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Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine · Juillet 2021 · n° 97
Insee Analyses Nouvelle-AquitaineDes trajectoires d’emploi différenciées liées aux caractéristiques des territoires néo-aquitains

Sébastien Dumartin, Karim Mouhali (Insee)

Les conséquences économiques de la crise sanitaire affectent les territoires néo-aquitains de façon contrastée ; ce constat, lié aux spécificités des appareils productifs locaux, trouve, en partie, sa cause dans des dynamiques antérieures. En effet, de fin 2007 à fin 2017, les évolutions d’emploi dans les territoires suivent des trajectoires divergentes. Plusieurs facteurs contribuent à creuser les écarts entre les zones d’emploi (ZE) et permettent d’appréhender leur exposition aux effets de la crise sanitaire de 2020.

Ainsi, les ZE qui ont mieux résisté à la crise de 2008 sont aussi celles avec une dynamique d’emploi plus favorable ces dernières années. Le littoral ou les grandes agglomérations, et leurs zones environnantes, présentent un ensemble contigu plus favorable à la dynamique d’emploi. A contrario, au nord-est de la région, les corrélations spatiales, également marquées, concernent des territoires en déficit d’emplois.

Le dynamisme démographique et les caractéristiques de la population du territoire sont déterminants dans l’évolution de l’emploi, alors que l’orientation économique fait apparaître des effets plus nuancés. Le rôle moteur du tertiaire non marchand suite à la crise de 2008 joue avec une intensité variable selon les ZE, comme le tertiaire marchand dans la période plus récente.

Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine
No 97
Paru le :Paru le01/07/2021

En lien avec la pandémie, l’année 2020 est marquée par un net recul de l’activité économique. Même si la baisse de l’activité salariée est moins forte en Nouvelle-Aquitaine que dans le reste de la France, les disparités entre les territoires infra-régionaux sont importantes : la diminution de l’activité, mesurée en termes d’heures rémunérées, varie de – 5 % à – 13 %, selon les zones d’emploi. Cette hétérogénéité s’explique par des réactions différentes des territoires aux mesures d’endiguement, aux restrictions d’activités et limitations de déplacements qui ont été mises en œuvre. Elle est, pour partie, la conséquence des spécificités socio-économiques des territoires, qui sont le fruit de dynamiques antérieures, obéissant à des logiques de plus long terme. À l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine, ces dynamiques passées ont en effet été variées, et la relecture des évolutions d’emploi depuis l’immédiate avant-crise de 2009 permet d’inscrire, à l’échelle des zones d’emploi, les conséquences économiques de la crise sanitaire dans le temps long.

En effet, si au cours des dernières années, l’emploi néo-aquitain affiche globalement un rythme de croissance supérieur à celui du niveau national, les créations d’emplois se concentrent principalement dans une partie du territoire et l’hétérogénéité des situations révèle des vulnérabilités et des capacités de résistance différentes des zones d’emploi (ZE). Dès lors, l’analyse des faiblesses et des ressorts structurels de ces territoires depuis 2008, met en perspective leur exposition aux effets de la crise sanitaire de 2020. Des ZE qui avaient bien résisté à la crise de 2008 sont touchées de façon importante par les effets de la crise sanitaire ; pour d’autres, les effets viennent aggraver des situations initiales de fragilité au regard de l’emploi.

Après une faible progression pendant la période consécutive à la crise économique et financière en 2008, l’emploi néo-aquitain retrouve à partir de 2011 son niveau d’avant-crise et s’inscrit dans une croissance presque régulière : 80 000 emplois créés entre fin 2012 et fin 2017 (soit + 3,4 % contre + 3,1 % au niveau national). Néanmoins, les écarts dans les trajectoires d’évolution d’emploi se sont creusés au cours de la crise de 2008 et s’inscrivent dans la durée. Ainsi, la seule ZE de Bordeaux rassemble sur cette période 58 % des gains d’emplois.

Des trajectoires d’emploi très différenciées selon les territoires

Pendant la période 2007-2012, la moitié des ZE de la région connaît une évolution favorable de l’emploi, en particulier celles situées à l’ouest de la région, le long du littoral (figure 1). Les grandes agglomérations (excepté Limoges), les territoires à forte orientation touristique (excepté la ZE de Sarlat-la-Canéda) ou les espaces agricoles spécialisés dans la viticulture à proximité de Bordeaux, comme Lesparre-Médoc, Langon et Libourne, résistent le mieux au choc de 2008. Parmi ces ZE, certaines connaissent après 2012 une forte dynamique d’emploi (Bordeaux, Langon, Bayonne, La Teste-de-Buch et Lesparre-Médoc). D’autres affichent une croissance plus modérée (Agen, Cognac, Dax, La Rochelle, Libourne, Mont-de-Marsan, Niort et Royan) ou une situation de relative stabilité (Marmande, Oloron-Sainte-Marie, Pau et Poitiers).

