Revenus et patrimoine des ménages Édition 2021

L'Insee présente avec Revenus et patrimoine des ménages les principaux indicateurs et des analyses sur les inégalités monétaires, la pauvreté et le patrimoine des ménages.

Insee Références
Paru le :Paru le27/05/2021
Les revenus et le patrimoine des ménages- Mai 2021
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Niveau de vie et pauvreté des enfants

Insee Références

Paru le :27/05/2021

En 2018, le moyen des de moins de 18 ans s’élève à 22 150 euros par an (soit 1 846 euros par mois), ce qui correspond à 89,9 % du niveau de vie moyen de l’ensemble de la population (figure 1).

Figure 1 - Niveau de vie des enfants et des adultes en 2018

Figure 1 - Niveau de vie des enfants et des adultes en 2018 - Lecture : en 2018, le niveau de vie moyen des enfants de moins de 18 ans s’élève à 22 150 euros par an, soit 89,9 % du niveau de vie moyen de l’ensemble de la population.
Niveau de vie moyen
(en euros par an)
En % de la moyenne de l'ensemble de la population Niveau de vie médian
(en euros par an)
En % de la médiane de l'ensemble de la population
Enfants de moins de 18 ans 22 150 89,9 19 200 90,4
Adultes de 18 à 64 ans 25 300 102,6 21 870 102,9
Adultes de 65 ans ou plus 25 530 103,6 21 830 102,7
Ensemble de la population 24 650 100,0 21 250 100,0
  • Lecture : en 2018, le niveau de vie moyen des enfants de moins de 18 ans s’élève à 22 150 euros par an, soit 89,9 % du niveau de vie moyen de l’ensemble de la population.
  • Champ : France métropolitaine, personnes vivant dans un ménage dont le revenu déclaré est positif ou nul et dont la personne de référence n'est pas étudiante.
  • Sources : Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, enquête Revenus fiscaux et sociaux 2018.

Un enfant entraîne un coût financier alors qu’il ne contribue pas directement aux ressources du ménage : avant prestations et impôts directs, le niveau de vie des familles est donc inférieur à celui des ménages sans enfant. De plus, dans les familles nombreuses, les adultes ont en moyenne des revenus d’activité plus faibles. À la naissance d’un enfant, un des deux conjoints passe parfois à temps partiel ou arrête de travailler, que ce soit pour se consacrer plus à l’enfant, pour des raisons financières ou organisationnelles. Le cas échéant, cela diminue les revenus du ménage.

Bien que les transferts sociaux (, aides au logement et minima sociaux) et fiscaux (quotient familial de l’impôt sur le revenu) atténuent sensiblement les différences de revenus entre ménages sans et avec enfants, ces derniers sont plus exposés à la pauvreté. En 2018, 21,0 % des enfants de moins de 18 ans sont pauvres, contre 14,8 % de la population globale (figure 2). 2,9 millions d’enfants vivent dans des ménages dont le niveau de vie est inférieur au .

Figure 2 - Pauvreté des enfants selon l'âge en 2018

Figure 2 - Pauvreté des enfants selon l'âge en 2018 - Lecture : en 2018, 20,3 % des enfants de moins de 3 ans sont pauvres, soit 397 000 enfants.
Taux de pauvreté (en %) Personnes pauvres (en milliers)
Moins de 3 ans 20,3 397
3 à 5 ans 22,0 520
6 à 10 ans 20,4 831
11 à 14 ans 20,3 645
15 à 17 ans 22,6 535
Ensemble des enfants 21,0 2 928
Adultes de 18 à 64 ans 14,5 5 332
Adultes de 65 ans ou plus 8,6 1 067
Ensemble de la population 14,8 9 327
  • Lecture : en 2018, 20,3 % des enfants de moins de 3 ans sont pauvres, soit 397 000 enfants.
  • Champ : France métropolitaine, personnes vivant dans un ménage dont le revenu déclaré est positif ou nul et dont la personne de référence n'est pas étudiante.
  • Sources : Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, enquête Revenus fiscaux et sociaux 2018.

À partir de l’adolescence, le est plus élevé : 22,6 % des 15-17 ans sont pauvres. Ceci s’explique en partie par l’échelle d’équivalence utilisée (0,3 ou 0,5 selon que l’enfant a moins ou plus de 14 ans), qui reflète l’augmentation, avec l’âge, des besoins et des coûts liés aux enfants.

