Insee Conjoncture MartiniqueBilan économique 2015 - Martinique

Les voyants de l'économie martiniquaise virent peu à peu au vert pour l'année 2015. Le chômage baisse et l'emploi salarié progresse, en particulier dans l'industrie. La situation financière des ménages s'améliore ; l'encours sain de crédit augmente de 6,7 % en raison des taux d'intérêt en baisse. Les consommateurs ont par ailleurs profité d'une inflation quasi nulle et d'une baisse de 8,4 % du prix des carburants. Cependant, la baisse du prix du pétrole a entrainé une chute de 14 % des exportations martiniquaises.

Insee Conjoncture Martinique
Paru le :Paru le15/06/2016
Jean-Baptiste Berry, Clémentine Garandeau, Insee
Insee Conjoncture Martinique- Juin 2016

Commerce extérieur - Léger retrait des échanges commerciaux en valeur

Jean-Baptiste Berry, Clémentine Garandeau, Insee

Le commerce extérieur de la Martinique est en retrait en 2015, après le dynamisme de 2014 : cette moindre activité relève d’une part de la baisse en valeur des exportations de 14 % avec comme cause première la chute des prix du pétrole, et d’autre part d’un retrait des importations à hauteur de 2 % pour la même raison.

Insee Conjoncture Martinique

No 02

Paru le :15/06/2016

Les importations en 2015 : reflet de l’évolution des prix du pétrole

En 2015, le chute des prix des produits pétroliers a diminué mécaniquement la facture des importations comme des exportations de ces produits. En retrait de plus de 20 %, les importations de produits pétroliers brut s’élèvent à 300 millions d’euros, en provenance de Norvège notamment. Par ailleurs, les faibles prix des produits pétroliers ont également un effet sur les factures des importations et exportations des produits pétroliers raffinés : – 30 % pour l’importation de ces produits et plus de 20 % de baisse pour leurs exportations.

Avec une demande des ménages qui serait en progression modérée, les importations de denrées alimentaires, boissons et produits à base de tabac sont en légère augmentation à + 1 %. La demande intérieure des entreprises en biens d’investissement comme en matériel de transport progresserait en 2015 : les importations de biens d’équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique sont en hausse de 12 % à hauteur de 440 millions d’euros ; les importations adressées à l’industrie automobile sont en hausse de 25 % : 300 millions d’euro en 2015.

La métropole avec 57 % du montant des importations, reste le principal partenaire de la Martinique en 2015. Derrière la métropole, les pays de l'Union européenne et les États-Unis restent en deuxième et troisième position, et représentent respectivement 22 % et 6 % des importations. Les échanges avec les pays de la zone Caraïbes restent relativement faibles en 2015 pour moins de 80 millions d’euros. Les importations de marchandises en provenance de la Chine sont en faible progression.

Les exportations en retrait de 14 %

En 2015, les exportations de marchandises sont en baisse de 14 % en valeur. La plus grande contribution à cette baisse vient des produits pétroliers raffinés et trouve sa principale explication dans le repli des prix du pétrole. Après une année 2014 dynamique, les ventes de produits de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche progressent encore de 4 % en 2015.

Les exportations vers la métropole, la Guadeloupe et la Guyane restent dominantes : elles représentent près de 90 % des exportations, essentiellement composées de pétrole raffiné.

Figure 1Chiffres clés du commerce extérieur

Évolution des importations et exportations de la Martinique de 2010 à 2015 (en millions d'euros)
Chiffres clés du commerce extérieur (Évolution des importations et exportations de la Martinique de 2010 à 2015 (en millions d'euros))
2010 2011 2012 2013 2014 2015
Importations 2571 2792 2813 2 730 2 774 2 709
Exportations 334 329 424 402 581 504
Solde des échanges de biens -2237 -2463 -2389 -2 328 -2 193 -2 205
  • Source : Douanes, calculs Insee

Figure 2Ajustement des exportations de produits pétroliers vers la consommation interne

Montants et évolutions des importations et des exportations par activité
Ajustement des exportations de produits pétroliers vers la consommation interne (Montants et évolutions des importations et des exportations par activité)
Importations Exportations
Valeur (en millions d'euros) Évolution en 2015 (en %) Valeur (en millions d'euros) Évolution en 2015 (en %)
AZ - Agriculture, sylviculture et pêche 51,6 7,6 95,9 4,3
DE - Hydrocarbures naturels, autres produits des industries extractives, éléctricité, déchets 298,5 -22,4 10,9 -25,1
C1 - Denrées alimentaires, boissons et produits à base de tabac 411,0 1,2 62,4 7,3
C2 - Produits pétroliers raffinés et coke 273,1 -31,0 278,1 -22,5
C3 - Équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique 442,8 12,0 11,5 -0,9
C4 - Matériels de transport 327,5 23,9 15,5 94,1
dont industrie automobile 303,7 24,6 10,0 142,2
C5 - Autres produits industriels 883,1 3,0 28,5 -21,9
dont pharmacie 142,7 -2,8 1,7 -56,9
Autres 21,5 -0,5 1,2 -7,2
Total 2 709,2 -2,3 504,1 -13,2
  • Source : Douanes, calculs Insee

