Insee Conjoncture Hauts-de-FranceCoup de mou de l’emploi, peps de l’entrepreneuriat Note de conjoncture régionale - 2ᵉ trimestre 2019

Géraldine Caron, Kévin Fusillier, Delphine Léglise, Julien Marache (Insee), Louise Obein (Directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi)

Au 2e trimestre 2019, malgré un contexte international morose, l’activité résiste tant au niveau national que régional. Dans les Hauts-de-France, l’emploi salarié, pénalisé par le recul de l’intérim, continue de croître mais à un rythme ralenti (+ 0,1 %). Le taux de chômage poursuit sa baisse avec un net recul ce trimestre (– 0,3 point). Le nombre de demandeurs d’emploi diminue également. Si les volumes de surfaces de plancher des locaux autorisés progressent globalement, les permis de construire de logements neufs continuent de se replier tout comme les mises en chantier. Le dynamisme entrepreneurial ne se dément pas ce trimestre avec la poursuite de la hausse des créations d’entreprises (+ 5,1 %). Enfin, la fréquentation hôtelière continue d’afficher d’excellents résultats (+ 3,5 % sur un an).

Insee Conjoncture Hauts-de-France
No 20
Paru le :Paru le10/10/2019
Géraldine Caron, Kévin Fusillier, Delphine Léglise, Julien Marache (Insee), Louise Obein (Directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi)
Insee Conjoncture Hauts-de-France No 20- Octobre 2019

Croissance molle de l’emploi dans la région

Au 2e trimestre 2019, les Hauts-de-France comptent 2 033 000 salariés, dont 494 000 dans le secteur public, soit des volumes comparables à ceux de la même période en 2011 (avertissement). Près de 2 000 emplois ont ainsi été créés ce trimestre, ce qui porte leur nombre à 9 000 en un an.

Malgré un début d’année prometteur, la hausse de l’emploi ralentit légèrement ce trimestre aussi bien dans la région (+ 0,1 %) qu’en France (hors Mayotte) (+ 0,2 %) (pour en savoir plus). La faible progression de l’emploi salarié privé (+ 0,1 %) couplée au frémissement de reprise de l’emploi public (+ 0,2 %) concourent à cette situation. Sur un an, la croissance de l’emploi peine à décoller dans la région (+ 0,4 %) comparativement au niveau national (+ 1,1 %).

Trois des cinq départements de la région parviennent à maintenir leurs effectifs privés à la hausse : le Pas-de-Calais et l’Oise (+ 0,2 % chacun) ainsi que le Nord (+ 0,1 %). Ces derniers restent les plus dynamiques sur un an (respectivement + 0,6 %, + 0,7 % et + 1,0 %). En revanche, l’atonie du marché du travail dans la Somme et la situation dégradée dans l’Aisne tant sur le trimestre (+ 0,0 % et – 0,3 %) que sur l’année (– 0,2 % et – 0,7 %) atténuent la dynamique régionale.

Avertissement

Depuis la publication de juillet 2018, portant sur le premier trimestre 2018, le champ des estimations trimestrielles d'emploi (ETE) publiées au niveau localisé (région et département) est étendu aux départements d'outre-mer (hors Mayotte) et à l'ensemble de l'emploi salarié. Par rapport à la situation antérieure, sont donc ajoutés les salariés de la fonction publique, de l'agriculture et de l'ensemble des particuliers employeurs.

De plus, les niveaux de l’emploi « privé » publiés par les Urssaf et par l’Insee diffèrent du fait d’écarts de champ et de concept, et de légères différences peuvent exister sur les taux d’évolution.

Enfin, l'introduction de la déclaration sociale nominative (DSN) en remplacement du bordereau récapitulatif de cotisations (BRC) peut entraîner des révisions accrues sur les données, durant la phase de montée en charge de la DSN.