Le risque de pauvreté augmente significativement avec la taille de la fratrie. Les enfants vivant avec un frère ou une sœur de moins de 25 ans ont un niveau de vie proche en moyenne de celui des enfants uniques (ou seuls enfants restant au foyer). Lorsque la fratrie comprend trois enfants, le niveau de vie moyen est inférieur de 11 %. Il diminue davantage avec la présence d’un quatrième enfant (– 31 %) (figure 3). La proportion d’enfants pauvres passe alors de 24,3 % pour ceux vivant au sein d’une fratrie de trois enfants à 40,3 % pour ceux vivant au sein d’une fratrie de quatre enfants et 54,7 % pour ceux vivant au sein d’une fratrie de cinq enfants ou plus. Plus de la moitié des enfants pauvres vivent ainsi avec au moins deux frères ou sœurs.

Figure 3 - Niveau de vie et pauvreté des enfants selon le nombre de frères et sœurs en 2018

Figure 3 - Niveau de vie et pauvreté des enfants selon le nombre de frères et sœurs en 2018 - Lecture : le niveau de vie moyen des enfants vivant au sein d’une fratrie de 3 enfants est de 21 050 euros par an. 24,3 % d’entre eux sont pauvres, soit 804 000 enfants.
Nombre d’enfants de moins de 25 ans présents dans le ménage Niveau de vie annuel (en euros par an) Taux de pauvreté
(en %)
Enfants pauvres (en milliers)
Moyenne Médiane
1 23 850 21 050 15,5 423
2 23 620 20 970 15,6 979
3 21 050 17 680 24,3 804
4 16 300 13 810 40,3 470
5 ou plus 14 690 11 770 54,7 251
Ensemble 22 150 19 200 21,0 2 928
  • Lecture : le niveau de vie moyen des enfants vivant au sein d’une fratrie de 3 enfants est de 21 050 euros par an. 24,3 % d’entre eux sont pauvres, soit 804 000 enfants.
  • Champ : France métropolitaine, personnes de moins de 18 ans vivant dans un ménage dont le revenu déclaré est positif ou nul et dont la personne de référence n'est pas étudiante.
  • Sources : Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, enquête Revenus fiscaux et sociaux 2018.

Le risque de pauvreté des enfants dépend du fait qu’ils vivent avec leurs deux parents ou bien un seul : leur taux de pauvreté est de 15,4 % quand leurs parents vivent en couple et de 40,5 % quand ils vivent au sein d’une famille monoparentale. Leur risque de pauvreté dépend aussi beaucoup de la situation du ou des parents sur le marché du travail. La pauvreté des enfants est la plus fréquente dans les ménages inactifs ou touchés par le chômage : le taux de pauvreté est de 36,3 % lorsqu’un seul des parents est en emploi et atteint 78,5 % lorsque le parent est seul et au chômage ou inactif (figure 4).

Figure 4 - Niveau de vie et pauvreté des enfants selon l'activité des parents en 2018

Figure 4 - Niveau de vie et pauvreté des enfants selon l'activité des parents en 2018 - Lecture : en 2018, les enfants vivant avec leurs deux parents en emploi disposent en moyenne d'un niveau de vie de 27 310 euros par an. 51,6 % des enfants vivent dans une famille de ce type ; 4,6 % d'entre eux sont pauvres, soit 335 000 enfants.
Niveau de vie annuel (en euros par an) Répartition
des enfants
(en %)
Taux
de pauvreté
(en %)
Enfants pauvres (en milliers)
Moyenne Médiane
Parents en couple 23 970 20 950 77,2 15,4 1 664
Deux parents en emploi 27 310 23 600 51,6 4,6 335
Un parent en emploi, un au chômage ou inactif 18 360 15 190 21,1 36,3 1 067
Aucun des parents en emploi (chômeur ou inactif) 11 980 10 350 4,5 41,7 262
Parent isolé 15 720 14 140 19,8 40,5 1 114
En emploi 17 800 16 250 13,5 22,7 426
Chômeur ou inactif 11 280 10 660 6,3 78,5 688
Autres types de ménages 17 600 15 820 3,0 35,3 150
Ensemble 22 150 19 200 100,0 21,0 2 928
  • Lecture : en 2018, les enfants vivant avec leurs deux parents en emploi disposent en moyenne d'un niveau de vie de 27 310 euros par an. 51,6 % des enfants vivent dans une famille de ce type ; 4,6 % d'entre eux sont pauvres, soit 335 000 enfants.
  • Champ : France métropolitaine, personnes de moins de 18 ans vivant dans un ménage dont le revenu déclaré est positif ou nul et dont la personne de référence n'est pas étudiante.
  • Sources : Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, enquête Revenus fiscaux et sociaux 2018.