Au contraire, des ZE perdent des emplois entre 2007 et 2012, dans des espaces à spécialisation agricole, industrielle ou à orientation sectorielle diversifiée, situés essentiellement au nord et à l’est de la région. Elles connaissent, pour certaines, un regain d’emploi à partir de 2012 (Bergerac, Bressuire, Rochefort et Saintes). Les autres restent moins dynamiques, avec une tendance à la stabilité (Angoulême, Limoges, Brive-la-Gaillarde, Périgueux et Tulle), voire une poursuite des destructions d’emplois pour Thouars, Châtellerault, Villeneuve-sur-Lot, Guéret, Saint-Junien, Ussel et Sarlat-la-Canéda. Pour ces dernières, la diminution de l’emploi varie en dix ans entre – 7 % et – 2 %, une baisse plus forte que pour les ZE françaises de même catégorie. Dans ces territoires, le choc conjoncturel amplifie le déficit de dynamisme.

Les écarts entre ZE se creusent au fil des années : entre 2007 et 2017, les différences par rapport à la moyenne régionale s’étendent de – 11 à + 8 points.

Figure 1Évolution de l’emploi total des zones d’emploi de Nouvelle-Aquitaine entre 2007-2012 et 2012-2017 (en %)

Évolution de l’emploi total des zones d’emploi de Nouvelle-Aquitaine entre 2007-2012 et 2012-2017 (en %)
Zones d’emploi Évolution 2007_2012 Évolution 2012_2017 Gain ou perte d’emploi – 2017-2007 (valeur absolue) Trajectoire d’emploi
Dax 3,1 2,0 2 717 Dynamique d’emploi plus modérée
La Teste-de-Buch 7,0 6,2 5 980 Forte dynamique d’emploi
Royan 0,9 2,9 1 518 Dynamique d’emploi plus modérée
Sarlat-la-Canéda -1,1 -0,9 413 Vulnérable
Niort 1,3 2,3 3 356 Dynamique d’emploi plus modérée
Bayonne 4,1 8,0 15 510 Forte dynamique d’emploi
La Rochelle 2,0 4,3 6 238 Dynamique d’emploi plus modérée
Limoges -4,2 -0,2 5 845 Vulnérable mais tendance à la stabilité
Pau 1,0 0,0 1 304 Capacités de résistance avec peu de dynamisme
Poitiers 0,2 0,3 716 Capacités de résistance avec peu de dynamisme
Agen 1,7 2,6 2 536 Dynamique d’emploi plus modérée
Angoulême -2,1 -0,1 2 094 Vulnérable mais tendance à la stabilité
Brive-la-Gaillarde -3,8 0,4 1 884 Vulnérable mais tendance à la stabilité
Mont-de-Marsan 0,3 2,6 1 611 Dynamique d’emploi plus modérée
Périgueux -2,2 0,6 1 408 Vulnérable mais tendance à la stabilité
Rochefort -0,8 2,2 347 En situation de rebond
Saintes -1,3 1,3 1 En situation de rebond
Tulle -3,8 0,2 1 273 Vulnérable mais tendance à la stabilité
Bordeaux 4,7 9,1 69 312 Forte dynamique d’emploi
Ussel -3,4 -0,4 1 101 Vulnérable : baisse chronique de l’emploi
Bergerac -2,3 2,5 72 En situation de rebond
Cognac 0,2 3,8 2 102 Dynamique d’emploi plus modérée
Guéret -5,0 -2,3 3 159 Vulnérable : baisse chronique de l’emploi
Langon 5,3 8,7 4 758 Forte dynamique d’emploi
Lesparre-Médoc 9,9 3,7 2 642 Forte dynamique d’emploi
Libourne 2,8 3,7 3 291 Dynamique d’emploi plus modérée
Marmande -0,9 0,1 264 Capacités de résistance avec peu de dynamisme
Oloron-Sainte-Marie -0,6 0,9 77 Capacités de résistance avec peu de dynamisme
Saint-Junien -3,8 -1,1 1 368 Vulnérable : baisse chronique de l’emploi
Villeneuve-sur-Lot -5,6 -1,1 2 138 Vulnérable : baisse chronique de l’emploi
Bressuire -2,6 2,8 65 En situation de rebond
Châtellerault -5,4 -1,7 2 367 Vulnérable : baisse chronique de l’emploi
Thouars -2,5 -4,2 1 617 Vulnérable : baisse chronique de l’emploi
À forte orientation touristique 1,6 3,8 0
Autres grandes agglomérations et dotées de gros employeurs -1,1 2,2 0
À économie diversifiée -3,0 0,1 0
Grandes agglomérations à forte concentration de fonctions métropolitaines 2,1 5,4 0
Résidentielles -2,1 1,2 0
Spécialisées dans l'agriculture -0,7 1,4 0
Spécialisées dans l'industrie -3,1 1,3 0
Nouvelle-Aquitaine 0,8 3,4
  • Note : Les zones d'emploi sont représentées selon leur orientation économique et comparées aux zones d’emploi de même catégorie. Leur taille est proportionnelle aux gains ou pertes d'emploi pendant la période 2007-2017.
  • Source : Insee, Estimations d’emploi

Figure 1Évolution de l’emploi total des zones d’emploi de Nouvelle-Aquitaine entre 2007-2012 et 2012-2017 (en %)

  • Note : Les zones d'emploi sont représentées selon leur orientation économique et comparées aux zones d’emploi de même catégorie. Leur taille est proportionnelle aux gains ou pertes d'emploi pendant la période 2007-2017.
  • Source : Insee, Estimations d’emploi

Des effets de proximité géographique

L’environnement géographique est susceptible d’avoir un effet sur les marchés du travail locaux que sont les zones d’emploi. Les ZE fortement (ou faiblement) dynamiques en matière d’emploi sont en effet très souvent concentrées géographiquement. Ainsi, le littoral ou les grandes agglomérations et leurs zones environnantes présentent un ensemble contigu où la dynamique d’emploi est plus favorable (figure 2). L’évolution de l’emploi de la ZE de Bordeaux et celle, presque aussi dynamique, de son voisinage proche sont particulièrement corrélées. Cette correspondance prévaut aussi, de façon moins marquée, dans les ZE de Toulouse, Rennes ou Lyon qui hébergent aussi une métropole : la croissance de l’emploi y est plus de trois fois supérieure à celle de leur voisinage (1,6 fois entre Bordeaux et son voisinage).