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Emploi salarié total - Hauts-de-France Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Hauts-de-France Emploi salarié privé - France hors Mayotte
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 100,15 100,19 100,13 100,26
T2 2011 100,17 100,33 100,22 100,44
T3 2011 99,96 100,24 100,05 100,4
T4 2011 99,88 100,3 99,97 100,42
T1 2012 99,78 100,31 99,81 100,38
T2 2012 99,56 100,28 99,5 100,32
T3 2012 99,18 100,14 98,96 100,07
T4 2012 98,8 100,03 98,57 99,94
T1 2013 98,67 99,96 98,46 99,82
T2 2013 98,31 99,86 97,88 99,58
T3 2013 98,54 100,05 98,05 99,76
T4 2013 98,74 100,37 98,08 99,95
T1 2014 98,77 100,41 98,01 99,9
T2 2014 98,69 100,44 97,92 99,94
T3 2014 98,41 100,32 97,55 99,75
T4 2014 98,58 100,43 97,6 99,83
T1 2015 98,49 100,38 97,53 99,78
T2 2015 98,55 100,62 97,55 100
T3 2015 98,75 100,69 97,73 100,1
T4 2015 98,84 100,89 97,87 100,35
T1 2016 98,87 101,03 97,92 100,52
T2 2016 99,06 101,31 98,2 100,83
T3 2016 99,33 101,59 98,45 101,13
T4 2016 99,51 101,71 98,64 101,27
T1 2017 99,53 102,1 98,64 101,72
T2 2017 99,66 102,46 98,82 102,15
T3 2017 99,87 102,67 99,21 102,47
T4 2017 99,95 103,06 99,6 103,03
T1 2018 99,9 103,25 99,54 103,29
T2 2018 99,85 103,3 99,71 103,43
T3 2018 99,94 103,49 99,72 103,65
T4 2018 99,91 103,75 99,81 103,99
T1 2019 100,2 104,17 100,25 104,53
T2 2019 100,3 104,41 100,33 104,77
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 1Évolution de l'emploi salarié

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Ralentissement dans les services marchands

Ce trimestre, la croissance de l’emploi dans les services marchands freine dans la région (+ 0,2 %) comme au niveau national (+ 0,3 %), après + 0,6 % en début d’année. Sur un an, l’emploi dans le tertiaire marchand progresse toutefois de 1,3 % dans les Hauts-de-France (+ 1,6 % en France). Ce sont ainsi 10 800 emplois de services qui ont été créés en un an dans la région, dont 8 100 dans le Nord.

Deux secteurs restent particulièrement bien orientés ce trimestre : l’hébergement et la restauration avec + 1,3 % (+ 2 800 emplois sur un an pour moitié dans le Nord) ainsi que les activités scientifiques et techniques avec + 0,4 % (830 emplois supplémentaires sur un an majoritairement dans le Pas-de-Calais). En revanche, le secteur des transports et entreposage perd 200 salariés dans la région (– 0,2 %) tandis qu’il reste stable en France.

Figure 2Évolution de l'emploi salarié par secteur en Hauts-de-France

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi salarié par secteur en Hauts-de-France (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 99,92 99,91 100,14 100,11
T2 2011 99,83 99,56 100,3 100,01
T3 2011 99,65 99,14 100,17 99,93
T4 2011 99,46 98,61 100,29 99,84
T1 2012 99,64 98,14 100,3 100,11
T2 2012 98,72 97,84 100,33 100,11
T3 2012 97,9 97,42 100,29 100,27
T4 2012 96,91 96,8 99,94 100,15
T1 2013 95,88 96,39 99,7 99,9
T2 2013 95,04 95,71 99,24 100,19
T3 2013 94,62 95,38 99,41 100,59
T4 2013 93,93 94,96 99,56 101,24
T1 2014 93,34 94,7 99,65 101,61
T2 2014 92,25 94,2 99,52 101,56
T3 2014 90,97 93,73 99,56 101,48
T4 2014 89,6 93,16 99,8 101,97
T1 2015 88,29 92,7 100,03 101,84
T2 2015 87,82 92,07 100,13 101,9
T3 2015 87,12 91,79 100,57 101,95
T4 2015 86,69 91,54 100,66 101,99
T1 2016 86,39 90,98 101,08 101,85
T2 2016 86,08 90,52 101,67 101,78
T3 2016 85,81 90,22 101,99 102,01
T4 2016 85,5 89,69 102,34 102,08
T1 2017 85,34 89,44 102,44 102,12
T2 2017 85,68 88,97 102,8 102,13
T3 2017 85,35 88,97 103,04 101,87
T4 2017 85,78 88,77 103,48 101,18
T1 2018 86,32 88,51 103,61 101,26
T2 2018 86,61 88,45 103,99 100,66
T3 2018 86,76 88,2 104,28 100,93
T4 2018 87,2 88,15 104,55 100,71
T1 2019 87,9 88 105,19 100,6
T2 2019 87,93 87,93 105,37 100,76
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution de l'emploi salarié par secteur en Hauts-de-France

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

L’industrie plie mais ne rompt pas

Alors que l’industrie résiste au niveau national, le secteur continue de perdre des emplois dans la région pour le 7e trimestre consécutif. Néanmoins, la perte est plus modérée ce trimestre : – 220 emplois, soit – 0,1 %, portant le repli annuel à – 0,6 %.