Définitions

Niveau de vie : revenu disponible du ménage rapporté au nombre d’unités de consommation (UC). Le niveau de vie est donc le même pour toutes les personnes d’un même ménage.

Les enfants sont des personnes de moins de 18 ans, avec ou sans lien de parenté avec la personne de référence du ménage.

Prestations familiales : prestations sociales dont l'objet est d'apporter aux familles une aide compensant partiellement les dépenses engagées pour la subsistance et l'éducation des enfants. On distingue deux grands types de prestations familiales selon qu'elles sont dédiées :
• à la naissance et au jeune enfant : les différentes composantes de la prestation d'accueil du jeune enfant (PAJE) ;
• à l'entretien des enfants : par exemple, les allocations familiales (AF), le complément familial (CF), l'allocation de rentrée scolaire (ARS).

Seuil de pauvreté : l’Insee, comme Eurostat et les autres pays européens, mesure la pauvreté monétaire de manière relative alors que d’autres pays (comme les États‑Unis ou le Canada) ont une approche absolue. Dans l’approche en termes relatifs, on détermine un seuil de pauvreté en fonction de la distribution des niveaux de vie de l’ensemble de la population et une personne est considérée comme pauvre lorsque son niveau de vie est inférieur à ce seuil. Le seuil de pauvreté qui fait référence pour Eurostat est fixé au niveau national à 60 % du niveau de vie médian de chaque pays. Dans cet ouvrage, il s’agit du seuil retenu quand aucune note ne précise un autre seuil. De façon secondaire, d’autres seuils sont calculés, notamment celui à 50 % du niveau de vie médian.
Le taux de pauvreté calculé pour effectuer des comparaisons européennes diffère légèrement du taux national publié dans le reste de l’ouvrage. Il est calculé à partir d’une autre source statistique, SRCV, et sur un champ différent, de manière à disposer de statistiques comparables entre pays européens (voir Sources et méthodes, Statistiques sur les revenus et les conditions de vie).

Taux de pauvreté : pourcentage de la population considérée comme pauvre, cela pouvant être entendu au sens de la pauvreté monétaire.

Unités de consommation : pour comparer les niveaux de vie de personnes vivant dans des ménages de taille ou de composition différentes, on divise le revenu par le nombre d’unités de consommation (UC). Celles‑ci sont généralement calculées de la façon suivante : 1 UC pour le premier adulte du ménage, 0,5 UC pour les autres personnes de 14 ans ou plus, 0,3 UC pour les enfants de moins de 14 ans.
Cette échelle d’équivalence (dite de l’OCDE) tient compte des économies d’échelle au sein du ménage. En effet, les besoins d'un ménage ne s'accroissent pas en stricte proportion de sa taille. Lorsque plusieurs personnes vivent ensemble, il n'est pas nécessaire de multiplier tous les biens de consommation (en particulier, les biens de consommation durables) par le nombre de personnes pour garder le même niveau de vie.
Dans ses publications, l’OCDE utilise une autre échelle, plus facile à estimer. Selon cette échelle, le nombre d’unités de consommation est la racine carrée du nombre de personnes du ménage quel que soit leur âge. Sur données françaises, les deux échelles donnent des résultats très proches.

Pour en savoir plus

« Un enfant sur huit n’a aucun parent en emploi, plus d’un sur trois dans les familles monoparentales », in France, portrait social, coll. « Insee Références », édition 2020.

« Ouvrir dans un nouvel ongletEnfants pauvres, enfants démunis : quels indicateurs ? », in Les cahiers de l’ONPES, octobre 2017.