Les corrélations spatiales sont également marquées au nord-est de la région qui, a contrario, concentre des territoires avec un déficit de dynamisme dans la création d’emplois. D’autres territoires comme Poitiers, Pau et Agen maintiennent une croissance positive de l’emploi avec un voisinage plutôt en situation de décroissance. Dans ces territoires qui concentrent une part importante de l’emploi et connaissent un relatif dynamisme, les similitudes de situation entre voisinage sont moins marquées.

Figure 2Similitudes entre l’évolution de l’emploi (2007 à 2017) dans la ZE et à son voisinage (Cartographie associée au diagramme de Moran)

Similitudes entre l’évolution de l’emploi (2007 à 2017) dans la ZE et à son voisinage (Cartographie associée au diagramme de Moran)
Code ZE Libellés ZE Évolution d’emploi dans la ZE Évolution d’emploi au voisinage de la ZE Classe Lisa significatif
0051 Alençon -0,9 -0,4 BB (*)
0052 Arles 0,5 0,5 HH
0053 Avignon 0,6 0,3 HH
0054 Beauvais -0,5 -0,2 BB
0055 Bollène-Pierrelatte 0,4 0,2 HH
0056 Cosne-Cours-sur-Loire -0,8 -0,7 BB (*)
0057 Dreux -0,2 -0,3 BB
0058 La Valee de la Bresle - Vimeu -1,5 -0,3 BB (*)
0059 Mâcon 0,0 0,1 BH
0060 Nevers -0,6 -0,8 BB (*)
0061 Nogent-le -Rotrou -1,0 -0,5 BB (*)
0062 Redon -0,2 0,6 BH
0063 Ussel -0,4 -0,3 BB
0064 Valreas 0,6 0,4 HH
1101 Cergy-Vexin -0,1 0,1 BH
1102 Coulommiers 0,2 0,1 HH
1103 Etampes 0,3 -0,2 HB
1104 Evry 0,4 0,1 HH
1105 Fontainebleau-Nemours -0,1 0,1 BH
1106 Marne-la-Vallee 1,0 0,1 HH
1107 Meaux 0,1 0,2 HH
1108 Melun 0,4 0,1 HH
1109 Paris 0,5 0,1 HH
1110 Provins 0,9 -0,1 HB
1111 Rambouillet -0,5 -0,1 BB
1112 Roissy -0,1 0,2 BH
1113 Saclay 0,1 0,2 HH
1114 Seine-Yvelinoise 0,3 0,0 HB
1115 Versailles-Saint-Quentin 0,0 0,1 BH
2401 Blois 0,3 -0,3 HB
2402 Bourges -0,7 -0,9 BB (*)
2403 Chartres -0,2 -0,3 BB
2404 Châteaudun -0,9 -0,3 BB (*)
2405 Châteauroux -0,7 -0,6 BB (*)
2406 Chinon 0,7 -0,2 HB
2407 Gien -0,8 -0,4 BB (*)
2408 Loches -0,1 -0,1 BB
2409 Montargis -0,4 -0,3 BB
2410 Orléans 0,3 -0,4 HB
2411 Pithiviers -1,0 0,0 BB
2412 Romorantin-Lanthenay 0,3 -0,6 HB
2413 Tours 0,3 -0,2 HB
2414 Vendôme -0,4 -0,3 BB
2415 Vierzon -1,6 -0,3 BB (*)
2701 Autun -1,0 -0,5 BB (*)
2702 Auxerre -0,8 -0,4 BB (*)
2703 Avallon -1,0 -0,5 BB (*)
2704 Beaune 0,3 -0,2 HB
2705 Belfort -0,3 -0,5 BB
2706 Besançon 0,1 -0,2 HB
2707 Chalon-sur-Saône -0,1 -0,1 BB
2708 Charolais -0,9 -0,2 BB
2709 Châtillon-Montbard -0,4 -0,5 BB (*)
2710 Creusot-Montceau -0,8 -0,5 BB (*)
2711 Dijon 0,0 -0,1 BB
2712 Dole 0,3 -0,1 HB
2713 Lons-le-Saunier 0,1 -0,2 HB
2714 Montbéliard -0,7 -0,3 BB
2715 Pontarlier 0,3 -0,3 HB
2716 Saint-Claude -1,1 -0,3 BB (*)
2717 Sens 0,0 0,0 BB
2718 Vesoul -1,0 -0,3 BB (*)
2801 Argentan -0,2 -0,5 BB
2802 Avranches 0,2 0,2 HH
2803 Bernay -0,9 -0,4 BB (*)
2804 Caen 0,1 -0,3 HB
2805 Cherbourg en Cotentin 0,1 0,0 HB
2806 Coutances 0,0 0,2 BH
2807 Dieppe – Caux maritime -0,4 -0,9 BB (*)
2808 Evreux -0,6 -0,5 BB (*)
2809 Flers -1,0 0,0 BB
2810 Granville 0,3 0,1 HH
2811 Honfleur Pont-Audemer -0,1 -0,5 BB
2812 L’Aigle -0,8 -0,5 BB (*)
2813 Le Havre -0,6 -0,3 BB
2814 Lisieux -0,2 -0,5 BB
2815 Rouen -0,2 -0,5 BB
2816 Saint-Lô 0,3 0,0 HB
2817 Vernon – Gisors -0,8 -0,2 BB (*)
2818 Vire Normandie 0,0 -0,2 BB
2819 Yvetot – Vallee du Commerce -0,6 -0,4 BB
3201 Abbeville -0,2 -0,7 BB