Si la fabrication de matériel de transport se porte plutôt bien avec + 0,3 % (notamment + 0,7 % dans le Nord, + 130 emplois), celle des autres produits industriels rencontre des difficultés (– 0,3 % soit une perte de 480 emplois). L’essentielle de cette baisse est, là encore, localisée dans le Nord. L’industrie agroalimentaire régionale crée par contre 220 emplois ce trimestre (+ 0,4 %), principalement dans le Nord (+ 0,8 %) et le Pas-de-Calais (+ 0,6 %).

La construction à l’arrêt dans la région

Après six trimestres de hausse ininterrompue dans la région, les effectifs dans le secteur de la construction stagnent contrairement au niveau national (+ 0,5 %). Les progressions modérées dans le Nord, l’Oise et le Pas-de-Calais (+ 0,1 % pour chacun de ces départements) sont annulées par les replis observés dans l’Aisne et la Somme (– 0,2 % tous deux).

En un an, 1 600 emplois ont été créés dans la construction (dont plus de la moitié dans le Nord), soit + 1,5 %, deux fois moins qu’ailleurs. Au 2e trimestre 2019, 108 000 personnes travaillent ainsi dans ce secteur dans la région.

L’intérim décroche

L’intérim se contracte beaucoup plus fortement dans les Hauts-de-France avec – 0,8 % (600 emplois de moins par rapport au trimestre précédent) qu’au niveau national (– 0,2 %), avec des situations contrastées selon les départements. En effet, le Nord, le Pas-de-Calais (– 2,2 % tous deux) et l’Aisne (– 1,8 %) délaissent relativement cette forme d’emploi, contrairement à l’Oise (+ 3,7 %) et la Somme (+ 3,3 %). Sur un an, la baisse des effectifs intérimaires est plus importante dans la région (– 3,7 % soit 2 700 emplois de moins) qu’en France (– 0,7 %).

Figure 3Évolution de l'emploi intérimaire

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Évolution de l'emploi intérimaire (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Hauts-de-France France hors Mayotte
T4 2010 100 100
T1 2011 102,15 101,1
T2 2011 103,75 101,55
T3 2011 101,71 100,12
T4 2011 102,28 99,38
T1 2012 97,37 94,99
T2 2012 94,1 91,98
T3 2012 86,12 88,02
T4 2012 82,7 85,39
T1 2013 88,29 88,18
T2 2013 84,64 87,15
T3 2013 87,95 89,8
T4 2013 87,94 90,29
T1 2014 86,4 89,35
T2 2014 90,71 91,17
T3 2014 88,11 88,92
T4 2014 89,87 90,06
T1 2015 90,77 89,78
T2 2015 93,82 93,4
T3 2015 97,7 97,02
T4 2015 101,64 99,44
T1 2016 103,37 99,31
T2 2016 105 102,2
T3 2016 108,47 105,64
T4 2016 113,31 110,42
T1 2017 114,12 115,46
T2 2017 115,7 120,34
T3 2017 123,04 124,56
T4 2017 128,57 130,17
T1 2018 124,44 129,58
T2 2018 124,39 127,95
T3 2018 121,48 128,13
T4 2018 118,94 125,73
T1 2019 120,83 127,34
T2 2019 119,82 127,07
  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Figure 3Évolution de l'emploi intérimaire

  • Notes : données CVS, en fin de trimestre. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Acoss-Urssaf, Dares, Insee.

Recul du taux de chômage sur un an plus important pour la région

Au 2e trimestre 2019, 10,4 % de la population active est au chômage dans les Hauts-de-France, soit près de deux points de plus qu’en France (hors Mayotte). Sur le trimestre, le taux de chômage diminue de 0,3 point, une performance légèrement supérieure à la moyenne nationale (– 0,2 point). Ce recul est assez homogène d’un département à l’autre : – 0,4 point dans le Pas-de-Calais, – 0,3 point dans l’Oise et le Nord, – 0,2 point dans l’Aisne et la Somme. Dans toutes les zones d’emploi, le taux de chômage baisse entre 0,2 et 0,6 point (dans la zone de Calais) sauf dans celle de Péronne où il augmente légèrement (+ 0,1 point).

