Économie et Statistique n° 474 - 2014 PIB par habitant en longue période - Assurance dépendance - Durée de la retraite et espérance de vie - Mesure de la concentration spatiale

Economie et Statistique
Paru le :Paru le19/02/2015
Roméo Fontaine, Manuel Plisson et Nina Zerrar
Economie et Statistique- Février 2015
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Dans quelle mesure les préférences individuelles contraignent-elles le développement du marché de l'assurance dépendance ?

Roméo Fontaine, Manuel Plisson et Nina Zerrar

Dans un contexte de vieillissement de la population, différents scenarii sont envisagés pour réformer l'organisation et le financement de la prise en charge des personnes âgées dépendantes. La place de la prévoyance individuelle dans le financement de la dépendance est à ce titre largement débattue. À l'heure actuelle, malgré des restes à charge potentiellement conséquents, peu d'individus disposent d'une couverture assurantielle. Cet article vise à enrichir la littérature existante en évaluant dans quelle mesure les préférences observées dans la population limitent cette couverture. Nous mobilisons pour cela l'enquête Patrimoine et préférences vis-à-vis du temps et du risque (Pater) de 2011. À la demande de la Fondation Médéric Alzheimer, la vague 2011 de l'enquête Pater a intégré un questionnaire complémentaire relatif à la perception du risque dépendance et aux comportements d'assurance (Pated). L'enquête Pater permet la construction de scores quantifiant quatre dimensions des préférences susceptibles d'influencer la perception du risque et la probabilité de souscrire une assurance parmi les individus percevant le risque : la préférence pour le présent, l'aversion au risque, l'altruisme familial et le goût présumé pour l'aide informelle. Les résultats des estimations montrent le rôle significatif de chacune de ces dimensions dans la demande d'assurance. Néanmoins, même au sein d'une population présentant les préférences les plus favorables à la souscription d'une assurance, les simulations montrent que le taux d'équipement ne dépasserait pas 20 %. Le recours accru à la prévoyance individuelle par le biais d'une généralisation des couvertures assurantielles privées apparaît donc difficilement envisageable à moins d'une forte évolution de l'offre d'assurance ou d'une régulation publique incitant ou contraignant la souscription d'une assurance.

Economie et Statistique

No 474

Paru le :19/02/2015