3202 Amiens -0,1 -0,4 BB
3203 Arras 0,1 -0,1 HB
3204 Berck -0,3 -0,3 BB
3205 Bethune -0,5 0,0 BB
3206 Boulogne-sur-Mer 0,3 -0,5 HB
3207 Calais -1,0 -0,1 BB
3208 Cambrai -1,2 -0,1 BB
3209 Château-Thierry -0,4 -0,1 BB
3210 Compiègne -0,1 -0,2 BB
3211 Creil -0,5 0,0 BB
3212 Douai 0,4 -0,2 HB
3213 Dunkerque -0,5 -0,3 BB
3214 Laon -0,7 -0,4 BB (*)
3215 Lens 0,0 0,0 BB
3216 Lille 0,9 -0,3 HB
3217 Maubeuge -0,8 -0,3 BB (*)
3218 Roubaix-Tourcoing -0,4 0,6 BH
3219 Saint-Omer -0,1 -0,2 BB
3220 Saint-Quentin -1,0 -0,4 BB (*)
3221 Soissons -0,6 -0,3 BB (*)
3222 Valenciennes -0,4 -0,3 BB
4401 Bar-le-Duc -1,0 -1,2 BB (*)
4402 Châlons-en-Champagne -0,1 -0,7 BB
4403 Charleville-Mezières -0,7 -0,7 BB
4404 Chaumont -0,2 -0,7 BB
4405 Colmar 0,1 -0,2 HB
4406 Epernay -0,7 -0,2 BB
4407 Epinal -0,9 -0,6 BB (*)
4408 Forbach -0,8 -0,7 BB (*)
4409 Haguenau 0,1 0,0 HB
4410 Metz -0,3 -0,8 BB (*)
4411 Mulhouse -0,4 -0,1 BB
4412 Nancy -0,2 -0,7 BB
4413 Reims 0,0 -0,5 BB
4414 Remiremont -0,7 -0,8 BB (*)
4415 Romilly-sur-Seine -0,6 0,0 BB
4416 Saint-Avold -0,9 -0,6 BB (*)
4417 Saint-Dié-des-Vosges -1,5 -0,4 BB (*)
4418 Saint-Louis 0,4 -0,3 HB
4419 Sarrebourg -0,4 -0,4 BB
4420 Sarreguemines -0,5 -0,7 BB
4421 Sedan -0,7 -0,6 BB
4422 Selestat 0,2 -0,3 HB
4423 Strasbourg 0,4 -0,1 HB
4424 Thionville -1,0 -0,5 BB (*)
4425 Troyes -0,3 -0,3 BB
4426 Verdun -0,7 -0,8 BB (*)
4427 Vitry-le-François Saint-Dizier -1,7 -0,7 BB (*)
5201 Ancenis 0,3 0,3 HH
5202 Angers 0,4 0,1 HH
5203 Challans 0,7 0,8 HH (*)
5204 Château-Gontier -0,2 0,0 BB
5205 Châteaubriant 0,7 0,4 HH (*)
5206 Cholet 0,7 0,4 HH
5207 Fontenay-le-Comte 0,3 0,4 HH
5208 La Ferté-Bernard -0,7 -0,7 BB (*)
5209 La Flèche -0,4 0,1 BH
5210 La Roche-sur-Yon 0,8 0,6 HH (*)
5211 Laval 0,2 0,0 HB
5212 Le Mans -0,3 -0,3 BB
5213 Les Herbiers - Montaigu 0,7 0,7 HH (*)
5214 Les Sables-d'Olonne 0,8 0,7 HH (*)
5215 Mayenne -0,5 -0,1 BB
5216 Nantes 1,4 0,6 HH (*)
5217 Pornic 0,9 0,8 HH (*)
5218 Sablé-sur-Sarthe 0,2 -0,1 HB
5219 Saint-Nazaire 0,8 0,7 HH (*)
5220 Saumur -0,1 0,1 BH
5221 Segré-en-Anjou Bleu -0,4 0,2 BH
5301 Auray 0,8 0,6 HH
5302 Brest 0,0 -0,1 BB
5303 Carhaix-Plouguer -0,5 0,1 BB
5304 Dinan 0,6 0,4 HH
5305 Fougères -0,2 0,4 BH
5306 Guingamp -0,2 0,0 BB
5307 Lamballe-Armor 0,3 0,3 HH
5308 Lannion -0,3 -0,1 BB
5309 Lorient 0,2 0,3 HH
5310 Morlaix -0,3 -0,1 BB
5311 Ploërmel 0,2 0,4 HH
5312 Pontivy-Loudeac 0,1 0,3 HH
5313 Quimper 0,4 0,1 HH
5314 Quimperlé 0,1 0,2 HH
5315 Rennes 1,2 0,4 HH (*)
5316 Saint-Brieuc 0,4 0,2 HH
5317 Saint-Malo 0,8 0,4 HH
5318 Vannes 0,8 0,6 HH
5319 Vitré 1,0 0,2 HH
7501 Agen 0,4 -0,1 HB
7502 Angoulême -0,2 0,1 BH
7503 Bayonne 1,2 0,3 HH
7504 Bergerac 0,0 0,1 BB
7505 Bordeaux 1,3 0,7 HH (*)
7506 Bressuire 0,0 0,1 BB
7507 Brive-la-Gaillarde -0,3 -0,3 BB
7508 Châtellerault -0,7 0,0 BB
7509 Cognac 0,4 0,1 HH
7510 Dax 0,5 0,6 HH
7511 Guéret -0,7 -0,7 BB (*)
7512 La Rochelle 0,6 0,3 HH
7513 La Teste-du-Buch 1,3 1,0 HH (*)
7514 Langon 1,4 0,5 HH (*)
7515 Lesparre-Médoc 1,3 0,6 HH (*)
7516 Libourne 0,6 0,9 HH (*)
7517 Limoges -0,5 -0,4 BB
7518 Marmande -0,1 0,4 BH
7519 Mont-de-Marsan 0,3 0,5 HH
7520 Niort 0,4 0,2 HH
7521 Oloron-Sainte-Marie 0,0 0,2 BH
7522 Pau 0,1 0,0 HB
7523 Périgueux -0,2 -0,1 BB
7524 Poitiers 0,1 -0,3 HB
7525 Rochefort 0,1 0,4 HH
7526 Royan 0,4 0,4 HH
7527 Saint-Junien -0,5 -0,3 BB