Figure 4Taux de chômage localisés par zone d’emploi

Taux de chômage localisés par zone d’emploi - Note de lecture : le taux de chômage de la zone d’emploi de Dunkerque diminue de 0,4 point ce trimestre, pour être compris entre 10 % et et moins de 12 % de sa population active.
Code Libellé Taux de chômage (en %) Évolution trimestrielle (en points de %)
0055 La Vallée de la Bresle-Vimeu 8,8 -0,2
0056 Roissy-Sud Picardie 8,3 -0,2
2201 Château-Thierry 9,7 -0,1
2202 Tergnier 13,1 -0,3
2203 La Thiérache 14,2 -0,4
2204 Laon 10,3 -0,3
2205 Saint-Quentin 12,7 -0,3
2206 Soissons 11,3 -0,1
2207 Beauvais 8,7 -0,3
2208 Compiègne 8,3 -0,2
2209 Abbeville 10,0 -0,3
2210 Amiens 10,4 -0,3
2211 Péronne 10,4 0,1
3110 Roubaix-Tourcoing 12,5 -0,4
3111 Lille 8,9 -0,3
3112 Dunkerque 10,5 -0,4
3113 La Flandre-Lys 6,4 -0,2
3114 Douai 11,8 -0,4
3115 Valenciennes 13,8 -0,4
3116 Cambrai 10,9 -0,4
3117 Maubeuge 13,8 -0,5
3121 Arras 7,5 -0,3
3122 Lens-Hénin 12,6 -0,3
3123 Béthune-Bray 10,0 -0,4
3124 Saint-Omer 9,8 -0,4
3125 Calais 12,7 -0,6
3126 Boulogne-sur-Mer 10,5 -0,4
3127 Berck-Montreuil 7,7 -0,3
  • Note : données (corrigées des variations saisonnières) provisoires pour le 2ᵉ trimestre 2019.
  • Note de lecture : le taux de chômage de la zone d’emploi de Dunkerque diminue de 0,4 point ce trimestre, pour être compris entre 10 % et et moins de 12 % de sa population active.
  • Source : Insee, taux de chômage localisé.

Figure 4Taux de chômage localisés par zone d’emploi

  • Note : données (corrigées des variations saisonnières) provisoires pour le 2ᵉ trimestre 2019.
  • Note de lecture : le taux de chômage de la zone d’emploi de Dunkerque diminue de 0,4 point ce trimestre, pour être compris entre 10 % et et moins de 12 % de sa population active.
  • Source : Insee, taux de chômage localisé.

Malgré ce repli, les taux de chômage de l’Aisne (11,8 %), du Nord (11,0 %), de la Somme et du Pas-de-Calais (10,2 % chacun) restent parmi les plus élevés des départements français. L’Oise (8,3 %) reste légèrement en deçà du niveau national (8,5 %).

Sur les douze derniers mois, la situation sur le marché du travail s’améliore davantage dans les Hauts-de-France (– 0,9 point) que dans le reste du pays (– 0,6 point). Le Nord (– 1,0 point), l’Oise et le Pas-de-Calais (– 0,9 point chacun) ainsi que l’Aisne (– 0,8 point) se démarquent cependant de la Somme (– 0,5 point).

Révision

Par rapport à l’estimation provisoire publiée le 5 juillet 2019, le taux de chômage du 1er  trimestre 2019 est abaissé de 0,1 point dans les Hauts-de-France (de 10,8 % à 10,7 %) en raison de l’actualisation des coefficients des variations saisonnières.

