L’épargne des ménages au sommet Note de conjoncture - juin 2025

 

Note de conjoncture
Paru le :Paru le18/06/2025
Note de conjoncture- Juin 2025
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Éclairage – En 2025, les émissions de gaz à effet de serre de la France baisseraient d’environ 1 %, principalement en raison du recul de l’activité dans les industries émettrices

Le Citepa réalise chaque année, pour le compte du ministère de la Transition Écologique, l’inventaire des émissions de gaz à effet de serre (GES) de la France, portant sur les émissions territoriales : en 2024, celles-ci ont diminué de 1,8 % par rapport à 2023, selon l’estimation publiée le 16 juin 2025. En outre, le Sdes et l’Insee publient des comptes d’émissions dans l’air (AEA, pour Air Emissions Accounts), qui comptabilisent les émissions des unités résidentes et dont la nomenclature d’activité est calée sur celle de la comptabilité nationale. Pour l’année 2024, ces dernières se seraient élevées à environ 400 millions de tonne en équivalent CO2 (MtCO2e), en diminution de 0,9 % par rapport à 2023. Ce rythme de baisse est inférieur à celui compatible avec les engagements climatiques de la France, de l’ordre de -5 % par an en moyenne, et avec le budget carbone du projet de nouvelle Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC-3).

Le lien entre les émissions de gaz à effet de serre et l’activité économique est bien établi : même si une nette tendance au découplage (c’est-à-dire une baisse des émissions à niveau d’activité économique donné) apparaît en France et dans l’ensemble des économies avancées depuis 20 ans, les variations des émissions demeurent pour partie liées aux fluctuations économiques. En travaillant à un niveau sectoriel fin, il est même possible de relier encore plus étroitement les évolutions des émissions à celles de la demande ou de la production dans certains secteurs. Ainsi, la baisse des émissions de l’industrie manufacturière en 2024 s’explique essentiellement par le recul de la production industrielle des branches énergo-intensives et ne reflète pas une baisse de l’intensité carbone. À l’inverse, la baisse des émissions dans le secteur de l’énergie n’est pas due à une baisse de la production d’électricité, mais à une décarbonation accrue du mix électrique, grâce à un meilleur taux d’exploitation des centrales nucléaires.

Le scénario d’activité économique de la Note de conjoncture porte sur un grand nombre d’indicateurs, à un niveau sectoriel relativement fin. Il est donc possible de réaliser une prévision d’émissions de gaz à effet de serre de la France en 2025 cohérente avec le scénario de prévision d’activité économique de cette Note de conjoncture, en modélisant les liens entre activité économique et émissions à partir des données passées.

Selon cette prévision, en 2025, les émissions de GES diminueraient de 5,3 MtCO2e, soit une baisse de 1,3 %. Cette baisse s’expliquerait essentiellement par la conjoncture dégradée des industries émettrices (chimie, métallurgie, fabrication de ciment, etc.) : l’industrie manufacturière contribuerait ainsi pour 0,8 point à la baisse des émissions en 2025. En revanche, le secteur de l’énergie contribuerait plus faiblement à la baisse que les années précédentes : après deux années consécutives de recul particulièrement marqué de la production d’électricité à partir de sources fossiles, permise par le redémarrage des centrales nucléaires et la hausse tendancielle de la production renouvelable, les marges de baisse sont désormais limitées. Les émissions directes des ménages seraient quant à elles stables : les émissions liées au chauffage diminueraient grâce à la réduction tendancielle de l’utilisation du fioul mais la consommation de carburants augmenterait.

Ces évolutions restent des prévisions et sont fragiles à double titre : elles reposent d’une part sur un scénario macroéconomique par définition incertain et, d’autre part, sur des hypothèses permettant d’estimer les émissions de GES à activité économique donnée, qui sont également sources d’aléas. Par ailleurs, l’hypothèse conventionnellement retenue pour la prévision est celle d’une fin d’année conforme aux normales de saisons en termes de température : les conditions météorologiques de l’automne constituent par nature une source d’incertitude pour la prévision d’émissions liées à la production électrique et au chauffage, ainsi que pour l’activité de ces mêmes branches...

Note de conjoncture

Paru le :18/06/2025