7528 Saintes 0,0 0,4 BH
7529 Sarlat-la-Canéda -0,2 -0,2 BB
7530 Thouars -0,7 0,2 BH
7531 Tulle -0,4 -0,3 BB
7532 Villeneuve-sur-Lot -0,7 0,3 BH
7601 Agde – Pezenas 0,3 0,5 HH
7602 Albi 0,5 0,4 HH
7603 Alès - Le Vigan 0,0 0,3 BH
7604 Auch 0,1 0,3 HH
7605 Bagnols-sur-Cèze -0,3 0,4 BH
7606 Béziers 0,4 0,4 HH
7607 Cahors -0,3 0,1 BH
7608 Carcassonne - Limoux 0,1 0,5 HH
7609 Castelsarrasin - Moissac 0,5 0,5 HH
7610 Castres - Mazamet 0,1 0,5 HH
7611 Figeac - Villefranche 0,4 0,2 HH
7612 Foix - Pamiers 0,2 0,7 HH
7613 Mende 0,0 0,1 BB
7614 Millau 0,0 0,3 BH
7615 Montauban 0,8 0,4 HH
7616 Montpellier 1,2 0,4 HH (*)
7617 Narbonne 0,7 0,4 HH
7618 Nîmes 0,5 0,4 HH
7619 Nord-du-Lot -0,4 -0,1 BB
7620 Perpignan 0,5 0,5 HH
7621 Rodez 0,3 0,2 HH
7622 Saint-Gaudens 0,2 0,2 HH
7623 Sète 0,5 0,5 HH
7624 Tarbes - Lourdes -0,4 0,2 BH
7625 Toulouse 1,5 0,3 HH (*)
8401 Annecy 0,9 0,6 HH (*)
8402 Aubenas 0,6 0,4 HH
8403 Aurillac -0,2 -0,2 BB
8404 Belley 0,3 0,4 HH
8405 Bourg en Bresse 0,6 -0,1 HB
8406 Bourgoin-Jallieu 0,8 0,4 HH (*)
8407 Chambéry 0,7 0,5 HH (*)
8408 Clermont-Ferrand 0,3 -0,2 HB
8409 Grenoble 0,3 0,4 HH
8410 Issoire 0,0 -0,1 BB
8411 La Maurienne -0,3 0,6 BH
8412 La Plaine du Forez -0,2 0,1 BH
8413 La Tarentaise 1,2 0,5 HH (*)
8414 La Vallée de l’Arve -0,2 0,7 BH
8415 Le Chablais 0,8 0,6 HH
8416 Le Genevois Français 0,9 0,4 HH
8417 Le Livradois -0,4 -0,1 BB
8418 Le Mont Blanc 0,7 0,0 HB
8419 Le Puy en Velay 0,2 0,0 HB
8420 Les Sources de la Loire -0,2 0,1 BH
8421 Lyon 1,0 0,3 HH
8422 Montélimar 1,0 0,4 HH (*)
8423 Montluçon -1,0 -0,6 BB (*)
8424 Moulins -0,8 -0,5 BB (*)
8425 Oyonnax -1,3 -0,2 BB
8426 Roanne 0,1 0,0 HB
8427 Romans sur Isère 0,3 0,5 HH
8428 Saint Etienne -0,1 0,1 BH
8429 Saint Flour -0,5 0,0 BB
8430 Tarare 0,6 0,2 HH
8431 Valence 0,5 0,4 HH
8432 Vichy -0,3 -0,4 BB
8433 Vienne-Annonay 0,2 0,5 HH
8434 Villefranche-sur-Saône 0,4 0,3 HH
8435 Voiron 0,2 0,4 HH
9301 Aix-en-Provence 1,2 0,6 HH (*)
9302 Briançon -0,2 0,2 BH
9303 Brignoles 0,8 0,7 HH (*)
9304 Cannes 0,6 0,3 HH
9305 Carpentras 0,6 0,3 HH
9306 Cavaillon 0,1 0,5 HH
9307 Digne-les-Bains -0,3 1,1 BH
9308 Draguignan 1,2 0,5 HH (*)
9309 Fréjus 0,4 0,6 HH
9310 Gap 0,4 0,3 HH
9311 Manosque 1,5 0,6 HH (*)
9312 Marseille 0,6 0,7 HH (*)
9313 Martigues-Salon 0,6 0,6 HH (*)
9314 Menton -0,1 0,2 BH
9315 Nice 0,0 0,3 BH
9316 Orange -0,1 0,4 BH
9317 Sainte-Maxime 0,4 0,6 HH
9318 Toulon 0,4 0,7 HH
9401 Ajaccio 1,2 2,0 HH (*)
9402 Bastia 0,9 1,9 HH (*)
9403 Calvi 2,1 1,4 HH (*)
9404 Corte 1,5 1,9 HH (*)
9405 Ghisonaccia 2,6 1,8 HH (*)
9406 Porto-Vecchio 2,5 2,1 HH (*)
9407 Propriano 2,0 1,9 HH (*)
  • Note : À partir d’un diagramme de Moran montrant la présence d’autocorrélation spatiale en matière d’évolution d’emploi, on observe quatre types d’association entre un territoire et ses voisins en fonction de leur situation respective par comparaison à la moyenne nationale. Par exemple, Haut-Haut qualifie une ZE en situation plus favorable par comparaison à la moyenne nationale, entourée de ZE dans la même situation ; Haut-Bas une ZE en situation plus favorable entourée de ZE en situation plus défavorable.
  • (*) indique une autocorrélation spatiale locale particulièrement marquée entre la ZE et son voisinage (LISA avec une p-value <0,05)
  • Source : Insee, Estimations d’emploi