Un repli confirmé de la demande d’emploi

Au 2e trimestre 2019, le recul de la demande d’emploi de catégorie ABC se poursuit. Avec 583 930 demandeurs d’emploi, la baisse (– 0,9 %) est deux fois plus importante dans la région qu’au niveau national (– 0,5 %). En effet, la réduction notable des demandeurs d’emploi de catégorie A (– 1,1 %), c’est-à-dire sans référence de travail durant le mois, est confortée par une diminution marquée des demandeurs de catégorie B (– 2,4 %). Seule la demande d’emploi de catégorie C augmente ce trimestre (+ 0,4 %). L’embellie touche davantage le versant nord de la région avec des évolutions allant de – 0,7 % dans la Somme à – 1,4 % dans le Pas-de-Calais, en passant par – 1,2 % dans le Nord. Le sud de la région connaît davantage de difficultés : demande d’emploi stable dans l’Oise et difficultés persistantes dans l’Aisne (+ 0,5 %).

La baisse du nombre de demandeurs d’emploi en catégorie ABC s’explique ce trimestre par un volume de sorties des listes supérieur à celui des entrées, et ce malgré une tendance à la baisse des demandeurs d’emploi sortants.

La situation s’améliore autant chez les hommes que chez les femmes (respectivement – 1,0 % et – 0,7 %), quel que soit leur âge. La baisse enregistrée le trimestre précédent chez les plus de 50 ans se confirme, sans distinction de sexe. Ce phénomène n’avait plus été observé chez les femmes depuis mars 2008.

Bien que le nombre de demandeurs d’emploi de longue durée diminue de 1,1 %, la situation reste difficile pour les demandeurs de très longue durée, inscrits depuis plus de deux ans, dont le nombre continue de s’accroître (+ 0,7 %). La part des demandeurs de plus d’un an stoppe enfin sa progression, en se stabilisant pour la première fois à 51,2 % de la demande d’emploi.

Nouvelle baisse du nombre de permis de construire et de mises en chantier de logements

Une nouvelle fois ce trimestre, les permis de construire de logements neufs diminuent plus fortement dans les Hauts-de-France qu’en moyenne nationale. Entre juin 2018 et juin 2019, 25 400 logements ont été autorisés à la construction dans la région, soit une baisse de 12,5 % sur un an (– 7,2 % au niveau national). Tous les départements sont en net repli, en particulier l’Oise avec une baisse de – 42,6 % sur un an. C’est dans le Nord que le recul est le moins marqué (– 4,0 %).

Les volumes de surfaces de plancher de locaux autorisés sont toutefois en forte hausse (+ 36,6 % en un an contre + 1,3 % au niveau national). À l’exception de l’Aisne (– 40,4 % en un an), tous les départements enregistrent une augmentation sur un an. Celles-ci doublent même dans le Pas-de-Calais.

Avec, à fin juin 2019, 23 500 unités cumulées sur douze mois, les mises en chantier sont en retrait dans les Hauts-de-France (– 4,9 % sur un an contre – 5,0 % en moyenne nationale). Le maintien du volume de logements commencés dans l’Aisne et le Nord ne compense pas le recul observé dans les autres départements.

