France, portrait social Édition 2019

Une édition avec des éclairages consacrés à l’évolution de la société française depuis 40 ans : démographie, évolution du temps de travail, mobilité sociale, inégalités de niveau de vie et redistribution, opinions et préoccupations des Français.

Insee Références
Paru le :Paru le19/11/2019
France, portrait social- Novembre 2019
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Démographie en Europe

Insee Références

Paru le :19/11/2019

Au 1ᵉʳ janvier 2019, l’Union européenne (UE) compte 513,4 millions d’habitants (figure 1). Au cours de l’année 2018, la population européenne a progressé d’environ 1,1 million d’habitants, soit + 2,3 ‰. Cette croissance est un peu plus élevée qu’en 2017 (+ 2,1 ‰). Le est négatif, comme en 2017, l’UE ayant enregistré plus de décès (5,3 millions) que de naissances (5,0 millions). L’augmentation de la population n’est donc due qu’à son .

Figure 1Quelques indicateurs démographiques dans l’Union européenne

Quelques indicateurs démographiques dans l’Union européenne
Population au 1er janvier 2019 (en milliers) Évolution de la population en 2018 (en ‰) Part des 65 ans ou plus au 1er janvier 2018 (en %) Espérance de vie à la naissance en 20172 (en années) Espérance de vie sans incapacité à 65 ans en 20172 (en années)
Due à l’accroissement naturel Due aux migrations1 Ensemble Femmes Hommes Femmes Hommes
Allemagne 83 019 – 2,0 4,8 2,7 21,4 83,4 78,7 12,4 11,4
Autriche 8 859 0,2 4,0 4,1 18,7 84,0 79,4 7,5 7,6
Belgique 11 468 0,7 5,4 6,1 18,7 83,9 79,2 11,7 10,4
Bulgarie 7 000 – 6,6 – 0,5 – 7,1 21,0 78,4 71,4 9,2 8,4
Chypre 876 4,1 9,3 13,4 15,9 84,2 80,2 8,5 9,5
Croatie 4 076 – 3,9 – 3,3 – 7,1 20,1 81,0 74,9 4,8 5,0
Danemark 5 806 1,1 3,2 4,3 19,3 83,1 79,2 12,0 11,1
Espagne 46 935 – 1,2 7,1 5,9 19,2 86,1 80,6 12,4 12,3
Estonie 1 325 – 1,0 5,3 4,3 19,6 82,6 73,8 6,1 5,7
Finlande 5 518 – 1,3 2,1 0,9 21,4 84,5 78,9 9,4 8,9
France 66 993 2,1 0,9 3,0 19,7 85,2 79,4 10,8 9,3
Grèce 10 722 – 3,2 1,4 – 1,8 21,8 83,9 78,8 7,8 8,1
Hongrie 9 773 – 3,9 3,3 – 0,6 18,9 79,3 72,5 6,7 6,7
Irlande 4 904 6,1 9,0 15,2 13,8 84,0 80,4 13,4 12,5
Italie 60 360 – 3,2 1,1 – 2,1 22,6 85,2 80,8 9,8 9,4
Lettonie 1 920 – 4,9 – 2,5 – 7,5 20,1 79,7 69,8 4,2 4,1
Lituanie 2 794 – 4,1 – 1,2 – 5,3 19,6 80,5 70,7 5,6 5,7
Luxembourg 614 3,2 16,3 19,6 14,3 84,4 79,9 8,5 9,0
Malte 494 1,6 35,3 36,8 18,8 84,6 80,2 14,2 13,5
Pays-Bas 17 282 0,9 5,0 5,9 18,9 83,4 80,2 9,6 10,1
Pologne 37 973 – 0,7 0,6 – 0,1 17,1 81,8 73,9 8,6 8,3
Portugal 10 277 – 2,5 1,1 – 1,4 21,5 84,6 78,4 6,7 7,9
Rép. tchèque 10 650 0,1 3,6 3,7 19,2 82,0 76,1 8,5 7,6
Roumanie 19 402 – 3,9 – 2,8 – 6,6 18,2 79,1 71,7 5,1 5,9
Royaume-Uni 66 647 1,7 3,9 5,6 18,2 83,1 79,5 11,1 10,5
Slovaquie 5 450 0,6 0,7 1,3 15,5 80,7 73,8 4,1 3,8
Slovénie 2 081 – 0,4 7,2 6,8 19,4 84,0 78,2 7,2 7,2
Suède 10 230 2,3 8,5 10,8 19,8 84,1 80,8 15,8 15,4
UE 3 513 446 – 0,7 3,0 2,3 19,7 83,5 78,3 10,2 9,8
  • 1. Y compris ajustements de population, sauf pour la France (Voir Bilan démographique 2018).
  • 2. Données non disponibles pour 2018.
  • 3. Pour l’UE, la population et ses évolutions sont des calculs Insee.
  • Note : les collectivités d’outre-mer de Saint-Barthélémy ne sont pas incluses dans les données de la France reprises ici, mais le sont dans les données publiées sur le site d’Eurostat, car ces territoires font partie de l’Union européenne.
  • Sources : Eurostat (extraction des données le 30 juillet 2019) pour les données européennes et l’espérance de vie sans incapacité ; Insee, estimations de population et statistiques de l’état civil pour les autres données France.