Figure 2Similitudes entre l’évolution de l’emploi (2007 à 2017) dans la ZE et à son voisinage (Cartographie associée au diagramme de Moran)

  • Note : À partir d’un diagramme de Moran montrant la présence d’autocorrélation spatiale en matière d’évolution d’emploi, on observe quatre types d’association entre un territoire et ses voisins en fonction de leur situation respective par comparaison à la moyenne nationale. Par exemple, Haut-Haut qualifie une ZE en situation plus favorable par comparaison à la moyenne nationale, entourée de ZE dans la même situation ; Haut-Bas une ZE en situation plus favorable entourée de ZE en situation plus défavorable.
  • (*) indique une autocorrélation spatiale locale particulièrement marquée entre la ZE et son voisinage (LISA avec une p-value <0,05)
  • Source : Insee, Estimations d’emploi

Dynamique démographique et croissance de l’emploi : une influence mutuelle

Le dynamisme démographique et les caractéristiques de la population présente sur le territoire (qualification, âge) apparaissent déterminants dans l’évolution de l’emploi. Les zones les plus dynamiques de la région en matière d’emploi enregistrent les plus fortes croissances de population entre 2007 et 2017, variant de + 10 % à + 18 %. À l’inverse, dans les territoires peu dynamiques, avec une baisse constante du nombre d’emplois, la population diminue (jusqu’à – 5 %).

Le solde migratoire, principal moteur de la croissance démographique de la région, est un facteur déterminant qui rend compte de l'attractivité d'un territoire. Dans les ZE de Bordeaux, Bayonne, La Rochelle, Lesparre-Médoc, La Teste-de-Buch, Royan, Rochefort, Dax ou encore Libourne, il contribue à l’évolution de l’emploi, davantage que dans les ZE de même catégorie. La croissance de la population et de l’emploi s’influencent mutuellement. Les perspectives de trouver un emploi constituent un motif fréquent de déménagement ; en retour, l’accroissement de la population, en densifiant le tissu socio-économique local, crée de nouveaux besoins qui développent des emplois à leur tour.

La relation entre le dynamisme démographique et le taux de chômage est moins nette. Malgré les créations d'emplois, le dynamisme démographique peut s'accompagner d'un taux de chômage relativement élevé. C’est par exemple le cas si les créations d'emplois sont insuffisantes, ou que la nature des contrats de travail proposés et la saisonnalité des activités n'assurent pas nécessairement l’absorption des actifs nouvellement arrivés. C’est la situation qui prévaut notamment dans plusieurs ZE du littoral néo-aquitain. À l’inverse, dans d’autres comme Ussel, Tulle et Saint-Junien, en déclin démographique, la faible croissance de l’emploi se conjugue avec un taux de chômage peu élevé, en raison d’une population active peu nombreuse.