Figure 5Évolution du nombre de logements autorisés à la construction

indice base 100 en décembre 2010
Évolution du nombre de logements autorisés à la construction (indice base 100 en décembre 2010)
Hauts-de-France France hors Mayotte
déc. 2010 100 100
janv. 2011 101,53 101,59
févr. 2011 102,15 101,8
mars 2011 101,84 101,24
avril 2011 102,15 101,05
mai 2011 103,68 102,66
juin 2011 103,68 102,92
juil. 2011 103,68 103,1
août 2011 103,68 104,3
sept. 2011 104,91 105,85
oct. 2011 106,75 106,54
nov. 2011 107,36 107,57
déc. 2011 110,43 108,66
janv. 2012 110,12 108,45
févr. 2012 110,43 108,64
mars 2012 109,82 108,6
avril 2012 110,74 109,06
mai 2012 108,59 107,66
juin 2012 106,44 107,15
juil. 2012 103,07 106,38
août 2012 103,37 106,54
sept. 2012 100,92 104,34
oct. 2012 100,92 103,84
nov. 2012 99,69 102,77
déc. 2012 97,24 100,96
janv. 2013 97,55 101,07
févr. 2013 101,23 102,56
mars 2013 104,91 102,87
avril 2013 103,68 101,17
mai 2013 103,07 99,22
juin 2013 103,68 97,5
juil. 2013 106,75 95,53
août 2013 104,6 92,45
sept. 2013 101,84 90,96
oct. 2013 101,23 90,37
nov. 2013 97,24 89,57
déc. 2013 94,79 88,67
janv. 2014 91,1 86,6
févr. 2014 85,28 83,55
mars 2014 78,83 82,63
avril 2014 76,07 81,39
mai 2014 72,39 81,39
juin 2014 69,63 81,46
juil. 2014 65,64 81,83
août 2014 68,1 81,58
sept. 2014 69,02 81,73
oct. 2014 69,94 80,83
nov. 2014 71,78 79,88
déc. 2014 72,09 79,78
janv. 2015 73,31 79,55
févr. 2015 73,01 79,02
mars 2015 72,09 78,12
avril 2015 72,09 79,09
mai 2015 71,47 78,56
juin 2015 72,7 79,46
juil. 2015 73,01 79,27
août 2015 70,86 80,24
sept. 2015 70,86 81,08
oct. 2015 69,63 81,71
nov. 2015 71,17 83,7
déc. 2015 72,09 84,92
janv. 2016 71,17 85,25
févr. 2016 71,47 86,72
mars 2016 71,17 87,01
avril 2016 71,78 87,98
mai 2016 73,93 89,97
juin 2016 74,54 90,33
juil. 2016 76,69 91,25
août 2016 78,22 92,36
sept. 2016 82,21 94,52
oct. 2016 83,74 95,26
nov. 2016 84,05 96,14
déc. 2016 83,74 97,21
janv. 2017 86,2 97,92
févr. 2017 86,5 98,03
mars 2017 88,34 100,15
avril 2017 88,04 100
mai 2017 89,88 100,8
juin 2017 91,41 101,85
juil. 2017 91,41 103,21
août 2017 90,49 103,61
sept. 2017 90,18 103,8
oct. 2017 88,96 104,2
nov. 2017 88,65 103,25
déc. 2017 88,04 102,96
janv. 2018 87,12 103,13
févr. 2018 90,18 103,69
mars 2018 91,1 102,27
avril 2018 92,64 102,22
mai 2018 92,33 101,89
juin 2018 89,26 100,48
juil. 2018 87,73 99,1
août 2018 87,42 98,66
sept. 2018 88,04 97,73
oct. 2018 87,73 97,52
nov. 2018 86,81 97,29
déc. 2018 87,42 95,97
janv. 2019 87,73 95,64
févr. 2019 84,66 94,29
mars 2019 83,74 93,83
avril 2019 80,98 94,21
mai 2019 79,75 93,64
juin 2019 77,91 93,58
juil. 2019 78,22 93,85
août 2019 76,38 93,04
  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Figure 5Évolution du nombre de logements autorisés à la construction

  • Notes : données mensuelles brutes, en date réelle. Chaque point représente l'évolution du cumul des 12 derniers mois.
  • La ligne verticale rouge représente la fin du trimestre d'intérêt.
  • Source : SDES, Sit@del2.

Fréquentation hôtelière en hausse, portée par les résidents

Le bilan du 2e trimestre 2019 est positif dans l’hôtellerie des Hauts-de-France. La fréquentation progresse de 3,5 % par rapport à la même période de 2018 et atteint son plus haut niveau, avec 2,56 millions de nuitées enregistrées (avertissement). Ceci s’explique principalement par la hausse de la fréquentation des résidents français (+ 5,4 % des nuitées), qui compense la baisse de 1,5 % des nuitées des non-résidents. Ainsi, après les commémorations l’an dernier du centenaire de la première guerre mondiale et des incertitudes pesant sur le Brexit, le nombre de nuitées des touristes en provenance du Royaume-Uni et d’Australie affiche un fort recul (– 9,2 % et – 29,0 %). À l’inverse, les touristes venant de Belgique et des Pays-Bas séjournent davantage dans la région (+ 10,7 % et + 8,4 % des nuitées).

