Économie et Statistique n° 444-445 - 2011 Le foncier et l'agriculture, développements récents

Economie et Statistique
Paru le :Paru le23/02/2012
Lise Lefebvre et Céline Rouquette
Economie et Statistique- Février 2012
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Les prix du foncier agricole sous la pression de l'urbanisation

Lise Lefebvre et Céline Rouquette

Entre 1995 et 2010, les lignes de partage du marché foncier agricole n'ont pas changé. Il se répartit toujours entre un marché de terres louées acquises par des agriculteurs dans des régions de cultures comme le Bassin parisien, un marché de loisir et d'espaces naturels dans des régions de forte pression démographique (rivage méditerranéen) où de petites parcelles sont acquises par des non-agriculteurs, et deux marchés liés à l'élevage (prairies naturelles dans les petites communes rurales des bassins allaitants traditionnels, et terres de poly-élevage et d'élevage granivore de l'Ouest). En revanche, la structure des échanges a évolué : diminution des transactions et des surfaces échangées, prix apparents en hausse ; le calcul d'un indice de prix doit en tenir compte. Les prix sont positivement corrélés avec les facteurs liés au potentiel de revenu de l'activité agricole, tels que le revenu espéré ou la localisation, qui peut exprimer la qualité agronomique. Mais ils le sont aussi avec d'autres facteurs importants pour toute activité économique : accessibilité, rareté de la ressource foncière. Ils sont également influencés par des facteurs non liés à l'activité agricole : la pression démographique dans la commune de rattachement, la destination du fonds et la profession de l'acheteur traduisent la concurrence qui s'exerce sur le marché foncier. La formation du prix du foncier agricole s'effectue de deux façons différentes : dans les régions d'élevage ou de grandes cultures, ce sont les variables liées à la rentabilité de l'activité agricole qui priment, tandis que dans celles qui subissent une forte pression démographique, ce sont les facteurs d'attractivité par rapport à l'urbain qui jouent le plus. Tenir compte de la forte mutation du marché atténue nettement l'augmentation apparente des prix, dans les régions où la pression urbaine s'exerce fortement. Dans les régions d'élevage, l'évolution du marché a masqué une partie de l'évolution pure de prix.

Economie et Statistique

No 444-445

Paru le :23/02/2012