas étudiante.
  • Sources : Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, enquête Revenus fiscaux et sociaux 2018.

Définitions

Le niveau de vie est le revenu disponible du ménage rapporté au nombre d’unités de consommation (UC). Le niveau de vie est donc le même pour toutes les personnes d’un même ménage.

Le revenu disponible comprend les revenus d’activité nets des cotisations sociales, les indemnités de chômage, les retraites et pensions, les revenus du patrimoine (fonciers et financiers) et les autres prestations sociales perçues, nets des impôts directs (impôt sur le revenu, taxe d’habitation, contribution sociale généralisée – CSG –, contribution à la réduction de la dette sociale – CRDS – et prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine).

Les unités de consommation sont calculées selon l’échelle d’équivalence dite « de l’OCDE modifiée » qui attribue 1 UC au premier adulte du ménage, 0,5 UC aux autres personnes de 14 ans ou plus et 0,3 UC aux enfants de moins de 14 ans.

Si on ordonne une distribution de niveaux de vie, les déciles sont les valeurs qui partagent cette distribution en dix parties égales. Ainsi, le premier décile (noté D1) est le niveau de vie au-dessous duquel se situent les 10 % des personnes les plus modestes ; le neuvième décile (noté D9) est le niveau de vie au-dessous duquel se situent 90 % des individus. Les individus ainsi classés appartiennent à des dixièmes de niveau de vie : les 10 % les plus modestes constituent le premier dixième.

L’indice de Gini permet de rendre compte du niveau d’inégalités. Il varie entre 0 et 1. Il est égal à 0 dans une situation d’égalité parfaite où tous les niveaux de vie seraient égaux. À l’autre extrême, il est égal à 1 dans la situation la plus inégalitaire possible, celle où tous les niveaux de vie sauf un seraient nuls. Entre 0 et 1, l’inégalité est d’autant plus forte que l’indice de Gini est élevé.

Le rapport interdécile (D9/D1) met en évidence l’écart entre le revenu (ou le niveau de vie) plancher des 10 % des ménages les plus aisés et le revenu plafond des 10 % des ménages les plus modestes.

Le ratio (100 S80)/S20 rapporte la masse des revenus détenue par les 20 % d’individus les plus aisés à celle détenue par les 20 % des personnes les plus modestes.

microsimulation :

La microsimulation est la simulation sur barème des prélèvements et prestations sociales permettant de recalculer le revenu disponible des ménages à partir d’un échantillon de micro‑données comprenant les revenus déclarés et des informations socio‑démographiques. C’est l’objet du modèle de microsimulation Ines (Insee‑Drees) à partir duquel est réalisée chaque année une estimation avancée de la pauvreté monétaire et des inégalités de niveau de vie.

Pour en savoir plus

« Estimation avancée du taux de pauvreté et des indicateurs d’inégalités », Insee Analyses n° 60, novembre 2020.

« En 2018, les inégalités de niveau de vie augmentent », Insee Première n° 1813, septembre 2020.