Figure 6Évolution de la fréquentation dans les hôtels

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2011
Évolution de la fréquentation dans les hôtels (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2011)
Hauts-de-France France entière
T4 2011 100 100
T1 2012 99,95 100,42
T2 2012 99,21 100,07
T3 2012 98,8 99,79
T4 2012 99,46 99,89
T1 2013 99,32 99,78
T2 2013 99,27 99,65
T3 2013 100,18 99,61
T4 2013 100,11 99,43
T1 2014 100,04 98,91
T2 2014 101,33 98,9
T3 2014 102,49 98,87
T4 2014 103,34 99,15
T1 2015 103,71 99,45
T2 2015 103,46 99,65
T3 2015 103,21 100,15
T4 2015 103,64 99,42
T1 2016 105,54 99,8
T2 2016 106,58 98,87
T3 2016 106,3 97,67
T4 2016 106,3 98,72
T1 2017 105,16 99,31
T2 2017 104,62 100,94
T3 2017 104,84 102,67
T4 2017 105,31 103,8
T1 2018 105,56 104,78
T2 2018 105,53 105,17
T3 2018 106,4 105,84
T4 2018 106,94 106,17
T1 2019 107,27 105,99
T2 2019 108,29 106,66
  • Notes : données trimestrielles brutes. Chaque point représente le cumul des 4 derniers trimestres en base 100 au 4ᵉ trimestre 2011.
  • Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT) et la DGE.

Figure 6Évolution de la fréquentation dans les hôtels

  • Notes : données trimestrielles brutes. Chaque point représente le cumul des 4 derniers trimestres en base 100 au 4ᵉ trimestre 2011.
  • Source : Insee, en partenariat avec les comités régionaux du tourisme (CRT) et la DGE.

Au niveau départemental, les hôtels du Nord, de l’Oise et du Pas-de-Calais présentent une activité en hausse de respectivement + 6,0 %, + 4,1 % et + 2,5 % du volume des nuitées, soutenue par la clientèle résidente. Dans la Somme, la fréquentation est stable (+ 0,3 %). Enfin, dans l’Aisne, après un bon 2e trimestre 2018, l’activité hôtelière recule de 3,7 %.

Au niveau national, la fréquentation progresse de 2,4 % grâce à la croissance des nuitées des résidents (+ 2,3 %) et des non-résidents (+ 2,5 %).

Fréquentation touristique - révision des séries concernant les hôtels à partir du 1ᵉʳ janvier 2019

À partir du 1er janvier 2019, les données des hôtels non répondants sont imputées au moyen d'une nouvelle méthode, en fonction de leurs caractéristiques. Cette nouvelle méthode d'imputation de la non-réponse tend à revoir légèrement à la baisse le nombre total de nuitées mais n'a pas d'impact sur les évolutions (en savoir plus).

Toujours plus de créations d’entreprises

Au 2e trimestre 2019, le nombre de créations d’entreprises augmente à nouveau, porté par le régime des micro-entreprises. Avec plus de 11 700 entreprises créées dans la région, la hausse s’établit à 5,1 % sur un trimestre (+ 1,0 % au niveau national). Sur un an, la tendance est particulièrement bien orientée avec + 21,1 % (+ 15,5 % en moyenne nationale).

Hormis la Somme (+ 0,3 %), tous les départements des Hauts-de-France affichent une forte croissance des créations d’entreprises sur le dernier trimestre, particulièrement le Nord et le Pas-de-Calais avec + 6,5 % et + 5,4 %.

En une année, le dynamisme des créations d’entreprises s’observe dans tous les secteurs et tout particulièrement dans celui du commerce, transports, hébergement et restauration (+ 31,4 %).

Figure 7Créations d'entreprises

indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010
Créations d'entreprises (indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2010)
Hauts-de-France hors micro-entrepreneurs France entière hors micro-entrepreneurs Hauts-de-France y compris micro-entrepreneurs France entière y compris micro-entrepreneurs
T4 2010 100 100 100 100
T1 2011 102,95 99,21 95,75 91,58
T2 2011 96,48 98,32 95,16 91,91
T3 2011 101,16 99,03 96,01 91,78
T4 2011 104,9 99,02 100,95 92,67
T1 2012 95,63 94,8 98,14 94,08
T2 2012 90,96 91,64 97,87 91,78
T3 2012 97,05 92,21 97,3 91,48
T4 2012 92,48 93,14 90,37 89,91
T1 2013 101,82 100,2 95 90,69
T2 2013 103,47 101,18 93,55 90,02
T3 2013 109,19 101,65 91,97 89,4
T4 2013 109,71 104,07 93,99 91,62
T1 2014 108,19 103,69 93,7 92,16
T2 2014 108,89 103,15 94,72 91,71
T3 2014 108,63 101,94 95,69 93,19
T4 2014 113,41 103,49 92,31 93,44
T1 2015 122,7 110,96 91,66 87,64
T2 2015 124,58 115,42 87,34 87,18
T3 2015 120,85 118,27 85,94 88,02
T4 2015 124,58 120,47 87 89,5
T1 2016 126,27 122,63 88,34 90,84
T2 2016 133,41 127,94 93,62 95,05
T3 2016 131,74 130,1 87,93 92,26
T4 2016 130,25 127,02 89,84 92,18
T1 2017 130,38 129,94 90,91 95,18
T2 2017 130,95 130,63 91,48 94,72
T3 2017 138,67 135,65 95,54 99,74
T4 2017 141,42 142,39 102,03 107,49
T1 2018 144,14 143,48 106 111,32
T2 2018 140,91 148,77 105,81 115,17
T3 2018 143,35 148,02 107,85 116,21
T4 2018 149,2 151,29 114,08 122,05
T1 2019 151,98 156,89 121,9 131,7
T2 2019 156,09 160,72 128,15 133,02
  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Figure 7Créations d'entreprises

