Économie et Statistique n° 444-445 - 2011 Le foncier et l'agriculture, développements récents

Economie et Statistique
Paru le :Paru le23/02/2012
Céline Bessière, Caroline de Paoli, Bénédicte Gouraud et Muriel Roger
Economie et Statistique- Février 2012
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Les agriculteurs et leur patrimoine : des indépendants comme les autres ?

Céline Bessière, Caroline de Paoli, Bénédicte Gouraud et Muriel Roger

Les travailleurs indépendants échappent à la plupart des études sur la stratification sociale. L'étude de leur patrimoine est une voie possible pour progresser dans la connaissance de leur position sociale. En effet, la plupart des indépendants exploitent eux-mêmes un patrimoine productif, qu'ils possèdent en partie ou en totalité. À partir de l'enquête Patrimoine 2003-2004, l'objet de cet article est de préciser la répartition du patrimoine des indépendants, et en particulier des agriculteurs, entre ses différentes composantes : professionnelle, immobilière et financière Les agriculteurs et les professions libérales ont des niveaux de patrimoine brut plus élevés que les artisans et les commerçants. Il y a néanmoins une différence notable entre agriculteurs et professions libérales : la dispersion des patrimoines est bien plus faible pour les agriculteurs-exploitants. Le niveau de patrimoine professionnel brut au-dessous duquel se trouve le quart des ménages d'agriculteurs les moins dotés est de 81 748 euros, soit 3 fois plus élevé que celui des commerçants, 6 fois plus élevé que celui artisans et 15 fois plus élevé que celui des professions libérales. Ceci atteste d'un coût d'entrée - sous forme d'immobilisation patrimoniale - particulièrement élevé dans la profession agricole. Ainsi, les agriculteurs détiennent les plus gros patrimoines professionnels bruts (274 573 euros en moyenne). Alors que pour toutes les autres professions indépendantes, la part du patrimoine professionnel tend à décroître au fur et à mesure que la richesse globale croît, la part du patrimoine professionnel demeure importante chez les agriculteurs quel que soit leur niveau de richesse. Cette forte proportion s'explique par la détention d'un avoir professionnel peu liquide et de valeur très élevée : la terre. Plus les agriculteurs sont riches, plus la part du foncier est importante dans leur patrimoine professionnel.

Economie et Statistique

No 444-445

Paru le :23/02/2012