Figure 3Repli des exportations régionales en faveur de l'hexagone

en millions d'euros
Repli des exportations régionales en faveur de l'hexagone (en millions d'euros)
Guadeloupe France métropolitaine Guyane Etats-Unis Caraïbe hors ACP Caraïbe ACP Union européenne hors France Autres
2010 78 147 76 11 7 4 6 6
2011 66 155 73 9 1 3 16 5
2012 119 164 104 15 2 4 10 7
2013 73 157 114 23 4 6 7 18
2014 175 166 149 39 19 8 5 21
2015 140 172 134 14 9 10 4 21
  • Source : Douanes, calculs Insee

Figure 3Repli des exportations régionales en faveur de l'hexagoneRépartition des exportations selon leur destination de 2010 à 2015

  • Source : Douanes, calculs Insee

Figure 4Les importations pétrolières à l'origine du dynamisme des importations

en millions d'euros
Les importations pétrolières à l'origine du dynamisme des importations (en millions d'euros)
France métropolitaine Union européenne hors France États-Unis Chine Caraïbe ACP Caraïbe hors ACP Guadeloupe Guyane Autres
2010 1 376 334 234 81 28 32 34 9 443
2011 1 445 336 242 68 61 81 69 8 483
2012 1 396 337 323 63 50 59 38 9 538
2013 1 432 385 353 57 55 47 72 8 323
2014 1 482 518 225 56 55 51 47 8 332
2015 1 549 602 170 68 49 27 47 10 189
  • Source : Douanes, calculs Insee

Figure 4Les importations pétrolières à l'origine du dynamisme des importationsRépartition des importations selon leur origine de 2010 à 2015

  • Source : Douanes, calculs Insee

Les importations de biens de consommation et d’investissement

L’orientation choisie pour l’analyse du commerce extérieur est de considérer les importations comme composante de l’offre globale de l’économie de la collectivité territoriale, et leur accroissement comme ne réduisant pas mécaniquement l’activité économique. Ainsi la convention comptable qui consiste à considérer les importations comme contribution négative à la croissance n’est pas l’approche privilégiée : les importations n’ont un effet négatif que lorsqu’elles se substituent à la production domestique. L’accent est dont mis sur la composition en biens de consommation et d’investissement importés de la demande domestique.

Commerce mondial et activité économique régionale

En 2015, la baisse spectaculaire des importations dans plusieurs pays dits émergents et pays en développement qui connaissent des difficultés économiques pèse sur le commerce mondial : ce dernier a fortement reculé au premier semestre 2015 avant de rebondir au second semestre à la faveur du rétablissement des échanges en Asie. Sur l’ensemble de l’année, les échanges mondiaux sont moins dynamiques qu’en 2014 : ils progressent de 2,5 %, après + 3,2 % en 2014. En 2015, avec une contraction de – 0,1 %, le rythme de l’activité économique dans la zone Amérique Latine et Caraïbe est le plus faible enregistré depuis les crises majeures des années 1983 et 2009.

Les échanges pétroliers

Les importations de pétrole brut et raffiné représentent plus de 20 % des importations de la Martinique. La Société Anonyme de Raffinerie des Antilles (SARA) importe du pétrole brut pour le raffiner et exporter une partie de sa production en Guadeloupe et en Guyane. On constate en 2015 une hausse en valeur des commandes de pétrole brut de Norvège. Les besoins en pétrole raffiné martiniquais ne sont pas couverts uniquement par les productions de la SARA : du pétrole raffiné est importé en Martinique en provenance d'autres pays (notamment États-Unis, Qatar et Arabie Saoudite).Ainsi en 2015, les importations de Norvège et des États-Unis représentent 10 % et 6 %, tandis qu’elles représentaient respectivement 4 % et 10 % du total des produits importés en 2014.En 2015, la Martinique importe autant de pétrole brut que de pétrole déjà raffiné, tout comme en 2014. La chute des prix du pétrole a considérablement réduit la valeur de ces importations : les volumes de production, d’importations et d’exportations de produits pétroliers en 2014 et 2015 seraient ainsi comparables.

Espace Caraïbe

L’espace Caraïbe comprend toutes les îles de la Caraïbe, ainsi que les pays d’Amérique Centrale et du Sud qui possèdent une ouverture maritime sur la Caraïbe. Les échanges avec Porto-Rico sont confondus avec ceux des États-Unis faute de données les isolant. On y distingue un groupe de pays signataires de l’accord de libre échange de Cotonou (pays ACP de la Caraïbe) et ceux qui n’en font pas partie (« Pays non-ACP de la Caraïbe »), dans la mesure où ils ne bénéficient pas du même régime douanier dans leurs relations avec l’Union européenne et donc avec les départements français d’outre mer.

Documentation

Définitions (pdf, 58 Ko )