Les situations entre pays sont très diverses. En 2018, la population a augmenté dans dix‑huit pays et a diminué dans dix autres. L’Allemagne, pays le plus peuplé de l’UE devant la France, regagne des habitants depuis 2011. Après une forte hausse en 2015 (+ 12,0 ‰), sa population progresse toutefois à un rythme de moins en moins élevé (2,7 ‰ en 2018). Son solde naturel négatif (– 2,0 ‰) est plus que compensé par un solde migratoire positif (+ 4,8 ‰). En France, le solde naturel (+ 2,1 ‰ en 2018) contribue à plus des deux tiers de la croissance de la population (+ 3,0 ‰). Comme chaque année depuis 2006, la population augmente plus rapidement au Royaume‑Uni (+ 5,6 ‰ en 2018) qu’en France. C’est en Irlande que le solde naturel est le plus élevé de l’UE (+ 6,1 ‰) ; comme ce pays a un solde migratoire plus élevé en 2018 (+ 9,0 ‰) que les années précédentes, le solde naturel ne participe plus qu’à 40 % de sa croissance démographique.

À l’inverse, la population italienne diminue pour la quatrième année consécutive : – 2,1 ‰ en 2018 après – 1,7 ‰ en 2017. Le solde migratoire positif ne suffit pas à compenser le solde naturel négatif. Cinq pays (la Bulgarie, la Croatie, la Lettonie, la Lituanie et la Roumanie) cumulent un solde naturel et un solde migratoire tous deux négatifs.

Depuis 2012, la France reste le pays de l’UE le plus fécond, avec un de 1,90 enfant par femme en 2017 (figure 2). Elle est suivie par la Suède (1,78), qui dépasse l’Irlande (1,77) depuis 2016, puis le Danemark (1,75) et le Royaume‑Uni (1,74). La fécondité est la plus faible à Malte (1,26), en Espagne (1,31), à Chypre et en Italie (1,32). Elle est en général plus élevée en Europe du Nord et de l’Ouest et plus faible en Europe de l’Est et surtout du Sud. En 2017, l’indicateur moyen de l’UE se situe à 1,59 enfant par femme, en légère baisse par rapport à 2016 (1,60).

Figure 2Indicateur conjoncturel de fécondité dans les pays de l’Union européenne en 2017

Indicateur conjoncturel de fécondité dans les pays de l’Union européenne en 2017
nombre d’enfants par femme
France 1,90
Suède 1,78
Irlande 1,77
Danemark 1,75
Royaume-Uni 1,74
Roumanie 1,71
Lettonie 1,69
Rép. tchèque 1,69
Belgique 1,65
Lituanie 1,63
Pays-Bas 1,62
Slovénie 1,62
Estonie 1,59
UE 1,59
Allemagne 1,57
Bulgarie 1,56
Hongrie 1,54
Autriche 1,52
Slovaquie 1,52
Finlande 1,49
Pologne 1,48
Croatie 1,42
Luxembourg 1,39
Portugal 1,38
Grèce 1,35
Chypre 1,32
Italie 1,32
Espagne 1,31
Malte 1,26
  • Source : Eurostat (extraction des données le 17 avril 2019).

Figure 2Indicateur conjoncturel de fécondité dans les pays de l’Union européenne en 2017

  • Source : Eurostat (extraction des données le 17 avril 2019).