  • Note : données trimestrielles corrigées des variations saisonnières (CVS).
  • Champ : ensemble des activités marchandes hors agriculture.
  • Source : Insee, REE (Répertoire des Entreprises et des Établissements - Sirene).

Parallèlement, 4 130 redressements ou liquidations judiciaires ont été prononcés en données brutes cumulées jusqu’à la fin du 2e trimestre dans les Hauts-de-France, soit un recul de 2,2 % par rapport au cumul à la fin du 1er trimestre (– 1,1 % en moyenne nationale). Deux secteurs regroupent près de la moitié des défaillances d’entreprises dans la région : le commerce et réparation (1 000) et la construction (900). Dans ces secteurs, le nombre de redressements ou liquidations judiciaires est cependant en net repli avec respectivement – 2,9 % et – 5,1 %.

Hormis l’Oise (+ 6,4 %), tous les départements enregistrent une baisse du nombre de défaillances d’entreprises, notamment la Somme (– 4,8 %) et le Pas-de-Calais (– 4,1 %).

Encadré 1 - La croissance française résiste au ralentissement mondial

Malgré un contexte international morose, l’activité française a résisté au deuxième trimestre 2019 (+ 0,3 % comme au trimestre précédent) soutenue par la demande intérieure. La consommation a crû à un rythme modeste mais régulier, soutenue par les gains de pouvoir d’achat. L’investissement privé comme public a été dynamique, notamment en construction, porté par le cycle électoral municipal et par des conditions de financement favorables. Avec plus de 50 000 créations nettes d’emploi au deuxième trimestre, le taux de chômage s’est replié à 8,5 %.

Le moral des entrepreneurs et celui des ménages atteignent des niveaux relativement élevés : le PIB français progresserait donc à un rythme régulier d’ici la fin de l’année (+ 0,3 % par trimestre) malgré une contribution nulle du commerce extérieur, selon la Note de conjoncture nationale de l’Insee. En moyenne annuelle, il croîtrait de 1,3 % en 2019 (après + 1,7 % en 2018).

Encadré 2 - Au niveau international, les tensions commerciales se concrétisent et les incertitudes s’accroissent

Les perspectives mondiales continuent de s’assombrir, sous l’effet notamment de l’escalade protectionniste entre la Chine et les États-Unis et des incertitudes liées au Brexit. La production industrielle allemande est, par exemple, particulièrement affectée. Prenant acte de ce contexte, les banques centrales assouplissent à nouveau leur politique monétaire, aux États-Unis comme en Europe. À l’image de la plupart des grandes économies, l’activité de la zone euro ralentirait en 2019 (+ 1,2 % en 2019 après + 1,9 %).

Pour en savoir plus

Tableau de bord de la conjoncture des Hauts-de-France

« Un début d’année prometteur », Insee Conjoncture Hauts-de-France n° 19, juillet 2019

« Bilan économique 2018 – Hauts-de-France », Insee Conjoncture Hauts-de-France n° 18, juin 2019

« Les risques internationaux s’accentuent ; la croissance française résiste », Insee Note de conjoncture, octobre 2019

« Ouvrir dans un nouvel ongletSituation au cours du 2ᵉ trimestre 2019 en Hauts-de-France », Direccte, Info Emploi en bref, juillet 2019

« Ouvrir dans un nouvel ongletLa croissance ralentit au 2ᵉ trimestre 2019 », Urssaf, Stat’Ur n° 17 Conjoncture, octobre 2019