Actifs plus jeunes, plus diplômés, moins de pauvreté : des effets favorables sur l’emploi

La présence de jeunes actifs constitue également un facteur favorable à l’évolution de l’emploi, dans des ZE comme Poitiers, Rochefort ou Bordeaux. Pour cette dernière, la part des jeunes actifs de moins de 30 ans est cependant moins élevée que dans les autres métropoles françaises. Pour les autres ZE de la région, compte tenu de la pyramide des âges des actifs, ce facteur ne contribue pas à dynamiser les créations d’emplois.

Le niveau de diplôme et de qualification joue aussi positivement, notamment pour les ZE de Bordeaux, Bayonne, Niort, Pau, La Rochelle, Poitiers et Limoges. De manière plus générale, les grandes agglomérations bénéficient des avantages d’une population plus abondante et qualifiée.

Un autre facteur significatif est le niveau de pauvreté dans l’ensemble de la population. L’effet des revenus et de la précarité sur l’économie et la croissance des territoires, d’une part, et sur les capacités des populations à s’insérer dans l’emploi (en favorisant la mobilité), d’autre part, contribue à l’évolution de l’emploi. Il explique en partie le faible dynamisme de l’emploi dans les ZE d’Ussel, Bergerac, Guéret, Saint-Junien, Marmande ou encore Villeneuve-sur-Lot.

Le tertiaire non marchand : amortisseur de crise dans de nombreux territoires

La nature des activités économiques présentes dans les territoires ne présage pas nécessairement de l’évolution de l’emploi, car divers effets peuvent se compenser. Certaines orientations sectorielles restent néanmoins un élément déterminant.

Dans de nombreux territoires, au cours de la période 2007-2012, le tertiaire non marchand (administration publique, santé humaine, éducation et action sociale) contribue le plus (même si parfois modestement, en termes absolus) à la création d’emplois dans les territoires. Ce secteur joue un rôle d’amortisseur de crise (+ 27 100 emplois) en compensant en partie les pertes d’emplois dans l’industrie (– 20 800), l’agriculture (– 6 800) et la construction (– 1 400). Dans des ZE comme Saintes, Bergerac, Sarlat-la-Canéda et Angoulême, ces activités permettent de réduire les pertes d’emplois. Dans les ZE de Lesparre-Médoc, La Teste-de-Buch (+ 3 points), Libourne, Langon et Bayonne (+ 2 points), ce secteur contribue davantage à la croissance de l’emploi (figure 3).

Les emplois d’aide-soignants, infirmiers, aides à domiciles sont les principaux contributeurs à l’évolution de l’emploi pendant cette période. Ces métiers jouent cependant inégalement le rôle d’amortisseur de crise dans les territoires. À Villeneuve-sur-Lot, Châtellerault, Sarlat-la-Canéda ou Cognac, leur contribution à la croissance de l’emploi est moindre. Il en est de même pour les métiers de l’administration publique dans des ZE en déficit de dynamisme comme Châtellerault, Ussel, Tulle, Guéret, Saint-Junien ou Limoges, et également des ZE comme Libourne ou Rochefort.

Figure 3Principaux secteurs d’activité contributeurs en termes de gains / de pertes à l’évolution d’emploi entre 2007-2012 et 2012-2017 2007-2012 - Gains

Principaux secteurs d’activité contributeurs en termes de gains / de pertes à l’évolution d’emploi entre 2007-2012 et 2012-2017
Code zones d’emploi Libellés zones d’emploi Gains d’emploi 2007-2012 Contributions aux gains d’emploi 2007-2012 (en point)
0063 Ussel Gain d’emploi non significatif 0,1
7501 Agen Tertiaire non marchand 2,0
7502 Angoulême Tertiaire non marchand 0,7
7503 Bayonne Tertiaire non marchand 2,6
7504 Bergerac Tertiaire non marchand 1,8
7505 Bordeaux Tertiaire marchand 2,8
7506 Bressuire Tertiaire marchand 0,8
7507 Brive-la-Gaillarde Gain d’emploi non significatif .
7508 Châtellerault Gain d’emploi non significatif .
7509 Cognac Tertiaire marchand 1,2
7510 Dax Tertiaire non marchand 1,9
7511 Guéret Aucun gain d'emploi .
7512 La Rochelle Tertiaire non marchand 1,9
7513 La Teste-de-Buch Tertiaire non marchand 2,9
7514 Langon Tertiaire non marchand 2,1
7515 Lesparre-Médoc Tertiaire marchand 4,3
7516 Libourne Tertiaire non marchand 2,1
7517 Limoges Aucun gain d’emploi .
7518 Marmande Tertiaire non marchand 0,6
7519 Mont-de-Marsan Tertiaire non marchand 1,9
7520 Niort Tertiaire marchand 2,2
7521 Oloron-Sainte-Marie Tertiaire non marchand 1,1
7522 Pau Tertiaire non marchand 1,6
7523 Périgueux Gain d’emploi non significatif .
7524 Poitiers Tertiaire non marchand 2,0
7525 Rochefort Agriculture 0,4
7526 Royan Tertiaire non marchand 1,4
7527 Saint-Junien Gain d’emploi non significatif .
7528 Saintes Tertiaire non marchand 0,7
7529 Sarlat-la-Canéda Tertiaire non marchand 1,3
7530 Thouars Gain d’emploi non significatif .
7531 Tulle Aucun gain d’emploi .
7532 Villeneuve-sur-Lot Gain d’emploi non significatif .
  • Note : les contributions des secteurs (exprimées en point de pourcentage) aux gains ou aux pertes d’emplois, sont représentées en étiquette sous le libellé de la ZE. Par exemple, dans la ZE de Dax, le tertiaire marchand contribue aux gains d’emplois à hauteur de + 2,5 points sur la période 2012-2017.
  • Source : Insee, Estimations d’emploi