En 2017, dans l’ensemble de l’UE, l’ atteint 83,5 ans pour les femmes et 78,3 ans pour les hommes. Elle recule légèrement, d’un peu plus de 1 mois, pour les femmes et progresse de la même durée pour les hommes. En 2017, c’est en Espagne qu’elle est la plus élevée pour les femmes (86,1 ans), suivie de la France et l’Italie (85,2 ans), et en Italie et Suède pour les hommes (80,8 ans), suivies de l’Espagne (80,6 ans) et l’Irlande (80,4 ans). Les femmes peuvent espérer vivre 5,2 ans de plus que les hommes en moyenne dans l’ensemble de l’UE, mais cet écart est très variable selon les pays : supérieur à 8 ans dans les pays baltes, il est inférieur à 4 ans aux Pays‑Bas, en Suède, au Royaume‑Uni, en Irlande et au Danemark. Il est un peu supérieur à la moyenne européenne en France (5,8 ans).

En 2017, dans l’ensemble de l’UE, l’ augmente d’un peu plus de 1 mois pour les femmes à 10,2 ans et reste stable pour les hommes à 9,8 ans, alors qu’elle avait progressé de 18 mois pour les femmes entre 2014 et 2016 et de plus de 14 mois pour les hommes. Ainsi, l’espérance de vie sans incapacité à 65 ans des femmes dépasse de presque 5 mois celle des hommes. C’est en Suède qu’elle est la plus longue pour les femmes comme pour les hommes, respectivement 15,8 et 15,4 années. La France se situe au‑dessus de la moyenne européenne pour les femmes (10,8 ans) et en dessous pour les hommes (9,3 ans).

La population européenne continue de vieillir : au 1ᵉʳ janvier 2018, la part des 65 ans ou plus représente 19,7 % de la population contre 17,1 % dix ans plus tôt. C’est en Italie que cette part est la plus élevée (22,6 %) et en Irlande qu’elle est la plus faible (13,8 %). La France, avec 19,7 %, se situe juste dans la moyenne européenne.

Définitions

Solde naturel : le solde naturel (ou accroissement naturel ou excédent naturel de population) est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période. Les mots « excédent » ou « accroissement » sont justifiés par le fait qu’en général le nombre de naissances est supérieur à celui des décès. Mais l’inverse peut se produire, et le solde naturel est alors négatif.

Solde migratoire : le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours d’une période. Ce concept est indépendant de la nationalité. Depuis que le recensement est annuel (à partir de 2006), il est mesuré indirectement par différence entre l’évolution de la population mesurée à deux recensements successifs et le solde naturel de l’année déduit de l’état civil : on parle alors de solde apparent. Les évolutions de ce solde apparent peuvent refléter des fluctuations des entrées et des sorties, mais également l’aléa de sondage du recensement.

Indicateur conjoncturel de fécondité : l’indicateur conjoncturel de fécondité, ou somme des naissances réduites, mesure le nombre d’enfants qu’aurait une femme tout au long de sa vie, si les taux de fécondité observés l’année considérée à chaque âge demeuraient inchangés.

Espérance de vie à la naissance : l’espérance de vie à la naissance (ou à l’âge 0) représente la durée de vie moyenne – autrement dit l’âge moyen au décès – d’une génération fictive soumise aux conditions de mortalité de l’année. Elle caractérise la mortalité indépendamment de la structure par âge. Elle est un cas particulier de l’espérance de vie à l’âge x. Cette espérance représente le nombre moyen d’années restant à vivre pour une génération fictive d’âge x qui aurait, à chaque âge, la probabilité de décéder observée cette année‑là. Autrement dit, c’est le nombre moyen d’années restant à vivre au‑delà de cet âge x (ou durée de survie moyenne à l’âge x), dans les conditions de mortalité par âge de l’année considérée.

Espérance de vie sans incapacité à 65 ans : l’espérance de vie sans incapacité (EVSI) à la naissance est la durée de vie moyenne sans limitation irréversible d’activité dans la vie quotidienne ni incapacités d’une génération fictive soumise aux conditions de mortalité et de morbidité de l’année. Elle caractérise la mortalité et la morbidité indépendamment de la structure par âge. Cette espérance de vie est fondée sur les déclarations des personnes concernées et souffre donc des biais de perception de leur propre santé. De même, l’espérance de vie sans incapacité à 65 ans représente le nombre moyen d’années restant à vivre sans limitation irréversible d’activité dans la vie quotidienne ni incapacités d’une génération fictive âgée de 65 ans soumise aux conditions de mortalité et de morbidité de l’année.

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