L'économie française - Comptes et dossiers Édition 2010

Insee Références
Paru le :Paru le07/07/2010
M. Beffy, P.-Y. Cabannes, M. Gaini, V. Lapègue, E. Pouliquen
L'économie française - Comptes et dossiers- Juillet 2010
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Quelle croissance de moyen terme après la crise ?

M. Beffy, P.-Y. Cabannes, M. Gaini, V. Lapègue, E. Pouliquen

La crise financière amorcée en 2007 aux États-Unis s’est ensuite propagée à l’ensemble des économies du monde. À l’issue d’une contraction de l’activité d’ampleur historique, les premiers signes de reprise ont été enregistrés dès le courant 2009. Ce rebond peut marquer le début d’une période de normalisation, avec tout à la fois un retour de l’activité à sa tendance et du chômage à ses niveaux d’avant-crise. Mais, à l’aune des expériences passées, ce scénario ne semble pas le plus probable : parce qu’elle constitue un choc macroéconomique majeur, la crise peut avoir en effet un impact négatif durable sur l’emploi, le capital et la productivité globale des facteurs. Elle tend à déprimer simultanément la demande et l'offre. Les leçons de l'expérience passée suggèrent alors que les politiques publiques, notamment structurelles, ont un rôle essentiel à jouer pour retrouver le potentiel perdu. L’examen des crises bancaires survenues dans les pays de l’OCDE depuis une quarantaine d’années révèle ainsi que leur impact sur la croissance s’est ensuite longuement fait ressentir. Les pertes d’activité ont été en moyenne durables et conséquentes. Elles auraient transité à la fois par une diminution du stock de capital, une augmentation du taux de chômage et une baisse du taux d’activité. En revanche, ces crises bancaires auraient eu peu d’impact sur la productivité globale des facteurs. En France, la crise de 1992-1993, qui présente certaines caractéristiques communes avec la crise actuelle, a eu également pour conséquence des pertes durables d’activité et un impact négatif sur le chômage. Sous différents scénarios typés de sortie de crise, on peut alors illustrer les répercussions mécaniques que la crise pourrait avoir à moyen terme sur les grands équilibres des finances publiques, en l’absence de tout ajustement budgétaire à compter de 2012.

Insee Références

Paru le :07/07/2010