Figure 3Principaux secteurs d’activité contributeurs en termes de gains / de pertes à l’évolution d’emploi entre 2007-2012 et 2012-2017 2007-2012 - Gains

  • Note : les contributions des secteurs (exprimées en point de pourcentage) aux gains ou aux pertes d’emplois, sont représentées en étiquette sous le libellé de la ZE. Par exemple, dans la ZE de Dax, le tertiaire marchand contribue aux gains d’emplois à hauteur de + 2,5 points sur la période 2012-2017.
  • Source : Insee, Estimations d’emploi

Le tertiaire marchand, moteur de la création d’emplois dans la période d’après-crise

Après 2012, ce sont les activités du tertiaire marchand qui créent le plus d’emplois (+ 72 400) dans une grande partie du territoire. Les ZE de Bordeaux (+ 6 %), La Teste-de-Buch, Langon, Bayonne, La Rochelle, Bressuire, Cognac et Niort (+ 3,1 %) enregistrent les plus fortes évolutions de l’emploi du tertiaire marchand. Certaines fonctions dites « métropolitaines » comme la conception-recherche ou les prestations intellectuelles sont plus spécifiques à quelques territoires dans la contribution à l’évolution de l’emploi (ZE de Bordeaux, Pau, Niort, Bayonne, La Rochelle ou Agen). Cependant, la part des emplois dans ces fonctions, en particulier dans la ZE de Bordeaux, reste moindre par comparaison à d’autres ZE hébergeant une métropole (Toulouse, Lyon ou Nantes).

La contribution des activités tertiaires marchandes reste plus modérée dans les ZE de Saintes, Poitiers, Guéret, Ussel, Limoges et Thouars (inférieure à + 1 %). Seule la zone d’emploi de Châtellerault perd des emplois dans ce secteur.

À l’inverse du tertiaire marchand, le secteur de la construction subit les plus fortes pertes (– 9 000), particulièrement marquées dans plusieurs ZE comme Ussel, Villeneuve-sur-Lot, Saint-Junien, Marmande, Thouars et Royan. Cependant, à partir de 2017, la construction renoue avec les créations d’emplois dans la majorité des territoires de la région.

Gains d’emplois après la crise : en CDI dans les ZE « dynamiques », en CDD dans les plus « vulnérables »

La nature et le statut des emplois contribuent diversement sur les territoires aux gains et pertes d’emplois.

Au cours de la période 2007-2012 avec les effets de la crise, l’emploi non salarié, dynamisé par la création du statut d’autoentrepreneur, résiste mieux, en particulier dans les territoires plus touchés, avec une décroissance de l’emploi salarié. Dans les seules ZE de Bordeaux, Lesparre-Médoc et La Teste-de-Buch, l’emploi salarié en CDI est le principal contributeur de la croissance de l’emploi total. À l’inverse, il contribue majoritairement aux pertes d’emplois au nord et à l’est de la région ainsi qu’à Mont-de-Marsan et Oloron-Sainte-Marie.

Après 2012, le salariat redevient le principal contributeur de la croissance de l’emploi. Le CDI est la forme très largement dominante de création d’emplois dans les zones dynamiques, et le CDD et l’intérim dans les zones moins dynamiques au nord et à l’est de la région. Parallèlement, la croissance de l’emploi non salarié semble s’installer plus durablement dans les territoires avec une dynamique d'ensemble favorable, tandis qu’il reste atone dans les ZE vulnérables qui continuent par ailleurs de perdre des CDI.

Publication rédigée par :Sébastien Dumartin, Karim Mouhali (Insee)

Sources

La zone d’emploi (ZE) se définit comme un espace au sein duquel la majeure partie des individus travaille et réside, et où les établissements peuvent trouver la main-d’œuvre nécessaire à leurs activités.

L’étude s’appuie sur une estimation économétrique réalisée à l’échelle de l’ensemble des ZE nationales, pour expliquer les différentiels de dynamique d’emploi.

Les modèles économétriques permettent d’identifier, parmi les variables potentiellement déterminantes, les facteurs jouant le plus significativement sur l’évolution de l’emploi dans les ZE.

Les interactions spatiales entre les zones d’emploi, d’autant plus fortes que les localisations sont proches, sont également estimées en prenant en compte l’évolution de l’emploi du voisinage.

Les données d’emploi sont issues du dispositif Estel (Estimations d’emploi localisées) basé sur l’utilisation de sources administratives couvrant la totalité du champ de l’emploi salarié et non salarié au lieu de travail.

Les données du recensement de la population, de Filosofi, de Flores, des DADS sont également mobilisées dans l’analyse des facteurs contribuant à l’évolution de l’emploi.

Pour en savoir plus

Publications conjoncturelles.

Genebes L, Mouhali K, « Nouvelles zones d’emploi en Nouvelle-Aquitaine : une spécialisation agricole dans une zone sur trois », Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine n° 91, septembre 2020.

Galinier C., « En Nouvelle-Aquitaine, les écarts en matière d’emploi se creusent depuis la crise », Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine n° 37, décembre 2016.